Mission Argilla [Holocron de maître Godmamon]

Ayud adapte sa vitesse et vole avec agilité dans l’entrelacs des collecteurs gros comme des croiseurs qui montent vers Argilla.

Il les suit jusqu'à une petite plate-forme de maintenance sur le gazoduc 957.
Il stabilise l'appareil au-dessus de l'aire d’atterrissage à l'aide
des répulseurs.

- P7 arrange l’appontage avec l'ordinateur du gazoduc en te faisant passer pour un droïd de maintenance s'il te plaît.

Il faut quelques minutes de négociation entre le droïd et l'ordinateur pour parvenir à un protocole d’appontage discret.

Le delta-7 amorce sa descente sur l'aire d'atterrissage. Ayud sort les trains qui amortissent l’appontage.
La plate-forme rentre dans la structure du gazoduc entraînant l'Aethersprite.
Le SAS se referme sur lui.

Ayud pose son casque comlink, décroche son harnais de sécurité et enclenche l'ouverture de la verrière. Il se lève de son siège et monte sur l'aile du chasseur pour descendre sur la plate-forme.

Il se retourne vers le R4 :

- P7 prépare nous à un décollage d'urgence. Connecte toi avec l'ordinateur du gazoduc et attend mes instruction par comlink sur la fréquence 11.

Le jedi réajuste son large manteau de bure et replace sur sa tête son capuchon ample. Il emprunte une des coursives de service qui remonte vers Argilla.

Ayud remonte furtivement le gazoduc désaffecté par les couloirs de maintenance. P7R4 lui ouvre le chemin.

Le maître missionnaire Varna a enseigné à son élève l'art du combat sans combattre, ce que Maître Yoda nomme la Forme Primale de la Discipline Jedi. Cette dernière implique un état permanent de "vigilance active" face à un danger potentiel ou déclaré. Il passe par une concentration intense mais sans objet (une notion difficile à comprendre intellectuellement) avant (menace), pendant (combat) et même après (contrôle) l'existence de ce danger. C'est la
domination virtuelle et ininterrompue du danger jusqu'à sa disparition définitive. La maîtrise de la Forme Primale apporte le choix de vaincre le danger sans l'affronter. Elle use des arts subtils de la conversation, du renseignement, de la suggestion, de la distraction, de la furtivité, de l'infiltration et de l'évasion. Elle engage les sens, la persévérance, la patience et l'endurance du jedi.

Ayud progresse dans les coursives sans éveiller les dispositifs de sécurité. Il passe plusieurs portes anti-explosions que lui ouvre P7. Il remonte un kilomètre d'échelle à travers des dizaines d'écoutilles-sphincters. Il utilise son comlink holo pour projeter le diagramme miniature bleuté des installations argilliennes qu'il a récupéré au bureau des mines d'Alderaan. Il se guide ainsi jusqu'au petit tunnel de service qui se trouve sous le dôme de l'Institut de
Recherche & Développement d'Argilla.

Le jedi saisit son sabre-laser à sa ceinture sous son manteau, le prend à deux mains et l'active. La lame bleu nuit surgit dans un crissement et se met à bourdonner. Ayud la fait pénétrer dans la paroi au-dessus de lui et découpe un disque de permacier. Il fait un pas de coté et tend une main vers la découpe qui tombe. Le bout de métal ralentit surnaturellement avant de toucher le sol doucement.
Ayud éteint son sabre qu'il tient dans l'autre main. Il expire brièvement. Il bondit silencieusement hors du tunnel dans une remise du bureau des brevets.

Ayud coiffé de son ample capuchon rôde comme un fantôme dans les couloirs de l'université argillienne déserté depuis la loi martiale.
Laissant La Force le guider, Il évite avec adresse plusieurs patrouilles de clones affectés à la défense des lieux.
Il progresse sans encombre jusqu'à la porte de la salle des ordinateurs où sont consignés les plans des découvertes et inventions des ingénieurs argilliens.

La salle recelant les plans des innovations argilienne est gardée par 3 clones en faction, armés de blasters DC-15.
Mais Ayud perçoit à travers La Force d'autres soldats derrière la porte anti-explosion.

Le jedi, enveloppé dans son ample manteau de bure, avance tranquillement sur les trois clones.

Il salut les soldats d'un signe de la tête.
Il passe trois doigts devant leurs visages incrédules :

- On m'a mandaté pour venir récupérer des informations dans la salle des archives.

Les clones de ce modèle sont encore insensibles à la persuasion par La Force.
Ils lèvent leurs armes.

Le capitaine clone qui a reçu le commandement de la garde des archives argilliennes se tient dans la salle des ordinateurs, la mémoire de cette installation, avec quinze soldats dont trois sont postés à l'entrée.

Il est informé de l'assaut rebelle sur Argilla mais sait aussi que les rebelles ne sont pas arrivés jusqu'à l'université. Il maintient néanmoins la vigilance de ses hommes.

Soudain un vrombissement immédiatement suivi de plusieurs tirs blaster.
Il dégaine son DC-15 et donne d'un geste l'ordre à ces hommes de défendre la porte anti-explosion.
Le silence s'installe.
Chaque clone prends sans sourciller sa position prédéterminer. L'un d'eux appuie sur la commade qui fait coulisser le panneau blindé.
Les soldats mettent en joue le couloir dans lequel gisent les corps des 2 gardes proprement mutilés et celui d'un jedi enveloppé dans son manteau de bure.

Il faut deux secondes seulement pour que le capitaine réalise que deux clones à terre ça ne colle pas et une seconde pour qu'il envisage la signification de cette grille des gaines de ventilation proprement découpé au sabre laser qui git au sol.
Une grille tombe à son tour à l'intérieur de la pièce.

Ayud, seulement vêtu de la tenue couleur sable qu'il porte sous son manteau, est déjà au milieu des clones, derrière le plus gradé d'entre eux, un capitaine.

Il active son sabre, la lame bleu nuit décapite le clone, découpe l'arme de celui de gauche et tranche les mains de celui de droite.
Il fait un pas en avant et empale un autre soldat en se retournant.
Les corps n'ont pas touché le sol que les survivants ouvrent le feu depuis tous les coins de la pièce.

Deux autres tombent, mutilés, à coté du jedi tandis que le guerrier se lance dans un su ma lent et défensif, tournoyant sur lui-même en progressant dans la salle, parant avec sang froid tous les traits qu'on lui adresse.
Des années de préparation lui permettent de tracer instinctivement le parcours le plus opérant pour terrasser ses adversaires malgré leur nombre. Il met hors de combat, le long de sa progression, quatre
clones de plus. Puis il pirouette en arrière dans les airs pour se retrouver derrière les trois derniers indemnes, il pénètre leur formation serrée et coupe leurs mains en trois mouvements précis.

Le clone désarmé qui se tenait à gauche du capitaine s'empare du DC-15 de son supérieur. Ayud retourne le trait blaster d'un mouvement étudié de sa lame. Le tir va se ficher dans la poitrine du clone.

Le jeune jedi éteint son sabre dans un crissement métallique. Il le raccroche à sa ceinture. Les survivants estropiés geignent dans le silence retrouvé.
Ayud se dirige calmement vers les ordinateurs et commence à pianoter sur la console pour fabriquer un disque de données, selon les instructions qu'il avait reçu.

Ayud retire le petit disque de donnée du graveur et le place dans un repli secret de son manteau.
Il lance le formatage des ordinateurs, la procédure d'auto-destruction des disques durs et déconnecte les systèmes de
refroidissement du petit réacteur qui alimente le dôme en énergie.

Une voix féminine résonne dans les couloirs et les salles du dôme universitaire :
- Attention. Attention. Surchauffe du réacteur. Veuillez rejoindre le plus rapidement possible les modules de secours. Ceci n'est pas un exercice.

Le message se répète incessamment sur fond de sirènes et une ambiance lumière noire.

Ayud replace son capuchon sur sa tête et sort de la salle.

Le jedi traverse rapidement les couloirs qui mènent à la sortie du dôme universitaire.

En marchant, il attrape son comlink :

- P7. Procédure quatre trois. Rendez-vous sur zone. Grille un sept coordonnées cinq point quatre neuf point huit.

Une forme encapuchonnée sombre se dresse au fond d'un couloir, seule.

Ayud perçoit une perturbation dans La Force.

Le couloir est plongé dans la lumière noire.
Ayud marque une pause face à la silhouette sombre.

La silhouette porte ses mains à son capuchon et le rejette sur ses épaules révélant le visage d'une jeune femme d'une vingtaine d'année.
Ses cheveux blonds ondulés tombent sur son oeil gauche dans la lumière noire.

Elle sourit :

- Je ne peux pas vous laisser partir avec les informations que vous avez dérobé au peuple de Bespin, jedi. Je vous demande de me les remettre pour que je les rende à leurs légitimes possédants. Si vous agissez ainsi je ne vois aucune raison de nous affronter.

Ayud rejette son capuchon sur ses épaules à son tour.

- Vous avez raison sur un point : je ne vois aucune raison de nous affronter.

La jeune femme irradie le pouvoir comme un feu de forge. La Force roule, tourbillonne et ronfle autour d'elle avec rage. C'est un sith.
La jeune sith penche la tête de coté et sourit à nouveau :

- J'espérais que vous diriez cela, jedi. Nous sommes restés trop longtemps sous les aberrations de votre anathème. Cela nous a rendu plus fort. Le temps est venu de le faire connaître.

Elle laisse tomber son manteau de bure et attrape le sabre laser qui se balançait à sa ceinture.
Elle l'active. Une lame pourpre surgit dans un crissement et bourdonne.
La sith se met en garde.

Ayud ouvre son esprit à La Force laissant le fluide universel infuser en lui.
Sa perception du temps se décale de quelques instants dans l'avenir en même temps que ses sens analyse le présent. Le défilement des événement semble ralentir.
Son corps se prépare au combat comme le lui ont enseignés des années d’entraînement intenses, d'exercices mortelles et de batailles sanglantes.
Il se fond dans la posture de son adversaire qui ne devient qu'une extension de lui même.

Enfin il pose une pensée sur son sabre dissimulé à sa ceinture, dans son dos, sous son manteau de bure.

La jeune femme dit sur un ton narquois :

- Tu es bien confiant jeune padawan. Crois tu vraiment être à la hauteur d'affronter un Sith ? Rien ne nous force à nous battre. Il te suffit que tu te joignes à moi.

Puis elle fait l'ingénue :

- Ah mais j'oubliais... Tes maîtres t'ont mis en garde contre le Côté Obscur. Ils ont peur de perdre tout contrôle sur eux même. C'est ton cas ?

Ayud regarde calmement la jeune sith sans relâcher sa maîtrise des possibles. Il parle en tintant légèrement ses paroles des accents de La Force :

- Mes maîtres m'ont enseigné cette Confiance qui fait que je ne ressens ni envie, ni peur, ni haine, ni colère. Ces passions sont là bien sûr mais je n'y suis pas connecté. Ma Vie est pleine de ma Foi en La Force. Mes professeurs m'ont donné de l'Equilibre, celui qui donne le pouvoir d'accorder les Choix à la Volonté et non la Volonté aux Choix. Tu ne peux pas vaincre ça tu peux seulement le comprendre... ou pas.

Le jedi sourit gentiment.

- Je suis techniquement plus ouvragé que tu ne l'es, jeune sith. Mes maîtres ont achevé ma formation. Tu ne gagneras pas si tu attaques.

Enfin Ayud appuie plus profondément sur ces derniers mots :

- Donne toi une chance de convertir les jedi aux enseignements de tes maîtres, rend toi.

La sith détourne très légèrement la tête.

- Pathétique !

La prescience a toujours été l'arme la plus redoutable d'Ayud dans les combats de sa vie.
Des images coulent dans son esprit un instant avant qu'elles ne prennent forme dans la réalité. Il change le cours des événements :

La sith sera plus forte qu'elle ne le parait, même pour une sith.
Elle attaquera avec la violence de sa rage torrentielle, sans contrôle, seulement en puissance.

Ayud décroche d'un éclair de pensée la poignée de son arme qui se jette dans ses mains. La lame bleue-nuit surgit dans un crissement juste à temps pour contrer la lame pourpre. Tout s'enchaîne très vite dans un ballet de lumière véloce.
Le jedi flotte à la surface de l'assaut dans la plus pure tradition du Soresu, la forme III du combat au sabre laser. Il n'affronte pas, il glisse autour de son adversaire contenant les attaques sous un enchaînement parfait de parades élusives. Il n'attaque pas, pas plus qu'il ne se défend : il dirige le combat de son adversaire comme un chef d'orchestre.

Les passes s'enchaînent et se déchaînent tandis que les adversaires se déplacent au grès des mouvements puissants de la sith.

Enfin les parades du jedi se font moins précises, plus maigres . La sith le voit. Elle en profite pour asséner un coup de pied au Jedi mais il n'est plus en face pour ne pas le voir venir.
Ayud glisse sur le sol, sous la jambe levé.
La lame bleu-nuit danse une mutilation cho mok sixte rapide et précise sur le pied gauche qui étaye faiblement, pour quelques instants seulement, toute la défense du sith .
Le jedi se laisse glisser hors d'atteinte et se redresse derrière la guerrière, en garde.

Ayud reste en garde, scrutant imperturbablement la jeune sith.

Celle-ci crâne devant le jedi avant d'être attrapée par la douleur. Elle baisse la tête, interdite, pour observer son pied gauche, qui sous son poids se détache de sa jambe. Mutiler et déséquilibrer, la guerrière tombe au sol et lache son sabre. L'arme s'éteint.

Le jedi désactive à son tour sa lame. Il tend la main dans laquelle bondit la poignée de l'arme de son adversaire.
La jeune femme râle de douleur et d'impuissance.

Ayud se dirige sans tourner le dos vers l'un des ascenseurs conduisant à une sortie. Les portes se referment entre lui et la sith.

Il abandonne la sith à son funeste destin, consumée par la rage et la haine.

L'alerte résonne toujours dans le dôme universitaire plongé dans la lumière noire. Les générateurs entre en fusion projetant à travers les structures du bâtiments des flots de plasma incandescent.

Le turbo ascenseur dans lequel se tient Ayud fonce vers la surface, secoué par les explosions qui expulsent les flammes dans les coursives.

Le jedi réajuste son manteau et replace son capuchon pour dissimuler ses traits. Il est calme, en paix, l'esprit ouvert sur le temps entre le présent et l'avenir immédiat.

(...) C'est la domination virtuelle et ininterrompue du danger jusqu'à sa disparition définitive.