Katrin [Holocron de maître Godmamon]

Rappel du premier message :

Ayud a passé sa jeunesse et a été formé loin du temple de Coruscant par un jedi émissaire dans la Zone Sauvage.

Cette partie de son histoire contient de nombreuses ombres dont le maître ne s'entretient jamais, au nombre desquelles Katrin fait figure de trou noir.

Voici la seule retranscription holocron qui parle de cette énigmatique jeune femme :

[NB : Le rôle de Katrin est écrit par une joueuse de mes amies]

Katrin aurait bien aimer savoir en quoi un adolescent était trop vieux pour commencer une formation, mais elle en avait déjà une petite idée par experience...

Ou elle aurait bien aimer commencer à apprendre au moins les bases de défenses au sabre-laser, sans quoi il pendait inutilement à sa ceinture, caché sous son manteau. Mais Jaizen allait sans doute revenir d'un moment à l'autre...

_Non. dit-elle finalement. Et vous, avez-vous d'autres questions à me poser?

Le vaisseau de Jaizen repose dans la neige qui recouvre le plateau au-dessus du réseau de cavernes. C'est un vieux cargo Ghtroc 720 modifié, sorti des chaines de montage des Industries Ghtroc il y a plus d'un siècle. Son état est déplorable et rend compte d'une vie de baroud musclé au plus près des ennuis. La carlingue présente de nombreux impacts de blaster et de turbolaser qui ont détérioré un certain nombre de systèmes.

Ce genre de vaisseau abonde dans La Bordure Extérieur. Ayud n'a que rarement voyagé sur autre chose que de vieux appareils rafistolés avec des bouts de tuyau et des cables de récupération.

Le 720 est un appareil fiable, facile à entretenir et encore assez abondant pour être discret. Il possède une bonne prise en main, due en partie à sa configuration décentralisée. En effet, l'essentiel des systèmes de propulsion subluminique sont en fait installés à l'avant de l'appareil, de part et d'autre du cockpit dans deux gros modules greffés sur la coque principale. L'arrière de l'appareil abrite quelques moteurs d'appoint ainsi que l'hyperdrive entre les deux capsules de sauvetage facilement reconnaissables. Cette conception permet au capitaine du vaisseau d'accéder rapidement à ses propulseurs subluminiques à proximité de son cockpit même si cela complique énormément la tâche des techniciens lorsque plusieurs systèmes lâchent en même temps ou que des pannes en cascade se produisent. Il possède un petit générateur de bouclier rare sur des vaisseaux de ce taille et des soutes assez vastes.
Par contre il est lent et mal armé : il ne possède qu'une batterie de canons jumelés installés sous le cockpit. En cas de mauvaise rencontre, c'est le pilote qui fait la différence sur ce genre de vaisseau.

Un aspect assez curieux du 720 est constitué par le dôme dorsal d'observation en transparacier au centre de l'appareil qui donne directement sur la salle de détente de l'équipage. Le Ghtroc ne possède qu'une seule rampe d'accès ventrale et un petit sas dorsal; ses deux soutes de flanc sont totalement indépendantes et dotées chacune d'une rampe élévatrice distincte.

Il peut accueillir 10 passagers sommairement logés et environ 130 tonnes de fret.

Katrin trouve Ayud assis dans le siège du pilote, son capuchon rejeté sur ses épaules. Il demande :

- Katrin appelle Jaizen.

Le chevalier invite le jeune homme à s’asseoir dans le siège du co-pilote et Katrin à s’asseoir dans un siège derrière eux.

- Votre formation ne pourra être aussi calme que l'a été la mienne. Il nous faudra tirer parti de toute les situations pour vous former. Le pilotage et la navigation peuvent constituer de bonnes leçons.

Les doigts d'Ayud pianotent avec une étonnante agilité sur la console antique du G'thorc. Il reprogramme les navordinateurs selon son style de pilotage subliminique, mémorisant les manoeuvres de bases et quelques mouvements complexes dans les systèmes de combat. Il lance les calculateurs d'hyperpropulsion en prévision de leur voyage vers la Bordure Moyenne.

-Il faudra que vous apprenniez vite. Contrairement à un préjugé courant chez les jeunes padawans La Force ne fait pas de différence entre les organiques et les mécaniques. Un jedi peut avoir une préférence pour le vivant mais les mystères de La Force s’applique aussi bien aux machines : : l’important c’est le verbe pas l’objet. Pour La Force, ce vaisseau est un être animé. Elle le transcendent et en dirige la destiné comme elle le fait de nous. Connaître La Force c'est comprendre le vaisseau. Connaître le vaisseau c'est comprendre La Force. La leçon est en toute chose.

Avec une grande douceur, le chevalier lance la procédure de décollage. Il ouvre l’interrupteur « alimentation » au plafond : les voyants cessent de clignoter et choisissent une couleur. Grâce à une série de commutateurs, il désengage les attaches magnétiques, allume le générateur ionique, enfonce les breakers, débraye la transmission turbine et débat les commandes. Il coupe l’effet ionisant. Deux injections dans la manette des gaz : les propulseurs s’enflamment d’une radiance bleutée. La puissance à 55%. Il monte lentement à 70 % puis à 94%. RPM sur On. Système d'armement sur On. Senseurs sur On. La puissance atteint 104 %. Les moteurs sifflent à l’unisson. Il joue sur les répulseurs : le cargo décolle lentement du sol et se maintient en stationnaire. Il rentre les trains. Les voyants sont passés au vert ou se sont éteint. Les données tombent en cascade sur les moniteurs de l’appareil.

Le 720, suspendu sur ses répulseurs, glissent d'abords lentement au-dessus du plateau glacé avant de prendre de la vitesse puis de l'altitude. Le blanc du ciel d'Ilum laisse bientôt la place à un espace constellé d'étoiles brillante.
Ayud initialise les connexions, teste les systèmes d'yperpropulsion, lance un diagnostique général et demande à l'ordinateur de présenter un calcul des navicomposants sur une route vers le Noyau de La Galaxie.

- Nous allons emprunter une route peu fréquentée pour passer inaperçu. C’est plus dangereux et donc plus long. Nous allons en effet devoir multiplier les sauts hypersaptiaux pour recalculer fréquemment les navicomposants. Vérifiez tous les deux, indépendament, les calculs des navordinateurs. C'est un premier exercice de méditation computative légère très enrichissant.
Vous devez laissez votre esprit libre des entraves que lui place naturellement votre éducation. Vous pouvez le faire. Laissez les données vous parlez comme vous comprenez mes paroles. Ne laissez pas le doute vous convaincre que vous n'en êtes pas capable. Agissez. Une fois que vous serez prêt, Jaizen tu prendras ma place et surveillera la manœuvre. Katrin, je t'enseignerai les bases de ce qui t'es nécessaire pour ne pas nous mettre en danger.

Ayud sourit en ragardant ses deux padawans frileux :

- La première leçon c'est La Confiance... en moi, en La Force mais surtout en vous-même. Vous devez vous confiez à vos capacités innés en attendant que votre maîtrise les dépasse.

Le chevalier active l'hyperpropulsion. Le 720 bondit en avant tandis que les étoiles deviennent de longs traits lumineux qui se concentre sur la verrière puis disparaissent dans les vapeurs bleutés de l'ether hyperspatial.

Le jedi confie la surveillance des appareils à Jaizen.
Il se lève et regarde Katrin :

- Il est temps de t'apprendre la base sur laquelle s'appuira ta formation. Allons à l'arrière.

Ayud sort du poste de pilotage et gagne l'habitacle.
Il s'agenouille, les jambes écartés et s'assit sur ses chevilles. Il place ses mains sur ses genoux. Il invite d'un geste Katrin à faire de même en face de lui.

Ayud parle calmement d'une voix sombre mais très douce avec des mots simples qui coulent avec aisance dans l'esprit de Katrin.
Le jeune homme possède un don inné d'enseignant. Il s'exprime clairement avec des paroles choisis qui touche avec aisance les convictions. Mais il possède plus encore un réel talent de conteur qui lui permet d'éoquer avec clarté les images d'un passé de plus de 10 000 ans.

Il s'arrête alors et demande :

- Tu as des questions ?

Le jedi plonge alors dans des concepts plus profonds liés à La Force. Il ne donne pas de réponses toutes faites mais ouvre des routes qui semblent étrangement familières à Katrin, au point qu'elle est souvent, étrangement souvent, capable de finir les phrases d'Ayud. Ce n'est pas comme lorsqu'elle perçoit les événements légèrement avant qu'ils ne se produisent, ça n'a rien à voir. Non c'est comme si elle avait déjà entendu tout ça, comme si les bases de la philosophie et de la science jedi avait déjà infusé en elle.

Ayud regarde la jeune femme, intrigué :

- Bien maintenant ferme les yeux. Vide ton esprit et abandonne tes sens. Vois, écoute, hûme, goûte et touche La Force. Elle est l'Energie qui cristallise et anime La Matière. Avant tout autre chose, il faut que tu la perçoives si tu veut en diriger le cours.

Des pièces détachées rangées dans les casiers de l'habitacle commence à flotter doucement et à se déplacer dans le vaisseau comme mue par un courant éthéré.

Ayud lève la tête pour observer le phénomène. Il a beaucoup de mal à dissimuler son étonnement. C'est trop tôt. Il concentre à nouveau son attention sur Katrin en fronçant les sourcils. La Force l'utilise comme véhicule. Il avait fallu tant d'années et d'efforts au jeune homme pour arriver à ce stade. Katrin est un cristal naturel... aussi merveilleux que potentiellement dangereux. C'est son subconscient qui est au commande. Elle n'imagine rien du pouvoir qui est le sien.

Le chevalier dit alors en maîtrisant les élans de sa voix pour cacher son trouble :

- Ouvre les yeux Katrin et laisse tes sens côtoyaient ta perception de La Force. Il va t'être nécessaire de contraindre ton esprit à accepter l'existence d'une nouvelle dimension de La Réalité.

Ayud sourit :

- Reste concentrée Katrin. Tout ça n'est qu'une question de point de vue. Changes ta manière de voir selon ce que tu apprends et bientôt c'est ta manière de voir, peu importe ce qu'elle sera, qui deviendra La Réalité. La Force n'est pas qu'un levier pour déplacer des objets par la pensée, c'est un contact avec le tissu de La réalité. En théorie, tout lui est possible : et c'est toi qui en fera du Bien ou du Mal.

Katrin faisait une drôle de tête, les yeux un peu plissés, elle suivit mots pour mots tout ce que le Maître lui dit et quand il eut fini, sans raison apparente, Katrin eut un léger éclat de rire... Elle avait parfaitement compris la conclusion, qui était déjà innée en sa conscience, mais le développement...

*Soit c'est moi qui comprends vraiment rien, soit il se contredit sans arrêt,c'ui-là. Un coup faut sentir sans les sens, un coup...*

_Certes... Mais je croyais que la Force pure ne prenait compte d'aucun point de vue, que la Réalité n'était concernée par aucune manière de voir et que je devais me détacher pour la cerner elle seule... N'est-ce pas ce que vous m'aviez dit dans la grotte?


Son rire n'était pas le moins du monde moqueur, si se n'était que d'elle-même. Elle avait peut-être l'air idiote mais quand on pose une question, on est idiot un moment; si on ne la pose pas, on est idiot toute sa vie.

En tout cas, c'est ce qu'elle se rappelait de cette échange sur Ilum, et voila que maintenant il lui disait l'exact contraire, c'est à dire que la Réalité était sa manière de voir.

Ayud accueille de bonne grâce l'éclat de rire de Katrin et, gardant son sourire, demande en avançant la tête vers elle :

- J'ai dit que La Force ne dépendait d'aucun point de vue : c'est sa définition. Je n'ai jamais dit que c'était le cas de La Réalité. Cette dernière n'est même que ça : une vision consensuelle. Mais tant que nous ne pourrons en faire abstraction, il nous faut vivre dans cette Réalité. Si tu préfères, La Force c'est la matière première, La Réalité c'est la forme consensuelle qu'on lui donne. Tous les êtres qui peuplent cette univers construisent et détruisent ensemble et continuellement La Réalité. certains plus que d'autre comme les sensibles à La Force... comme nous. C'est une responsabilité importante.

Ayud sourit :

- C'est presque ça. Sauf que Le Bien et le Mal sont eux aussi une question de point de vue. Si tu parvenais à te débarrasser de l'illusion de La Réalité tu ne percevrais plus ces deux valeurs. En faisant cela tu abandonnerais les êtres qui n'ont pas accès à l'Illumination. C'est la voie que suivent les siths, celle du Coté Obscur. Les jedis sont moins ambitieux. Ils ne veulent pas détruire l'Illusion, ils veulent l'améliorer pour pouvoir la partager avec le plus grand nombre. Un jedi doit apprendre à rester dans La Réalité. Il est des voyages qui ne sont pas bons, des expériences dont on ne revient pas.

Katrin acquiesça de la tête, comprenant parfaitement l'allusion à la tentation.

_D'accord. dit-elle simplement, calmement, ses yeux à présent sereins et riches de l'enseignements qu'ils venaient de recevoir dans ceux d'Ayud.

Ayud plonge son regard en direction de ses genoux :

- Bien maintenant il nous faut aborder l'aspect physique de la formation. Ne crois pas que nous changeons de sujet. Si ton esprit est ton lien avec La Force, ton corps est ton lien avec La Réalité. Le tout est un pont entre La Réalité et La Force. Comprendre l'un signifie maîtriser l'autre. Les jedis perçoivent leur corps comme un outil leur permettant de modeler directement La Réalité au travers de nos actions. Mais il est aussi le réservoir dans lequel tu puises l'élan nécessaire pour modifier le cours de La Force. Plus tu contraries La Réalité et plus cela va te coûter, te fatiguer voir te diminuer physiquement. C'est le prix à payer. Si tu abuses de tes pouvoirs, ton corps en souffrira parfois de manière irréversible. Ton entraînement doit te permettre d'augmenter suffisamment ton endurance pour affronter l'usage des pouvoirs de La Force.

Le chevalier inspire avant de poursuivre :

- Pourtant notre perception de La Force est aussi un soutien pour notre corps. Elle te permet de tirer le plein potentiel de tes capacités physiologiques et intellectuelles. Elle te donnera, si tu la cultives, une puissance, une agilité et des réflexes sans pareil de même que d'étonnante capacité de perception et de computation. Il te faudra apprendre à séparer ce qui est du domaine de l'altération de ce qui est de celui de la contemplation. L'un te coûte, l'autre te donne.

Le jedi quitte son manteau. Il ne porte que la tenue de combat couleur sable : tunique, pantalons amples et bottes de cuir.
Ayud explique alors techniquement et fait la démonstration de quelques uns des nombreux exercices de méditation, de respiration et de concentration ainsi que les enchaînements d'échauffement, d'assouplissement et d'endurance propre à la pratique des arts jedi.

Sans qu'une goutte de sueur ne perle sur son front, il reprend enfin sa position à genou jambes écartées et dit apparemment nullement essoufflé :

- Je te laisse mettre tout ça en pratique. Quand ton esprit et ton corps seront assez affûtés, je te montrerai comment te servir du sabre que tu as construit.

Il baisse la tête, ferme les yeux et plonge dans une méditation complexe apparemment profonde.

Ayud redresse la tête et ouvre les yeux. il dit doucement :

- Tu es une élève sérieuse Katrin. Cela rend ma tache plus facile. Je vais te demander de reprendre, durant tes temps libres, ces exercices de base. Ils sont les fondations de ta formation et ne doivent pas être négligés. Ils auront non seulement leur utilité mais leur empire sur ton esprit et ton corps sera plus puissant à mesure de ta progression dans les autres techniques.

Le chevalier prend un ton plus didactique :

- La cristallisation la plus poussée des arts jedis se fait dans le maniement du sabre laser. C'est loin de n'être qu'une technique de combat. Cela se rapproche plus d'un type particulier de méditation faisant le lien entre Le Corps, L'Esprit et La Force. Son but n'est pas de vaincre un adversaire mais d'apporter la moins mauvaise solution à un problème qui n'en connaît pas de bonne comme ceux qui se pose lors d'un affrontement.

Le jedi montre un sabre fondamentalement identique à celui de Katrin. Un battement de coeur auparavant, elle aurait juré qu'il n'en avait pas.

- Le sabre laser est un objet complexe qu'il faut bien connaître pour en faire un usage correcte.

Il explique alors les préréglages, réglages, procédures d'entretien et autres manipulations indispensables sur lesquels Katrin éprouve à nouveau une étonnante impression de familiarité. Il enchaîne sur [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien].
Il se lève, active son sabre. Une lame bleue nuit surgit en crissant puis ronronne doucement. Le chevalier fait une démonstration en apparence pas très impressionnante, désactive son arme puis invite Katrin à faire de même.