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[Belsavis] Sur les traces de Thracia

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Rappel du premier message :

Belsavis, telle était leur destination.

Iala avait étudié de près cette planète lors de ses recherches préparatoires pour la Phénix.
Elle avait été intriguée autant par ses caractéristiques géophysiques que par son histoire mouvementée. Aujourd’hui le calme devait y être revenu et Iala l’avait ajoutée à la liste des planètes susceptibles de convenir à la Phénix pour y implanter un comptoir au milieu d’une centaine d’autres planètes possibles.

Lorsque A’Eotll, le précepteur de Iala, avait mentionné la présence de Thracia Cho Leem sur cette terre glacée, Nico la fit remonter en tête de liste pour leur prospection.

-------------- Belsavis présentait un double espoir : retrouver la trace de Thracia Cho Leem qui serait un maître exceptionnel pour la formation de guérisseuse de Iala tout en établissant le contact avec les habitants de la planète pour l’implantation d’un comptoir de la Phénix.

Iala choisit de se présenter à Plawal, ce qui semblait être la capitale industrielle de Belsavis. Elle ignorait quel niveau d’interdépendance régissait les villes de la planète et elle comptait le découvrir en choisissant une des plus importantes, du moins la seule qui semblait disposer d’un astroport.

Leur second objectif serait Bot-Un, une des trois villes les plus importantes de Belsavis.
Ces villes, agricoles pour la plupart, étaient abritées sous de grands dômes retenant la chaleur tout en laissant passer la lumière du soleil et montées sur de grands bancs antigravité qui les isolaient de la température glaciale de la surface.

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]

Iala pensait en profiter pour visiter une de ces failles profondes, au fond desquelles on trouvait des terres arables baignées dans des microclimats doux et humides qui les rendaient propres à la vie et à l’agriculture. Au fond de ces failles, le Maître Jedi Pletts avait conduit de jeunes apprentis Jedi peu avant la Guerre civile galactique.

Bot-Un étant proche d’une de ces failles, cela détermina le choix que Nico approuva.

*****************

Lorsque leur vaisseau se présenta en approche de Plawal il fut dirigé sans problème vers un sas de l’astroport. Ils se firent la remarque que la sécurité semblait quasiment absente… mais ils s’étaient annoncés depuis plus d’une semaine et étant attendus au siège du gouvernement local, ceci pouvait expliquer cela.

Quelques démarches administratives plus tard, et un moment de détente pris, ils se présentèrent au lieu de rendez vous et demandèrent à rencontrer l’interlocuteur qu’on leur avait désigné.

description[Belsavis]  Sur les traces de Thracia - Page 2 EmptyRe: [Belsavis] Sur les traces de Thracia

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La prise de renseignements avait pris du temps à Plawal. Arrivés à 10h30 aux archives, ils en repartaient avec leurs multiples pistes vers 16h30 après avoir fait une pause déjeuner à mi-parcours. Iala avait utilisé des moyens de recherche simples mais efficaces pour trouver des noms qui seraient susceptibles de servir de témoins. Une cinquantaine de personnes à rencontrer, cela pourrait leur prendre des jours. Les avaient-ils devant eux seulement… Départ à 17h de l’astroport après avoir embarqué et ravitaillé, ils se posaient dans la vallée tropicale de Bot-Un deux heures plus tard. Il fallait se décider pour une première destination et ils n’auraient pas le temps d’en vérifier beaucoup avant la tombée de la nuit. Nico avait pu faire les recherches demandées par Iala pendant le trajet.

- J’ai croisé les noms avec les différents annuaires de Bot-Un. Sur la cinquantaine de noms que tu avais ressorti, j’ai pu en éliminer une bonne moitié. Entre les décès sans héritier, les départs de la planète, les cessations d’activité, les maladies et autres, il ne nous reste que 27 noms actuellement, ça fait encore beaucoup alors on va devoir faire un deuxième tri sur place.

Les soleils déclinant à l’horizon, la luminosité ambiante baissait doucement mais sûrement. Il fallait se décider rapidement s’ils voulaient finaliser leur premier pas ici. Un jour de plus qui s’écoulait c’était un jour de moins qui séparait Leem de son départ et donc de sa disparition. Nico observa la liste qu’avait dressée Iala, il y avait sûrement quelque chose d’utile à faire avant la soirée. Son regard s’arrêta sur le premier nom de la liste.

- Et si on allait faire un tour à cette cantina ? Tu l’avais repérée en tête de liste. Un barman ça voit passer beaucoup de monde et en entend autant au moins. Il aura peut-être des infos pour nous que ce soit concernant notre but ou au sujet des noms restants… Je dois t’avouer que ça nous donnera l’opportunité de faire un vrai repas en plus. Ces recherches sont importantes mais on ne va pas toujours manger sur le pouce !

Nico appela un taxi speeder pour venir les prendre à l’astroport et les déposer à la cantina. Ils pourraient en louer un à côté mais ils seraient rendus plus vite sur place avec quelqu’un qui connaissait la ville. Cela leur coûterait quelques crédits de plus mais ils pourraient faire des économies sur certaines autres choses. Ils avaient des moyens financiers qui leur permettaient un train de vie élevé mais ce n’était pas dans leur caractère, du moins pas celui de Nico. Iala avait l’éducation, l’art et la manière pour le faire, pas lui.

- Pour ce soir, on profite de rentabiliser la taxe d’astroport du vaisseau ou on se loge en ville ?

Iala détestait les dépenses superflues mais pour une fois elle voudrait peut-être prendre l’occasion de se poser dans une vraie chambre. Nico voyait les choses sous un angle particulier, celui d’un jeune marié qui devait déjà tout faire pour le cacher au grand jour alors il espérait bien qu’ils ne devraient pas se cacher perpétuellement lors de tous leurs déplacements et plus encore. Il ne manqua pas de lui chuchoter sa version dans un souffle.

- En clair, je me demandais si madame préférait le luxe d’une nuit d’hôtel dans un grand lit pour elle seule ou si elle partagerait la couche d’une cabine dépouillée avec son mari qui se languit d’elle toute la journée durant…

L’arrivée du taxi coupa court à la conversation. Nico ouvrit la portière à Iala avant de s’engouffrer à sa suite dans le véhicule. Quinze minutes plus tard, ils arrivaient devant la Sweetberry Cantina. Le Consul paya le taxi avant d’entrer le premier dans l’établissement. Un serveur lui indiqua que le premier service ne se faisait qu’à 20h mais qu’ils pouvaient attendre au bar. Ils avaient une bonne demi-heure devant eux, l’occasion était rêvée pour s’entretenir un peu avec le personnel si possible. Ils s’approchèrent du comptoir derrière lequel un Duro bourru dans la cinquantaine essuyait ses verres.

- Bonsoir madame, monsieur. Qu’est-ce que je peux vous servir ?

La conversation était lancée, enfin l'accueil du client venait d'être fait plus précisément...

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Ne connaissant que quelques mots de Durese, Iala utilisa le basic pour s’adresser au barman mais elle respecta la tradition des Duros :
    « Mes salutations « traveler » dit Iala au barman. Je prendrais un jus de fruit… de Sweetberry, peut être ? À moins que vous ne me conseilliez autre chose… mais sans alcool surtout »s’empressa t-elle d’ajouter.
Elle pensait à ces nausées matinales qui venaient la visiter à chaque réveil. Elle glissa un regard à Nico : inutile de charger les épaules de son dragon de ce poids supplémentaire, il était trop tôt de toutes façons.

La clientèle était clairsemée et le barman ne semblait pas débordé. Iala engagea la conversation en racontant qu’elle et son associé cherchaient à implanter un comptoir de leur société dans quelques villes importantes de Belsavis. Elle parla de tout et de rien, encourageant le Duro à parler de lui et de sa cantina. La conversation commença à rouler sur des banalités mais le ton était sympathique.Puis elle lui demanda de parler de Bot-Un... avait-il un avis sur un lieu pour installer un comptoir ? La ville recevait elle de bonnes prestations sanitaires et éducatives ?

Puis elle simula un désaccord avec Nico arguant qu’elle voulait utiliser les grottes de Plawall qu’elle jugeait plus tempérées pour accueillir leurs installations alors que Nico soutenait qu’il était impossible d’aménager ces grottes qui devaient être insalubres.

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Le duro avait commencé à préparer un verre avant que Iala ne se prononce. Il avait l’air sûr de lui mais finalement il avala d’un trait sa préparation en entendant la commande de la Tétienne.

- Tant pis pour vous, vous ratez un excellent champagne. Bon alors pour la petite dame on va lui faire un petit cocktail sans alcool, c’est quand même moins triste qu’un pauvre jus. Hmmmm une lune rousse : jus de sweetberry, lipanan et bowvine. C’est parti !

Il versa tour à tour les jus de trois bouteilles différentes dans un long verre à pied, donnant une couleur écarlate au mélange auquel il ajouta une rondelle d’un fruit rouge qui devait donner son nom de Lune rousse au cocktail. Il s’adressa alors à Nico pour savoir ce qu’il allait prendre :

- Et pour monsieur ?

- Je serais tenté d’essayer moi aussi, ça a l’air délicieux. Le barman avait déjà posé une bière brune devant lui. Mais une mousse c’est très bien aussi, merci.

Le duro offrit le premier verre sous prétexte que Iala lui rappelait une chanteuse qu’il avait connue dans un piano-bar de Plawal à ses débuts dans la profession.

- Elle avait à peu près votre âge, j’avais à peine seize ans. C’était mon premier boulot dans un petit cabaret de Plawal, j’étais simple garçon de salle à l’époque. Ce n’était pas facile, j’avais fait un peu de casse à mes débuts, je n’étais pas très doué et le patron ne m’avait pas trop à la bonne. Il m’avait embauché parce que mon père et lui avaient pas mal bourlingué ensemble avant qu’ils ne s’installent ici. Il lui devait un peu d’argent avec lequel il avait acheté son affaire alors il lui devait bien ça. Bref c’était difficile mais cette fille me donnait des coups de main pour rattraper mes erreurs. Je lui dois une fière chandelle.

Les duros aimaient bien raconter leurs histoires personnelles. Il ne fallait pas grand-chose pour qu’ils se mettent à table pour déballer leurs souvenirs. Celui-ci avait vécu toute sa jeunesse sur Belsavis, à Plawal. Il en était parti à 19 ans lorsque sa protectrice de chanteuse avait fini par s’envoler avec le pianiste laissant son mauvais patron dans une situation désespérée pour continuer à faire tourner l’affaire. Cela avait duré un temps encore mais le duro n’avait pas demandé son reste et avait saisi sa chance pour partir à l’aventure. Il avait écumé pas mal de mondes sur la voie marchande corellienne avant de revenir ici voici deux ans pour finir sa carrière sur Belsavis.

A 52 ans passés, il n’était plus tout à fait aussi fringuant qu’à l’époque (pour un duro) mais son expérience et ses histoires à raconter en faisaient quelqu’un d’apprécié dans la profession. La clientèle se faisait de plus en plus nombreuse à mesure que l’heure avançait. Il était 20h30 à présent, les premières tables avaient déjà été servies et on venait proposer à Nico et Iala de passer en salle alors qu’ils discutaient tranquillement. Enfin la discussion semblait être assez animée tout de même, une dispute à laquelle le serveur ne voulait pas se mêler alors il attendait que ça passe. Le barman tenta de mettre fin au litige.

- Je suis d’accord avec le jeune homme, ma petite dame. Les cavernes ne sont pas un endroit à visiter et encore moins à prospecter pour s’y installer. Y a des sales bêtes qui traînent dedans, je me rappellerais toujours de ce pauvre Ho’Din, j’étais encore tout gamin aussi. La plupart du temps quand quelqu’un disparaît dans ces grottes on ne le revoit jamais donc on oublie. Lui, il a réussi à s’en sortir mais il n’a jamais pu revenir vraiment de là-bas. Défiguré, les bestioles lui avaient bouffé les pieds jusqu’à l’os. Ils ont du amputer au niveau des genoux. Maintenant il vit prostré à l’écart de la société, c’est pas ce que je vous souhaite. Allez manger un morceau tranquillement, vous allez me faire fuir mes clients là.

Le duro faisait un signe de la main pour les faire déguerpir de son comptoir avant d’ajouter plus bas :

- Revenez me voir après pour le café si vous voulez, j’aurais encore plein d’histoires à vous raconter sur mes voyages et des plus agréables que la dernière hein !

Il avait fait un clin d’œil à Iala en disant cela. Il devait vraiment avoir beaucoup d’affection pour son ancienne protectrice de ses débuts ou alors était-ce tout simplement de la simple gentillesse…

description[Belsavis]  Sur les traces de Thracia - Page 2 EmptyRe: [Belsavis] Sur les traces de Thracia

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---------------- Iala et Nico s’installèrent à une table. Ils la choisirent dans une encoignure, un peu abritée des regards. L’endroit était loin d’être luxueux mais il était propre et chaleureux. La salle commençait à s’animer, les clients devaient être des habitués pour la plupart. Quelques uns jetèrent des regards intrigués vers le couple de Luxiens mais ils s’en désintéressèrent rapidement pour reprendre leurs conversations ou s’attabler pour boire ou se faire servir un repas.

Le menu était simple et le choix restreint : Nico commanda le menu du jour pour tous les deux.
Ils mangèrent lentement pour attendre de pouvoir converser avec le barman : il pouvait les aider si il avait le souvenir des falaises aménagées par pletwell. Il avait le profil idéal : il avait vécu puis avait quitté Plawall au bon moment pour ne pas avoir subi l’effacement mémoriel.

Iala semblait tendue et Nico lui en fit la remarque et aborda par la même occasion le sujet qui le perturbait depuis quelques temps : la froideur de Iala à son égard lorsqu’ils étaient en public. Iala hésita avant d’avouer :
    - Nous devons cacher les liens qui nous lient alors que notre proximité permanente me pousse en permanence vers toi. Si nos regards se croisent, si ta main effleure la mienne, mon cœur s’emballe et je dois surmonter l’envie de me jeter dans tes bras : tu ne te rends pas compte de ça… alors j’évite les contacts et même ton regard, je mets de la distance entre nous pour diminuer la tentation. Je suis désolée que tu aies pu interpréter cela autrement, je suis si vulnérable face à toi…
Elle plongea son regard dans celui de Nico et si quelqu’un les avait surpris à ce moment il n’aurait pas douté des liens qui les unissaient… mais personne ne regardait.

----------------Le temps passait et la salle se vidait doucement. Le barman vint enfin les rejoindre à leur table. Nico commanda une bouteille de Champagne et ils recommencèrent la conversation. Les hommes buvaient sagement pendant que Iala utilisait la persuasion de Force pour mettre leur interlocuteur en confiance et l’aider à rechercher dans ses souvenirs. Elle demanda télépathiquement à Nico de sonder le Duro si elle échouait.
    - Nous tentons toujours d’apporter quelque chose lorsque nous nous installons quelque part. Pour Bot-Un il en sera de même. Nous cherchons toujours à entendre l’avis des habitants qui est souvent plus fiable que celle des politiciens qui dirigent les villes. Auriez vous des idées à nous suggérer : installation sanitaire, sociale, éducative ?

    Lorsque le Duro eut donné son avis Iala bifurqua vers Plawall. Elle avait étalé la carte sur la table et parcourait le plan des falaises.

    Je maintiens qu’il y a eu des habitations quelque part. Certains habitants en ont fait mention mais ils ont été incapables de les situer sur le plan. Elle balaya la zone d’un revers de main. Quant à ces Kretch, il doit bien y avoir un moyen de s’en débarrasser ou tout au moins de les neutraliser. D’ailleurs ce serait un cadeau que nous pourrions offrir à Plawall : la sécurisation de cet espace.
    A ce propos pourriez vous nous dire où trouver ce pauvre Ho’Din, il pourrait nous aider.

Iala attendit la réponse du Duro à ses sollicitations.

Ensuite ils écoutèrent ses récits… c’était un merveilleux conteur et les Luxiens prirent un plaisir sincère à l’écouter. Ils laissèrent un généreux pourboire au barman avant de regagner leur vaisseau ; leurs mains se frôlaient dans l’obscurité et leurs sens s’affolaient. Ils attendaient avec fébrilité l’intimité du Consulaire.

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Le repas était simple mais assez copieux pour calmer largement la faim du Luxien. La clientèle était assez nombreuse, sûrement des habitués. Il fallait dire que la communauté était assez restreinte sur la planète étant donné qu’une grande partie n’était pas habitable sauf les rares vallées tropicales sur un monde gelé. Faire vivre les petits commerces c’était une façon de garder la convivialité et l’esprit de solidarité qui avait vu naître cette colonie. C’était ça aussi qui faisait que l’endroit était intéressant à découvrir, la plupart de ces gens étaient attachants. Il n’y avait pas de tensions communautaires entre espèces humaines comme aliens. Belsavis avait été préservées grâce aux choix de Maître Plett.

Au cours du repas, un léger souci personnel vint se mêler à leur conversation. Nico s’étonna d’en parler dans un lieu public où il ne fallait pas justement mais l’occasion était trop belle. Personne ne suivait ce qu’ils se disaient après tout, ceux qui mangeaient seuls avaient cherché la compagnie du bar, les autres y allaient de leurs conversations de groupe.

- Je ne te savais pas si sensible, excuse-moi pour cette attitude déplacée. C’est juste que quelque part j’ai besoin de te sentir près de moi, que l’on s’échange quelques petites preuves de notre amour de temps à autres, spontanément. J’ai encore du mal à ne pas penser que notre histoire pourrait s’arrêter aussi soudainement qu’elle a commencé. Je doute toujours d’avoir mérité que tu partages mes sentiments. C’est idiot mais tu es tellement…

Il ne finit pas sa phrase. Il savait que Iala se mettait souvent presque en colère quand il lui disait qu’elle était bien mieux que lui, qu’elle aurait pu trouver un bien meilleur parti parmi ses prétendants. Il valait mieux changer de sujet pour ne pas plomber l’ambiance d’une soirée qui s’annonçait plutôt agréable en dépit des impératifs à suivre. La salle se vidait petit à petit, il était déjà 22h. En milieu de semaine c’était plutôt normal, les bonnes gens avaient du travail qui les attendait le lendemain. D’ailleurs l’établissement fermait vers 24h au plus tard chaque soir pour pouvoir rouvrir vers 6h pour servir les premiers cafés de la journée.

Le barman les rejoint peu après que les derniers clients à part eux n’eurent réglé leur addition. Autour d’une bonne bouteille, ils commencèrent à discuter de tout et de rien. Chacun participait aux histoires dans la mesure du possible pour les Luxiens mais il ne fallait pas trop insister pour que le Duro alimente l’essentiel de la conversation. Concernant les besoins sur Belsavis, le manque pouvait venir de bien des secteurs. La santé était correcte sur Plawal, moins ailleurs. La sécurité, les infrastructures et transports en commun, l’éducation, tout autant de domaines qui pouvaient être améliorés ou développés sur la planète.

Quand la discussion commença à tourner autour de Plawal, le tenancier dut faire appel à ses souvenirs bien plus anciens, parfois revenir quarante ans en arrière. C’était parfois un peu difficile à se rappeler comme le nom de ce Ho’Din rescapé : Yansen, Jansen quelque chose du genre. S’il était toujours en vie, il y avait peu de chance qu’il ait bougé de Plawal en tout cas. La seule chose qu’il se rappelait de plus sur lui c’était que l’affaire avait été couverte par la gazette locale il y a plus de 35 ans. On ne survivait pas à une attaque de meute de ces satanés scorpions normalement, ils avaient sauté sur l’affaire. Nico put obtenir un petit plus à l’évocation de ces souvenirs en sondant l’individu comme l’avait préconisé Iala. Le barman ne voulait pas parler de Plett et des Jedis mais ce Ho’Din y était vraisemblablement lié.

La localisation précise des événements ou mieux n’était pas possible apparemment. Cela faisait trop longtemps et il se pouvait qu’il y avait une certaine réticence inconsciente même si les souvenirs étaient toujours là. Ne voulant pas lui forcer la main et le braquer, Nico n’insista pas plus. Le barman leur conseillait les cavernes d’un autre versant, beaucoup moins hostiles pour s’installer. Là-bas les enfants pouvaient jouer tranquillement sans se soucier des prédateurs à l’époque. La falaise Est était la plus sûre.

L’heure passant, il étant temps de prendre congé vu que l’heure de fermeture était atteinte. Nico régla l’addition et remercia chaleureusement le barman de l’accueil. Ils avaient passé une bonne soirée, riche en anecdotes et en informations diverses. En route vers l’astroport, le vent un peu plus frais du soir gardait vifs les esprits. Le Luxien n’était pas trop en mesure de faire des plans et une synthèse tout de suite quand même. Il avait bu modérément, pas assez pour être saoul ce qui n’arrivait jamais vraiment puisqu’un manipulateur de la Force pouvait évacuer les toxines de son corps. Mais la journée avait été longue, il se faisait tard et la petite quantité d’alcool dans son sang n’avait qu’un seul effet : le désinhiber. Il y avait une heure de plus de nuit sur Belsavis que sur la moyenne des planètes, il saurait en profiter pour garder une quantité de sommeil correct malgré les idées qui le traversaient à l’instant…

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Aux premières lueurs de l'aube belsavienne Iala se réveilla dans les bras de Nico, elle se blottit plus fort contre lui pour profiter des dernières minutes d'intimité avant d'attaquer une journée qui promettait d'être longue.
Moins d'une heure plus tard le vaisseau consulaire décollait en direction de Plawall. Iala compulsa les différents registres qu'elle avait téléchargés mais rien ne faisait mention d'un Ho’Din nommé Yansen ou Jansen ni rien d'approchant.
Ils allaient devoir se rendre aux archives de la gazette locale dont les coordonnées apparaissaient sur la carte de Plawall.La suite de leur journée dépendrait de ce qu'ils allaient pouvoir apprendre.
    -Ce Ho’Din doit avoir été en étroite relation avec les Jedis de l'époque, sans cela il n'aurait pu survivre. Peut être même est-il un jedi, ce serait parfaitement crédible.Si c'est le cas il sait probablement où se trouve Leem. Imagine qu'ils demeurent ensemble... ce serait crédible qu'ils se soient retrouvés et Leem peut être restée près de lui pour l'assister. Qui dit que ce ne soit pas un ami, et peut-être plus : on sait que Leem a eu des époux et vus,leurs ages respectifs... Je sens qu'on approche du but, Nico.

Iala échafaudait des scenarii possibles, de plus en plus excitée. Nico se retint de dire que le Ho’Din avait autant de chances d'être mort que vivant et que la piste risquait de finir en cul de sac. Le lien naturel qui les unissait lui fit ressentir la réserve de son époux et elles se calma un peu, soudain consciente qu'elle s'emballait.
    -Je doute qu'on ait le temps de s'occuper des problèmes d'implantation de la Phénix aujourd'hui mais nous verrons si avons le temps de planter des bases en retournant voir notre chef de ville si zélé.

Iala espérait bien que la piste qu'il suivait ne leur permettrait pas de s'occuper de ça le jour même.

Résumé des actions à entreprendre
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Les premières lueurs du jour pointaient à 6h30 en la saison. Il n’était pas question de grasse matinée mais ils avaient dormi correctement. Il restait quelques minutes encore à profiter de cette proximité qui se refusait à lui à la lumière du jour. Il aurait bien voulu profiter un peu plus, juste de sa présence physique, sans pour autant goûter à nouveau au fruit de leurs nuits. Ils avaient deux heures de trajet pour revenir à Plawal mais Iala avait fixé un planning très serré.

Elle avait beaucoup changé depuis leur première rencontre. Cela faisait plus d’un an qu’il avait rencontré les Iédastré et que leur fille l’avait rejoint. D’une petite aristocrate tétienne de porcelaine, elle avait pris des couleurs et des forces lors de son apprentissage de Luxienne. Sortie de son cocon natal, la chenille avait enfin atteint le stade final de son évolution. Gardant la noble allure de ses origines, elle avait tout de même pris son envol pour vivre sa vie aussi libre que l’air. Les battements d’ailes du papillon du Noyau Profond avaient causé une tempête sentimentale chez un ascète des confins de la Galaxie. Fin ou début de l’histoire ?

Retour à la réalité du présent, la peau de pêche filait sous ses doigts pour aller parader dans la salle de bain. Au boulot Monsieur Aries ! L’équipage se mettait lui aussi en ordre de marche petit à petit. Une heure pour tout préparer en vue du départ et un petit déjeuner gourmand plus tard, ils étaient en route pour la capitale. Le travail durant le temps de trajet ne fut pas très fructueux en terme de résultats, ils n’avaient pas récupéré d’archives correspondant à l’info recherchée dans leurs dossiers. Il était tout juste 10h quand ils atterrirent à l’astroport principal de Plawal. Ils se mirent en route pour le journal dont les locaux avaient été localisés non loin sur le plan de la ville.

Ils n’eurent aucun problème à accéder aux documents recherchés. La gazette avait tout numérisé dans un même serveur depuis quelques années bien qu’ils manquaient un peu de moyens et de personnel compétent. Le rédacteur en chef était un humain du nom de Ben Jarvis. Il dirigeait un petit groupe d’employés qui faisait tourner le journal avec les moyens du bord sur le peu de sujets croustillants à se mettre sous la dent dans le coin.

Il indiqua aux Luxiens les bornes d’accès libre aux archives du journal en précisant qu’ils devraient se débrouiller seul parce que personne n’avait le temps de les aider. De même ils devaient se faire tous petits pour ne pas déranger le personnel pendant son labeur. Le tableau dressé était un peu loin de la réalité vu que la moitié semblait glander, traîner sur holonet voir carrément jouer sur ses consoles. Les ordres du chef étaient sans appel en ces lieux, il remit tout le monde au boulot et chacun sembla s’affairer à faire… quelque chose.

Les consoles étaient simples d’utilisation, Iala et Nico n’auraient pas besoin d’aide pour leurs recherches. Ils se répartirent le travail de recherche et se lancèrent à l’aventure. Mine de rien cela faisait une belle masse d’éditions à consulter. Se concentrant sur les unes en premier, ils pourraient trouver assez rapidement avec un peu de chance. Au bout d’une heure et demie de recherches intensives à ne pas décoller leurs yeux des écrans malgré le peu d’intérêt de la plupart de leurs lectures, Nico alerta Iala :

- Ah ça y est ! Je crois que je l’ai enfin. « Un jeune Ho’Din survit miraculeusement à une attaque de Kretch ». Ils racontent un peu son histoire, beaucoup de trucs inutiles et pas de précision sur l’endroit où il a été récupéré. Apparemment il a été conduit directement à l’hôpital par celui qui l’avait trouvé. Il s’appelait Jansan, 12 ans à l’époque donc il en aurait à peu près 50 aujourd’hui. Il a été amputé des deux jambes et le reste de son corps était marqué de morsures et griffures mais ils ont réussi à le garder en vie. Je vais voir ce que je peux trouver en relation directe dans le reste des archives.

Maintenant qu’ils avaient le nom précis et l’âge, ce serait peut-être plus facile d’obtenir d’autres informations. Cela ne prit que quelques minutes avant de rassembler ce qui pouvait l’être ici, c'est-à-dire pas grand-chose. Toutefois ce pas grand-chose leur permettait de continuer le jeu de piste.

- J’ai trouvé un article connexe en suivant son nom. Il a fait parler de lui une deuxième fois dans le journal. Il y a 19 ans, ils ont ouvert une sorte de maison médicalisée pour accueillir les patients handicapés ou nécessitant un suivi médical. Devine qui était leur pensionnaire vedette… Apparemment c’est devenu une structure bien plus imposante avec le temps, surtout que la Corporation Brathflen a repris le flambeau à la direction. L’institut porte leur nom désormais mais il est toujours en activité. On a peut-être encore notre chance !

Nico commençait à être aussi excité que Iala tout à l’heure. Il se prenait petit à petit au jeu sans doute avec tous ces rebondissements. A moins qu’il ne s’agissait de la respiration de la Tétienne qui lui soufflait dans le coup en regardant le moniteur par-dessus son épaule, qui lui fasse cet effet…

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Arrivés à l'institution Brathflen, Nico et Iala furent surpris par l'architecture des bâtiments. Une succession de blocs de dimensions et de formes variables, fabriqués avec cette pierre ocre foncé qui constituait les falaises de la capitale. Pas de toits mais des velums... il est vrai que la ville était abritée par son dôme et que les températures étaient régulées pour favoriser les cultures. On n'observait que quelques brumes dues aux émanations telluriques. Les murs sombres étaient percés d'arcades ouvertes ou de verrières qui diffusaient une luminosité généreuse. L'ensemble des constructions reposait sur un socle de verdure à la végétation luxuriante. Des allées dallées dessinaient des sinuosités dans un camaïeu d'ocres et les pensionnaires des lieux profitaient pleinement de la sérénité du jardin et de ses sièges accueillants.
    - Notre chef de ville ne nous a pas trompé, la Brathflen ne ménage pas ses efforts et elle respecte l'environnement. Plawall semble être une ville choyée.

Les Luxiens se rendirent à l'accueil et demandèrent une entrevue avec un responsable de la direction. Hélas personne ne semblait disponible. Rendez vous fut donc pris avec Pol Bri'Aziis dès 9h locale le lendemain.

Iala décida de sursoir à leur demande d'achat de terrain car elle entrevoyait la possibilité que d'autres éléments viennent interférer leurs plans.
    - Je crois que la présence de la Phénix serait plus profitable dans des villes moins favorisées que la capitale. Quel est ton avis ? Ne serait il pas préférable de n'installer que le siège social et commercial ici ? Le centre de recherche ne serait-il pas mieux ailleurs, dans une région plus défavorisée ?

    Je suggérerais qu'on se penche un peu sur les comptes pour avancer dans notre projet et budgétiser tout cela. Ensuite, je retournerais bien dans cette cantina où on servait ces mets étranges et délicieux.
    La main de Iala s'aventura brièvement dans celle de Nico au détour d'un bosquet d'orchidées arbusives.

Le lendemain, ils se rendirent au rendez-vous

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La première visite à l’institut n’avait pas donné grand-chose. Le directeur ne recevait que sur rendez-vous et il n’y en avait pas avant demain. Ils purent tout de même faire un rapide tour du propriétaire avant de sortir dans le parc de la résidence. La plupart des pensionnaires étaient dehors à profiter du soleil et la réalité concrète de l’établissement se dévoilait sous leurs yeux. Plus qu’un hôpital, l’institut était une sorte de maison de retraite médicalisée au vu de l’âge moyen des bénéficiaires. Le jardin de l’établissement était fort agréable, abondamment fleuri et fort bien entretenu. La conversation tourna autour de la présence de la Phénix sur la planète.

- Il semblerait que les infrastructures de la Brathflen soient à la hauteur des éloges qu’on leur adresse en effet. Nous allons devoir réfléchir à la répartition de nos affaires aussi pour le coup. Peut-être que Bot-Un serait un meilleur site… Nous verrons après avoir fait l’évaluation définitive des besoins sur le terrain mais je pense que tu as raison.

Ils étaient seuls et un grand massif floral leur donnait une occasion de pause tendresse. Il l’entraîna sous couvert des arbustes et la prit dans ses bras. Dos contre son torse, elle contemplait furtivement avec lui la petite communauté de seniors qui s’affairait dans le parc. Les plus âgés semblaient approcher le siècle d’existence, il n’y avait pas de distinction de race entre eux, aucune ségrégation visible. Nico chuchota quelques mots à l’oreille de Iala.

- Tu crois que dans quarante ou cinquante ans, nous serons à notre tour dans ce genre d’établissement ? Nous aurions la visite de nos petits enfants de temps à autre qui amèneraient eux-mêmes leurs enfants qui sait. Nous leur raconterions des histoires parmi nos aventures au coin du feu. Enfin qu’importe la suite de l’histoire tant que je suis avec toi…

Une scène plutôt cocasse vint troubler ce moment personnel. Un groupe d’humains d’un âge avancé encadré par une dame qui ne portait pas de blouse blanche comme le reste du personnel, était agité par une affaire qui se produisait. La responsable en question, la cinquantaine encore bien active, sermonnait une pauvre femme dans les 70-80 ans qu’un de ses amis essayait de défendre. Le litige portait sur l’activité artistique qu’ils réalisaient.

- Vous pouvez me dire ce que vous avez peint Sarah ?
- Un arbre, celui qu’on voit au coin de l’allée là…
- Oui mais de quelle couleur sont ses feuilles ?
- B-b-b-bleues.
- Sarah, vous avez déjà vu des feuilles bleues sur cet arbre ?

La pauvre vieille femme semblait terrorisée et perdait totalement ses moyens devant la démarche impitoyable de sa surveillante. Son voisin d’activité sembla vouloir la protéger contre cette intervention un peu dure :

- Mais Mme Willows, si Sarah a envie de faire son arbre bleu, elle en a bien le droit non !

L’œil mauvais, la femme lui répliqua aussi sèchement :

- M. Barnes, est-ce que je vous ai donné l’impression de vous inclure dans la conversation ?

Avant de se retourner vers sa victime.

- Allez Sarah, corrigez-moi tout ça, je veux voir du vert, pas du bleu !

L’épisode était clos. Nico avait du resserrer un peu plus fort Iala dans ses bras, plus fort que ce que le geste attentionné ne nécessitait au départ. Il avait du la retenir d’aller intervenir. Elle savait que ce n’était pas leurs affaires mais elle n’aurait pas pu s’empêcher de s’en mêler si elle avait été totalement libre de ses mouvements. La Tétienne accepta à contrecoeur de continuer leur route et d’aller déjeuner dans la première cantina où ils s’étaient restaurés. Peut-être les cuisses de grenouilles feraient-elles passer le goût amer que laissait cette première visite à l’institut. L’après-midi fut léger, Nico prit soin d’essayer de changer les idées de Iala en parcourant avec elles les terrains à acheter du secteur. Etant seuls et au milieu de grands espaces, ils pouvaient arpenter tranquillement les plaines fertiles et les champs main dans la main comme un couple ordinaire.

Le lendemain, ils furent guidés depuis l’accueil dans un grand cabinet de l’aile réservée au personnel. Un homme vint leur serrer la main au devant de son bureau avant de retourner s’asseoir derrière.

- Bonjour madame, monsieur. Je suis le docteur Willows qui dirige cet établissement. Vous deviez rencontrer notre responsable des admissions M. Bri'Aziis mais je suis au regret de vous annoncer que Pol a une mauvaise grippe qui le tient alité, en fait il est rentré chez lui hier et s’est définitivement porté malade ce matin.

Il désigna la femme à ses côtés. Iala n’eut aucun mal à reconnaître la « surveillante » de la veille qui avait pris à parti cette pauvre pensionnaire.

- Je vous présente ma mère, Mme Willows, qui m’assiste dans la gestion de l’institut. Alors je suppose que vous venez pour un de vos proches. Je peux vous assurer que notre qualité de service à la personne est inégalée, vous avez frappé à la bonne porte. Vos parents ou grands-parents n’auront aucun mal à se faire accepter dans notre communauté et le personnel est vraiment à leurs petits soins. Certes certains vous diront que nos tarifs sont un peu élevés mais c’est que nous privilégions la qualité de l’environnement de nos patients avant tout et cela se paye. Je vous écoute, qui est l’heureux élu ?

Ce n’était peut-être pas le début de rendez-vous prévu par Iala. Ils avaient été mal annoncés ou peut-être aurait-elle du préciser le motif de leur visite à l’accueil. En même temps à part venir placer un proche, qui venait en ces lieux pour y rencontrer l’administration…

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Avant de rencontrer la direction de l'établissement, Nico avait averti son équipage d'être attentif aux voyageurs qui embarquaient à l'astoport de Plawall. Il avait communiqué la photo "vieillie" de Leem. Un des hommes de Nico jouait donc le passager en attente de transit dans la hall des voyageurs avec la consigne d'avertir immédiatement Nico par comlink si il la repérait. Il n'y avait pas foule dans ce hall, l'essentiel du trafic étant commercial.

Autant la première impression des Luxiens avait été favorable à l’institution, autant l’attitude des Willows déplaisait à Iala. La dame semblait trop autoritaire et le directeur évoquait des prix élevés donc discriminatoires.

    - Attendons de voir : cela peut être justifié.
    dit télépathiquement Iala à Nico

    - Nous sommes enchantés de vous rencontrer docteur Willows. Je suis Iala Iedastré, je représente la Fondation Phénix et voici Monsieur Aries, mon associé. Elle résuma brièvement les objectifs de la Phénix avant de poursuivre

    - A l’origine nous souhaitions parler au Ho’Din Jansan qui a échappé miraculeusement à une attaque de Kretchs. En effet nous voulons entreprendre une recherche scientifique sur ces insectes et les renseignements que ce Jansan pourrait nous donner seraient extrêmement précieux. La création d’un vaccin serait un premier pas mais bien souvent ces études débouchent sur d’autres applications pharmacologiques. Et puis nos scientifiques pourraient peut être trouver un moyen de se protéger de ces dangereux insectes voire les éradiquer… Enfin tout cela doit vous ennuyer.... Iala sourit aimablement

    – Monsieur Nubblyk nous a dit tout le bien qu’il pensait des œuvres réalisées par la Brathflen et nous aurions aimé prendre modèle sur votre institut pour envisager de créer quelque chose d’approchant sur d’autres villes moins favorisées. Votre expérience et vos conseils concernant les spécificités médicales de la planète et les besoins de ses habitants nous seraient précieux. Iala fit une pause. Son empathie percevait plus ou moins le sentiment de frustration du directeur. Il ne voyait sûrement pas quel intérêt il pouvait avoir à donner de son temps pour ces visiteurs plus ou moins importuns.

    - Pour vous remercier de l’aide et des conseils que vous voudrez bien nous apporter, je m’engage à fournir gratuitement votre établissement en médicaments et vaccins qui pourraient résulter de nos recherches sur les Krechs. Et ce ne pourrait être que le début d’une collaboration fructueuse… nous avons bien d’autres cordes à notre arc !

    - Laissons le rêver, ça ne nous engage à rien dans la mesure où les recherches de la Phénix ne seront jamais connues de ce Willows. Ensuite, si il joue le jeu et qu’il s’avère que c’est un homme honnête, nous aviserons… .
    termina télépathiquement Iala

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La surveillance de l’astroport avait été mise en place discrètement. Un homme avait été affecté à ce poste et observait continuellement les passagers au départ de Belsavis. Pour le moment Leem n’avait pas été aperçue s’apprêtant à quitter la planète. Aucun appel n’avait été à signaler sur le comlink de Nico pour le moment, c’était bon signe normalement. De leur côté les Luxiens étaient en entretien avec la direction de l’institut Brathflen. La corporation ithorienne était représentée par des humains dans cet établissement et le Consul partageait la prudence et la réserve de sa femme sur la gestion des lieux. Ils attendaient de voir de quoi il retournait en essayant d’en apprendre plus sur l’établissement.

Le jeune directeur écouta tranquillement la Tétienne parler. Elle présentait ses projets et demandes rapidement pour qu’il puisse en juger. Il fronçait les sourcils au fur et à mesure que le discours avançait, d’abord dans un effort de mémoire puis de mécontentement.

- Je ne connais pas de Jansan, il n’y a personne répondant à ce nom dans notre résidence. Je ne connais pas non plus votre Fondation Phénix, ni vos intentions. Je gère mon établissement paisiblement et seulement cela. Si vous êtes venus faire de la concurrence à la Brathflen, sachez qu’ils ne se laisseront pas faire et que je ne les trahirai pas pour vous. Si un vaccin contre le venin de Kretch ou un quelconque répulsif était rentable, il y a longtemps que la corporation aurait fait les recherches pour le trouver. Je m’occupe d’une maison de repos, si vous n’avez rien de plus à me dire, je vous prie de quitter les lieux.

La discussion tournait court, la présence des Luxiens était prise pour une tentative de corruption déguisée ou au moins un avis de concurrence à venir qui ne plaisait pas. La quinquagénaire qui était encore restée muette jusqu’à présent se montra encore moins aimable qu’avec sa patiente de la veille. Derrière l’apparente direction de son fils, elle semblait garder la main sur beaucoup de choses ici et n’entendait pas donner de chance de s’expliquer à Iala. Son faible de fils serait capable de croire aux mensonges de cette petite garce qui venait leur prendre le fruit de tant d’années de labeur pour contrôler cet institut.

- Tu ne peux pas te souvenir de Jansen, fils. Il est parti avant même que tu ne finisses tes études de médecine. Votre petit jeu a été percé à jour. Alors comme ça vous prenez des rendez-vous pour sonder le terrain avec des prétextes insensés comme la visite d’un ancien patient qui a quitté l’établissement il y a quinze ans pour recueillir des informations sur les Kretch. Votre histoire à dormir debout ne tient pas dix secondes face à des gens de notre trempe. Le développement d’un tel produit n’aurait sûrement aucune utilité à part sur cette planète et vous n’y gagneriez que des broutilles en comparaison de l’investissement de départ. Fadaises que vous essayez de nous vendre ! Dehors !

Les apparences jouaient contre la Phénix et l’approche avait été perçue comme une manière sournoise de s’approcher et de se renseigner sur un marché que détenait la Brathflen. Il était impossible de savoir si c’était pour défendre la compagnie dont ils étaient employés ou simplement pour s’accrocher à leur place de caïds de l’établissement qu’ils semblaient être. Nico avait fait chou blanc en essayant de les sonder. A part l’information que Jansan serait parti au bout de quatre ans de l’établissement, ils avaient fait chou blanc. Raccompagnés par deux gardiens Mluki jusqu’à l’entrée, Mme Willows leur promit une sale réputation dès qu’elle aurait sa direction en ligne la prochaine fois.

Les deux Luxiens se retrouvaient maintenant mis à la porte de la grande résidence et repartaient quasi bredouilles dans le parc qu’ils avaient traversé la veille vers la sortie du domaine. Marchant tranquillement au milieu des pelouses occupées par nombre de pensionnaires comme la veille, ils ne pourraient faire marche arrière à découvert sans risquer les foudres de la direction qui serait capable d’alerter les autorités en plus de leur sécurité la prochaine fois. Nico semblait désolé de ne rien avoir pu faire pour aider Iala vu la tournure des événements.

- Nous revoici quasi aussi peu avancés qu’hier et au même endroit. Jansan n’est plus là depuis quinze ans mais nous n’avons aucune info sur ce qu’il est devenu pour le coup. Une bonne partie du personnel ne l’aura sûrement pas connu et même si on en trouvait, combien accepteraient de nous parler après l’avertissement quasi certain de leurs employeurs…

Le dossier de Jansan est sûrement toujours là mais en hors de notre portée physique à moins de forcer le destin ce qui me paraît plutôt risqué si on veut éviter de devoir quitter définitivement Belsavis en cas de prise en flagrant délit de vol !

Je suis prêt à prendre tous les risques que tu estimeras nécessaires toutefois. Il nous faut des informations mais les secrets de l’institut sont bien gardés par l’encadrement j’ai l’impression. Tu as une idée ?


Nico ne savait pas trop quoi penser. Il avait pensé qu’ils touchaient au but avec la piste du Ho’Din mais elle semblait compromise tant qu’ils ne l’auraient pas retrouvé. Or la prochaine destination était perdue dans des dossiers ou des mémoires qui pour l’instant refusaient de s’ouvrir à eux. La direction de l’institut Brathflen s’était montrée vraiment hostile et désagréable comparé aux gens qu’ils avaient pu rencontrer sur Belsavis depuis leur arrivée. Nico plaisanta même sur le fait que cette Mme Willows serait la pire des pensionnaires que l’établissement connaîtrait si elle finissait ses vieux jours ici. Il préférait essayer de rire de cette mésaventure que de s’apitoyer sur leur sort. Tout n’était pas fini !

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Iala avalait difficilement cette humiliation. Se faire éconduire manu militari, à deux reprises, en deux jours, lui restait en travers de l’orgueil. Nico avait proposé d’obtenir ces renseignements d’une manière moins orthodoxe, mais elle savait qu’il était réticent :

    - Non Nico, nous n’entreprendrons rien d’illégal qui pourrait nuire autant à toi qu’à la Phénix. Te souviens-tu si l’article du journal mentionnait d’autres noms : le directeur ou le médecin de l’époque, un intervenant quelconque, voire celui d’un mécène qui aurait versé des fonds… que sais-je !
    Sinon nous retournons éplucher des archives : cet Institut doit bien déclarer ses charges salariales et nous pouvons trouver des noms de personnes ayant travaillé dans cet établissement il y a plus de 15 ans. Ensuite on a les archives des différentes corporations : médecins, kinés, ambulanciers puis les impôts pour recouper et trouver les adresses de ceux qui vivent encore et habitent Plawal. Certains peuvent encore travailler pour cet établissement et être mieux disposés à notre égard.
    Iala sourit : elle relativisait cet échec qui ne leur avait fait perdre qu’une demi-journée : il n’était que 10h locales et ils avaient du temps devant eux.

    - Finalement nous avons obtenu la réponse à une question que nous n’aurions pas pu poser. Nous savons désormais que la Brathflen n’a rien d’une Société qui se soucie du bien-être de ses concitoyens et que ses activités restent liées à la prise de profits. Voilà qui va permettre à la Phénix de se déployer plus aisément sur Belsavis puisque la prise de bénéfices immédiats n’est pas notre objectif principal : nous avons le temps de nous implanter et de nous faire apprécier de la population avant de faire fructifier nos investissements. Au pire nous pourrions même négocier les lieux où nous nous implanterions avec la Brathflen puisqu’elle ne s’intéresse pas aux villes reculées qui ne génèrent pas de bénéfices immédiats. Ensuite… Iala sourit en pensant que la Phénix pourrait bien devenir, rapidement, une concurrente de poids face à ces sociétés trop gourmandes.

    - Allons à la pêche aux infos… Le temps nous est compté !


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Ils n’avaient pas vraiment perdu de temps et visiblement ils n’avaient pas grand-chose à se reprocher. Le groupe de guérisseur avait pris peur, la direction de l’Institut aussi dans un sens mais pour son intérêt personnel. Nico était satisfait de voir que Iala ne comptait pas prendre de risques pour arriver à leur but. Il la laissait suivre son instinct sur cette affaire. Il aurait sûrement pensé différemment mais il avait toute confiance en sa femme. Plutôt que de chercher sur place d’autres témoins ou d’essayer de se débarrasser correctement des gêneurs, elle avait choisi la piste des anciens employés qui pouvait les mener aux informations recherchées aussi.

- Nous devrions trouver tout ce qu’il nous faut dans les archives. Espérons que ceux qui ne sont plus employés ici restent tout de même sur la planète quand ils partent d’eux-mêmes ou alors seront disposés à nous parler. La Brathflen s’est implantée ici il y a près de vingt ans. Nous cherchons donc le personnel de ses débuts, Jansan était un des premiers pensionnaires à entrer dans l’établissement en fait. Avec un peu de chance, le personnel a plutôt été volatile aux débuts le temps de trouver les bonnes personnes sur place !

Nico était plus réservé sur les relations avec la Brathflen, ils n’en n’avaient vu qu’une petite partie après tout. Une fois retournés au vaisseau, ils pourraient faire le tri dans les dossiers pour voir au niveau des recensements ce qu’ils pourraient trouver. Une corporation comme la compagnie ithorienne devait sûrement réaliser des trombinoscopes de son personnel en plus. Les photos ne seraient plus d’actualité mais bon cela donnerait un aperçu aussi.

- Evitons de tirer des conclusions trop hâtives sur la Brathflen. Peut-être qu’ils méritent leur réputation et que l’action de quelques uns ruinent en partie leur travail. Que dirais-tu si un employé de la Phénix détournait des fonds ou plus simplement utilisait le nom de la Fondation pour son profit ? Il faut être prudent et ne pas trop s’avancer sur les méthodes de la Brathflen. Des pommes pourries on peut en trouver quand on ramasse aussi les fruits tombés au sol.

Les recherches durèrent quelques heures. Les deux Luxiens se firent livrer un plateau repas en cabine pour continuer à travailler à côté. Ce genre de repas était appréciable parce qu’ils purent profiter de goûter à peu près toutes les spécialités locales en grignotant. Chacun veillait à ce que l’autre mange assez et puisse expérimenter les plats que l’autre aimait. Ils partagèrent littéralement ce déjeuner en mangeant ou faisant manger l’autre. Au final, ils commençaient à bien connaître la gastronomie, l’histoire et les gens du cru au bout de quelques jours. Les résultats tombaient les uns après les autres.

- Bon concernant l’article qu’on avait lu sur Jansan, pas grand-chose à en tirer. Les deux personnes l’entourant sont les époux Willows. Monsieur était médecin, le premier directeur de l’Institut. Il est décédé quelques années plus tard, un accident lors d’essais cliniques. D’ailleurs c’est pour ça que la Brathflen a décidé de spécialiser ses installations. Plutôt que de faire d’importants travaux à l’Institut, ils ont préféré en faire la maison de retraite du groupe sur Belsavis et délocaliser dans des vrais laboratoires leur pôle recherche. Madame Willows a pris la suite de son mari jusqu’à ce qu’elle laisse son fils prendre la direction de l’établissement il y a cinq ans. Une affaire familiale en somme, je comprends mieux qu’ils gardent jalousement leur antre…

La recherche dans les dossiers fiscaux, les brochures et documents produits par la Brathflen au sujet de l’Institut donna plus de résultats pour l’affaire qui les concernait directement. L’établissement tournait depuis ses débuts avec soixante membres dans l’équipe d’encadrement. Depuis 19 ans il y avait des chances que le personnel ait sensiblement changé dans des proportions non négligeables. Parmi l’équipe des années recherchées, dix personnes avaient quitté l’établissement une fois le recensement complet effectué. La plupart de celles-ci avaient pris leur retraite bien méritée. Une seule était toujours en activité, une infirmière qui s’était finalement installée en libéral après trois ans à travailler pour l’Institut. Nico cherchait les adresses de toutes ces personnes pour pouvoir aller les interroger.

- Sur les neuf retraités, six sont restés sur Belsavis. Ils se sont tous établis sur Plawal. Quatre sont toujours en vie et trois vivent actuellement à l’Institut. On a deux aides soignants, une agente du service hospitalier et un cuisinier. On a de la chance jusqu’au bout, l’infirmière libérale tient son cabinet sur Plawal aussi. On évitera de faire des allers-retours entre les vallées comme ça. Tu veux commencer par qui ?

Il était 14h, ils avaient toute l’après-midi devant eux pour commencer leurs visites. Il n’y avait que trois lieux où se rendre au maximum en plus, ils devraient pouvoir tous les faire si le besoin s’en ressentait vraiment. Du côté de l’astroport il n’y avait toujours rien de neuf si ce n’était que la ronde organisée rendait le travail plus facile et moins suspect.

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Iala commençait à se décourager… elle avait le sentiment de piétiner : rien n’avançait au rythme qu’elle aurait voulu, ni la prospection pour retrouver Leem, ni les travaux pour l’implantation de la Phénix. Et surtout elle craignait que cette agitation ne mette Leem en danger. Mais elle n’avait plus le choix maintenant que la machine était en marche, il fallait aller jusqu’au bout.

Son humeur maussade fut vite balayée par le dynamisme de Nico. Il fouillait dans les archives avec opiniâtreté et son petit sourire à la fois ironique et tendre lui redonna confiance… - Que ferais-je sans toi, sans ton énergie, sans ta confiance !
    - Tu as raison, la Brathflen n’est peut-être en rien responsable de l’attitude de ces déplaisants Willows. Nous pourrons peut-être nous renseigner sur leurs laboratoires et les axes de leurs recherches… Enfin ce n’est pas l’urgence. Je vais demander à Boyd Pellegrino de venir nous rejoindre. Si nous trouvons Leem, nous devrons partir rapidement et il faudra bien quelqu’un sur place pour poursuivre les travaux d’implantation de la Phénix. Je n’ai pas envie de laisser tomber ce projet. Nous pourrons contrôler à distance ses premiers investissements maintenant que nous avons une première idée de la situation et que nous avons pris des contacts locaux.

Le plateau-repas commandé par Nico et l’ambiance de la pause déjeuner finit de la mettre d’excellente humeur… Nico savait comment la prendre et elle se fit toute tendresse pour l’en remercier.
    - Commençons nos visites par l’infirmière, elle est encore active donc elle doit encore avoir de bons souvenirs de ce Ho’Din qui ne devait pas passer inaperçu. Par contre rien ne prouve qu’elle ait la moindre information sur sa situation actuelle. Ensuite nous continuerons nos visites.

    - Pourvu que ce Ho’din soit encore vivant, sinon on perd un précieux temps pour rien et tout sera à refaire
    pensa t-elle….

    - Commandons un plateau-repas de ce genre pour notre équipage… nos hommes le méritent bien !

    Un dernier baiser, une dernière caresse, volés au temps qui s’écoulait trop vite.
    - Allons-y !


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L’équipage fut heureux de manger comme les patrons. Iala savait décidemment y faire pour se faire apprécier de tous. Chacun la saluait et lui donnait du « Madame » gaiement quand ils la croisaient dans les coursives. Alors qu’ils ne la connaissaient pas vraiment, elle avait su se faire une place dans cet équipage très rapidement. Nico avait aussi apprécié cette attention. Sa femme avait un comportement qui montrait un effacement de certains petits côtés élitistes naturels pour une noble tétienne. Elle avait à cœur de s’occuper de chacun au risque de s’oublier elle-même. Il ne l’aimait qu’encore plus et s’attachait à s’occuper d’elle en retour.

L’annuaire professionnel de Plawal fournissait le renseignement voulu pour la première entrevue. Avec un peu de chance, elle serait la seule nécessaire. Iala semblait perturbée par un possible nouvel échec et une voie sans issue au bout de leur investigation qui commençait à durer dans le temps. Il essayait de la rassurer autant que faire se peut mais c’était compliqué. Il leur fallait du concret et ces cinq personnes pouvaient être la clé qui leur permettrait d’avancer dans leur quête.

- L’infirmière n’habite pas très loin. Elle tient son cabinet sur Old Orchard Street à quelques rues d’ici. J’espère qu’elle y sera mais il y a de bonnes chances après tout. Il me semble que les visites se font le matin et en fin d’après-midi dans cette profession. Allons-y.

Ils prirent une fois de plus leur speeder en direction du centre ville. Ils n’avaient pas encore eu d’affaires à voir dans cette rue mais ils avaient traversé plusieurs fois le quartier ces derniers jours. Le petit cabinet n’était pas ouvert. L’infirmière était en pause apparemment jusqu’à 16h. Toutefois, il semblait que quelqu’un était présent. Nico frappa à la porte plusieurs fois jusqu’à ce qu’une femme brune, à peine 40 ans n’ouvre la porte l’air contrariée.

- Le cabinet est fermé. Merci de laisser un message pour prendre rendez-vous ou de revenir aux heures d’ouverture.

Alors qu’elle refermait la porte, Nico la retint rapidement pour ne pas rater l’occasion.

- Je m’excuse pour les méthodes cavalières mais nous ne sommes pas des clients. Nico Aries et Iala Iédastré, Fondation Phénix. Nous cherchons une infirmière du nom de Logra Kenzee, c’est bien vous ?

L’infirmière stoppa son mouvement net. La question aurait été stupide si elle était seule dans ce cabinet mais il y avait trois infirmières associées pour le faire tourner. La femme hésitait entre leur dire d’aller voir ailleurs et écouter ce qu’ils avaient à dire. La curiosité prit le pas sur l’envie de virer les gêneurs pour le moment.

- Vous lui voulez quoi à Logra avec votre fondation. D’abord c’est quoi au juste ? Une énième boîte à millions qui vend des médicaments inutiles pour le patient ?

Nico sourit à cette remarque. Il était vrai que la santé devenait une affaire de plus en plus lucrative les années passant. Toutefois ils n’avaient pas choisi ce créneau parmi leurs prérogatives pour cette raison. Au contraire ce département allait leur coûter bien plus qu’il ne leur rapporterait et c’était pour cela qu’ils se rattrapaient ailleurs.

- Nous sommes un organisme indépendant d’aide au développement. Nous faisons des profits sur des secteurs à haute valeur ajoutée, comme le luxe, pour pouvoir investir à perte dans des établissements d’aide sociale. Le domaine médical en fait partie mais nous ne cherchons pas à vous vendre quelque chose pour nous enrichir rassurez-vous.

L’infirmière était toujours assez sceptique suite au petit discours habituel sur la Phénix. Des gens désintéressés comme cela cachait sûrement quelque chose de louche. Elle ne désirait pas être mêlée à une embrouille quelconque.

- Je ne suis ni riche, ni pauvre. Vous vous adressez au mauvais public désolé. Revenez si vous avez besoin d’une infirmière aux heures d’ouverture. Au revoir.

Nico l’interrompit une dernière fois.

- Attendez il y a méprise. En fait nous venons vous parler d’un sujet qui nous préoccupe ici parce que des gens pourraient être sauvés mais personne n’agit. Je vous parle du venin des Kretch. Nous nous sommes renseignés et nous commencerons des recherches rapidement mais nous manquons d’éléments importants. Vous êtes une des rares personnes a avoir pu observer l’effet du venin chez un patient survivant en soignant le Ho’Din Jansan par le passé. Aidez-nous s’il vous plaît.

L’infirmière regarda successivement Nico et Iala puis finit par ajouter en soupirant :

- D’accord entrez et suivez-moi. Fermez la porte derrière vous au passage…j’avais bien besoin de ça aujourd’hui.

Visiblement ils avaient de la chance. Le hasard avait voulu que ce soit elle de permanence ici aujourd’hui. Elle les conduit jusqu’à son bureau débordant de documents. Elle leur indiqua de prendre place sur les sièges disponibles.

- J’étais en train de faire ma compta et je reprends dans deux petites heures alors j’espère que vous n’en avez pas pour trop longtemps. J’ai connu Jansan alors que j’étais jeune infirmière vous me demandez des choses qui remontent à loin. Pour autant que je me souvienne, il n’avait pas reçu une dose trop méchante de venin. Il était surtout marqué par les morsures et les griffures même si les plaies avaient été infectées et n’avaient pas très bien guéri à cause du poison. Vous feriez mieux de vous adresser directement à lui, vous auriez de bien meilleures réponses.

Nico ne savait pas trop quoi répondre. Il pouvait lui annoncer tout simplement qu’ils s’étaient fait jeter par les Willows mais c’était risqué si elle les tenait en estime ou pire encore. Il décida qu’il était temps de laisser la main à Iala. Elle était douée pour mettre les gens en confiance et puis l’infirmière semblait détenir encore pas mal d’informations. Le Luxien ne voulait pas avoir l’air de l’interroger et que ce soit une femme qui prenne le relais pourrait simplifier la chose après tout. Il encouragea télépathiquement sa femme pour qu’elle intervienne et achève son travail avec son tact habituel.

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    Je crois qu'il faut que je m'explique très sincèrement Madame Kenzee. Nous cherchons nous implanter sur Belsavis et nous souhaitons donner une bonne image de notre Fondation afin que les habitants puissent juger de nos intentions.
    Nous avons entendu parler de plusieurs accidents provoqués par les Kretchs. En offrant à Plawal un vaccin ou un traitement contre ce venin, nous prouverions notre bonne volonté et notre désintéressement en même temps que la preuve de notre professionnalisme. Imaginez que ces dangereux insectes, qui actuellement se reproduisent sans contrôle dans les cavernes abandonnées, commencent à se répandre dans la ville… vous êtes une professionnelle et je pense que vous pouvez juger du danger que cela représenterait. Le mieux serait sans doute de les éradiquer mais ce n’est pas de notre ressort.

Iala appuyait sa demande de sa persuasion de Force, comme à son habitude, tout en douceur sans heurter les couches profondes des convictions de son interlocutrice. Elle avait horreur de contraindre les personnes qu’elle jugeait respectables. Son empathie ne ressentait pas de rejet, plutôt un intérêt grandissant
    Je dois avouer que nous sommes passés à l’institut Bathsen et on nous a dit que Jansen en était parti il y a une quinzaine d’années sans nous en apprendre davantage à son sujet. Madame Willows n’a pas voulu nous en dire plus… probablement a-t-elle mal compris nos intentions. Si nous nous adressons à vous c’est pour tenter d’obtenir son adresse car les informations que Jansen pourrait nous donner nous serait d’un grand secours pour commencer nos recherches. .

Iala s’interrompit.
    Mais si cela vous pose un problème de conscience, ce que je comprendrais parfaitement, je vous propose de vous laisser nos coordonnées afin que vous demandiez à ce Ho’Din si il accepte de nous rencontrer. Ainsi vous n’iriez aucunement contre sa volonté. Par contre le temps nous est compté car nous avons de nombreuses tâches à accomplir, il faudrait que nous puissions le rencontrer très rapidement..

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L’infirmière regardait maintenant dans les yeux cette Iala Iédastré qui avait pris le relais. Elle prêtait de très bonnes intentions mais ce n’était pas la première après tout. Un peu de concurrence ne ferait pas de mal sans doute dans le secteur mais cela pourrait aussi tuer les petits indépendants comme elle. Une lutte entre deux grands groupes avait toujours son lot de dégâts collatéraux. Il n’y avait pas de traitement contre le venin de Kretch, il ne serait pas rentable de le chercher. Offrir un tel composé à une communauté aussi restreinte sans en avoir forcément un bénéfice visible était un élan de générosité qui bien que suspect ne pouvait être refusé. Encore fallait-il que cette promesse ne soit pas du vent…

Concernant Jansan les explications et propositions de la jeune femme ne la surprenaient pas vraiment. Au contraire elle ne fit pas de mystère sur son avis personnel concernant l’accueil qu’ils avaient reçu à l’institut.

- Je sortais de l’école quand la Brathflen s’est installée sur Belsavis. Je me suis dit que c’était la bonne occasion pour me lancer et j’ai rejoint le projet. Les premières années furent parfaites si l’on peut dire. Il y avait beaucoup d’actes médicaux à réaliser, on était utiles puisqu’on aidait et soignait les gens. La recherche n’était pas négligée non plus sous la supervision du bon directeur Willows. Tout allait bien jusqu’à son accident. A partir de là les choses ont tourné court.

L’évocation de ces souvenirs était assez douloureuse visiblement mais libératrice à la fois. Elle ne devait pas se lâcher souvent comme ça. Il y avait sûrement certains risques à divulguer l’envers du décor.

- La Brathflen a retiré le pôle recherche de l’Institut pour ouvrir un laboratoire indépendant. Ce n’était pas une mauvaise décision après tout et l’établissement pouvait se concentrer sur le soin aux personnes. Le budget était diminué bien sûr mais pas de quoi s’inquiéter. Madame Willows a repris le flambeau laissé par son défunt mari. Elle n’était pas médecin mais il leur fallait surtout un administrateur après tout. Elle était loin d’être aussi aimable que son mari mais tant qu’on avait nos moyens pour travailler et la paix… C’est quand les services ont fermé les uns après les autres suite à la construction du MedCenter que la situation a définitivement basculé.

Kenzee se servit un verre d’eau pour pouvoir continuer et en proposa au couple de Luxiens s’ils avaient soif. Elle s’excusa de n’avoir que ça à leur offrir mais ils étaient dans un cabinet d’infirmières et elle ne s’attendait pas à de la visite de ce genre.

- A partir de là, Madame Willows a laissé paraître quelle horrible bonne femme elle pouvait être. Les budgets s’étaient bien resserrés malgré les dotations toujours correctes de la maison mère. Les tarifs à payer par les pensionnaires augmentèrent rapidement pour compenser le manque à gagner. La clientèle ne comprenant plus que de pauvres retraités pour la plupart, il va de soit que le standing de l’établissement en prit un coup. Madame Willows vivait toujours dans sa bulle et elle voulait garder son train de vie. Ce n’était pas quelques vieux croulants qui allaient lui gâcher la vie bien sûr…

Les conditions de travail sont devenues impossibles et le respect accordé aux patients était des plus minimalistes. J’ai tenu deux ans de plus et je suis partie pour travailler en libéral. Je ne pouvais rien faire de plus, je ne pouvais plus supporter cette vie mais par pour autant la dénoncer. Cela aurait été ma parole contre la sienne et elle a le bras long cette vieille bique. Elle aurait été capable de me mettre des fautes professionnelles imaginaires sur le dos pour détruire ma réputation et me réduire au silence alors je me suis tue. A vous je peux bien le dire, ça me soulage d’un poids et vous n’êtes rien ici après tout.


Elle leur sourit devant sa propre remarque. S’ils étaient vraiment des gens bien, elle leur souhaitait de s’implanter ici pour au moins faire ouvrir les yeux sur certaines pratiques. Elle aimerait les aider mais ce n’était pas aussi facile. Elle ne savait pas si elle pouvait leur faire confiance. Elle prit le temps de la réflexion pour savoir si elle devait livrer ce qu’elle savait concernant Jansan. La pression de l’urgence ne rendait pas les choses faciles. Même si la jeune femme lui donnait le temps, elle n’avait pas de moyen direct de contacter le Ho’Din. D’ailleurs cela faisait bien longtemps qu’elle ne l’avait pas vu en personne.

- Je prends vos coordonnées pour lui transmettre mais si vraiment la situation est pressante, je peux peut-être vous aider un peu. Jansan est parti bien avant moi. Quand l’Institut a changé de direction et d’orientation, il n’était plus à sa place nul part. Pas assez malade pour nécessiter une hospitalisation permanente au MedCenter, il n’était pas dans un environnement convenable pour lui à l’Institut non plus. Un trentenaire au milieu de sexagénaires et plus, ça ne lui offrait que peu d’opportunités de socialisation normale.

Elle pesa une dernière fois la portée de ce qu’elle s’apprêtait à révéler mais après tout cela ne relevait pas du secret médical et n’avait pas de conséquences fâcheuses pour le Ho’Din normalement.

- Une femme très gentille venait lui rendre visite depuis son internement à l’Institut. Elle était médecin ou quelque chose comme ça. Les Ho’Dins sont doués pour les sciences médicales et la botanique alors voyant qu’il ne s’adaptait pas bien à l’établissement, elle lui proposa de devenir son assistant. Il a accepté et je ne l’ai plus revu. Je sais juste que la femme est toujours dans le coin puisqu’elle vend des préparations médicales aux cabinets indépendants de Plawal. Nous lui commandons certains produits nous aussi alors je peux vous fournir l’adresse du bureau de poste d’où les colis partent.

Elle chercha dans ses bons de livraison rapidement avant de donner l’information. Nico vérifia sur le plan de la ville. En supposant que c’était le plus proche de chez elle, cela réduisait la zone de recherche drastiquement.

- Demain je suis censée envoyer au bureau de poste un colis en retour pour le paiement en matériel médical brut. Elle ne peut pas tout faire d’elle-même après tout. Je pourrais joindre un mot de votre part si vous le désirez. Enfin c’est vous qui voyez comment vous voulez vous y prendre. Si vous préférez essayer de lui demander en personne sur place…

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Chez Madame Kenzee

Iala réfléchit brièvement
    Je vous remercie de votre proposition Madame Kenzee. Je pense que le plus sûr serait de laisser un message dans votre colis avec nos coordonnées. Néanmoins nous essayerons de joindre cette dame à ce bureau de poste. Mais hélas, nous ne pouvons pas l’attendre toute la journée ajouta t-elle pour ne pas se montrer suspecte.
    Iala écrivit un bref message.

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    Ayant perçu les préventions de la femme :
    « Nous ne souhaitons qu’apporter un mieux vivre sur Belsavis, en aucun cas nous livrer à une guerre commerciale. Mais ne nous voilons pas la face : nous devons amortir un minimum nos investissements pour pouvoir faire vivre notre œuvre.
    Je constate que l’opinion que nous nous sommes faite de Madame Willows était méritée… En cas de besoin n’hésitez pas à vous mettre en rapport avec nos agents locaux, vous serez toujours la bienvenue chez nous et nous serons toujours à l’écoute de ceux qui parlent pour la population. »
    Iala tendit une carte de la Fondation avec les coordonnées de Boyd Pellegrino. Elle ajouta son nom en dessous. « Je ne vous fais pas une vaine promesse croyez moi."
    Nous vous remercions très sincèrement de votre accueil.
Iala s’inclina comme elle avait coutume de le faire sur Téta.

***************
Offre d’acquisition de locaux auprès de Nubblyk le slyte

Il n’était que 16h. Nico et Iala se rendirent au bureau de Nubblyk qui était absent. Ils déposèrent leur dossier de demande d’achat d’un lot de terrain déjà construit avec deux immeubles de bureaux qui pouvaient être partiellement transformés en laboratoires. L’ensemble était inoccupé et le prix raisonnable, car éloigné du centre et méritant quelques travaux.

Nubblyk avait proposé de servir d’entremetteur pour toutes ces démarches : il y aurait un coût à ses services mais ils allaient gagner des mois de formalités et tracasseries en tous genres.
Boyd Pellegrino prendrait la suite avec les instructions précises de Iala qui superviserait régulièrement le développement de la Phénix Belsavienne et interviendrait sur place quand cela s’avérerait nécessaire.

***************
Une soirée à Plawal

De retour au vaisseau consulaire les Luxiens examinèrent la carte afin de situer plus précisément l’endroit où pouvait demeurer Leem. Ils délimitèrent une bande de falaises de moins de deux kilomètres de long. Mais elles étaient percées de dizaines d’entrées de cavernes et Leem devait sûrement se faire discrète.
    Demain je propose de nous installer près du bureau de poste en restant discrètement dans le speeder. Si tout va bien, nous pourrons la contacter directement… sinon il reste à espérer que notre message la fasse réagir. Iala désigna la carte : Nous ne tenterons de la trouver dans ce dédale que si nos démarches échouent.

La nuit tombait maintenant sur la ville et les Luxiens se promenèrent dans le centre encore fréquenté par les badauds… une ambiance de petite ville provinciale malgré quelques belles avenues et des cantinas animées. Ils poussèrent leur promenade jusqu’aux résidences de la vieille ville, construites directement au-dessus des sources chaudes qui diffusaient un épais brouillard à l'odeur de soufre en limitant la visibilité à quelques mètres : une aubaine pour le couple qui en profita pour se témoigner sa tendresse sans crainte d’être aperçu. La nuit se passa sur le vaisseau consulaire ou la climatisation était toujours la bienvenue face au 30° minimum régnant dans Plawal.

Nico et Iala dormirent d’un sommeil agité, ils avaient conscience que la journée qui les attendait allait être décisive.

***************
Journée décisive

A l’ouverture du bureau de poste du 4ème secteur, le petit speeder était stationné à une dizaine de mètres du seul accès reservé au public. Iala avait prévu son entrée en matière, la phrase qu’elle enverrait télépathiquement à Leem si celle-ci se présentait :
    « Je suis envoyée par A’Eotll, vous n’avez rien à craindre de nous... »
Ce n’était pas vraiment un mensonge… une simple interprétation de la réalité pour que Leem ne prenne pas peur… Elle s’expliquerait ensuite.

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Spoiler :


L’infirmière prit le message et le glissa dans le colis prêt à partir pour le lendemain. Le service ne lui coûtait rien et ne dérangeait personne. Si la préparatrice ne désirait pas les contacter elle pourrait tout simplement détruire l’invitation. Elle avait donné l’adresse du bureau de poste mais elle se doutait qu’une personne aussi discrète saurait échapper aux regards indiscrets qu’elle croiserait après tout. Iala lui tendit une carte de la Fondation en complément avec les coordonnées d’un cadre de l’entreprise et son nom. Elle les remercia de leur visite et les invita à revenir au besoin.

- Désolée de ne pouvoir faire plus pour vous aider. J’espère que vous trouverez ce que vous cherchez et vous installerez ici. Bonne chance pour vos recherches en tout cas ! Moi la compta m’attend…

Elle les raccompagna jusqu’à la porte du cabinet avant de refermer la porter derrière eux après un dernier salut. Finalement ils avaient su tirer partie des renseignements que pouvaient détenir Kenzee. Ils n’avaient jamais été aussi proches de leur but. Ils avaient pas mal de temps à tuer pour le reste de la journée alors ils eurent le temps de déposer un dossier d’implantation de la Phénix aux autorités locales, c'est-à-dire au chef de la ville. La création d’emplois qui s’accompagnerait sur place, les investissements et l’impôt bonus de 5% avait tendance à être apprécié de leurs contacts administratifs pour leurs établissements.

La fin d’après-midi fut consacrée à la détente. Plus ils se projetaient sur les événements du lendemain, plus ils se chargeaient de pression inutilement. Flâner un peu tous les deux en visitant le peu qu’ils n’avaient pas encore arpenté ou découvert de cette ville leur permettait d’oublier un peu les enjeux. La halte sur Belsavis qui se prolongeait n’était pas un vrai voyage de noces mais Nico ne voulait pas oublier leur lune de miel malgré les contraintes. Ainsi, aussi sobres furent leurs relations le jour, leurs nuits belsaviennes furent remplies d’amour. L’ouverture du bureau de poste ne les attendrait pas donc les folies furent tout de même limitées cette fois-ci.

Le programme pré matinal fut orchestré minutieusement selon des petits rites habituels qui rythmaient leur quotidien : une étreinte pour le réveil, commande du petit déjeune en cabine pour rester dans leur bulle, exercices physiques pour Nico pendant que Iala choisit la tenue qu’elle va mettre, dégustation du premier repas de la journée ensemble, relais dans la salle de bains pour se préparer, le premier baiser d’encouragement une fois les dents brossées et la dernière ligne droite, méditation pour Nico et relecture de ses dossiers pour Iala. Il restait trente minutes pour se rendre sur place pour l’ouverture du relais postal. Timing parfait pour le couple présidentiel « normal » de la Phénix.

Le trajet en speeder était rapide à effectuer. Ils l’avaient déjà repéré la veille en se promenant tranquillement pour ne pas négliger le moindre détail. Le goût de la recherche de la perfection dans ce qu’ils entreprenaient était un trait commun au jeune couple. Ils planquaient en attendant la venue prévue de la femme aux colis. Ils n’eurent pas bien longtemps à attendre. Au bout d’une demi-heure, quelqu’un approchait tranquillement à pied depuis l’extérieur de la ville. Il y avait peu de chances que des personnes lambda vivent en dehors de la capitale du côté des falaises. Une fois arrivée à distance raisonnable pour pouvoir l’identifier, ils purent constater que c’était bien celle qu’ils cherchaient. Thracia Cho Leem venait chercher son colis comme madame tout le monde. Iala entreprit alors son plan d’action et la contacta par télépathie. La tentative s’avéra fructueuse puisque la quasi septuagénaire tourna immédiatement la tête vers le speeder et sans trop prendre le temps de réfléchir s’approcha à grand pas du véhicule.

Elle vint frapper à la vitre nerveusement avant de lâcher en trombe à peine l’obstacle transparent abaissé :

- Je suppose que c’est à vous que je dois l’accueil qu’on m’a réservé au camp à l’extérieur de la ville… Qui êtes vous et que me voulez-vous à la fin ? J’ai bien une réponse : des perturbateurs de retraite mais ça ne me suffit pas ! Alors parlez et faites vite, je n’ai pas de temps à perdre avec vous.

Ecartant un pan du grand châle qu’elle portait sur sa robe, elle laissa entrevoir son sabre prêt à être tiré. Elle n’aimait vraiment pas les visites imprévues !

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Rencontre avec Thracia Cho Leem

Iala était stupéfaite de la réaction de la femme. Elle craignait de la voir s’enfuir alors qu’elle faisait front avec agressivité. « Rien d’illogique, après tout, c’était une amie de A’Eotll… encore quelqu’un d’imprévisible » pensa Iala.

Debout à côté du speeder, elle décida de jouer la carte de l’humour, comme elle l’aurait fait avec son vieux précepteur… un domaine ou elle n‘excellait pas, il fallait bien l’admettre.
    « Maîtresse Thracia Cho Leem, je suis infiniment honorée de vous rencontrer. Mais si vous souhaitez offrir aux habitants de Plawal un spectacle de combat de sabres laser avant de m’écouter, je ferais comme il vous plaira. » La tentative d’humour de Iala ne fit pas sourire Leem mais au moins elle resta sur place et rabattit le pan de son châle. « Je suis désolée de l’accueil que vous avez reçu… effectivement je suis entièrement responsable de cette situation. J’ai absolument besoin de vous parler mais je crains que notre conversation ne puisse se faire discrètement en pleine rue. » Iala hésitait : elle pouvait difficilement convier Leem sur le Consulaire : pas assez discret, une cantina n’était guère le lieu idéal non plus. Elle aurait souhaité la rencontrer chez elle, dans un lieu intime où la conversation pouvait être plus apaisée. Mais rien n’obligeait la Jedi à accepter leur intrusion…
    « Maîtresse, je vous présente Nico Ariès, mon Maître… et mon mari. Comme je vous le disais c’est mon ancien maître A’Eotll qui m’envoie vers vous. J’ai beaucoup de choses à vous dire, à vous expliquer et je doute que nous puissions poursuivre cette conversation discrètement en pleine rue… »

    « Bien suivez moi à distance et laissez votre bruyant engin ici. Prenez garde à ne pas vous faire remarquer… enfin si cela vous est possible ».
Leem leva les yeux au dôme de Plawall avec l’air d’un martyr prêt à supporter héroïquement les questions de ces importuns pour avoir la paix.

Iala et Nico suivirent donc Leem en se gardant bien s’attirer l’attention, ce n’était pas difficile, à cette heure de la journée les habitants de Plawall vaquaient à leurs occupations professionnelles, bien loin de ce lieu naturellement désert.

Les installations de Plett

Ils rejoignirent Leem dans une excavation naturelle qui semblait servir d’entrepôt pour un assez vaste jardin où poussaient des plantes médicinales.
Devant la grotte, un petit geyser crachotait de la vapeur mélangée à de l’eau chaude qui était récupérée dans un bassin creusé directement dans la pierre de la falaise. Une citerne proche devait servir de réservoir de stockage. Dans la grotte se trouvaient des étagères couvertes de bacs de germination à des stades variés de maturation. Des plantes séchaient sur des clayettes. Des outils de jardinage bien rangés s’alignaient sur des portoirs. Des plaques de métal poli couvraient le fond de la caverne et réverbéraient la lumière extérieure. Cette installation était ancienne, la patine des pierres et l’usure des objets apprirent immédiatement aux Luxiens qu’ils étaient dans une partie des anciennes installations de Plett.
Leem invita Nico et Iala à prendre place sur des ballots de paille.


[Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]
    « Voilà, nous sommes tranquilles ici. Je vous écoute ».


Iala joue ses atouts

Leem avait l’air moins revêche mais pas franchement accueillante pour autant. Iala pris une profonde inspiration… Elle allait jouer ses cartes et n’avait pas droit à l’erreur, l’avenir des Luxiens et de leur Académie pouvait être modifiée si elle échouait… et elle n’avait que peu de cartes à abattre en peu de temps, Leem ne semblait pas prête à discuter pendants des heures.
    « Il faut d’abord que je vous présente Nico Ariès. Il est le Grand Maître de l’Ordre Luxien dont vous avez peut être entendu parler. Notre Ordre a été quasiment exterminé sur Léhon et nous ne sommes plus qu’une poignée de ses représentants. Il ne s’agit en aucun cas d’une déviance Jedi mais d’une approche fondamentalement différente. Nous appréhendons la Force comme un tout où il n’existe ni bien ni mal mais où la recherche de la connaissance dans le respect de la légitimité doit être constante. »
Leem fronçait ses sourcils grisonnants… Ennui ou signe d’intérêt ? Aucun sentiment fort n’émanait de Thracia et Iala ne savait que penser. Elle se gardait bien de laisser son empathie sonder Leem.
    « Je vous ennuie avec tout cela mais il est indispensable que vous ayez une idée de notre foi et de ce qu’elle sous-tend car… car je vais vous demander de nous aider. ». Il fallait bien y venir.
    « Notre fondation travaille à l’amélioration des conditions de vie sur plusieurs planètes de la Bordure Extérieure et nous avons besoin de vos conseils pour assister nos équipes de recherche médicale. Nous avons besoin de vous pour enseigner nos élèves de la future Académie Luxienne. J’ai besoin de vous pour m’apprendre à mieux maîtriser la Force de soins… je ne peux plus progresser seule. Vous êtes notre espoir maîtresse Leem »
    finit Iala dans un souffle.
    « Nous ne vous demandons pas de partager notre foi mais d’enseigner votre savoir pour qu’il se transmette aux générations futures. Vos opinions seront respectées et nos échanges philosophiques et idéologiques ne peuvent que nous enrichir. Si vous acceptez de nous accompagner, vous serez libre de partir à tout moment.»

Leem ne bronchait pas mais au moins elle avait laissé Iala parler. Iala trouvait sa propre argumentation bien mince face à l’énormité de sa demande : Leem devait accepter de bousculer toute son existence sur la simple demande d’une petite forceuse idéaliste. De son côté Nico se taisait. Elle ajouta cependant :
    « Notre fondation s’implante actuellement sur Belsavis et nous pourrons continuer à nous occuper de vos protégés sans qu’ils souffrent de votre absence. »
Leem regarda Nico puis Iala. Son regard descendit sur le ventre de Iala et un petit sourire moqueur passa brièvement sur son visage. Iala avait cherché la concision et elle était restée totalement honnête. Maintenant elle réprimait un tremblement en faisant appel à toute sa concentration. Nico ne cherchait pas à comprendre, il pensait à ce qu’il pourrait ajouter pour faire pencher le plateau de la balance en leur faveur.

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Spoiler :


Leem avait écouté patiemment les arguments de la Luxienne pesant le pour et le contre. Elle ne s’engageait pas vraiment envers cet Ordre Luxien après tout. Elle avait entendu parler de cet Ordre déchu que l’Empire avait éradiqué ou dispersé au moins. Elle n’avait pas trop conscience de leur philosophie réelle mais elle avait une certaine compassion empathique pour eux. Ils avaient subi le même sort que les Jedis après tout. L’Empire les avait fait passer pour les méchants de l’histoire en se donnant le beau rôle pour l’un comme l’autre.

- Si vous êtes en mesure de me garantir toutes ces promesses, je veux bien vous suivre. Tant que je me sentirai utile, je participerai à votre projet aussi bien qu’une vieille femme puisse le faire. Personne d’autre n’est venu me chercher que ce soit l’Empire pour mettre fin à ma vie ou les Jedis pour me faire revenir après le décès de mon mari. Je n’ai plus trop l’âge de voyager mais j’ai toujours aimé cela pour partager le plus possible avec des communautés isolées. Je n’ai personne qui me retient ici à part mon protégé après tout…

Cette décision était lourde de conséquences dans leur vie. Ils allaient tirer un trait sur leur petite retraite manquant de confort pour quelque chose de plus mouvementé et riche de tout. Elle était prête à sauter le pas si Jansan le désirait aussi. Elle l’avait pris sous son aile il y a bien longtemps déjà, c’était un peu comme un fils pour elle. Elle posa ses conditions personnelles d’abord.

- Si je rejoins votre fondation, je veux un salaire pour rester totalement indépendante. Je veux aussi accès complet et sans restriction à vos recherches médicales et à vos produits. Enfin je veux qu’un budget me soit alloué pour que je puisse mener certains projets de mon choix comme je l’entends comme l’établissement de postes médicaux ou autres aux endroits qui me plairont. Si vous êtes prêts à me donner tout ça, je vous offre mes compétences. Il ne restera plus qu’à prendre l’avis de Jansan pour savoir ce que lui veut.

Elle ne consentirait sûrement pas à partir loin d’ici sans savoir le Ho’Din dans une situation convenable. Elle préférait qu’il l’accompagne mais il pouvait ne pas vouloir quitter cette planète. Pour le cas où il n’accepterait pas une solution alternative ici en plus, Leem ne le laisserait pas seul dans ces cavernes, c’était assuré. Iala n’avait plus qu’à boucler le dossier dans une ultime négociation et elle aurait une maîtresse guérisseuse pour parfaire ses compétences dans le domaine.

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Iala regarda Nico. Il lui faisait confiance en ce qui concernait les relations humaines et la communication mais ce que Leem exigeait, allait bien plus loin et la décision engageait la Phénix et même l’Ordre Luxien. Iala ne pouvait donc pas se risquer sans l’avis de Nico.
« Je te fais confiance » fut la seule chose que Nico lui transmis télépathiquement… ce qui ne l’aidait pas vraiment et avait plutôt une tendance à la déstabiliser.
Comme elle aurait aimé qu’il prenne la parole maintenant, mais ce n’était pas dans les habitudes de Nico… La scène de Bespin pesait-elle encore inconsciemment sur leurs relations ? Mais cette question n’était pas à l’ordre du jour. Iala laissa planer le silence, elle souhaitait faire la réponse la plus précise possible.

    « Maîtresse Leem je vous remercie du fond du cœur de votre offre et je l’accepte avec une profonde reconnaissance. Cependant certaines de vos conditions engagent la Phénix et même l’Ordre Luxien. »

    Iala voulait mettre les choses au clair afin d’éviter des incompréhensions ultérieures… et le Grand Maître de l’Ordre se taisait.

    « La fondation Phénix n’a hélas pas des moyens illimités et ses objectifs humanitaires ne doivent pas nous aveugler : nous ne pouvons étendre son influence que si nous dégageons un minimum de bénéfices commerciaux. De plus nous espérons qu’à terme l’activité lucrative pourra subventionner la renaissance de notre Académie. Et tout cela sans que la Phénix ne trempe dans aucune activité illicite… Tous ces impératifs nous obligent à rester vigilants. »

    Leem attendait la suite avec une certaine impatience… elle aimait aller droit au but et cette Iala prenait des chemins détournés. « Mais soit, il faut que je me fasse une idée de la situation » pensa t-elle en trépignant intérieurement. Iala poursuivait :

    « En ce qui concerne votre salaire et votre budget ainsi que vos accès à nos recherches, je n’oppose aucune restriction si ce n’est que ce budget ne devra pas dépasser nos moyens… mais je fais confiance à votre discernement. L’implantation de vos centres médicaux devra cependant être discuté avec nous afin d’éviter des positions qui pourraient être dangereuses.

    Je me propose de vous faire travailler avec des spécialistes que nous avons recrutés sur Alderaan pour partie, mais il est impératif que votre statut d’Adepte de la Force ne leur soit pas connu. En revanche, si vous le voulez bien, nous pourrons constituer un département secret où vous pourriez collaborer avec un de nos spécialistes, il s’appelle Saviour et il étudie des applications qui concernent la Force, actuellement il travaille sur une forme de bacta très spécial. »
    Iala expliqua brièvement qui était cet étonnant enfant et l’attachement tout particulier qu’elle lui portait.

    « Quant à Monsieur Jansan, c’est à lui qu’appartient sa décision… Quelle qu’elle soit, nous ferons tout pour l’assister. Quand pourront nous le rencontrer ?» ».


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On dit qu’il faut toujours voir la mère avant d’épouser la fille, qu’elle est sa projection dans le futur. Quand Nico avait rencontré Madame Iédastré sur Teta la première fois, il avait tout de suite vu en elle une femme aimante et sincère. Considérant les affinités communes entre Iala et Leem, la Tétienne avait plus ou moins trouvé une mère spirituelle à présent. L‘ancienne maître Jedi était entière, spontanée, faisant fi des conventions et de la tempérance. Le Luxien était souvent sceptique quand cela se concrétisait par un défonçage en règle de portes ouvertes. De temps à autres il était vrai que cela pouvait être une option payante mais il n’y avait pas de demi-mesure chez cette femme. La question serait de savoir dans quelles proportions son influence pourrait changer la douce et tendre Iala. Nico le redoutait quelque peu mais il savait qu’elle seule pouvait comprendre au plus près la vieille femme.

Il laissait donc Iala négocier et traiter avec la guérisseuse. Un accord semblait pouvoir être trouvé rapidement avec elle. Nico ne voulait pas spécialement qu’elle se projette en employée mais il valait mieux laisser le temps faire son œuvre pour se connaître mieux. Il observait donc la scène un peu en retrait puisqu’il ne participait pas aux tractations. L’ancienne Jedi écoutait sans piper mot les propositions de la Luxienne qui essayait de penser à toute éventualité. Iala élargissait les possibilités de gestion et de recherche qu’elle accorderait à Leem tout en encadrant ses prérogatives. Elle serait libre, mais jusqu’à un certain point. La Phénix ne disposait pas de fonds illimités après tout. La réponse de Thracia tomba rapidement.

- Je me doutais bien que je n’aurais pas les richesses d’un système solaire à ma disposition, ne vous inquiétez pas. Si votre entreprise était si importante, elle serait connue même dans un coin excentré comme celui-ci. On en vous avait jamais dit que pour obtenir ce que vous vouliez il fallait négocier plus ? Ah ces jeunes… On se demanderait presque comment vous arrivez à vous débrouiller pour ne pas vous faire manger tout cru dans ce monde. Ne sois pas si naïve, tu me ménages parce que je suis une vieille femme sans doute. Fais attention à ne pas mal placer ta compassion ma petite.

Leem soupira sans se cacher nullement. Elle ne savait pas pourquoi elle ne disait pas ce qu’elle pensait à voix haute pour une fois. On lui collait un mouflet dans les pattes pour travailler et la jeune femme voulait être son apprentie par-dessus le marché. Elle allait passer un sacré temps à faire leur éducation à sa façon vu le niveau de départ. Elle grommelait toute seule avec la main devant sa bouche ce qui faisait que ses réflexions orales étaient tout bonnement incompréhensibles. Finalement l’intérêt des recherches et des moyens mis à sa disposition avait le dessus comme prévu. Il n’y avait rien de bien sorcier à accepter une telle offre comparé à leur niveau de vie actuel.

- C’est bon ma mignonne, tu prêches à une convaincue, tu me donneras les détails plus tard. De toute façon je n’attends rien de personne avant d’avoir vu le résultat de mes yeux. Tu me promets des moyens et des chercheurs mais qui me dit que ce sera à la hauteur de tes descriptions hein ? Ne t’inquiète pas de tout ça, je m’occupe de tout maintenant. J’espère juste que l’autre nigaud qui t’a mis le grappin dessus en profitant de sa position ne t’a pas complètement retourné le ciboulot. La dernière apprentie que j’ai prise ça remonte à un bail. Mais même rouillée je dois pouvoir faire largement aussi bien qu’un Luxien. Je suis sûre qu’il ne sait même pas utiliser la Force pour se soigner ce bourrin.

Nico aurait bien répliqué à ces provocations mais il avait appris à se contrôler. L’effusion colérique avait aussi été tuée dans l’œuf, Leem avait frappé là où cela faisait mal et Nico n’avait rien à dire pour sa défense. En se laissant à être à la fois maître et amant, il avait toujours redouté de lui avoir fourni une formation au rabais. L’ancienne Jedi avait formé plusieurs padawans contrairement à lui. Elle devait avoir plus d’expérience dans le domaine alors il espérait juste qu’elle corrigerait ses erreurs. Iala n’était plus son apprentie depuis plusieurs mois déjà. Elle allait entamer une sorte de stage de perfectionnement avec Leem finalement et il n’aurait plus sa place pour donner son avis. Leem avait raison aussi sur le fait qu’il était dépassé concernant les aptitudes de guérisseur. Devant les progrès de Iala il s’était senti devenir inutile petit à petit alors il ne broncherait pas sur ces accusations. Que Iala puisse poursuivre sa progression passait avant tout pour lui. Leem prit les devants.

- Suivez-moi, je vais vous conduire à Jansan. Ce boyau mène à notre petit laboratoire au bout de quelques centaines de mètres à peine. A cette heure-ci il doit être en plein travail.

Quelques minutes à suivre le couloir taillé dans la roche de la falaise, ils débouchèrent sur une officine sommaire avec quelques verreries et tubes fumants en préparation. Dans un coin, un Ho’Din dans un vieux fauteuil sur répulseurs plus qu’usé pilait quelques plantes dans un mortier. Le matériel dont il disposait était des plus sommaires comparé aux équipements de pointe de la Phénix. Ses vêtements élimés contrastaient même avec le peu de choses qu’ils avaient ici. Visiblement le peu d’argent qu’ils gagnaient passait dans l’investissement en matériel. Leurs possessions se résumaient à quelques milliers de crédits tout au plus.

- Mon petit Jansan, nous avons de la visite.

Leem venait d’attirer l’attention du Ho’Din sur les invités imprévus. Il fit pivoter son fauteuil sur lui-même pour se tourner vers eux. Dans son geste il avait remis bien en place une couverture qui couvrait ce qu’il restait de ses jambes amputées au dessus du genou. La tête à moitié baissée cachée sous une capuche, ses yeux noirs perçaient l’obscurité pour observer les visiteurs. L’homme répondit sur un ton situé entre la gêne et l’appréhension.

- Tu sais très bien que je n’aime pas me montrer en public, qui sont ces gens ?

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Iala s’approcha de Jansan et s’inclina pour saluer le Ho’Din. Elle expliqua à nouveau le plus concisément possible qui ils étaient et quels étaient leurs buts. Jansan ne semblait pas à l’aise… sûrement vivait-il depuis longtemps reclus. Par complexe ou par goût ?

    « Monsieur Jansan, je suis enchantée de vous rencontrer. Je dois vous avouer que je me suis servi de votre terrible accident pour approcher Maîtresse Leem sans éveiller les soupçons. Cependant je n’ai pas menti quand j’ai affirmé que nous chercherions un traitement contre le venin des Kretchs. Je sais que ce ne sera pas rentable mais ce sera une preuve de notre bonne volonté et de notre savoir faire. Mais venons en à l’essentiel.
    Maîtresse Leem accepte de nous accompagner et de nous aider dans notre tâche. Nous pouvons vous proposer de la suivre et de nous faire profiter de vos connaissances de botaniste. Si vous préférez rester sur Belsavis, nous pouvons vous accueillir dans nos locaux où vous pourrez poursuivre vos travaux à votre guise. Quelle que soit votre choix, nous subviendrons à vos besoins en vous versant un salaire et pourrons vous faire poser des bio-implants qui rendraient votre vie plus confortable. »
Le Ho’Din semblait hésiter et Iala comprenait la difficulté du choix. Même si la vie n’était pas facile pour Jansan, elle proposait de faire basculer d’un coup 15 années d’habitudes. Troquer la sécurité dans un relatif dénuement contre l’aventure et l’incertitude de l’inconnu avec les risques que cela comportait… choix difficile.
    « Nous vous laissons en discuter avec Maîtresse Leem… »

Nico et Iala regagnèrent la première grotte pour laisser Leem et Jansan discuter sans contrainte.
Iala regardait Nico avec inquiétude pour quêter son approbation ; elle avait fait des promesses coûteuses et ignorait si Nico les jugeait raisonnables.
    « Si c’est nécessaire, je financerais les soins et l’entretien de Jansan sur mon salaire » murmura t-elle pour se faire pardonner ces largesses dont ils n’avaient peut-être pas les moyens.

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Spoiler :


Les propositions de Iala avaient été formulées brièvement. Maintenant la balle était dans le camp de Jansan. Il demanda à s’entretenir avec Leem en privé quelques minutes pour prendre une décision. Pendant ce temps la Tétienne revenait vers Nico. Elle craignait avoir trop offert mais il ne voyait pas cela de cet œil. Il lui prit la main en attendant le verdict sur le choix du Ho’Din. La Luxienne semblait nerveuse et un peu tendue quand elle promit de payer au moins en partie les frais occasionnés par son offre. Il lui sourit et lui répondit d’un même murmure au creux de l’oreille que celui qu’elle venait de lui adresser en se hissant légèrement sur la pointe des pieds.

- Ne t’inquiète pas pour ça. Nous recrutons des spécialistes, nous avons le budget prévisionnel pour cette opération. Tu as été vraiment très professionnelle mon amour.

Il eut à peine le temps de déposer un baiser sur le front de sa femme qui reposait sa tête sur son épaule un instant pour relâcher la pression. Leem et Jansan s’étaient retournés et avançaient vers eux à présent. Iala se redressa fièrement, réajustant une mèche qui était tombée sur son visage en la repositionnant derrière son oreille. Ils étaient prêts à entendre la décision qui avait été prise. L’ancienne Jedi commença :

- Nous avons tiré une conclusion de votre offre. Jansan…

Elle fut interrompue par le Ho’Din qui lui prit le bras. Apparemment il désirait formuler lui-même sa réponse. Il restait tout de même la tête plutôt baissée pour ne pas fixer directement ses interlocuteurs. Qu’il prenne lui-même directement la parole pour discuter avec des inconnus devait être un pas de géant pour lui. Peut-être que d’avoir une main tendue, une proposition de travail concrète et un avenir le poussait à sortir de son monde fermé au moins l’espace d’un instant. Il n’était pas dupe, ils venaient pour elle. Mais c’était agréable quand même de pouvoir faire comme si il était désiré au sein d’une communauté lui qui avait toujours été plus ou moins mis à l’écart.

- Je… Je voulais vous dire merci pour votre proposition. Vous vous êtes déplacés jusqu’ici alors que vous êtes des gens de la haute société. Désolé si je ne suis pas présentable. Je n’ai vu personne à part Thracia ces quinze dernières années… Je ferai des efforts. Je vous le promets !

Puis il retourna dans son mutisme mais Leem avait un sourire chaleureux sur son visage à présent. Elle savait ce que ça avait coûté au Ho’Din de faire ce geste. Il arriverait peut-être à avoir un peu de ce qu’il mérite avec ces gens. Elle conclut.

- Ce que Jansan veut dire c’est que nous acceptons à la condition qu’il reste mon assistant. Il lui faudra un salaire à lui aussi en fonction de ses responsabilités bien entendu. C’est une personne à part entière même s’il m’accompagnera.

Nico tapa dans ses mains une fois, ce qui fit sursauter Jansan. Il comprit qu’il avait démontré son enthousiasme de manière un peu trop enjouée. Il s’excusa de ce geste malheureux et en arriva à sa conclusion :

- Je suis très heureux de vous l’entendre dire ! J’aurais aimé vous inviter pour fêter ça mais je me doute qu’un dîner en ville n’est pas chose possible en l’état actuel des choses. Nous aurons d’autres occasions mais je tiens à vous faire livrer un bon repas que vous pourrez déguster ici tous les deux avant de signer officiellement vos contrats pour entrer chez nous dès demain. Vous n’aurez qu’à retirer ce panier garni à votre bureau de poste dans l’après-midi, Maîtresse Leem. Nous vous souhaitons une bonne soirée et à demain.

Nico venait de prendre congé pour laisser Leem et Jansan un peu en paix. Ils avaient déjà assez troublé leur quotidien comme ça après tout. Demain si tout allait bien, ils auraient deux employés de choix en plus dans leur Fondation mais aussi les permis pour leurs installations à venir sur Belsavis. Le travail des jours passés ici avait finalement payé.

***


Bilan de fin du RP :

Contrat de travail pour Thracia Cho Leem et Jansan à la Fondation Phénix. Exclusivité de la Fondation sur leurs travaux et contrat de confidentialité. Salaire de chercheuse (50.000 crédits/mois IRL) pour Leem et d’assistant pour Jansan (20.000 crédits/mois IRL).

Thracia Cho Leem et Jansan peuvent être joués en PNJs.

Installations prévues pour la Fondation Phénix sur Belsavis :

  • Un Pôle administratif. (5 million/500.000 d’entretien)
  • Un laboratoire de recherche. (10 millions/1 million d’entretien/5 millions de capacité de recherche)
  • Une Exploitation de vigne-soie (10 millions/1 million d’entretien/2 millions de production).
  • Une exploitation de vigne-café (10 millions/1 million d’entretien/2 millions de production).
  • Un grand atelier de tissage (10 millions/1 million d’entretien/2 millions de capacités de transformation).
  • Un grand atelier de vinification et torréfaction (10 millions/1million d’entretien/2 millions de capacité de transformation).
  • 4 Dispensaires sur Plawal, Bot-Un, Mithipsin et Wutz (20 millions/2 millions d’entretien/capacité d’accueil de 2.000 patients répartis).


Coût total: 75 millions

Revenus :
  • Revenus des articles de luxe en vigne-soie : 8 millions
  • Revenus des vins et cafés de luxe : 8 millions

Dépenses :
  • Publicité : 1.1 millions
  • Entretien des installations : 7.5 millions
  • Impôt (Impérial et Belsavien) : 2.4 millions


+16.000.000
-11.000.000
---------------------
+5.000.000 Cr/mois IRL

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