Bestine

Yuki tira progressivement sur le levier de commande de son L-Wing, entrainant son retour en Espace Normal, juste en orbite de Bestine, planète réputée pour ses puissants chantiers spatiaux. Les senseurs du L-Wing ne détectaient aucune présence impériale. Elle souffla. Non pas qu'elle redoutasse les croiseurs Impériaux, mais surtout qu'elle craignait d'avoir affaire à un quelconque Chevalier Impérial venu lui poser quelques légers tracas dans l'exécution d'une opération qui ne souffrait pas d'un retard. L'Empire semblait laisser Bestine tranquille. Mais un simple regard à l'impressionnante infrastructure des chantiers spatiaux en orbite suffisait à se poser la question de son destin futur. Si l'Alliance ou les fidèles du Général venaient à faire éclater une guerre civile, Yuki ne se faisait aucune illusion sur le sort de ces chantiers : ils serraient incorporés à l'industrie impériale pour servir son effort de guerre. Il fallait donc prendre les devants.

Elle commençait à comprendre pourquoi le Général Tor l'avait envoyé ici. Elle devait "préparer le terrain". La stratégie du général était foncièrement différente de celle qu'il avait employé alors qu'il dirigeait les Forces Militaires de l'Alliance. "Les peuples doivent décider par eux-même" disait-il souvent. Qui était-on pour venir leur dire qu'ils devaient se battre et mourir pour une cause qui n'était peut-être même pas la leur ? Ce qu'il ne disait pas, naturellement, car Nash Tor ne disait jamais la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, mais s'exprimait en demi-vérité, ou mentait par omission, c'était que naturellement, derrière chaque soulèvements planétaires à venir, il y aurait son organisation, qui fournirait des armes et des instructeurs militaires aux combattants. Ce qu'il ne disait pas non plus, c'est que son organisation serait presque toujours à l'origine de ce qu'il appelait "la prise de conscience". Yuki était là pour ça. Préparer le terrain ça voulait dire : observer, analyser, exacerber et pousser.

Observer la situation sociale de la planète, analyser les failles du système et les frustrations des gens, les exacerber pour en faire des causes à défendre, et pousser les gens à se battre pour leurs libertés. On pourrait voir quelque chose de vicieux dans cette méthode. Mais ce qu'une fois encore, on omettait de dire, c'est que bien souvent, il suffisait de constater les injustices, et l'on trouvait déjà, sans même leur avoir fait le moindre discours, des hommes et des femmes frustrés, idéalistes et motivés. La mission de Yuki serrait probablement simplement une mission d'assistanat pour ces pauvres ères sans aura et sans portée politique. Elle ne serrait sans doute rien d'autre qu'un lien pour les rapprocher, les unir et les conseiller avant de leur garantir une aide internationale pour qu'ils puissent voler de leurs propres ailes.

Yuki abandonna ces pensées lorqu'elle dut se concentrer sur la suite des opérations : l'approche terminale. Tout son être se trouva focalisé sur les manœuvres d'approche et d'arrimage à l'Astroport, qui se trouvait sur une île et ressemblait à une immense masse de béton de laquelle dépassait plateformes et docks d'accostage pour navettes de débarquement. Yuki se faufila un chemin entre la masse de Cargo AA9 et autres supertransports de fret qui lançait en permanence leurs navettes vers le sol, chargés de biens manufacturés, de ressources minières et de pièces détachées. Son vaisseau fini par se poser en douceur sur l'une des plateformes, et elle fut accueillie par une demi-douzaine de techniciens et de droïdes ouvriers, pressés de recharger ses réservoirs et de réaliser les quelques inspections nécessaires sur le vaisseau. Un officier et deux douaniers Bestiniens l'attendaient.

Elle leur tendit ses papiers : autorisation de possession d'un vaisseau de combat, certificat de chasseur de prime, droit de port d'arme et permis de tuer. Deux cent crédits accompagnaient le tout pour payer l'essence et le service rendu par le contrôle technique. Vérifiant un à un les papiers de la jeune femme, le douanier fini par hocher la tête et lui indiqua la porte d'accès réservée aux visiteurs. Yuki s'élança d'un pas lourd vers cette dernière. Non seulement l'armure légère et le blaster E-5 qu'elle portait pour donner plus de réalisme à son déguisement lui pesaient, mais en plus, le fait d'avoir passer les deux derniers mois sur un croiseur de combat n'arrangeait rien. Yuki supportait mal la pesanteur.

Elle s'engagea dans un vaste hall ou des arrivants, venus par vaisseaux privés ou cargos de ligne, défilaient en masse, se dirigeant vers les portiques de sécurité. L'un d'eux était réservé aux "visiteurs spéciaux". On y passait beaucoup plus rapidement, puisque seule une quinzaine de chasseurs de primes et autres "porteurs d'armes légaux" faisaient la queue. Lorsque ce fut son tour, Yuki posa lourdement son sac de sport sur le tapis roulant. Elle vérifia en tâtant sa poche intérieur gauche que son sabre y était bien dissimulé. Déjà ça de gagner. Yuki posa l'ensemble de ses armes sur la plateforme, y compris le sabre laser, et sortit une large affiche de son sac pour la montrer aux gardes. On y voyait le visage d'un jedi. Yuki lui fit un sourire carnassier.

[Yuki Shaniatwel] Je l'ai eu, je viens remettre son arme aux autorités impériales compétentes de Bestine.

Le douanier masqua une grimace de dégout et lui fit signe de circuler. En effleurant simplement son esprit, Yuki comprit que c'était elle qui le dégoutait. Pas le Jedi. Elle réprima un sourire et reprit ses affaires avec un air las. Un premier signe encourageant. Visiblement, même parmi les autorités planétaires, on commençait à comprendre que les Jedis n'étaient pas les traitres que la propagande impériale dénonçait. A force d'insister sur quelque chose, on finissait par ne plus être crédible.

Elle héla un taxi à la sortie. Un petit bolide s'arrêta juste devant elle pour laisser descendre un petit homme, assez jeune, et tout souriant.

[Chauffeur] Ou est ce qu'on vous emmène Ma'am ?
[Yuki Shaniatwel] Dans un bon hôtel. Le moins cher possible.

Le chauffeur obtempéra, et quelques instants plus tard, Yuki survolait l'océan pour se diriger vers la Capitale de Bestine, mais aussi sa seule ville, cité industrielle aux puissants Chantiers Spatiaux. Yuki comprit alors brutalement pourquoi il y avait tellement peu d'impériaux sur orbite. Dans un espace aussi restreint, contrôler la population était chose facile ... Ou alors était-ce peut-être parce que l'Empire ne voulait pas d'un nouveau foyer d'opposition à sa politique ? Yuki profita du voyage pour lire rapidement les données dont elle disposait sur les Bestiniens. Visiblement ils étaient très indépendants par nature. Bien, elle avait là la réponse à la question du pourquoi ils n'avaient pas jugé nécéssaire d'envoyer un représentant au Congrès de l'Antarès. Ils étaient aussi têtu, encore une donnée intéressante qui lui donnerait une petite idée du niveau de difficulté de sa mission : ça allait être très très dur ... Yuki décida de s'accorder une nuit pour réfléchir à la politique à adopter.

Lorsqu'enfin, après avoir payer le taxi, elle put jeter son sac sur le lit d'une chambre d'hôtel moyennement spacieuse, dont la vue donnait sur la ville ou s'élevaient quelques hauts immeubles, le soir commençait à tomber. Yuki resta un instant à observer la ville et la mer en fond d'écran. Elle alluma une cigarette qu'elle fuma avec délice. Elle avait fait l'erreur de commencer sur Bogg IV, lors d'une mission auprès de dealers de bâtons de la mort (nous tairons l'objectif de l'opération). Depuis, elle ne pouvait plus s'en passer. Un jedi ne devait pas fumer, toute substance psychotrope était interdite, ne serait-ce que parce qu'on ne peut méditer qu'avec la tête claire ... Mais Yuki n'était plus vraiment Jedi ... Si ?

Elle décida de découvrir la faune Bestinienne. Autant commencer tout de suite et profiter des plaisirs de la vie. Une mission de renseignement de ce type laissait une autonomie suffisamment grande pour se permettre quelques instants de détente. Yuki se changea rapidement et choisi une tunique noire la plus simple qui soit, et un pantalon bleu marine. Elle se muni d'un sac à dos dans lequel elle glissa son sabrelaser et sortit.

S'orientant difficilement dans la ville au départ, elle finit par déduire de Bestine City qu'elle n'avait rien à envier à toute les autres villes, et donc, qu'en toute logique, l'endroit ou l'on s'amusait le plus se trouvait près de la mer. Elle s'engagea dans les ruelles illuminées du centre ville, alors qu'au loin, le soleil disparaissait à l'horizon colorant le ciel d'une magnifique teinte orange et rouge ...

Yuki marchait d'un pas alerte et rapide dans la fraicheur du soir. Elle cherchait des yeux quelques signes d'une éventuelle présence impériale. Son sac en bandoulière, elle lançait fréquemment la Force autour d'elle pour détecter, non pas des pensées précises, mais des sentiments, des frustrations, des émotions. Percevoir quelques pensées fugitives était souvent le meilleur moyen de se faire une idée sur ceux qui l'entouraient. C'est alors qu'elle perçu une onde fugitive qui se répandait lentement dans la Force. Elle ne l'aurait certainement même pas sentie si cette dernière n'était pas aussi éxitée. Dans une foule, on oublie souvent l'immense quantité d'être qui se cotoient et résonnent dans la Force, ce qui peut permettre à un Jedi de se masquer tranquillement aux yeux des autres s'il ne fait pas trop d'activités et cherche à tisser autour de lui le linceul d'un camouflage de Force.

Elle se focalisa sur l'individu sans rien révélée. Son regard fouillait les environs discrètement, cherchant les traces d'une présence impériale. Qu'il ne se trouve pas un chevalier impérial dans les environs ! Ces derniers avaient beau savoir manipuler la Force, il fallait leur faire de grands signes pour qu'ils comprennent qui dans la foule était le Jedi qu'ils cherchaient. Il n'empéchait qu'ils étaient des menaces à estimer à leur juste valeur. Depuis peu, ils étaient bien moins fréquent, mais beaucoup plus vils et entrainés. Yuki en avait déduit que l'Empire cherchait à filtrer leurs effectifs pour en tirer la crème de la crème. Lorsqu'elle fut rassurée, elle se détendit. Un à un, ses muscles se décrispèrent et elle ralentit le pas, comme une invitation pour que l'autre la rejoigne. Il la saisit et se mit à galoper. Décidément, c'était un "fougueux".

Lorsqu'il arriva à sa hauteur, Yuki sentit son trouble. Sa phrase, un peu maladroite, n'était qu'un masque pour dissimuler une situation qui l'inquietait et le troublait plus qu'il ne voulait le montrer. Yuki tourna la tête dans sa direction et lui jetta un regard bienveillant. D'une voix empreinte de calme et de sérennité, elle lui répondit :

[Yuki Shaniatwel] Si ce que tu as à dire n'est pas plus beau que le silence, alors tais-toi.

La phrase n'avait pas le ton d'un reproche, mais plutôt d'un conseil. Ellese mura alors dans le silence en poursuivant sa mission pendant quelques minutes, le temps de laisser à l'autre le soin de se calmer. Imperturbable, Yuki ne prêta plus aucune attention à l'aveugle à coté d'elle, qui la suivait. C'était sa façon de respecter son intimité. Elle suivait les pensées de la foule et se laissait portée par leurs émotions inverses et contradictoires. Beaucoup avaient oublier leurs tracas et leus soucis, et les avaient éloigné de leur coeur en cet instant. Mais Yuki les sentait ressurgir parfois, comme des perturbations dans un océan d'euphorie. Une eau noire de tristesse ou de frustration apparaissant, brutalement, dans un océan rouge et jaune de joie sans nul doute affectée par la consommation d'alcool. Elle se tourna vers le garçon. Lorsqu'elle sentit enfin l'appaisement le gagner, elle reprit, comme s'il venait tout juste d'arriver.

[Yuki Shaniatwel] Bonjour jeune homme. Puis-je faire quelque chose pour toi ?

Elle lui sourit. Elle utilisait volontairement le tutoiement. Un jedi dans l'adversité est l'égal d'un autre jedi dans l'adversité. Il n'y avait aucune relation d'obéissance ou de supériorité à instaurer entre elle et lui. Il n'était pas son padawan, elle n'était pas son maitre.

Yuki adressa un sourire bienveillant au jeune homme. Elle décrocha ses pensées du flot ininterrompu de passant pour se concentrer sur Amane. Il avait le mérite d'être intéressant. La première chose qu'il demandait à un Jedi de passage, c'était de continuer une formation interrompue. Yuki obliqua sur la gauche, vers une petite ruelle. Elle invita le jeune jedi à le suivre et monta un escalier qui grimpait raide entre deux maisons. Bientôt, ils débouchèrent sur une petite terasse couverte de tasse. Derrière eux, on voyait l'immensité noire de l'océan qui couvrait la majeure partie de la planète. Avisant une table au fond, un peu à l'écart, Yuki s'installa, et commanda rapidement un jus de juri au serveur. Se tournant vers l'apprenti, elle lui répondit enfin :

[Yuki Shaniatwel] Quelle légitimité ai-je, moi, Padawan renvoyée de l'ordre, à la formation pas plus achevée que la tienne, pour te fournir le moindre conseil ?

Yuki conserva une mine impassible et poursuivit, sur le même ton doux et paisible :

[Yuki Shaniatwel] D'accord, je reconnais qu'une vilaine hérétique ennemie jurée des gentils Jedis, à terminé ce qu'il y avait a terminé chez moi. Mais je doute que le conseil Jedi ne reconnaisse cet enseignement.

Elle adressa un sourire complice au jeune padawan. Il était assez étonnant qu'elle puisse parler d'un passé, qui semblait-il, était douloureux, sans montrer le moins du monde que celui-ci l'affectait. Yuki referma la page nostalgique sans même l'avoir vraiment ouverte, et elle poursuivit :

[Yuki Shaniatwel] Soit apaisé, tu es avec une amie. Fie-toi à la Force et à ton intuition, et prend patience. Ton tour et ton heure viendra, et si le destin a voulu que je sois ton instructrice, alors tu peux être sûr que je le serrai. Mais tu dois apprendre quelles sont tes priorités.

Yuki se montrait patiente. Il ne perçait aucun reproche dans sa voix. Ses conseils étaient du même acabi que ceux que l'on donnerait à un ami. Elle poursuivit bientôt :

[Yuki Shaniatwel] Si tu commençais par me dire ce qu'un apprenti sans son maitre fait sur un monde comme Bestine, loin de Yavin et de l'ordre Jedi ?

Yuki comprenait un peu mieux la situation du jeune homme. Mais à l'instant ou elle commençait à relâcher son attention, un léger bourdonnement retentit à ses oreilles. Elle jeta alors quelques regards inquiets autour d'elle. Son regard se figea sur un individu à l'allure parfaitement normale. Il y avait deux problèmes. Un, c'est qu'il venait de détourner son regard pour saisir sa veste et se redresser. Deux, c'est que la Force avertissait Yuki d'un danger, et d'un sérieux danger autour du personnage. Il y avait bien une antenne des BSI sur Bestine. Pour ne pas affoler l'autre, Yuki se contenta de saisir le jus de Juri qui venait d'arriver, et d'en saisir une gorgée, le plus normalement du monde. Elle répondit bientôt doucement :

[Yuki Shaniatwel] Tu fais preuve d'un détachement admirable face à la perte d'un individu aussi proche et important que ton maitre. Mais tu ne dois pas pour autant ne pas considérer son sacrifice avec respect, et en saisir toute la portée. Si le Chevalier Kel'Terra est bien mort, l'Ordre Jedi a perdu une recrue de choix. Es-tu bien certain de sa disparition ?

Yuki avait parler sur un ton soudainement beaucoup plus sérieux, et bien moins doux qu'auparavant. Elle lança rapidement :

[Yuki Shaniatwel] Nous devons être certains de sa mort avant de faire quoi que ce soit d'autre. L'organisation à laquelle j'appartiens mets un point d'honneur à tirer du pétrin tout les jedis qu'elle peut.

Yuki hocha rapidement la tête. Elle ne suivait plus du tout la conversation. Son esprit était focalisée sur l'homme encapuchonné qui traversait maintenant les rues de Bestine à toute allure. Son intuition se renforçait en chaque instant. La dernière chose à faire était de trainer ici. Elle posa un billet sur la table sans même en vérifier le montant, et elle se redressa, enfila prestement son sac. D'un signe de tête elle intima à son "padawan", de la suivre. Yuki descendit les marches quatre à quatre et une fois dans la rue, tira son sabre de son sac et l'attacha à sa ceinture. Un plan pour attaquer sa mission commençait à se former dans sa tête.

[Yuki Shaniatwel] L'Empire est ici. Suis-moi. Ne me lache pas d'une semelle, et ne pause aucune question. Nous allons faire quelque chose de complètement idiot.

Elle serra plus fermement son arme, espérant ne pas avoir à s'en servir. Ce qu'elle allait entreprendre était complètement fou. Mais Yuki avait l'habitude. Elle agissait de la sorte depuis prêt de dix ans. Et puis, son intuition lui disait qu'elle pouvait se risquer à une telle opération. "Quelqu'un" allait venir à leur aide dans leur prochaine épreuve. Elle en était sûre. Elle eut un regard pour l'aveugle qui se trouvait à coté d'elle. Il allait avoir besoin de voir tout ce qu'il se passait. Yuki se remémora le visage de Rham Kota. Lui aussi était un Jedi, et lui aussi était complètement aveugle. Pourtant, il se mouvait tout naturellement, sans avoir à se poser de question. La Force l'y aidait. Yuki se doutait bien que le jeune aveugle était parfaitement capable de tirer, sinon la quintessence, du moins suffisamment de ses autres sens pour pouvoir se mouvoir et se déplacer sans voir. Mais en combat, il fallait tout percevoir, jusqu'au moindre petit son. Et là, il ne s'agissait pas de combattre, mais de fuir. Pour survivre, il allait falloir percevoir l'entièreté de son environnement, et l'ensemble des possibilités qui s'offrait au jeune homme. Tout voir à travers la Force était l'exercice principal auquel allait devoir se livrer le Jedi.

[Yuki Shaniatwel] Nous avons quelques minutes, lui souffla bientôt Yuki. Faisons des raccourcis pour expliquer tout ça. Nous prendrons le temps de tout expliquer et d'établir un plan à tête reposée une fois en sécurité. Mais il est impératif que tu comprennes parfaitement pourquoi nous n'allons pas fuir ... Immédiatement du moins. Je travailles pour une organisation d'activistes qui regroupent aussi bien des politiciens que des militaires. Elle est bien plus vaste que tu ne l'imagines, enfin elle serra ... Nous luttons contre l'Empire. Et je suis ici en mission de reconnaissance.

Yuki avait enchainé les phrases rapidement, sans pour autant montrer la moindre once d'hésitation. Ses gestes restaient fermes et assurés, mais étaient également rapides et précis.

[Yuki Shaniatwel] Ce que je vais te demander maintenant, c'est, surtout de conserver tout ton calme et de ne pas laisser l'adrénaline faire trembler ton corps. Que tout tes gestes soient les plus assurés possibles. Plonge-toi dans la Force, fie-toi à elle. Tu dois la sentir au creux et au fond de ton être. Elle doit guider chacun de tes gestes à venir. Tu dois percevoir l'entièreté de ton environnement grâce à elle, et par elle.

Le Jeune s'apprête à la questionner, mais d'un geste de la main Yuki lui fait signe de se taire. Une patrouille impériale vient de tourner le coin de la Rue, guidée par l'homme encapuchonné.

[L'Espion] Ils étaient la-haut.
[Sergent] Tu es sûr qu'il ne t'ont pas repéré ?
[L'Espion] Certain.
[Sergent] Bon, si ce sont des Jedis, comme tu dis, on ferait mieux d'y aller en Force. Vous deux (il pointe deux des soldats de la vingtaine de troopers), restez-ici, gardez-moi cette entrée. Vous deux, faites le tour par la place. Nous, on monte.

Les deux soldats obtempérèrent tandis que le reste de la patrouille grimpait les marches. Yuki inspira une grande bouffée d'air et annonça à la cantonade :

[Yuki Shaniatwel] Maintenant !

La lame verte de son sabre jaillit dans l'ombre de la ruelle, trop rapide pour que les deux hommes aient la moindre chance de réagir assez tôt. Yuki avait déjà bondit juste derrière eux, et détalait à toute allure. Sabre laser brandit, elle repoussa sans mal une salve de pistolet laser. Maintenant elle espérait ne pas s'être trompée. "Ce qui est fait est fait", pensa-t-elle sobrement. Amane était sur ses talons. Depuis la terrasse, un feu nourri de laser s'abattait sur l'esplanade tandis que les passants, terrifiés, s'écartaient sur le passage des Jedis en fuite.

[Yuki Shaniatwel] A gauche ! intima-t-elle au jeune Padawan.

Et brutalement Yuki obliqua et lança la Force dans ses jambes. L'objectif n'était pas d'être poursuivit et de prendre des risques inconsidérés, mais d'être simplement recherché. Autant semé les troopers rapidement. Yuki accéléra et, arrivée au pied du mur qui précédait la ruelle, bondit pour atterrir sur une corniche un peu plus haut. Vérifiant qu'Amane se trouvait juste au pied du bâtiment et s'apprêtait à bondir, elle s'élança sur l'immeuble en face d'elle, qui était à peine plus élevé que la hauteur ou elle se trouvait à présent. Et arrivée au sommet de celui-ci, elle s'y laissa volontairement choir en position allongée. Tapis contre le sol elle sentit les pieds de l'aveugle toucher le toit du bâtiment et son corps chuter pour se figer, comme elle, en position allongée.

[Yuki Shaniatwel] Tu suis toujours ? (elle lui lance un grand sourire) Naturellement, tu ne ferra jamais ce genre de bêtises tout seul.