Le transport de passagers n'avait pas de retard... fait plutôt rare. L'arrivée devait s'effectuer sur Bespin tôt dans la matinée. Au cours de ces dernières heures, Ziguy s'était résigné à écouter un passager à sa droite. Un Duro exploitant à merveille ses qualités de commercial. Il représentait une marque d'alcool de type spiritueux. Les multiples breuvages alcoolisés existants, aux effets plaisants et variés, n'avaient pas de secrets pour lui. On pouvait s'inhiber d'alcool juste en l'écoutant. Peu avant l'atterrissage, le Wroonien mit ses écouteurs pour ne pas désappointer les autres voyageurs et écouta la fréquence radio d'adressage aux vaisseaux. Apparemment la météo s'avérait clémente, aucun incident n'était survenu dans le spatioport au cours de la nuit et le taux de fréquentation à cette heure était de 86% sur l'ensemble des installations existantes. Suffisamment pour se fondre dans la foule et relativement correct pour ne pas perdre de temps lors des procédures fastidieuses de contrôle de sécurité et de fouille des bagages. Le convoi se stabilisa sur le quai. La première chose à faire en descendant était de récupérer les journaux économiques à disposition sur l'étalage devant le sas de contrôle. Le terminal était jonché par des centaines d'individus, d'espèces et de professions différentes. Tous semblaient pressés. Malgré tout il garda une démarche qui se faisait la plus calme possible. En réalité, il se sentait distrait. Non pas par la joie d'avoir quitté Wroona mais par la vision des nuages orangés se détachant du dégradé rouge de l'atmosphère. Cette dernière était admirable grâce aux nombreuses baies vitrées. Cet effet se ressentait chez lui à chaque fois qu'il arrivait en ces lieux. Sans doute s'agissait-il du moyen décoratif local pour apaiser tous les nouveaux arrivants. Il préférait cette théorie qui n'incluait pas qu'il puisse ressentir une vague de bien être, juste en redécouvrant la beauté d'un paysage. Là où un résident de Bespin aurait sans doute passé son chemin, Ziguy fit mine de réajuster la anse de son sac pour s'attarder.
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Il ne portait qu'un sac de voyage, qu'il claqua volontairement dans un geste désinvolte sur le comptoir des inspections. Signe extérieur d'innocence et signe intérieur de colère face à la fouille de ses affaires. Le blaster léger était caché dans le double fond du sac. La fatigue du voyage commençait à se ressentir, aucune minute de repos depuis de nombreuses heures. Au moment de passer sous le scanner intégral, un officier lui demanda le motif de son voyage. Il détestait être importuné par des questions personnelles, surtout provenant d'un sous fifre des forces de l’ordre qui n'avait que l'arrogance comme outil d'expression.
« Je viens prendre des nouvelles de mon ancienne compagne. »
Le ton était neutre. Le regard sincère de la lassitude se perdait dans les yeux du garde. Son sac était ouvert mais rien n'avait encore été fouillé. Le moment dura trois secondes, le membre de la sécurité referma le sac après un bref coup d'œil et souhaita un agréable séjour accompagné d'un sourire qui se voulait moqueur. Arriver à berner cet agent n'était qu'un maigre exploit mais jusqu'au petit déjeuner qu’il prit dans le terminal du spatioport, cela lui donna le sentiment que tout irait pour le mieux. Il quitta le hall des arrivées au moment où une Brigade Ailée en Airspeeder effectuait une ronde autour de la Cité des Nuages.
En attendant qu'un taxi le conduise à l'hôtel, il consultât les nouvelles fluctuations boursières. Le cours du beskar était à la hausse ; signe que les gouvernements encouragent l'achat massif d'armement ces temps-ci. Son nouveau communicateur attirait son attention sur un ensemble d'applications destinées à l'aider dans sa vie quotidienne. Il localisa l’adresse de l’hôtel dans lequel il avait réservé. Jamais auparavant il ne s’y était rendu ; mieux valait changer ses habitudes. Certains anciens amis connaissent les lieux qu’il fréquente dans le secteur. Localiser l’adresse lui permettrait de garder un œil sur l’itinéraire qu’emprunterait le chauffeur. Au moindre signe suspect durant le trajet, il sortirait son arme. Pour assurer son anonymat, uniquement ses yeux étaient visibles.
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- « Bonjour, quelle destination ? » Le pilote parlait d’un ton glacial.
- « Hôtel Bespin périphérie ouest et… sans détour. »
Les yeux de Ziguy fixaient ceux du chauffeur dans le rétroviseur intérieur. Ce dernier ne prit pas la peine de se retourner. La porte se referma et les moteurs s’enclenchèrent.
Sa main droite, hors de portée du champ visuel pour le conducteur, tenait son communicateur. Tandis que sa main gauche, plongée dans son sac ouvert, tenait fermement son arme. Espérant que cela dissuade toute tentative néfaste.
- « D’où venez-vous ? » Le Wroonien grinça des dents à cette nouvelle question personnelle.
- « Du spatioport. Et vous ? » Ne tenant pas à en dire davantage qu’il en savait déjà, sa réponse se voulait déconcertante.
- « Du garage ZORG, révision des six mois du taxi. »
Remarquant que le permis de conduire affiché à l’arrière était griffonné de façon à rendre la photo non identifiable, toujours son communicateur dans la main, il se connecta sur la page de la compagnie de taxis ZORG et inscrivit le numéro de licence du chauffeur. Une nouvelle question lui permit de l’occuper un peu plus, le temps de vérifier son identité.
- « Et rien à signaler ? »
- « Non, ce coucou tourne à la perfection ! »
La page de la compagnie s’actualisa sur la fiche d’identification. La photo ne correspondait absolument pas à la personne au volant.
- « Déposez-moi ! »
- « Mais ! On n’est pas encore… »
Ziguy dégaina son arme, la braqua sur la nuque du chauffeur et l’enfonça d’un centimètre dans sa peau.
- « Déposez-moi, maintenant ! Je ne sais pas qui vous êtes, mais certainement pas le titulaire de ce véhicule. Si vous tenez à rester vivant, faites ce que je vous dis ! »
Le taxi s’immobilisa à la hauteur de la première passerelle et la porte arrière s’ouvra immédiatement.
- « Vous vous méprenez, mon beau-frère est malade, je le remplace de temps en temps pour gagner un peu d’argent, le taxi est à lui. »
Sans dire un mot, l’arme rentra à nouveau dans le sac, lequel refermer une fraction de seconde plus tard et attiré avec le passager qui sortait du véhicule à une allure modérée. Sans se retourner, il put entendre la porte se refermer et le départ en trombe qui suivit.
Ziguy connaissait les lieux de son arrivée imprévue, la cantina du Grand Conseil de Bespin n’était qu’à cinq minutes de marche. C’est ici qu’il devait se rendre plus tard pour obtenir… « son billet d’entrée en politique ». Il n’avait pas mentit à l’agent de sécurité du spatioport, il devait bien rendre visite à son ancienne compagne ; Miss Siena Lechys, responsable en communication de nombreux politiciens au cours de sa carrière, et une fervente habituée de la terrasse du café. Elle seule aurait suffisamment de conseils à lui donner quant aux personnes à contacter. Pour cela, ils allaient devoir renouer le contact ; tâche qui semblait bien complexe pour le moment.
Plus question d’aller à l’hôtel, en prévision d’un éventuel appel du chauffeur. Le destin était, selon lui, la raison de son arrivée prématurée. Cap sur la cantina, se détendre et réfléchir lui ferait le plus grand bien avant la rencontre.
Ziguy connaissait les lieux de son arrivée imprévue, la cantina du Grand Conseil de Bespin n’était qu’à cinq minutes de marche. C’est ici qu’il devait se rendre plus tard pour obtenir… « son billet d’entrée en politique ». Il n’avait pas mentit à l’agent de sécurité du spatioport, il devait bien rendre visite à son ancienne compagne ; Miss Siena Lechys, responsable en communication de nombreux politiciens au cours de sa carrière, et une fervente habituée de la terrasse du café. Elle seule aurait suffisamment de conseils à lui donner quant aux personnes à contacter. Pour cela, ils allaient devoir renouer le contact ; tâche qui semblait bien complexe pour le moment.
Plus question d’aller à l’hôtel, en prévision d’un éventuel appel du chauffeur. Le destin était, selon lui, la raison de son arrivée prématurée. Cap sur la cantina, se détendre et réfléchir lui ferait le plus grand bien avant la rencontre.
EDIT OREGÄN : Non mais oser mettre un vieux taxis du cinquième élément sur la belle Cité des Nuages, je te pendrai pour ça !