Bestine

Yuki se glissa jusqu'au rebord de l'immeuble pour voir passer une demi-douzaine de stormtroopers qui avançaient en courant au trot, jetant des regards méfiants. Se tournant vers Amane, elle hocha rapidement la tête et s'assit un instant, le temps de réfléchir. Elle avait suivit une intuition que lui avait souffler la Force, ça au moins elle en était sûre. Maintenant qu'ils étaient recherchée, elle estimait que les premiers mouvements de la population en leur faveur ne tarderaient plus. Car c'est cela qu'elle avait voulu provoquer. Yuki savait que le peuple n'était plus dupe quand au rôle qu'avaient joué les jedis dans le coup d'Etat de Palpatine. A vrai dire, elle était certaine que les plus informés de la situation des jedis à la fin de la guerre étaient même parfaitement au courant de leur rôle réel. Yuki estimait donc que se présenter en tant que Jedi mettrait du baume au cœur de ceux qui croyaient encore en une lutte contre l'Empire. Mais il ne fallait pas qu'elle oublie pourquoi elle était là : certes, il lui fallait prendre contact avec de potentielles recrues d'un mouvement Rebelle, et certes il lui fallait également comprendre pourquoi le gouvernement de Bestine avait décliné l'invitation du Gouverneur Tor, mais il y avait en plus Amane, accroupie devant elle en cet instant. Et plus le temps passait, plus elle estimait que la Force l'avait amener ici, non pas pour toute ces futilités politiques, mais bien pour lui ... Elle leva les yeux dans sa direction. Pour sûr, lui avait déjà compris le rôle que Yuki allait joué dans sa vie. Il s'obstinait à l'appeler "Maitre" alors qu'elle n'avait que de vulgaires conseils, à peine plus avisés que ce que lui pouvait déduire tout seul à lui donner. Oui, c'était une certitude, Yuki avait bien plus à faire que de rechercher simplement des sympathisants à la cause des Confédérés. Amane Elvene allait être partie prenante de cette mission. Et Yuki commençait déjà à redouter l'instant ou il l'assaillirait de questions sur tout un tas de chose dont elle pensait ne pas trouver la réponse par elle-même ... Voyons, comment est-ce que maitre Jor Nuko procédait déjà ? ... Tant pis, ça lui reviendrait bien à un moment, espérons pas trop tard ...

Yuki ne répondit rien. Un zéro pour Amane. Elle se contenta de marcher en direction de l'enfant, qui portait, elle le remarqua bien vite, des vêtements qui ne correspondaient en rien à sa situation. Certes, ils étaient crasseux, sales, déchirés et troués, mais il correspondait à ceux qu'aurait porter le fils d'un grand industriel. Certainement pas un enfant des rues. Yuki garda ses réflexions pour elle. Il se passait quelque chose sur cette planète. Quelque chose de grâve. Alors qu'ils approchaient, l'enfant dégaina un pistolet Blaster et le pointa tranquillement sur eux. La jedi n'afficha nullement sa surprise. Elle leva les mains et se plaça de manière à mettre son sabre en évidence.

[L'Enfant] Ca ça ne veut rien dire ...

Yuki se concentra alors un court instant. L'arme quitta les mains du gosse qui poussa un léger cri alors que son blaster arrivait droit dans les mains de la jeune femme.

[Yuki Shaniatwel] Ca te suffit ?

Le gosse eut un mouvement de défi et sur un ton égal il répondit :

[L'Enfant] Ai-je bien le choix ? C'est vous qui avez mon arme.
[Yuki Shaniatwel] Exact. Il semble donc que tu devras nous faire confiance.

Yuki commençait à comprendre qu'on ne la jugerait que sur ses actes, et pas sur ce qu'elle pouvait prétendre être. Elle accepta cela comme un fait, sans réchigner. Et s'approcha de l'enfant.

[L'Enfant] Pas le temps de faire les présentations. Si vous êtes bien les jedis que recherche l'Empire, alors vous feriez mieux de me suivre et de disparaitre promptement. Moi et les miens, on ne veut pas plus d'ennuis que nous n'avons déjà.

Yuki hocha la tête, pour montrer qu'elle le comprennait parfaitement, et, glissant le blaster à sa ceinture, elle suivit son nouveau guide jusque dans une rue adjacente. Là, il ouvrit une bouche d'égout et s'y engagea pour y disparaitre. En bas, il se guida parfaitement dans le réseau de galerie et le labyrinthe que représentait les égouts de la ville. Quelques peu désorientée, Yuki parvint tout de même à estimer que l'on marchait vers le Sud de la ville, et accessoirement, en longeant la côte. Au bout d'un certain temps, une lumière innonda le tunnel. La sortie. Une grille barait le passage. L'Enfant se saisit d'un passe-partout qu'il glissa dans la serrure. Yuki, Amane et le gosse des rues se trouvaient à présent en pleine nature. Une centaine de mètres à leur gauche, Yuki voyait s'elever les premières maisons. L'Enfant marcha alors d'un bon pas sur un sentier que Yuki aurait eut bien du mal à repérer. Ils marchèrent ainsi plusieurs minutes. Au bout d'une demi-heure, Yuki demanda :

[Yuki Shaniatwel] Ou nous emmènes-tu ?
[L'Enfant] Chez moi. Vous y serrez en sécurité.
[Yuki Shaniatwel] Tu as décidé de nous faire confiance ?
[L'Enfant] Certainement pas. C'est aussi là que je pourrais vous surveiller.
[Yuki Shaniatwel] Et si nous étions des Espions Impériaux ?

L'Enfant a un sourire mauvais alors qu'il s'arrête pour se retourner vers elle :

[L'Enfant] Vous ne vous en sortiriez pas vivant.

Il se remit à marcher et Yuki se retourna vers Amane auquel elle chuchota :

[Yuki Shaniatwel] Tu veux mon avis ? Connaissant les Bestiniens, ils n'ont pas besoin de nous pour avoir entreposer quarante tonnes d'armes lourdes pour botter les fesses à l'Empire dans un coin de cette île.

Lorsque Yuki se retourna, elle s'arrêta et découvrit ce que le chauffeur de Taxi qui l'avait mener à son hotel s'était abstenu de lui montrer. Ils étaient sur une petite crète, qui surplombait deux cotés fondamentalement différents et opposés de la capitale : derrière eux, la cité que Yuki comprenait maintenant comme étant profondément impériale. Ce qui expliquait qu'on s'y amusa autant. De hauts grattes-ciels, un symbole de pouvoir et d'oppulence reel. La richesse même de Bestine. Et devant eux, un gigantesque bidonville, caché aux touristes. Un amas de population qui s'étendait à perte de vue dans des maisons en toc, en taules ou en briques séchées. Des immondices qui s'amassaient dans un coin. Une eau noircie par la population de ces individus qui ne bénéficiaient d'aucuns services publics. Un peuple pauvre, floué et volé. Elle contînt difficilement son ressentiment et sa révolte. Même Amane devait pouvoir sentir une colère froide l'innonder. En un instant, elle comprenait pourquoi la force avait bourdonner à ses oreilles. Elle comprenait pourquoi elle avait provoquer cette fuite en se fiant uniquement à son instinct. Cette nuit, en ce moment même, des stormtroopers devaient fouiller sa chambre d'hotel, et d'autre faire main basse sur son L-Wing. Yuki était piégée. Elle souffla un grand coup et prit Amane par la main pour lui intimer d'accélérer, car l'Enfant, lui avait profiter qu'elle se soit retourner pour piquer un sprint vers le Bidonville. Yuki essaya de le rattraper, et à nouveau, un désagréable bourdonnement secoua ses oreilles. L'Enfant s'arrêta près d'un adulte lui dit deux ou trois mots et la pointa du doigt. Aussitôt, l'Adulte poussa un sifflement et une douzaine d'hommes et de femmes abandonnèrent leurs activités pour marcher droit sur eux. Celui qui semblait être le chef dégaina un blaster.

Yuki ne fit pas demi-tour. Elle venait de trouver ceux qu'elle cherchait et un immense sourire se dessina sur son visage. Bien que la force lui signifiait un danger, elle sentait chez ces individus qu'aucuns n'étaient dangereux. Légitime défense.

Quelques instants plus tard, elle et Amane se trouvèrent remisés dans une case, au beau milieu du bidonville. On ne leur avait même pas retiré leurs armes. Yuki comprenait pourquoi : ils étaient fait comme des rats par la structure même du Bidonville : un vrai labyrinthe. Un chaos de ruelle déssiné au grè de l'installation des habitants, sans aucun plan. Ils pouvaient bien tenter de fuir. De toute manière, ils serraient perdus au bout de quelques minutes. Laissés seuls, Yuki regarda Amane et s'adossa à l'un des murs de brique crue. Elle était incroyablement calme, alors que, dans la force, elle ressentait l'agitation de ceux qui l'entourait. Et ici, elle sentait bien plus que de vulgaires resurgences de frustration et de colère au milieu de pensées joyeuses et heureuses. Non, tout ici empestait la Haine, la Frustration, la Tristesse, l'Impuissance, le Malheur, la Peur, voire même la Terreur. Tout ceux qui vivaient dans ce bidonville cultivaient leur rancoeur et leur terreur. Mais Yuki sentait aussi la Reignation de ce peuple floué et trahi. Elle commençait à comprendre ce qui se passait ici. Pourtant, elle restait désormais étrangement calme, fixant Amane avec sérénité. Il y a quelques années, elle aurait montré des signes de troubles à la perception de ces sentiments. Aujourd'hui, elle ne ressentait plus rien de tout ça. Yuki était dans son environnement. Cela faisait plus de quatorze années qu'elle vivait environnée de ces mêmes sentiments. A chaque fois, ils la revulsaient. Mais à chaque fois, elle noyait ce trouble sous un masque de calme et de tranquilité. Elle était ici pour changer cela. Elle était là pour rétablir un peu d'Espoir dans l'Esprit de ces gens. Car s'il y a bien une chose qu'elle ne ressentait pas au milieu de ce torrent de sensations noires et sombres, c'était l'Espoir.

[Yuki Shaniatwel] Bon ... Et bien je crois que maintenant, c'est l'heure de poser toutes tes questions.

Yuki regarda Amane droit dans les yeux. Il y a quinze ans, elle avait eut exactement la même réaction que lui. En fait, Amane était son portrait craché. Elle lui adressa un sourire aimable.

[Yuki Shaniatwel] On dirait moi. Il y a longtemps ...

Elle s'interrompt, rêveuse.

[Yuki Shaniatwel] Laisses-moi te raconter mon histoire. J'ai quitté l'ordre parce que j'ai découvert que les Jedis s'étaient transformés en porte guerres. J'y ai finalement vu d'avantage des oppresseurs et des dangers que de véritables érudits, des penseurs et des intellectuels. Et j'avais raison. Les Jedis ont été vaincus et détruit parce qu'ils étaient plus ou moins devenu ce qu'ils combattaient. Oh, sans s'en rendre compte sans nuls doute. Mais crois-moi, j'ai voyagé et j'ai vu beaucoup de chose pendant que nos maitres s'amusaient avec leurs petits soldats. J'ai vu les peuples que nous combattions, et j'ai vu la Haine que nous suscitions chez eux. Certes, beaucoup ne nous avaient jamais rencontré. Beaucoup se fiaient à ce que leurs disaient leurs supérieurs. MAis tous croyaient en un même idéal. Ils croyaient qu'ils se battaient pour lui. Les Siths n'ont fait qu'exploiter un ressentiment qui existait déjà contre nous parce que nous étions loin des réalités de la galaxie, arc-boutés sur de vieux principes. Nous n'avons pas été capables de lutter contre le ras-le-bol de la République. Nous n'avons pas été capable de résister à la montée de violence. Pire, plutôt que de chercher à la résoudre, nous sommes devenus des généraux. Des généraux chargées de détruire une idée, même pas extrémiste, dans une démocratie. Tu commences à comprendre pourquoi je suis partie ?

Elle s'interrompt et d'un geste de la main montre la case dans laquelle ils se trouvent, sachant pertinemment qu'Amane ne leur verrait pas. En revanche, il ferrait confiance à ses autres sens pour savoir à quoi Yuki se réferrait :

[Yuki Shaniatwel] La Réalité de ceux que tu as juré de protéger. C'est ça. Et la différence avec la Confédération des Systèmes Indépendants, c'est que l'Empire Galactique, lui ne cherche pas à négocier. Alors si tu ne vas pas te battre, ou leur apporter un peu d'espoir, que vas-tu faire ? Passer ton chemin et les laisser mourir à petit feu au prétexte que combattre et donner la mort ne sont pas les valeurs d'un Jedi ? Je n'aime pas me battre. Ce n'est jamais une bonne solution. Mais si tu as une meilleure idée, vas-y, je t'écoute. Si tu te crois plus sage que les Sénateurs Iblis, Tor, Organa ou Mothma, si tu crois que Maitre Rham Kota n'est qu'un vulgaire idiot qui envoie des "civils sans défenses" à la mort, si tu penses que ceux qui m'emploient m'ont envoyé ici pour lancer des millions d'individus sans armes et sans entrainement contre des stormtroopers dans le plus magnifique de tout les charniers possibles, si après tout, tu crois que tu as LA solution qui évitera une guerre civile d'ampleure galactique, vas-y, il faut me le dire maintenant, le plus vite possible, histoire que les dirigeants Rebelles l'envisagent et l'étudient, et évitent ainsi des millions de morts.

Son ton s'était durci au fil du discours pour prendre l'allure d'un reproche dur et sérieux à la fin.

Yuki attendit patiemment qu'Amane ai terminé. La fougue de la jeunesse la ferrait toujours sourire. Il y a longtemps qu'elle avait cessé de penser de la sorte, mais Yuki percevait certains de ses propres accents dans le discours d'Amane. Au fond, cela la rassura. Elle n'était pas la seule à estimer que les jedis avaient leur rôle à jouer dans cette guerre civile, et leur place à prendre. Lorsqu'elle eut terminé, Yuki laissa échapper un léger soupir las ; puis, elle répondit doucement :

[Yuki Shaniatwel] Tes sentiments sont tout à ton honneur. Mais tu dois les garder pour toi. Ils obscurcissent ton jugement. Tu sens cette Haine ? Tu semble la considérer comme quelque chose de mauvais. Elle n'est pas mauvaise. Elle est ... Humaine. Tu ne peux pas demander à tout le monde de se comporter comme un Jedi. Tu ne peux pas demander à des millions d'hommes et de femmes qui ont tout perdu d'analyser froidement leurs situations et de se pencher sur leur avenir et sur ce qu'ils peuvent faire. Par nature, l'Homme est passionné. La Passion, c'est quelque chose de formidable, et quelque chose de terrible également. Nous ne sommes ici que pour que s'exprime les bons côtés de cette insatiable passion. Pour le reste, nous nous devons de leur faire confiance. Et crois-moi, ils en sont dignes.

Elle se figea un moment, et regretta de ne pas avoir embarqué une gourde. N'ayant rien d'autre à se mettre sous la dent, elle tira une cigarette de son paquet, la porta à ses lèvres, et l'alluma. Soufflant la première bouffée de fumée en un nuage bleuté qui s'éleva dans les airs devant elle, elle poursuivit :

[Yuki Shaniatwel] Tu sens ce torrent de Haine ? Dis-toi qu'il y a des millions de planète ou il est identique, voire plus fort. Et dis toi qu'il reste à peine deux ou trois centaines de Jedis pour guider tout ce beau monde. Tu crois que nous pouvons regarder la situation avec autant d'empathie que toi ? On a besoin de nous partout dans la galaxie, et Bestine n'est qu'un grain de sable, dans cet énorme engrenage, qui a eut la chance de nous voir passer par là. A partir de là, non, nous ne pouvons pas rester ici et nous battre avec eux. Par contre, peut-être que maintenant tu comprends pourquoi nous avons choisit de ne pas approcher les Bestiniens discrètement ? Maintenant, tous savent que des Jedis sont passés par leur planète, et ils se sentent solidaires de ces jedis traqués par l'Empire.

Yuki observa longtemps le silence. Elle devait avouer qu'elle n'avait pas la réponse à cette question. Du moins pas de réponse toute faite. Elle s'attendait à subir un interrogatoire, mais pas un enfermement. Elle fronça les sourcils et se força à réfléchir avec logique. Voyons, que disaient les archives de l'Ordre sur Bestine ? Intérieurement, elle se maudit d'avoir quitter l'ordre pendant la guerre des clones. Si elle était restée, elle aurait eut bien plus d'informations infiniment utile en cet instant. Au bout d'un cour instant, elle répondit, pensive :

[Yuki Shaniatwel] Il me semble que Bestine était dans le camp de la CSI durant la guerre noire. Vu le caractère de ses habitants, ça ne m'étonne même pas. Ils sont indépendant et têtus par nature. Ils refuseront toujours l'autorité d'un Etat qui leur dit ce qu'ils doivent faire chez eux. Ca a été le cas avec la République, c'est le cas avec l'Empire, ce serra le cas avec n'importe quel autre gouvernement centralisé. De fait, ce sont nos "anciens ennemis", du coup ils doivent encore beaucoup se méfier de nous.

Ancien Ennemis. Yuki manipulait l'expression avec parcimonie. Ni elle, ni Amane n'avait combattu dans le camp de la République pendant la guerre des clones. De fait, elle ne se considérait pas elle-même comme une ennemie. Malheureusement, elle payait les erreurs de ses pairs en ce moment même.

[Yuki Shaniatwel] Beaucoup de Jedi brandissent encore l'étendard de la République, comme Maitre Kota par exemple. Ils sont soutenus par d'anciens politiciens puissants qui défendent eux aussi ces mêmes valeurs. Je ne les condamne pas pour ça. Mais notre situation actuelle est un peu de leur faute ...

Yuki sourit avec gêne. On ne pouvait pas considérer qu'elle portait l'Ordre Jedi dans son coeur, mais elle s'obligeait elle-même à ne pas nourrir de rancoeur à leur égard, et s'efforçait plutôt de comprendre leurs gestes et leurs pensées. Certains étaient revenus aux fondamentaux. C'était le cas de ceux qui se battaient depuis Yavin en traquant les Sith. D'autres avaient choisis des voies politiques différentes des siennes, comme Rham Kota ou Gwindor Morellion.

[Yuki Shaniatwel] Pour répondre à ta seconde question. J'ai été envoyée ici pour mener une opération de reconnaissance et initier ce que mes supérieurs appellent une dynamique d'opposition. En clair, secouer les puces des Bestiniens pour qu'ils agissent par eux-même. Mais la situation dans laquelle nous nous trouvons est pire que celle à laquelle je m'attendais. Il semblerait que l'Empire ai soit maté tout les leaders Bestiniens, soit en ai fait des instruments à son service. Et dans toutes les périodes de crise, il faut des êtres charismatiques et altruistes pour guider tout les autres vers de jours meilleurs. Les Bestiniens ont besoin d'un chef qui les mènera dans leur combat, et servira d'interlocuteur privilégier entre eux et nous. La place est vacante, à nous de trouver celui qui pourra la combler. Comme tu le vois, il y a toujours d'autres moyens d'aider et d'agir que de faire couler le sang.

Yuki resta pensive. Il y avait beaucoup d'arguments à opposer à Amane, mais discuter et tergiverser ne faisait pas progresser, d'autant qu'une présence approchait de la cabane. Elle se contenta de murmurer, pour toute réponse :

[Yuki Shaniatwel] Oui, c'est par là que nous devrions commencer.

La porte s'ouvrit, et une haute silhouette fit son apparition juste devant eux. L'homme, à l'allure patibulaire, portait une impressionnante carabine d'assaut dans son dos. Modifiée, cette dernière était garnie d'un lance grenade. Il y avait à sa ceinture une bonne douzaine de ces projectiles et deux pistolet blaster DL-44, ainsi qu'un long couteau à faire pâlir n'importe quel stormtrooper. Il portait un bandana, un débardeur kaki et un pantalon de treillis aux colorations vertes, beiges et marrons. Une cigarette était vissé dans sa bouche et sa taille de géant, ainsi que son impressionnante musculature, et l'autorité qui émanait de lui laissaient penser qu'il s'agissait du chef, peut-être parce qu'il donnait l'impression d'avoir le double de l'age de ceux qui l'encadraient. Il braqua un regard de braise sur les deux jedis tandis que derrière lui, deux Adolescent, un fusil Laser E-5 à la main se plaçaient de part et d'autre de la pièce et braquaient leurs armes sur les deux jeunes gens en face d'eux. Il parla d'une grosse voix grave, mais douce et dépourvu de haine. Il semblait étranger à l'aura de violence qui émanait de ce bidonville.

Yuki resta silencieuse.

[Karl Jangtien] Bien sûr que vous savez. Vous avez eu de la chance de tomber sur moi. J'aime pas donner à l'Empire l'occasion de se faire des p'tits plaisirs comme ça ...

Yuki restait silencieuse. Elle ressentait tout le trouble qui traversait l'esprit du Padawan en cet instant. Il était pressé, méfiant, presque trop. Yuki ne trahissait rien de ses sentiments, elle observait le géant avec son habituel air froid. Négocier, elle avait l'habitude. C'était 90% de sa vie. Et elle savait que la première étape, en toute négociation, était de faire le tour de celui qu'elle avait en face d'elle. Elle ausculta donc la personnalité du géant. Ce type n'était motivé que par l'argent. Un mercenaire de toute évidence. Donc, certainement pas un chef potentiel, et probablement pas un Bestinien. Ils étaient indépendant, têtus par nature, et surtout, anéantis. Si les deux premiers s'adaptaient bien au personnage, le dernier était contre-nature. Elle devait en savoir plus sur le rôle et l'attitude, au sein du bidonville, du personnage en face d'elle. Elle préféra attendre. Inutile de l'assaillir de question. Laisser venir l'information. Faire preuve de patience. Alors qu'il commençait à parler, elle rappela à Amane, d'un petit geste discret, qu'il ne devait pas se concentrer sur la multitude d'avenirs possibles à leur situation et se focaliser sur l'instant présent. Ne serait-ce que parce que de cet instant dépendait leurs chances de s'en tirer à tout les deux.

[Karl Jangtien] Mes hommes ... Voyons voir ... Slim ? Est ce que tu vendrais deux jedis pour une poignée de crédits ?
[Slim] Si j'ai l'occasion de cracher dessus, de les imbiber d'essence et de les bruler ? Ouais.

Ca voulait tout et rien dire. Mais Yuki se focalisa sur ce Slim, histoire d'évaluer l'importance de l'information. Le même torrent de rancœur, de haine, de violence et de colère que tout les autres, mais, tout au fond, quelque chose d'intéressant. Comme une pâle lueur d'espoir. Yuki se tourna vers le géant. Il fallait d'abord savoir si lui était à l'origine de cette pâle détermination, ou s'il était possible d'en percevoir une autre source.

[Yuki Shaniatwel] Bien, si nous pouvons vous apporter une telle confiance, peut-être serait-il judicieux pour nous de connaitre l'identité de notre protecteur et de notre bienfaiteur ... Non ?

Une question simple, relativement normale dans ce genre de situation, qui permettrait à la jeune femme d'en savoir un peu plus sur le personnage ... En fait, le lieu commun de ce genre de situation ... Le géant lui décocha un grand sourire et répondit :

[Karl Jangtien] Karl Jangtien, mercenaire itinérant, mais je préfère le terme de Baroudeur.

Et voila un gros backchich et ils serraient dehors ... Ah non, c'est vrai : il ne les avait pas vendu à l'Empire, ce qui signifiait qu'il se foutrait probablement du Backchich aussi. Peut-être que quelqu'un mettait une plus grosse prime que l'Empire sur les jedis ? Yuki garda encore le silence, mieux valait se concentrer sur ce qui était certain, et négliger les détails "potentiels". Après quelques secondes, elle demanda :

[Yuki Shaniatwel] Bon d'accords, vous êtes un type bien, ça on l'aura compris. Et qu'est ce qu'un type bien fais au milieux d'un bidonville comme celui avec toute une tripotée de grenade et un fusil d'assaut lourd ?
[Karl Jangtien] Eeeeeehhhhh ! Normalement c'est moi qui pose les questions !
[Yuki Shaniatwel] J'ai toujours été très douée pour inverser les rôles. Répondez à ma question, et je répondrai aux votres.
[Karl Jangtien] Ici je suis tout le monde et personne. C'est moi qui controle l'apprivisionnement en arme et je suis le seul type à faire la liaison, du coup tout le monde me paie bien. Je rends des services réguliers pour pas trop cher à tout le monde, et tout le monde me le rends bien.

Vite avant qu'il ne parle poser sa question :

[Yuki Shaniatwel] Ok, et on peut savoir ce que notre présence ici à à faire avec tout ça ?
[Karl Jangtien] Figurez-vous que j'en sais foutrement rien ! On m'a dit que j'avais capturer deux jedis et qu'ils trainaient dans mon entrepôt. J'suis allé voir et devinez ce que j'ai trouvé ?
[Yuki Shaniatwel] Deux jedis ?
[Karl Jangtien] Très fort miss !

Jangtien se tourna vers Amane. Il devait avoir compris lequel de ses deux interlocuteurs était le moins préparé à ce genre d'exercices et s'imaginer que c'est auprès de l'aveugle qu'il aurait le plus d'info.

[Karl Jangtien] Dites-moi jeune homme, c'est récent votre cécité ?

Et que j'te déstabilise à la première question. Bon heureusement, ce n'était forcément ce qu'Amane devait redouter le plus comme demande ...

Yuki resta silencieuse. Laisser Amane se débrouiller face à un inconnu était pour elle, une preuve de confiance. Il avait parfaitement les armes et les moyens de comprendre, d'analyser et de tirer parti de la situation pour les faire progresser dans leur mission. Ce Karl Jangtien n'était peut-être pas un mauvais bougre finalement.

Phrase de beauf au possible. Tant mieux, qu'ils se fassent un maximum d'idées sur son compte. Si la miss s'était imaginée pouvoir faire le tour du mercenaire en quelques phrases, elle avait rater son coup. Karl était devenu un expert en matière de négoce. Eh ! Il était marchand après tout ! De sa collection de masque, celui du beauf, qui lui rappelait son ancien patron, était celui qui lui convenait le moins. Jamais facile de se mettre dans la peau du type qu'on a tuer par pure vengeance. Mais dans cette situation, il estimait qu'il correspondait le plus à ce que l'on attendait de trouver chez un mercenaire, marchand de canons qui plus est.

Karl s'accroupit en face de l'Aveugle. Les coudes sur les genoux, il pompa une longue bouffée de sa cigarette qu'il cracha en l'air en faisant des ronds. Il n'eut pas un regard pour la femme, qu'il avait déjà identifié comme étant le maitre et l'aveugle comme l'apprenti. Son objectif à présent, c'était surtout de filer un coup de main à Kallen. La Gamine l'avait séduite, et après tout, il empochait des tonnes de fric grâce à ses contacts dans les îles, ou le mercenaire apportait toujours beaucoup d'armes et de munitions. Aider ces deux jedis allait dans le sens de son intérêt financier direct. Ils étaient les seuls à pouvoir ramener juste un peu de motivation dans le coeur des Bestiniens. S'il parvenait à les convaincre de monter un mouvement de Rebellion sur Bestine, lui avait déjà la structure en place pour les approvisionner en arme. Tout ce qu'il avait à faire à présent, c'était garder la situation bien en main. Le plus en main possible pour qu'il puisse mener la barque à sa guise. Et pour l'instant, entre lui, les jedis et les impériaux, ceux qui avaient la main haute, c'était lui, Kallen, et leur réseau d'hommes de mains. Ils avaient déjà identifier quelques agents du BSI ... Les faire disparaitre dans des affaires de crimes crapuleux, de bagarres de Taverne, ou d'autres évènements comme il en arrivait une soixantaine chaque jours dans les bidonvilles ne serait pas difficile. Mais Karl n'était pas obligé de prendre ces risques. Il pouvait aussi livrer les deux jedis à l'Empire, empocher la somme rondelette, et continuer comme agent double pour l'Empire et les Rebelles des îles. Et là, il serrait toujours en position de Force ... C'est ce que devaient penser les deux jedis. A lui de faire en sorte de les en convaincre.

[Karl Jangtien] Bon aller. Si on poussait les présentations ? C'est quoi vos p'tits noms ?

Yuki s'abstint une fois de plus de répondre. Elle avait déjà compris combien le mercenaire essayait de se dissimuler à ses yeux. Pas question de se laisser avoir. Pour elle, c'était gros comme le nez au milieu de la figure. Il cherchait à les tromper pour s'assurer qu'il conservait le contrôle de la situation. A elle de faire en sorte qu'il le perde sans s'en rendre compte.

Yuki préféra ne pas intervenir. Le Jeune Jedi devait apprendre par lui-même. En étant aussi franc et direct, il venait de s'exposer au mercenaire. L'objet d'une négociation, d'ordinaire, était plutôt de chercher à obtenir un maximum de l'autre tout en lui en laissant un minimum sur soit. En clair, de parvenir à le manipuler suffisament bien pour qu'il fasse exactement ce que l'on attendait de lui, tout en croyant qu'il était à l'origine de l'idée. Exercice s'il en est difficile et particulierement compliqué lorsque deux individus viennent à être d'un niveau équivalent dans le domaine. Cependant, Amane venait ici clairement de demander ses intentions au mercenaire, qui n'allait pas rater cette occasion de s'amuser un petit peu ... Mais non, sa réaction fut pour le moins surprenante. Finalement, peut-être cherchaient-ils tous la même chose ...

Il allait être franc et direct pour une fois. Après tout il avait des Jedis face à lui. Logiquement, ils étaient rompus à ce genre d'exercice. Et bien qu'il détesta la perspective de ne pas tout contrôler, il allait devoir se soumettre à la situation. Ces deux lascars ne plaisanteraient pas avec lui. Ils finiraient par l'avoir. Autant y aller franc-jeu. Ce qui ne l'empéchait pas de vouloir continuer à donner l'impression qu'il controlait tout. Ne serait-ce que pour les deux Bestiniens derrière lui qui eux n'appréciaient pas les jedis outre-mesure. Eh ! Ils avaient leur part de responsabilité dans ce qui leur arrivait !

Karl savait que les effets de style visuel ne serviraient strictement à rien face à un aveugle (brillante déduction !), aussi s'efforçait-il de mener sa barque à grand coup de changements de ton. Il s'était fait un peu plus menaçant, et se tourna vers les deux autres derrière lui. Sur un ton qui était celui d'un ordre, il dit :

Amane put entendre les pas des deux hommes de mains qui tiraient Yuki pour la soulever et l'amener à l'éxtérieur, manu militari. Sans doute le mercenaire espérait-il le déstabiliser quelque peu en l'éloignant de son maitre, dans une situation qu'il ne semblait pas maitriser.

[Karl Jangtien] Ok. Tu vas répondre à toutes mes questions, sans exception. Petit un, qu'est ce que vous êtes venus faire sur Bestine ? Petit Deux, qui vous envoie ? Et ... Pour le reste ... On verra à partir de ce que tu me diras.

Yuki fut conduite à l'éxtérieur sans aucun ménagement. La s'offrit à ses yeux le paysage du bidonville. Une cuvette couverte de maison aux couleurs sombres, entassées les unes sur les autres s'offrit à ses yeux. Elle se trouvait sur le bord extérieur de cette cuvette au sommet d'une petite colline. Derrière elle, on pouvait distinguer la mer, devant elle, se trouvait la colline par laquelle elle était arrivée en compagnie d'Amane et du gamin des rues. Un terrain vague s'étalait sur la colline d'en face, et derrière, on voyait dépasser les grattes-ciels de la colonie. Elle constata rapidement que les deux bestiniens ne s'intéressaient pas à elle et se contentaient de fumer leurs cigarettes, l'arme en bandoulière, au repos. Elle en alluma une elle-même, et s'efforça d'envoyer à Amane des ondes appaisantes, lui signifiant qu'elle était en bonne santé, et qu'il n'avait rien à craindre. Les Bestiniens jouaient les durs, mais en réalité, elle pouvait percevoir une touche d'espoir dans les yeux des premiers badeaux qui traversaient la ruelle et voyaient le sabrelaser à sa ceinture. Ou peut-être était-ce simplement les deux paramilitaires avec leurs fusils d'assaut qui leur inspiraient un semblant de fierté.

Perspicace. Mais Karl ne pipa mot. Il resta silencieux pendant quelques secondes, le temps d'estimer ce qu'il se devait de répondre au jeune homme. Finalement, il prit une chaise et s'installa en face du jeune jedi, le dossier entre les jambes. S'installant tranquillement pour regarder l'aveugle en face, il poursuivit :

[Karl Jangtien] Je n'ai jamais été très fort en matière d'intuition. Donc je vais reposer mes deux questions. Et c'est pas la peine de me baratiner, t'es pas le premier jedi que je rencontre. A terme, je saurais te faire dire ce que je veux savoir. Qu'est ce que tu viens faire ici et qui t'envoie ?

Le ton et le regard de Karl se durcissait de secondes en secondes il n'y avait maintenant plus rien de plaisantin dans son attitude. Il ne perçait aucune impatience dans son ton. Seulement une froide détermination.

PJ : Yuki Shaniatwel.

Bon. Utiliser ce temps supplémentaire à bon escient. Yuki devait commencer par accumuler des "renseignements". Phase 1, les Bestiniens. Elle s'approcha des deux hommes qui attendaient. Yuki s'installa tranquillement à coté d'eux et les fixa droit dans les yeux avec un petit sourire narquois elle demanda :

[Yuki Shaniatwel] Dites-moi les jeunes, on est sensé nous expliqué le plan à un moment ?

Remarque idiot qu'elle s'attendait à voir ignorée. Réaction surprenante, les deux Bestiniens se disputèrent pendant quelques secondes. Visiblement eux-mêmes étaient divisés entre eux. Yuki capta quelques phrases simples et rapides comme "... aiderons personne si on apprend pas à leur faire confiance ..." ou " ... nous ont tiré dessus, moi j'les aime pas ...". Il ne fallait pas être un héros pour comprendre qu'il parlait d'elle. Patiente, Yuki fumait tranquillement en regardant le ciel, d'un rouge ocre comme celui que l'on rencontre au moment du levé du soleil. Pas un nuage. Finalement, l'un des deux Bestiniens demanda :

[Ysi Nandir] Qu'est ce que vous venez faire ici ?
[Yuki Shaniatwel] Euuuuh ... Du tourisme ?
[Slim Tuuneil] Tu vois je te le disais, elle se fout de notre gueule. C'est pas la peine.

Yuki lui tira la langue par pure provocation. Elle ne cherchait pas ici à comprendre à qui elle avait affaire, mais à mesuré réellement le niveau de l'espoir des Rebelles Bestiniens. De même, elle cherchait à savoir ce qui était la raison de cet espoir. Visiblement, pas elle.

[Slim Tuuneil] Si ça c'est pas une preuve ...
[Yuki Shaniatwel] Parce que tu crois que lui se fout pas de ta gueule ?

Ayaaah ! A l'attaque. Yuki entrait dans la place, et c'était avec un LS-150 sous le bras, juste histoire de faire un peu de ménage.

[Yuki Shaniatwel] Qui c'est ce type ? Un chasseur de prime ? Un pirate ? Un trafiquant d'arme ?

A la mine déconfite des deux civils Yuki compris qu'elle avait marqué un point. Elle compris également qu'elle venait de détruire les quelques miettes d'Espoir qui leur restait. Allons bon, dans quelques jours ils seront envahis par l'envie d'en découdre, la tête plein de rêves. Tu vas bien pouvoir te passer de tes illusions pendant trois jours encore ? Hein ?

[Slim Tuuneil] Au moins, il a le mérite d'en faire un petit peu.

Son ton n'était plus du tout convaincu du tout. Yuki ne s'apitoya pas. Au contraire son regard se fit plus dur. Elle se focalisa sur ce Slim et poursuivit.

[Yuki Shaniatwel] Un petit peu ? Vous vendre des fusils c'est ça ? Et vous avez un chef pour vous conduire ? Même pas hein ? Vous l'avez laissé occuper les places de chef, de fournisseur, et de livreur. Résultat, plus aucuns contre-pouvoirs. Comme c'est étrange ? Vous vous battez pour votre liberté, dirigé par un dictateur !
[Ysi Nandir] C'est faux ... Il n'y a pas que lui ...

Ah ? Une information intéressante ?

PNJ : Karl Jangtien

Karl fit mine de réfléchir quelques secondes. Il se foutait royalement de la prime impériale, mais il fallait avouer que ce gamin était coriace. Il finit par se dresser sur ses pieds pour déclarer, tout en marchant de long en large dans la pièce :

[Karl Jangtien] D'accords. Jouons aux devinettes. Le Jedi dont on a parler pendant trois plombes, tuer au poste impérial l'autre jours. Tu le connaissais ? Et la fille elle le connaissait aussi ?

Le Mercenaire était décidé à comprendre le pourquoi du comment de cette abracadabrantesque histoire. Slim lui avait ramener ces deux jedis, autant chercher à en tirer un maximum de profit. Si eux pouvaient aider à la constitution d'un réseau d'opposition à l'Empire sur Bestine, lui décrocherait de juteux contrats d'armement, voire plus. Et ça, il tenait à ne pas s'en priver. Le problème intervenait s'ils étaient envoyés par un autre mouvement, plus puissant, à même d'armer les Bestiniens. Or, s'il venait à être en mesure de payer l'armement des Bestiniens, c'était nickel pour lui, encore plus d'armes, encore plus vite. Mais s'ils comptaient les fournir par eux même, ça l'arrangeait moins. Sur le long terme il aurait un confortable job de livreur, mais il devrait abandonner ses profits sur le long terme. Et ça, pas bon.

Quoiqu'il en soit, il avait changer d'approche. Désormais, le mercenaire marchait de long en charge à travers la pièce, dans la pose typique du type qui cherche d'abord à comprendre tout seul. Il imbriquait les éléments et les mettait en relation entre eux. De toute évidence son bluff n'avait pas marcher. Soit ...

PJ : Yuki Shaniatwel

Elle avait mit le doigt sur quelque chose de gros, elle en était sûre. Il y avait donc quelqu'un d'autre derrière tout ça. Donc quelqu'un qui pourrait peut-être l'aider.

[Yuki Shaniatwel] Qui ?

Nandir regarda Slim pendant quelques secondes, comme pour avoir son approbation. Celui poussa un soufflement là et écrasa sa cigarette avec un geste d'humeur, il fixa Yuki, énervé d'avoir put être berné par quelques répliques bien placée. Comme pour le rassurer elle poursuivit :

[Yuki Shaniatwel] Le petit jeu de votre patron ne m'impressionne pas. Des situations comme celle-ci, j'en ai vu des centaines. Ca fait vingt ans que je bourlingue dans cette galaxie. Non, je ne fais pas partie de ceux qui vous ont tiré dessus pendant la guerre des clones. Alors QUI ? On parle de ton avenir là Slim ...

Le Bestinien finit par laché, vaincu :

[Slim] Elle s'appelle Kallen Clampford. C'est la fille de Monsieur Clampford, un industriel dans la construction navale qui a été éliminé par les impériaux en tentant de monter sa propre Rebellion. On lui fait confiance. C'est peut-être la seule à avoir une chance d'envoyer l'Empire en enfer. Elle a été entrainée par les Anzatis à ce qu'il parait.

Les Anzatis ? Ce peuple mystérieux sur lequel courait plus de légendes que de vérité ? Yuki mit quelques secondes à digérer l'information. Elle darda les deux bestiniens du regard.

[Yuki Shaniatwel] Je veux la rencontrer. Tirez nous de là, et je vous garantie que vous aurez bientôt de quoi créer votre propre armée !

Yuki fit mine de prendre la direction de la cahute pour mettre fin à un entretien qui n'avait que trop durer lorsqu'Ysi l'arrêta en posant une main amicale sur son épaule.

[Ysi] Hep ! Doucement avec Jangtien, c'est un type bien.
[Yuki Shaniatwel] Comment ça ?

Karl fit la moue, il ne tirerait définitivement rien de l'apprenti comme de la maitresse. Soit il avait perdu cette bataille, mais pas la guerre. Beau joueur, Karl devait considérer qu'il devrait s'incliner pour cette fois-ci. Il observa encore quelques instants l'apprenti. Une forte tête assurément. Mais il avait put grapiller à droite et à gauche quelques informations qui l'aiderait sans doute pour analyser la situation. Finalement, il se retourna et déclara :

[Karl Jangtien] Ok bonhomme, t'es plutôt solide. Mais j'ai pas dis mon dernier mot. Toi et ta maitresse, je trouverai bien un moyen de vous faire parler.

Il posa la main sur la poignée de la porte, pour voir Shaniatwel surgir, comme une furie et le fixer d'un regard déterminé.

PJ : Yuki Shaniatwel

Yuki avait marquer de nombreux points avec les deux autres. Et maintenant Jangtien était un type bien. Elle était curieuse de savoir pourquoi. Elle s'immobilisa et se retourna vers Ysi. Ce dernier la fixait avec détermination.

[Ysi Nandir] Ce n'est pas lui qui a ordonné votre récupération. Il tombe des nues et vous découvre littéralement.
[Yuki Shaniatwel] Et qui est-ce alors ?
[Ysi Nandir] Moi.

Yuki haussa un sourcil. Ainsi donc elle avait quand même des alliés potentiels parmi la population.

[Yuki Shaniatwel] Pourquoi ?

Nandir haussa les épaules pour toute réponse :

[Ysi Nandir] Vous êtes des Jedis non ? Votre ordre, il est sensé protégé les faibles, les veuves, les orphelins tout ça ... Et nous, on est ce tout ça. Je suis pas prêt à laisser passer ma chance d'avoir un protecteur, voir un vrai leader. Mais si on vous reconnait comme leader, vous aurez besoin de Jangtien et Clampford de toute façon. Ils ont des contacts.

Yuki était perplexe. Elle s'interrompit une minute, réfléchit. Puis le fixa, interloqué, pour répondre :

[Yuki Shaniatwel] Mais ... Il y a quinze ans, on était pas les ennemis à abattre ?

Elle jouait un peu avec lui, histoire d'en savoir plus. Exaspérer, le Bestinien finit par lui rétorquer :

[Ysi Nandir] Nos chefs d'il y a quinze ans nous tirent dessus aujourd'hui ! Alors les vieux ennemis deviennent des alliés acceptables.

Yuki haussa les épaules, ne répondit pas, et ouvrit la porte à la volée pour trouver Jangtien juste en face d'elle. Aussitôt, elle lâcha, sur le ton d'un ordre :

[Yuki Shaniatwel] Clampford ! Je veux la voir.

Karl fixa pendant plusieurs secondes les deux Bestiniens derrière elle, qui lui rendirent un regard contrit. Il finit par rendre à Yuki son regard froid et déterminé et lui répondit :

[Karl Jangtien] Ok, elle tirera sans doute plus de vous que moi je n'ai réussi. Restez ici le temps que j'aille vous la chercher.

Karl ferma la porte. Yuki s'avança pour s'installer à coté d'Amane. Lorsqu'elle s'assit, elle lui demanda :

[Yuki Shaniatwel] Alors quoi de neuf ? Que penses-tu d'eux ?

Elle avait ses propres conclusions, desquelles Amane serait naturellement informé, de même qu'elle lui en dirait beaucoup plus au sujet de Nash Tor et des Confédérés dans quelques minutes. Elle allait s'aventurer sur un terrain très très glissant en présence de Jedis. Mais elle avait besoin de ça. Il fallait qu'elle en apprenne plus sur Nandir, Jangtien et ses hommes. Et pendant ce temps, c'est Amane qui devrait rencontrer cette Clampford.