[ Note de l'auteur : Ceci est le premier texte des Chroniques d'Elriele, personnage que j'a matérialisé sur le site mais dont les textes sont antérieurs. Le titre que j'avais choisis était Crónicas de la Esperanza. Tous les textes de la Chronique sont également consultables sur mon site. Ce premier texte peut être vu ici comme étant une extension de la description de ma feuille de personnage. La Chronique est loin d'être finie et est en constante évolution. Votre avis m'intéresses, donc n'hésitez pas à commenter ces textes. Sur ce, bonne lecture ! ]


La porte disparue dans une grande explosion, les fragments de celle-ci jaillirent dans toute la pièce. Les troupes de choc entrèrent l'arme au poing. Les troupes rebelles toujours sous le choc de la détonation se firent rapidement balayer. Les tirs de blasters fusaient de part et d'autre du couloir. Puis les troupes impériales s'engouffrèrent dans la pièce suivante en s'appropriant ainsi peu à peu tout le bâtiment, ne laissant derrière eux que des morts ou des blessés. Il n'y aura pas de prisonniers. Contre les Specforces, les impériaux ne faisaient pas de quartier.


Le major se traina jusqu'au mur le plus proche. Elle s'y adossa et examina sa blessure. Son plastron - seule pièce d'armure qu'elle avait eu le temps d'enfiler par dessus son uniforme - avait partiellement stoppé le tir de blaster ; mais la blessure était bien réelle. Bien que cautérisée sur le coup, le rayon laser avait laissé dans ses chairs une brûlure profonde lui ayant traversé une partie de la hanche droite. Elle allongea la jambe gauche et replia l'autre afin de soutenir son bras droit pour ne pas le faire entrer en contact avec la blessure. De la main gauche elle attrapa son pistolet laser modèle DL40 et attendit le retour des troupes de choc. Le coup qu'elle avait reçu l'avait assomée quelques minutes, mais elle ne doutait pas qu'une fois que les impériaux auraient fait le ménage aux niveaux supérieurs ceux-ci reviendraient sur leurs pas achever le boulot au premier étage. Peu importait quand, la mort l'attendait sûrement. Ce couloir ferait une piètre tombe... Des brûlures de blasters recouvraient les murs métaliques laissant des tâches noires un peu partout. Et puis... il y avait les corps de ses compagnons étalés ça et là. Elle observait le couloir, le bâtiment talusien allait sans doute être brûlé ou détruit avec des charges soniques. Ses yeux glissèrent sur un soldat allongé près d'elle.

- Je suis désolée Meriak...

Un gémissement de douleur lui passa l'envie de s'épancher plus. Elle repensa à l'alerte. Aucune issue possible, les impériaux les tenaient et ils étaient trop peu nombreux pour leur résister longtemps.

* Alors ça devait finir comme ça * pensat-elle.

Une nouvelle explosion secoua le bâtiment. Une autre porte blindée venait de sauter. D'autres compagnons allaient tomber. Les tirs que le major entendaient en sourdine, dû à l'écart de niveaux, se faisaient de plus en plus nombreux. Les tirs impériaux étaient reconnaisables à leur cadence. Leur fusil d'assaut E-11 semblait cracher la mort en continue.


Plus un bruit... La salle de communications ? La salle de commandement ? Peu importe. C'était de la folie d'établir un poste avancé sur cette planète. Bien que la place forte impériale se trouve de l'autre coté de Talus, il était peu probable qu'une activité rebelle reste longtemps inarperçue ici.


Après le vacarme de la bataille, la tranquilité sembla s'installer. Un court silence... un silence de morts... Le major regarda son arme, vérifia que la cellule d'énergie n'était pas vide, défit le cran de sûreté et la posa le long de sa jambe allongée. Au moins ils ne l'auraient pas vivante. Sa blessure la maintenait éveillée. La douleur s'accentua.


Il n'y en aurait plus pour longtemps. Les pas cadencés des bottes impériales approchaient. Le peloton d'exécution arrivait. Le bruit des pas résonnait dans la tête du major comme autant de secondes se distillant vers la fin de sa vie.


La petite troupe s'approcha et entra dans le couloir. Les quatres stormtroopers s'immobilisèrent sur ordre de leur officier : un autre soldat en armure de combat portant par dessus celle-ci une épaulette. Les impériaux ne semblaient pas pressés de la tuer. Si leur intention était de la faire prisonnière elle ne leur en laisserait pas le temps. Mieux valait choisir sa mort plutôt que de finir au fond d'une cellule impériale. Les deux traitements aboutissaient généralement au même résultat, les souffrances de la torture en plus dans le deuxième cas.


Alors que la petite troupe ne bougeait pas, le major porta lentement le canon de son arme contre sa tempe. Voyant une arme entre ses mains deux soldats la mirent en joue. L'officier leur fit signe de ne pas tirer, et tendant une main vers la blessée assise contre le mur :

- À votre place je ne ferais pas ça Major E'lin !

Bien que résignée à mourrir, sa main tremblante le démentissant, la voix qu'elle venait d'entendre accentua un doute déjà présent.

* Comment connait-il mon nom ? *

Le doight sur la gachette du blaster, elle n'osa presser la détente et mettre un terme à sa souffrance et à un avenir incertain. La voix du gradé bien que déformée par le synthétiseur du casque, lui parut amicale. Le regard perdu dans le vide et l'esprit casi-déconnecté des évènements elle reposa lentement son arme ; la voix venait de la ramenée aux réalités du champs de bataille.


Une nouvelle explosion aux étages supérieurs lui fit comprendre que cette unité ne faisait pas partie du groupe d'assaut. L'officier retirat alors son casque. Le visage qui apparut devant le regard floue de la blessée lui donnait une impression de déjà-vu.

- Allons Major, il est temps de partir ! Kryss donnez lui quelque chose pour la douleur !

L'un des soldats en armure des troupes de chocs obéit et sortit un médikit. Le major ne sentit pas réellement de différence avec ou sans sédatif.

* Une dose réduite sûrement, il ne faut pas qu'ils aient à me porter *

- Relevez-la ! Ils doivent avoir atteint le quatrième niveau maintenant, une fois la salle de commandement entre leurs mains ils vont redescendre. Dépêchez-vous !

Lorsqu'ils la relevèrent la brûlure se fit déchirure. Le cri qu'elle poussa bien qu'étouffé retentit dans tout le couloir. Il fallait penser à autre chose que la douleur et les morts qu'ils allaient croiser dans l'escalier et le niveau inférieur au leur.

- Comment avez-vous infiltré l'arrière-garde ? questionna le major.

On vous expliquera ça une fois dans la navette Major. Vous avez besoin de soins et on doit tous sortir d'ici. Notre couverture ne va pas tarder à sauter. Dès qu'ils auront accès au terminal de données de la salle de commandement...
L'humain ne finit pas sa phrase, son regard sombre en disait long.

- Vous avez trouvé et emmené d'autres survivants ?

Sans répondre à cette nouvelle question le faux sergent remit son casque de Stormtrooper. Ils emmenèrent le major à l'extérieur. À quelques centaines de mètres se trouvait un petit vaisseau de transport pouvant contenir une dizaine de personnes.


Une fois dans la petite navette la blessée fut installée sur une couchette, une cuve de bacta portable en perfusion commençant à agir sur son système nerveux et sur ses tissus. La navette décolla et s'éloigna du système talusien. Elriele avait vu sa planète natale pour la dernière fois et ce n'était pas son meilleur souvenir sur celle-ci. Aidée des sédatifs, beaucoup plus concentrés que sa première dose, elle s'endormit.


Une fois réveillée, elle se trouvait dans un centre médicale de l'Alliance. À bord d'une frégate ? Sur la terre ferme d'un système allié ? Elle n'aurait pas su le dire. Ce qui comptait pour le moment c'était qu'elle soit en sécurité, le plus loin possible de la Mort et de ses messagers vêtus de blanc.