[Manaan] Operation Silver Wave

Rappel du premier message :


La lointaine silhouette bleutée de Manaan, le monde-océan, scintillait telle une étoile d'azur dans la baie vitrée du poste de commandement du Hood. Arrivée au terme de son voyage hyperspatial, la corvette Cr-90 avait tenu à garder ses distances pour l'heure avec la planète, se tenant éloignée de toute portée de radars. De même pour l'heure Jess Radyl préférait éviter de faire atterrir le Hood, pourtant muni d'une solide fausse identité, dans le statioport d'Ahto. La Rébellion n'avait que trop peu de renseignement sur le pôle touristique qu'était en train de devenir Manaan, il ne fallait en aucun cas prendre de risques inconsidérés.

Jess se détourna de l'envoûtante image de la planète océan pour porter son attention sur l'hologramme d'un humain de grande taille à forte silhouette. Anoyan Jorman, le commando qui avait été désigné pour prendre part à cette dangereuse mission au creux des vagues de l'océan. Jorman était à bord d'un vieux cargo correlien YT-1500 qui flottait juste au-dessus du Hood, accompagné par une douzaine de specforces déguisés en civils. Pour l'heure c'était lui qui avait la charge de se poser dans Ahto, également sous une fausse identité, et de "préparer le terrain". Jess crut nécessaire de rappeler à son subordonné les contours de sa mission:

-Lieutenant Jorman, le reste de notre flotte se tient pour l'heure à moins d'une année lumière, et le Hood lui-même restera en retrait pour l'instant. Votre mission est de pénétrer dans Ahto City et de glaner le maximum d'information sur la situation dans la ville. Les impériaux sont-ils nombreux, le tourisme marche-t-il, quelle est la situation des selkaths. N'hésitez pas à engager la conversation avec ces derniers, en maintenant une distance prudente (trop de familiarité pourrait attirer l'attention des impériaux). Evitez pour l'heure d'évoquer directement l'Ordre de Shasa, mais tout renseignement obtenue de façon sous-entendue sera la bienvenue.

Elle marqua une pause, cherchant à détecter la réaction de son interlocuteur holographique, avant de poursuivre:

-Nous resterons en contact permanent, et selon ce que vous nous rapporterez nous pourrons faire atterir le Hood au statioport. Bonne chance, et que la Force soit avec vous.

Quelque part, Jess s'en voulait d'envoyer presque seul le commando en éclaireur. Leur mission était périlleuse, elle le savait, il leur faudrait beaucoup de tact et de prudence. Elle qui s'efforçait à l'image de Kessert Syn de rester impassible et protocolaire avec ses subordonnés, elle ne put s'empecher de ressentir un bref, mais net sentiment d'inquiétude pour Anoyan Jorman. Cet homme d'action lui paraissait toujours sympathique et lui inspirait toujours autant de confiance, mais un bref instant elle crut sentir une autre sensation fugace s'infiltrer au sein des bons sentiments. Cependant le colonel de l'Alliance en elle reprit rapidement le dessus, et c'est d'un geste péremptoire, droite comme un I, qu'elle coupa momentanément la transmission.

Jess Radyl étati soulagé: meme si le désespoir et le sceptiscisme du selkath vis-à-vis des projets de l'Alliance étaient flagrants, au moins ne faisait-il plus preuve d'une méfiance excessive envers ceux qui l'avaient sauvé. Il ignorait tout du kolto, mais apparemment certains parmi ses chefs seraient mieux informés... La piste devait être creusée, le colonel Radyl en était persuadé. L'offre du résistant de l'accompagner dans les Taudis, où croupissait la population selkath esclave, était une véritable aubaine. Cependant...

-C'est avec grand plaisir que nous vous suivrons dans les Taudis, mais vous êtes encore trop faible pour vous déplacer debout tout seul, et il nous faut à tout prix rester discret. Les impériaux doivent surement penser que tous ceux qui ont attaqué le restaurant sont morts dans l'explosion, mais il ne faut en aucun cas baisser notre garde, leur vigilance doit etre renforcée.

Jess réfléchit un instant. L'idée de réutiliser le stratagème du speeder ne l'enchantait guère, mais elle ne voyait pas d'autres solutions pour transporter le selkath sans passer inaperçu. D'ailleurs, elle ne se souvenait pas que qui que ce soit les ait suivi lorsqu'ils étaient arrivés à l'astroport.

-Je sais que cela est risqué et guère plaisant, mais je propose que vous retourniez dans la caisse qui nous a servi pour vous cacher des impériaux lorsque vous étiez inconscients. Nous allons reprendre notre speeder dès que mes collègues seront revenus, et nous nous raprocherons le plus possible des taudis. Dès que nous serons assurés qu'aucun impérial nepourra nous surprendre, nous vous libèrerons et vous pourrez nous mener jusqu'aux votres. Cela vous convient-il ?

HRP: Encore désolé pour ce long temps de réponse, j'espère que vous ne m'en voudrez pas :/

Le Selkath et ses compagnons se regardèrent tous, ne semblant pas trop quoi faire, puis finalement le chef répondit:

Très bien, vous venir avec moi, mais juste vous, personne d'autre. Humains dangereux.

Il fit signe au rebelle de le suivre, lui et ses amis nageant sans aucune difficulté sous la surface, comme les humains marchaient sur terre. Ils le menèrent a une étrange structure, une espèce de bâtiment sous-marin, qui ressemblait plus à un assemblage maladroit de matériaux de récupération formant une bâtisse cachée qu'autre chose. Là, ils pourraient discuter facilement et tranquillement.

Les lieux étaient fort heureusement pour Anoyan parfaitement adaptés, il n'avait plus besoin de sa combinaison ni de son masque respiratoire, ça aiderait pour la communication, d'autant plus que ses réserves d'oxygène sous l'eau n'étaient pas infinies. Lorsqu'il entra, Anoyan constata qu'en effet, les lieux semblaient aussi dégueulasses et dépourvus d'hygiène que les Hutts, ce qui n'est pas peu dire vu la comparaison que je viens de vous faire. Il n'eut que le temps de faire ce constat puisque soudainement, il ressentit une douleur a la base du crâne suivie d'un noir complet.

Réveil douloureux pour notre Lieutenant-Colonel qui se découvrit assis sur une chaise en face d'une table. Pièce sombre et apparemment vide, il était seul là-dedans. Et il y avait de bonnes chances pour que son avenir proche ne soit guère réjouissant s'il en croyait son instinct de soldat qui le titillait... Il crut alors entendre un bruit étouffé et une sensation de froid, comme un coup de vent rapide qui envahissait la pièce. Que se passait-il ici?


Si nous n'avons pas d'autre choix, alors nous ferons ainsi Humaine Radyl. Espérons que cette histoire de caisse ne soit pas un mensonge qui cacherait que vous désireriez me livrer aux autorités.

Il fut un peu plus compliqué que prévu de cacher le Selkath dans la caisse, principalement a cause de ses blessures qui l'empêchaient de bien se mouvoir et ainsi entrer rapidement, mais aussi parce que Doc Karl n'appréciait guère que son patient soit traité ainsi, et ce même s'il comprenait parfaitement pourquoi ils faisaient ça. Mais une dizaine de minutes plus tard, les voilà arrivés aux Taudis avec leur speeder, et inutile de vous dire que l'arrivée fait sensation, les autochtones regardant avec de grands yeux puis détournant les yeux n'étant pas une marque de discrétion si vous voulez le fond de ma pensée.

Et quand le Selkath sortit une fois assurés que l'Empire n'était nulle part, on peut dire que la notion de discrétion avait perdu tout son sens. Il fit semblant de ne se rendre compte de rien, mais il était clair que c'était fichu pour passer inaperçu. Il conduisit le petit groupe jusqu'à un taudis quelconque et les fit entrer. Là, tandis qu'ils pouvaient constater les conditions de vie misérables de ce peuple, leur nouvel ami leur demanda de patienter.

Quelques minutes passèrent puis le Selkath refit son apparition et les pria de descendre dans la cave du taudis. Une fois descendus, ils virent un autre Selkath, celui-là sensiblement plus vieux que leur ami étant donné ses rides sur son visage ainsi que ses yeux qui exprimaient une tristesse que rien ne pourrait jamais effacer. Il s'éclaircit la gorge et parla:

Mon jeune fils me dit que vous appartenez a un mouvement de rebelles qui souhaite aider les miens. Vous pouvez nous aider, et en retirer quelque chose en échange, mais je dois déjà m'assurer que vous dispose de l'autorité nécessaire pour conclure un accord avec moi...

Le vieux selkath semblait mis en confiance, et il accepta de parler de la résistance selkath à ses mystérieux interlocuteurs. Les informations ainsi obtenues n'étaient guère optimiste: la résistance selkath était minime, désorganisée, dépourvu de vrais moyens. Leur peuple souffrait le martyr sous le joug de fer de l'Empire, et les selkaths ne luttaient qu'avec l'énergie du désespoir et de la haine. Il y avait du travail, beaucoups de travail à accomplir pour créer un véritable réseau suisceptible de combattre l'occupant. Pourtant Jess Radyl ne pouvait s'empecher d'espérer: non seulement les selkaths semblaient déterminés à se battre jusqu'au bout pour leur cause, mais l'idée que l'Alliance puisse leur venir en aide semblait suisciter un vritable espoir chez eux, quelque-chose qu'ils ne semblaient pas avoir connu depuis bien longtemps. La jeune rebelle imaginait déjà le chef de la résistance selkath s'asseyant à la table des peuples insurgés pour signer le Traité Corrélien...

C'est alors que l'holocom émit un léger bip. Jess annonça d'un ton solennel:

-Le général Syn est maintenant en ligne.

Elle déposa l'appareil sur la table et s'écarta légèrement. Bientot apparut l'hologramme bleuté et vacillant d'un homme de grande taille, en uniforme serré et à la moustache fine (HRP:apparemment c'est devenu la principale distinction physique de mon personnage ^^). Le nouveau venu se tenait droit comme un I, les mains derrière le dos, et ses yeux impassibles mais ferme observaient le vieux selkath. Tout en lui respirait l'autorité, la discipline et la détermination.

-Je vous souhaite le bonjour, monsieurs. Je suis le général Kessert Syn, commandant suprême de la Troisième flotte de l'Alliance rebelle.

Kessert avait préféré éviter de mentionner "pour la restauration de la République" dans la mesure où ils devaient avoir oublié la République Galactique depuis bien longtemps. Par ailleurs, rien ne disait pour l'instant si le concept d'une société galactique leur plaisait ou non, eux qui avaient vécu si longtemps repliés sur eux-memes.

-Comme le colonel Radyl a déjà pu vous en informer, notre organisation rassemble plusieurs peuples venus de toute la Galaxie qui comme les selkaths, gémissent sous la tyrannie impériale, et ont décidé de se battre pour s'en débarasser une bonne fois pour toute. A cet effet notre organisation comporte bien évidemment une importante branche armée destinées à harceler l'armée impériale partout où elle se trouve, incluant des vaisseaux de guerres et des forces d'opérations terrestres. Nous avons déjà mené avec succès plusieurs opérations sur des planètes où sévit l'empire, et chaque jour qui passe notre force de frappe se renforce davantage. Ainsi nous serions en mesure de vous fournir des armes adaptées à votre environnement, des munitions et des conseillers militaires pour vous épauler dans votre lutte contre l'occupant.

Toutefois, au-delà de la simple lutte contre notre ennemi commun, c'est un véritable projet pour un avenir meilleur que nous voulons bâtir. A cet effet nous entretenons également une branche destinée à l'Humanitaire et au secours des populations en difficultés matérielles et sanitaires à cause du système impérial. J'ai eu quelques echos de la situation dramatique qui affecte les selkaths de Manaan, et hélas cette tragédie est loin d'être un cas unique dans la Galaxie. Car l'Empire ne se contente pas de réduire impitoyablement en esclavage des populations au nom d'une idéologie rasciste et despotique: il encourage aussi le crime, la corruption, la misère et les vices de toutes sortes qui rendent infernale la vie de nombreux habitants de la Galaxie. Vivres, équipement médical, matériel... nous serions en mesure de vous fournir tout cela, mais en quantité limitée pour l'instant, car nos ressources ne nous permettent pas d'intervenir de partout. Par ailleurs, il faudra mettre en place une filière spécialisée pour faire passer notre matériel et nos colis sur Manaan au nez et à la barbe des impériaux.

Kessert Syn marqua une pause, et fixa bien son interlocuteur. il n'y avait pas de place pour le mensonge ou la manipulation dans ce qu'il disait: tout ce qu'il avait promit, il le ferait si les selkaths acceptaient de se joindre à la cause rebelle. Il s'était abstenu pour l'instant d'autres sujets qui intéressaient de près les rebelles -les raffineries de kolto et le mystérieux Ordre de Shasa en l'occurence - car il était important de gagner la confiance des selkaths.

-En résumé votre cause et la nôte, et c'est avec joie que nous nous placerions à vos côtés. Sachez également que notre organisation comporte aussi une branche politique, où des représentants de chacuns des peuples se battant à nos côtés peuvent se réunir et discuter ensemble, en égaux, de la constitution de notre mouvement et de notre avenir, si nous parvenions à jeter l'empereur du haut de son trône.

Pendant ce temps, Jess Radyl s'était tournée vers le jeune selkath blessé. Elle n'avait pas oublié la communication que ce dernier avait reçu tout à l'heure. Le cas d'Anoyan en particulier lui inspirait une inquiétude étrange.

-S'il vous plait, qu'est-il advenu des humains qui se sont retrouvés perdus parmi les bidonvilles ? Plusieurs d'entre eux pourraient être des nôtes s'étant perdu par accident.

L'Ancien se raidit lorsqu'apparut l'image de Kessert Syn. Il écouta sans mot dire durant tout le temps que prit le moustachu rebelle à développer son descriptif de l'Alliance Rebelle ainsi que l'aide qu'elle pouvait apporter a son peuple. Tout cela était très alléchant, et même plus que bienvenu, pourtant le vieillard n'affichait aucunement, comme on aurait pu s'y attendre, une expression de joie ou de bonheur a l'idée qu'ils n'étaient plus seuls. Il se leva et fit les cent pas, ne perdant pas des yeux le visage du supérieur de Jess:

Kessert Syn, vous venez à nous pour nous offrir notre aide, et pour cela vous avez toute la gratitude des miens. Vous nous avez apporté l'Espoir que nous avions perdu depuis si longtemps, bien avant que l'Empire ne vienne nous réduire en esclavage. Et c'est bien le problème, comprenez-vous? Nous n'espérions plus rien, nous n'osions même pas en rêver. C'est... impossible à exprimer, je veux vous faire confiance, croyez-moi, je suis même persuadé que vous ne nous voulez que du bien, mais c'est difficile...

Sachez toutefois une chose. Hormis la criminalité si florissante, vous ne trouverez personne pour mettre sur pied un trafic pour acheminer les produits et armes nécessaires à notre cause. Si désagréables et profiteurs soient-ils, ils sont les seuls a pouvoir amener quelque chose de l'extérieur jusque sur Manaan. Mais cela je pense que vous vous en doutiez...

A côté, Radyl questionna le jeune selkath apparenté à l'Ancien et voulut en savoir plus sur ses camarades rebelles. L'autochtone fronça les sourcils et lui demanda de patienter, puis alla jusqu'à un vieux mobilier, prit un communicateur et parla dans la langue natale de son peuple. Quelques minutes plus tard, il revint vers la jeune femme et l'informa:

Tout va bien, mes contacts ont retrouvé l'un des humains auxquels vous faites référence, il est venu pour tenter de nous contacter et probablement nous rencontrer mais s'est heurté au mauvais endroit. Il va être conduit ici, heureusement que vous avez signalé cela.


Et en effet, le Selkath interrogeant Anoyan semblait sur le point d'ordonner a ses gorilles de se jeter sur lui pour lui apprendre le respect lorsqu'il fut interrompu. Au passage, notre héros ne put se retenir de froncer le nez, tellement l'odeur était insoutenable ici bas. Il était plus que temps qu'il se tire d'ici avant que ça ne le tue plus surement qu'un tir de blaster. Mais voilà que revint le Selkath, qui ne semblait pas très heureux soudainement. Puis le voilà qui parla d'un ton lourd de menaces et de mécontentement:

Il semblerait que certains de vos "amis" aient réussi à vous sauver la mise, vous avez rendez-vous avec l'Ancien, il décidera de votre sort. Et j'espère que celui-ci sera peu enviable, je ne crois pas un mot de ce que vous dites, il n'existe pas d'Humains honorables et bons, votre espèce est le fléau de mon monde et de la Galaxie. Emmenez-le.

Il fit signe à ses gorilles qui empoignèrent sans ménagement Anoyan et entreprirent de l'amener là ou on l'attendait. Au moins quittait-il ce coin moisi et puant...

HRP: la partie pour toi Gwin est volontairement courte, je te laisse dans ton post décrire le voyage de retour a la surface et jusqu'à la cave ou sont les autres, tu peux considérer ne pas avoir besoin d'attendre que je le dise ^^

L'Ancien observa la petite dispute entre l'homme nouvellement arrivé et son supérieur, Kessert Syn d'après la femme. Il eut un petit sourire bien étrange, que nul ne pouvait correctement interpréter. Puis entreprit de discuter en privé avec son petit-fils pendant que les rebelles réglaient leurs comptes. Finalement, le jeune Selkath détacha Anoyan qui était toujours les mains liées jusque là.

Le kolto. Voilà bien une chose dont je ne pensais plus entendre parler jusqu'à ma mort. Ce qui fit notre fortune et notre prospérité sonna aussi le glas de notre lent déclin lorsque ses sources se tarirent. Les vieilles histoires disent que c'est la mort du Progéniteur qui tarit la source de kolto. Elles disent aussi qu'il fut tué par des envoyés de la République, par accident ou par dessein? Nous ne le saurons jamais, mais il est certain que sa mort sonna le début de la fin pour mon peuple. Et aujourd'hui, des envoyés de cette même République décédée reviennent afin de réparer leur erreur. Si je n'étais pas assez vieux pour y être insensible, je verserais bien une larme devant pareille ironie du sort.

A présent écoutez-moi bien Humains de l'Alliance. Chaque année, des centaines des miens disparaissent, raflés parmi les Taudis, et nul ne les revoit jamais. Certains pensent qu'ils sont envoyés comme esclaves ailleurs dans l'Empire, d'autres pensent encore qu'ils sont simplement exécutés comme exemple afin que règne la terreur parmi mon peuple. Mais moi je pense qu'il y a autre chose. Peut-être ai-je tort, mais nous autres Selkath sommes parfaitement adaptés pour du travail sous-marin, et les abysses de Manaan recèlent des dangers que bien peu d'étrangers sont capables de concevoir. C'est une piste à explorer.

Quant aux criminels, je vous conseille de retourner dans la station touristique d'Atho. Là, rendez-vous dans les thermes principaux. Il y a dans ces endroits un homme, Armand Garond, qui sera parfait pour votre projet d'établir une route commerciale secrète entre votre Alliance et les miens. Faites toutefois bien attention, c'est un homme très étrange, que je n'ai jamais réussi à comprendre véritablement. Allez à présent, et puissent les Firaxan être avec vous. Mon petit-fils vous accompagnera, il est débrouillard et connait bien la station et ses recoins les plus sombres.

L'Ancien hocha doucement la tête en direction de son dernier héritier et se contenta de regarder sans mot dire les autres. L'entrevue était clairement terminée. Le moment de passer à l'action était venue, il fallait à présent agir. Ils avaient un nom et une piste, deux objectifs différents ayant pour but d'amener a la libération progressive de Manaan.

HRP: Okay donc comme dit, vous avez 2 objectifs secondaires. Voyez ça comme des quêtes à accomplir d'une manière ou d'une autre menant a la fin de la trame du RP. Pour toute question, je suis à votre disposition

La réunion touchait à sa fin, et se concluait sur un bilan que Jess Radyl estimait très positif. Non seulement l'alliance entre les selkaths et les rebelles devenait officieuse, mais ces derniers avaient désormais des pistes pour poursuivre leur mission. Il était temps de tirer sa révérence, désormais. L'hologramme de Kessert Syn inclina légèrement de la tete en direction des selkaths.

-Nous nous reverrons bientot, mes amis. Soyez sur que l'Alliance n'oubliera pas l'accueil que vous avez réservé à nos envoyés et votre ralliement à notre cause. Colonel Radyl, sergent Jorman, je vous souhaite bonne chance pour la suite de votre mission.

L'hologramme vacilla, puis s'éteignit définitivement: Kessert Syn était reparti pour d'autres horizons. C'était au tour des rebelles de s'en aller à présent. Jess Radyl salua l'ancien avant de conclure:

-Je vous remercie encore pour vous etre montré si ouvert avec nous, soyez sur que l'Alliance ne décevra jamais vos espoir. Je retrouverai votre petit-fils demain à l'entrée des termes pour rencontrer ce Garond. A bientot, et que la Force soit avec vous.

Il était inhabituel de la part de Jess d'invoquer la Force en signe de bonne chance, bien que cela soit encore très courant parmi les membres de l'Alliance (à l'exception de Kessert Syn qui rebutait toujours à utiliser les termes des jedis). La vérité était qu'elle souhaitait envoyer un message imperceptible à l'Ancien: qu'était donc devenu l'Ordre de Shasa, cette fameuse société secrète de selkaths sensibles à la Force dont la trace s'était perdue depuis la nuit des Temps ? Cet aspect de la mission était évidemment top-secret, et c'est pourquoi Jess avait fait en sorte que ni les rebelles (habitués pour la plupart à ce genre de salut) ni les autres selkaths que l'Ancien (qui ne devaient jamais avoir entendu parler de la Force) ne puissent comprendre.

En sortant de la cave où la réunion avait eu lieu, le colonel Radyl mit au point la suite du programme avec son acolyte Anoyan Jorman:

-Sergent Jorman, je crois que vous pourriez très bien poursuivre votre exploration des fonds marins avec votre groupe. Je vous laisse donc carte blanche pour cet part de la mission: descendez plus profond et essayez de voir ce que les impériaux trament dans les abysses, et n'oubliez pas d'etre prudent. Bonne chance, Anoyan Jorman. Nous resterons en contact.

***

Le soleil avait à peine commencer à déployer ses rayons sur l'étendue bleutée de Manaan lorsque Jess Radyl s'éveilla d'un long sommeil réparateur dans sa chambre d'hotel. Il était très tard lorsque la réunion avec les selkaths s'était achevée, et les rebelles avaient choisi de repousser la visite aux thermes le lendemain, autant pour reprendre des forces que pour ne pas attirer l'attention des impériaux, qui devaient être sur leurs gardes après l'attentat du restaurant. Le rendez-vous avec le petit-fils de l'Ancien, le selkath sauvé des griffes de la mort par les rebelles, aurait lieu comme prévu, tandis que Gwindor Morelion et son équipe se lançaient à l'assaut des grands fonds.

Jess Radyl resta un instant assise sur son lit à contempler, à travers sa baie vitrée, l'immense océan de Manaan qui s'étendait à perte de vue. Cette planète avait été belle, autrefois. Mais à présent la surface de l'océan était jonchée d'ordure et de détritus, tandis qu'Ahto City était souillée par le tourisme de masse et l'exploitation honteuse des selkaths. Il était temps de redonner à Manaan tout son lustre d'antan, d'en faire un membre reconnu et admiré de l'Alliance Rebelle. L'affaire était en bonne voie, mais le plus dur restait à faire. Gagner la sympathie des selkaths n'était qu'une étape: il fallait maintenant leur donner les moyens de se battre et frapper l'Empire à ses points faibles.

Pour cela le concours des criminels seraient indispensables. Jess Radyl savait qu'elle jouait là un jeu dangereux: il lui faudrait négocier avec des êtres imprévisibles et sans scrupules sans relacher un instant sa vigilance du coté des impériaux. Pour cette journée aux thermes, où elle pourrait entrer en contact avec le mystérieux Armand Garond, elle ne laisserait rien au hasard: trois membres de son équipage la suivraient de près et, tout en étant bien évidemment discret au maximum, se tiendraient prets à réagir en cas de guet-apens. La jeune rebelle s'appretait à mettre le pieds en eau trouble pour la première fois de sa carrière au sein de l'Alliance, et elle ne se sentait guère rassurée.

Le colonel Radyl s'habilla rapidement, prit un petit déjeuner sommaire, puis sortit de son appartement. Les domestiques s'écartaient respectueusement devant celle qui avait tout d'une riche héritière hautaine et inaccessible en vacance: lunettes de soleil, robe multicolore, sac à main avec serviette et autre équipement, démarche assurée... Qui aurait pu soupçonner que derrière cette jeune touriste à l'aspect ordinaire se cachait un officier du principal mouvement de résistance à l'Empire Galactique ? Jess sourit intérieurement en pensant à sa panoplie.

Cette fois elle préféra profiter de son avance sur le rendez-vous et ne prit pas de taxi. On la vit donc marcher dans les rues bétonnées d'Ahto City, encore éclairées par des lampadaires photovoltaique. Comme il n'y avait pas encore énormément de monde dans les rues, ses trois gardes du corps se faisaient discret et n'hésitaient pas à se tenir éloigné de leur supérieure.

Tout en marchant, Jess Radyl essayait de controler stoiquement son appréhension et se concentrait sur la mission d'Anoyan Jorman, qui comportait de nombreuses inconnues elles aussi: explorer des fonds marins inconnus tout en risquant de tomber sur la défense impériale... Elle se surprenait à s'inquiéter autant pour le sort de ce sergent prétentieux qui avait oser la tutoyer hier soir devant le général Syn, et qui après tout ne faisait que son devoir de soldat. Prétentieux... mais aussi courageux, il fallait lui reconnaitre qu'il avait su garder la tete froide face aux impériaux et aux selkaths lors de ses mésaventures d'hier. Pourvu que rien ne lui arrive...

Jess parvint enfin près du lieu de rendez-vous, en face de l'imposant bâtiment des thermes. Elle pouvait voir la masse compacte des touristes qui se préparaient à faire la queue pour éviter de faire encore plus la queue d'ici une à deux heures... mais son regard fut plus particulièrement attiré par un selkath qui se tenait loin, caché dans l'ombre, comme si il ne tenait absolument pas à être vu. Elle enleva ses lunettes de soleil, et reconnu le petit-fils de l'Ancien. Eveillant à ne pas attirer l'attention des touristes qui se bousculaient et papotaient entre eux, Jess parvint à s'approcher assez près de lui pour lui parler:

-Ravi de vous revoir, me voici là comme prévu. Je ne suis pas seul, mes hommes se tiennent en arrrière, prêts à nous couvrir en cas de besoin. Pourriez-vous me dire à quoi je pourrais reconnaître Armand Garond ?