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Prélude à une rencontre

-------------- La première tentative d’approche du Consortium de Zann était tombée à un mauvais moment : le Maël était en pleine restructuration, les consuls abandonnaient le navire, laissant leurs entreprises aux mains de leurs subordonnées.
De nouveaux chefs d’organisations remplaçaient les anciens. Nico et Drake, les derniers consuls actifs ne leur laissaient plus autant de responsabilités au sein du Mael par souci de sécurité : la scission du Consortium leur avait montré que moins il y avait de confidents, plus les organisations se cloisonnaient et mieux la sécurité était assurée pour tous.

-------------- Depuis le début, Iala avait considéré que la main tendue de Zann devait être saisie, mais quelques consuls, encore vaguement présents, s’y opposaient, jugeant la scission comme une trahison. Iala travaillait donc Nico pour qu’il révise sa perspective. Elle avait étudié l’histoire du Mael et le constat lui semblait sans appel : jamais la Guilde n’avait vraiment fonctionné avec ses 9 consuls. Aucune action commune n’était à mettre au crédit de l’organisation, chaque consul piochant dans les ressources du Maël pour servir ses intérêts personnels. La cohésion semblait aujourd’hui plus sûre et plus désintéressée alors que Nico restait seul sur le pont !
    « Que vois tu qu’ait fait ce Zann que les autres n’aient pas fait ? Il est parti en claquant la porte… les autres sont partis hypocritement. Drake lui-même atermoie depuis des mois sans vraiment prendre de décision mais il reprend son indépendance tout de même. Le Consortium a enfreint les lois d’un groupe de consuls, qui ne les respecte pas eux même, en abandonnant leur charge. Alors il est clair que votre système a failli. Il faut avancer vers autre chose et pourquoi pas nouer ou renouer des alliances ? »

Elle savait bien ce qui tourmentait Nico
    « Leurs objectifs te semblent critiquables, soit, mais ceux de Feers, de Drake Arnor, de la Guilde des assassins ou de la Car’das ne le sont ils pas également ? Rien ne te paraîtra aussi pur que les Luxiens, mais pense que les Jedis nous considèrent comme des déviants : nous sommes tous les « mauvais » de quelqu’un !
    On ne peut, on ne doit pas s’arrêter à nos idéaux pour construire des alliances solides. Alors prenons la main qui nous est offerte, avec prudence soit, mais voyons ce qu’elle contient cette main. »

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]
La Roue

-------------- Le rendez vous avec Zann avait été fixé sur « la Roue ». Cette station spatiale qui ressemblait à une énorme roue - d’où son nom – n’était en réalité qu’un gigantesque casino.
Un rendez vous en terrain neutre puisque les « invités de la roue » se devaient d’être désarmés et que le service de sécurité qui veillait à la sûreté des lieux était impressionnant et omniprésent, autant sur place que dans l’espace aérien.

Rendez-vous avait été fixé au « Bellagio Wheele Cantina »… un lieu très select où se retrouvaient les joueurs fortunés… ou qui semblaient l’être.

A l’heure et au lieu dit, Iala, vêtue de façon très élégante attendait son contact. Nico l’accompagnait, très sobrement vêtu, ressemblant à un de ces nombreux « gardes du corps – secrétaires » que la plupart des riches joueurs avaient à leurs côtés.

« Je saurais vous reconnaître » avait écrit Nico… de fait, lorsque Tyber Zann apparut dans la salle, Iala se dirigea vers lui et le salua :
    « Je suis Iala, considérez que je suis la Main du Consul Suprême ». Désignant Nico :
    « Nico assure ma sécurité, vous pouvez avoir confiance en lui comme en moi » elle sourit en disant cela.
Elle se doutait bien que le niveau de confiance était réciproquement proche de zéro. Ils avaient du chemin à parcourir mais elle était animée d’une farouche volonté de réussir. Nico se découvrirait au moment opportun si il le jugeait utile.

Iala tendit la main à Tyber Zann.

descriptionLa Roue - Retracer un cercle de confiance ? EmptyRe: La Roue - Retracer un cercle de confiance ?

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La Roue, cette station était plaisante à visiter même si le cadre de leur présence ici était strictement professionnel. Peu importait les dissensions passées, le contexte impliquait de renouer le contact avec les principaux acteurs du marché. Précurseur d’une nouvelle génération de Consuls, Nico ne connaissait d’Urai que ce qu’on lui avait rapporté et de Tyber que ce que l’holonet en disait. Le côté positif de la chose dans la foule du casino était qu’ils pouvaient les rejoindre après les avoir repérés d’assez loin. Les longs cheveux blancs et la cicatrice ne trompaient pas et le colosse à ses côtés non plus.

Ils avaient réservé une table privée pour jouer tranquillement. Le croupier n’eut pas le temps de demander à quel jeu ils allaient jouer qu’il avait été congédié pour le moment, un petit bonus financier en poche qu’il irait dépenser pendant ce temps. Une inspection rapide pour dénicher caméras et micros dans la pièce et s’assurer que tout était clair, ils pourraient commencer leur entrevue discrète. Le Consul s’assit aux côtés de sa femme à la table et la laissa entamer la discussion. Ils avaient convenu de cet ordre le temps qu’il se fasse une idée sur l’importance que Zann accordait à leur entrevue. Voir s’il avait des intentions sous-jacentes en tête quand il avait accepté le rendez-vous.

Le Luxien accorda un signe de tête au patron du Consortium et à son second quand Iala prononça son nom. Le plus amusant était qu’ils ne pouvaient être accusés de mensonge puisque aucun des propos de la jeune Tétienne n’en était un. Ils se présentaient de manière lacunaire pour le moment, rien de plus. Sans son sabre il se sentait un peu nu et désarmé mais ce n’était pas la première fois qu’il acceptait de s’en séparer pour la bonne cause. Il n’en restait pas moins qu’il se sentait un peu petit face à Urai qui pouvait sans doute lui asséner des coups d’une puissance terrible à mains nues. Il fallait espérer que ça tourne bien pour éviter les mauvais coups. Laisser la diplomatie parler en premier.

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    Iala tendit la main à Tyber Zann.

    Et Tyber Zann la prit, s'inclina légèrement, offrant une nuque dissimulée de longs cheveux d'un blanc de nacre aux yeux de la jeune femme alors qu'il approcha ses lèvres de la main pour y apposer un baisemain. Comme tout gentleman, Tyber s'arrêta à quelques centimètres de ladite main afin de ne laisser rien sentir d'autre que son souffle sur celle-ci. Après quoi il se redressa, arborant un sourire correct et assuré, il suivit Iala jusqu'à la table de celle-ci, lâchant quelques mots :

      « Urai est...enfin, laissez tombez, les personnes de la Guilde savent très bien qui il est et de quoi il est capable. Vous devez déjà vous douter de pourquoi il est là. »


    Urai, justement, se sentait un peu comme nu sans ses lames en métal Talortai. Un moyen efficace de se protéger de tout assaillant et ce, dans n'importe quelle situation, d'autant plus quand on avait l'endurance du non-humain. Une fois, il avait même découpé une ouverture dans un TX-130 pour en extirper les pilotes aux services des Hutts, au Consortium de Zann, les paris étaient ouverts pour savoir combien de temps il faudrait au même Talortai pour créer une porte dans un TB-TT impérial. Si Urai se sentait nu sans ses lames, il n'était toutefois pas adversaire à prendre à la légère, fort de ses plus de 4.000 années d'expériences du combat, il pratiquait nombres d'arts martiaux dont certains avaient mêmes disparus de la galaxie et restait capable de tuer n'importe quel homme à mains nues. Ce 'Nico' ne semblait pas un adversaire très impressionnant à première vue, ce dont Urai se méfia encore plus. L'habit ne fait pas le Jedi. Par contre, ce que pouvait sentir Urai, c'était l'extrême sensibilité à la Force de l'une, comme de l'autre. Et il se renfrogna, il se renfrogna d'autant plus que Tyber commettait sa première erreur, il se racla bruyamment la gorge et Tyber corrigea son erreur, passant de sa chaise à une autre, qui avait dos au mur.

      * Ne jamais tourner le dos à une porte, tu le sais pourtant Tyber... *


    Tyber, contrairement à ce qui aurait pût paraître, n'était pas vêtu de manière très éblouissante, bien au contraire, il portait ses habits en cuir, ses manches un peu raccourcies laissant apparaître deux holo-tatouages, symétriques l'un à l'autre sur chaque bras, à la main une canne comme il aimait souvent en arborer, plus beau signe de richesse et puissances selon lui. Se permettre le luxe de s'appuyer sur quelque chose pour marcher, il n'y avait pas plus...vaniteux. Au delà de ça, pas d'étalage de luxe gratuit. Posant sa canne sur le côté de son fauteuil, il s'enfonça profondément dedans et son regard d'un vert émeraude passa de Iala a Nico, pour revenir à Iala. Voyant que ni l'une, ni l'autre ne prenait la parole, il se permit de laisser quelques mots s'échapper :

      « Je dois avouer que j'ai été...surpris par la réponse des Consuls, même aussi tardive. J'étais certain que la plupart aurait préférés se trancher les veines devant moi plutôt que m'adresser la parole s'ils en avaient été contraints. Mais il faut croire que je me suis trompé, pour cette fois, c'est agréable, comme le joli minois qu'ils m'ont envoyés pour me parler. Bien, trêve de bavardages inutiles, vous êtes la 'Main du Consul Suprême'. Je suppose que ce n'est en aucun cas un camouflet de leur part s'ils m'envoient une subordonnée quand je m'attendais à rencontrer au moins l'un d'eux. Néanmoins, ce terme de 'Consul Suprême' attise ma curiosité car il n'existait ni en mon temps, ni en celui de mon ami. Alors je vous pose la question : qu'est-ce qu'un Consul Suprême ? Et pourquoi n'est-il pas avec vous ? Xizor, lui, a eût la politesse de se déplacer en personne pour me parler. Après cela, nous pourrons en venir au but de cette entrevue, chère amie. »


    Un sourire poli continuait à trôner sur le visage barré d'une cicatrice. Tyber Zann n'avait rien contre cette jolie demoiselle en fin de compte, mais, intérieurement, il ne pouvait s'empêcher de se sentir légèrement insulté par le fait qu'aucun Consul ne prenne la peine de se déplacer pour lui parler. Il oscillait entre qualifier ceci d'insulte pure et simple ou bien de preuve de lâchetés des membres du Maelström. Toutefois, il se permettait le luxe d'un peu de politesse, de surcroît la soirée ne faisait que commencer et réservait (probablement) de nombreuses surprises.


HRP/ Ni l'un, ni l'autre n'ayant Dissimulation de Force sur sa Fiche Force, je considère que la sensibilité naturelle d'Urai à celle-ci parvient à déceler votre lien avec, j'espère que ça posera pas de problèmes, cela fait partie de ses capacités, comme indiqué sur sa fiche wookieepédia ^^'.

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----------- Iala appréciait l’attitude de Zann. Son empathie naturelle ressentait parfaitement la tension qui se cachait derrière ses paroles sans qu’elle ait à utiliser ses pouvoirs. Elle était d’ailleurs bien décidée à ne pas les employer par respect pour ses interlocuteurs.
    « - Honorable Urai, je connais vos capacités particulières et je n’ignorais pas que vous sentiriez les nôtres. Nous n’avons aucune raison de vous les dissimuler pas plus que de les utiliser d’une quelconque manière contre vous. Ainsi nous sommes, ainsi nous nous présentons à vous. »

    «- Seigneur Zann… excusez moi, j’ignore quel titre donner au chef du Consortium… »
Iala sourit doucement, elle voulait éviter de contrarier l’homme dont elle avait étudié le dossier établi par le Mael qui stipulait sa grande arrogance. Elle reprit :
    « Seigneur Zann, de nombreux changements sont survenus dans notre organisation et vous pouvez considérer que mon statut vaut largement celui d’un des consuls que vous avez connus. »

La tâche que Iala s’était fixée était délicate. Elle souhaitait à la fois faire comprendre à Tyber Zann que les informations qu’il possédait étaient en grande partie obsolètes sans pour autant l’informer sur les détails qui pourraient compromettre les organisations de la Guilde. Pour autant elle ne souhaitait pas le tromper. L’homme avait la réputation d’être intelligent et elle comptait là-dessus pour qu’il ne tente pas d’apprendre ce qu’il n’avait pas à savoir.
    « Le titre de Consul suprême doit vous sembler grandiloquent et il l’est effectivement. Disons qu’il désigne le consul sur lequel repose actuellement la bonne marche de la Guilde. Les neuf consuls n’existent plus, ou du moins ils n’assument plus leurs fonctions comme par le passé. Paradoxalement la cohésion des organisations est supérieure à ce qu’elle a été. Mais je ne peux vous en dire davantage et d’ailleurs, cela n’interfère en rien les discussions que nous nous apprêtons à avoir. »

Iala avait l’esprit ouvert à Nico qui approuvait son cheminement, même si, comme d’habitude, il jugeait qu’elle n’allait pas suffisamment vite vers l’essentiel. La diplomate travaillait en diplomate en exposant le plus clairement possible le cadre de la réflexion alors que Nico avançait en guerrier droit sur l’objectif.
    « Je suis ici pour juger de la proposition que vous avez à nous faire… Je suis venue parce que je suis convaincue que nous pouvons établir quelque chose de profitable pour nos deux organisations. Qu’elles soient ponctuelles ou coutumières, des alliances sont toujours utiles face aux grandes forces de nos adversaires.»

Iala ajouta pour répondre à la dernière remarque de Zann :
    «Rassurez vous, mon Maître sera votre interlocuteur direct, si votre proposition me semble acceptable et qu’il ne s’agit pas d’un piège ou d’une trahison comme certains semblent le redouter. Une Main se remplace, pas le Consul Suprême »


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Nico hésitait en ce moment à intervenir. Tyber Zann n’aimait pas qu’on lui fasse perdre son temps comme tout grand chef et l’idée de rencontrer un sous-fifre ne lui convenait pas. Il n’y avait aucune raison pour jouer avec lui mais ils étaient venus dans une station réputée pour ses casinos après tout, cela rentrait dans les prérogatives du lieu. Cela ne servirait à rien de se saborder pour le moment, Iala avait la situation en main et la court-circuiter sans prévenir avait déjà causé quelques ratés indésirables sur Bespin la dernière fois. Il s’en remettait à elle pour calmer le jeu et en venir aux choses sérieuses.

Dans le pire des cas, il devrait composer si le chef du Consortium prenait la mouche et refusait d’aller plus loin dans la conversation. S’il ne creusait pas plus loin pour le moment dans les explications de Iala ou si cela lui convenait, ils continueraient sur le même schéma d’approche pour entamer la vraie discussion. Ils n’étaient pas là pour prendre des nouvelles comme des vieux amis à la base même si c’était toujours appréciable d’avoir des renseignements sur les gens avec qui on faisait affaire.

Aucune personne dans cette pièce n’avait une influence personnelle aussi importante que celle de Xizor qui voulait garder sa place de numéro un du crime. Toutefois ils pourraient lui disputer avec le temps si le pouvoir de l’Empire diminuait à son tour ou du moins s’ils le lâchaient… Tyber Zann était le favori de cette concurrence directe, il aurait donc été suicidaire de ne pas au moins l’approcher pour voir de ses propres yeux de quoi il retournait. On le disait aussi dans les bons papiers des rebelles, chose qu’ils avaient pu constater avec sa présence sur Kessel alors qu’il n’avait encore pas l’influence qu’il a maintenant.

Peut-être ce fourbe de Car’Das en savait-il plus qu’il ne le laissait entendre à force de côtoyer tous les milieux mais pour le moment il ne laissait rien filtrer en attendant la prochaine réunion peut-être… Faute de meilleurs renseignements, on devait y aller avec le peu de renseignements disponibles et les vieux retours d’autrefois d’où la prudence de Nico à ne pas s’exposer en premier pour discuter. Il aurait aussi été dommage de ne pas utiliser les talents naturels de Iala dans une telle situation. La chose qui équilibrait le tout était que Zann n’avait pas plus de renseignements à jour sur eux qu’ils n’en avaient sur lui.

Les prochains échanges allaient amener du grain à moudre pour envisager pleinement l’état des relations entre les deux factions en présence. La réunion en petit comité avait été une bonne chose pour garder un certain équilibre des forces et de toute manière réunir la totalité des Consuls était une utopie depuis quelques temps…

HJ : Désolé pour la piètre qualité, du blabla pour donner le change mais je n’ai encore rien de spécial à dire vu que je reste un peu en retrait à la manière d’Urai sur ce début de rp.

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    Tyber avait écouté poliment, acquiesçant quand il le fallait, accordant toute l'attention nécessaire à la bonne compréhension du discours de la médiatrice. Les informations étaient distribuées, ça et là, au compte-gouttes ne laissant à Tyber que l'avant-goût un peu acidulé de quelque chose d'incomplet. Mais le seigneur du crime analysait toutes les paroles, les passant au crible pour à son tour réagir de la façon qu'il voulait la plus représentative de ce qu'il se devait d'être aux yeux du Maelström. Alors qu'à ses côtés Urai continuait à observer avec une vigilance digne du bras droit et du garde du corps qu'il était, Tyber se décida à répondre dans un sourire bienveillant :

      « Vous pouvez continuer sur la gamme du 'seigneur', c'est très satisfaisant pour mon ego et je manque de gens pour m'en servir. »


    Ironie il y avait, mais pas ce genre d'ironie cinglante qu'il était capable d'infliger, il n'y avait pas d'agression dans sa voix, seulement une sorte d'envie de satisfaire Iala, une façon de se conformer au moule des infos qu'on avait dû lui donner. Après tout, qui ne savait pas que Tyber Zann était un homme arrogant, brutal et volontiers opportuniste ? Son profil psychologique suivait ce constat. La vérité, pourtant, c'était que Tyber pouvait s'adapter volontiers à ce qu'il avait en face de lui, une sorte de caméléon, donc. Mais il n'avait pas finit, et poursuivit, s'attachant à répondre à chaque phrase de la médiatrice :

      « Je comprends très bien ce que vous voulez dire et je suis satisfait qu'ils m'envoient quelqu'un qui soit au moins l'égal de leurs statuts, mais à présent que vous m'informez de l'existence de ce 'Consul Suprême' qui semble au-dessus de tout et qui peut prendre les décisions... Enfin... Partons de l'hypothèse que je puisse être quelqu'un de brutal, dont l'ego surdimensionné pourrait prendre la moindre des choses accomplie ou non comme une insulte, en me donnant cette information, vous vous tirez une balle dans le pieds car je pourrais réclamer ledit Consul Suprême sous peine de rompre les négociations. Nombre de dossiers me décrivent comme un psychopathe narcissique, peut-être alors que vous venez de faire une erreur diplomatique, si ces dossiers ont raisons, du moins. »


    Silence, un peu longuet, puis un sourire chaleureux à nouveau qui s'étale sur sa face alors qu'il reprends :

      « Non, non, non, je vous fais marcher, ne vous en faites pas. J'aurais particulièrement apprécié rencontrer le 'Consul Suprême' mais je suis satisfait qu'il m'envoie une personne compétente pour négocier, après tout, certains traitent leurs affaires en personne, d'autres n'ont pas cette possibilité. J'ai toujours eût pour principe 'd'aller au charbon' même quand il s'agissait de conquête mais je comprends très bien que d'autres ne le peuvent. Xizor, par exemple, n'est pas vraiment le genre à se salir les mains. Cela dit, je ne peux que me montrer admiratif quand à cette évolution de la Guilde qui passe sous la houlette d'un seul chef de guerre fort, je ne peux qu'applaudir telle chose, surtout dans ma position. »


    Notre seigneur du crime place un petit clin d’œil, toujours accompagné de ce sourire chaleureux qu'il conserve, il se cale un peu plus profondément dans son fauteuil et prends une pose de joueur de sabacc, Iala avait ouvert les négociations par quelques mots, il était temps de replacer tout ceci sur un pied à égalité :

      « Soyons francs dès le départ, ce message est affaire de contexte, un temps considérable s'est écoulé avant que je ne reçoive une réponse à ce message. A cette époque, mon organisation renaissait difficilement et la Guilde représentait une Nébuleuse inquiétante, voire menaçante dont je devais m'attirer les faveurs. Pour simplifier, j'étais en difficulté et avais besoin d'aide et vous ai donc contacté. Partant de ce principe on peut arriver à la même conclusion pour votre propre organisation, après tout, un temps considérable s'est écoulé sans même une réponse ou un signe, et d'un coup d'un seul, d'un claquement de doigt, vous avez décidés de répondre quand je me retrouve dans une position bien plus confortable pour ma part. Comprenez-moi bien, la Main peut-être jolie, mais je m'interroge sur le corps, quelle maladie peut-il bien craindre pour être amené à me contacter finalement après tout ce temps ? N'y voyez aucune offense d'aucune sorte, pourtant, je veux seulement remettre à plat la situation, pour que chacun soit bien conscient de ce qu'est l'autre et à quoi il s'engage. Aussi, avant de vous faire ma proposition, je vais poser ma question très clairement, et espère avoir une réponse satisfaisante pour pouvoir poursuivre les négociations : de quoi la Guilde a-t-elle peur pour qu'elle considère soudainement l'intérêt d'une hypothétique alliance avec moi ? C'est une simple question de confiance. »


    Tyber Zann était peut-être un être arrogant, mais il était loin d'être un imbécile, il ne serait pas à la place où il se trouvait s'il l'avait été. Il se doutait qu'il y avait quelque chose qui avait poussé le Maelström à se tourner vers lui et se demandait si ils auraient l'honnêteté de leur dire quoi. La main était à la Main à présent.

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    « Seigneur Zann »
Iala sourit légèrement en employant ce terme puis elle reprit, sérieuse :
    « Seigneur Zann, c’est un réel plaisir de parler avec vous et je vais tenter d’apporter les réponses à vos questions.»

La diplomate employait ces formules toutes faites qui permettaient de préparer ses réponses, mais là, elle le pensait sincèrement.
L’individu était plutôt charismatique et ne se comportait pas comme son dossier le lui avait laissé supposer. Plus retors ou plus sincère que ce qu’elle avait prévu… rien ne lui permettait de le savoir. En tout cas quelqu’un d’intelligent et non dépourvu d’humour.

Iala aurait pu s’essayer à répondre sur le même ton mais elle savait d’avance que ses tentatives en la matière avaient souvent comme effet de plonger ses interlocuteurs dans la perplexité - et Nico dans l’hilarité - tant elle était pathétique dans ce registre.
Elle regarda longuement Zann, trop longuement peut être… quand elle en prit conscience elle poursuivit un peu confuse :
    « Votre proposition est arrivée à un moment où nous étions en restructuration nous même et nous n’aurions pu conclure quoi que ce soit car l’avenir de notre organisation était incertain.

    Si le Consul Suprême prend un engagement maintenant, il le fera au nom de tous et non en son simple nom de consul. Je pense que c’est ce que vous souhaitez n’est ce pas ?»

Iala s’interrompit tout cela était verbeux et elle sentait Nico qui bouillait.« Oui, j’y viens mon dragon !"

    « Vous avez raison, tout est affaire de contexte et le contexte est mouvant et il le sera toujours. Alors allons au fond des problèmes : aujourd’hui vous n’avez plus vraiment besoin de notre soutien, mais demain, dans un mois ou dans un an, qui peut savoir ? »

Iala marqua une pause. Elle voulait répondre à toutes les questions posées, ou sous-tendues, de son interlocuteur avec concision et clarté.
    « De quoi la Guilde a-t-elle peur ? Certains ont craint et craignent encore une trahison de votre part. Mais ça vous le savez. Aucun accord ne nous en protégera totalement mais des intérêts mutuels seraient une sorte de garantie réciproque. La confiance, le respect, voire l’amitié peuvent être d’autres garanties… mais ça ne se construit pas sur une volonté ou des discours, alors laissons ça de côté. »

Arkannas… devait elle aborder ce sujet très secondaire ? Pourquoi pas, puisque ce militaire semblait chercher la confrontation, cela ne signifiait-il pas que l'ensemble des rebelles pouvaient suivre la même voie ?
    « Une autre source d’inquiétude : certains rebelles qui, pour des raisons inexplicables, semblent plus s’intéresser à poursuivre les criminels comme nous tous, plutôt que de combattre l’Empire. Intérêts personnels, recherche du pouvoir, appât du gain… je ne sais.
    Cela nous pouvons y faire face seuls, mais avec vous, nos positions seraient plus fortes que ce soit diplomatiquement ou militairement… et les vôtres également.

    Les pistes que je propose d’explorer sont simples et ne requièrent qu’un accord de principe pour commencer. Un contrat formel ne convient pas à nos activités respectives, j’imagine.

    Je proposerais de travailler sur ces pistes :

    ----------- - un accord de non agression bilatéral.

    ----------- - un lien pour que les deux parties puissent ponctuellement solliciter une information, une assistance ou une simple neutralité. Laissant à chaque partie la possibilité de refuser la demande afin de respecter nos spécificités réciproques sans pour autant rendre caduque notre… rapprochement.

    En bref je vous propose de renouer des liens qui vous avaient unis à la Guilde mais sans les contraintes que vous aviez à son égard et sans la moindre ingérence de notre part.

    Ai-je oublié quelque chose ?»

----------- Iala évita les effets de manche et termina son laïus avant que Nico n’explose.

Elle avait voulu ouvrir la discussion pour tester avec son empathie naturelle la bonne foi de Zann et dépister une éventuelle imposture… si elle ne sentait rien de tel et si les réponses de Zann étaient ce qu’elle espérait, elle rentrerait dans l’ombre pour laisser place à Nico.


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      « Sachez avant tout que le plaisir est partagée, ma jeune amie. J'aime beaucoup négocier avec de charmantes créatures. »


    Si Tyber Zann était connu pour ses actions et ses conquêtes, ces dernières n'étaient pas que territoriales et nombre de femmes avaient succombé au charme naturel du mauvais garçon. S'il n'essayait pas spécialement d'attirer Iala dans ses filets, il y avait cet espèce d'automatisme animal dans sa personnalité qui le forçait à tenter la séduction. Une sorte de rapport qu'il avait toujours avec les femmes, probablement reliquat de cette volonté de toujours plaire tout en restant dans un genre solitaire et agressif, ce qui avait l'avantage de plaire à nombre de femmes. Le danger et le risque sont toujours attirants.
    Mais nous ne sommes pas vraiment là pour parler des relations, parfois compliquée, qu'entretient Tyber Zann avec les femmes. Après tout, chacun a ses petits problèmes. Il répliqua à Iala sur un ton égal :

      « Trahison, trahison... Tout est question de point de vue. Si j'avais été un homme d'affaire j'aurais dis que la Guilde était un mauvais investissement pour moi. Si j'avais été un médecin, j'aurais affirmé que la Guilde n'était pas le bon traitement pour atteindre la guérison. Non, non, évitons de nous enfermer tout deux dans des cases ma chère, je n'ai trahis personne et si j'avais de l'audace, je dirais même que je ne me permettrais pas de trahir quelque chose ou quelqu'un qui ne se soit déjà trahis soi-même. J'en viens alors à un point assez intéressant, parce qu'il apparaît que j'en sais très peu de votre organisation à ce jour, mais que mon passé me permet d'en connaître assez pour, par exemple, vous 'trahir' comme vous l'avez si bien jeté sur le tapis. En soi, votre proposition m'intéresse au plus haut point, je ne cache pas mon intérêt pour cette... 'alliance' ? Le terme serait le mieux choisi ? Plutôt 'association', non ? Qu'en pensez-vous ? Ah... Les mots, il faut toujours les prendre avec des pincettes, sinon ils se retournent contre vous à un moment tout à fait malvenu. Parlons donc 'd'association', si vous le voulez bien ma chère. Malgré le rassemblement de criminels de tout poils dont la qualité ou l'absence de celle-ci ne nous intéresse pas ici, la Guilde rassemble un certain 'Code d'Honneur' si je puis dire, probablement héritage du Bha'lir Noir et il me semble que ce 'Code' vous place dans une situation étrange puisque la Guilde du Maelström ne porte pas les esclavagistes dans son cœur, bien au contraire. Or, vous pouvez admirer chez votre interlocuteur l'un de ceux qui n'hésitent pas à verser dans ce commerce, certes très peu valorisant, mais Ô combien rentable. Je n'ai concrètement aucune envie d'aller à l'encontre de la Guilde et de ce bras que vous me tendez, sachez-le bien. Mais, je me demandais si ce 'Code' n'était pas, au fond, une menace pour moi. »


    Il reprit son souffle rapidement, et, toujours mi-nonchalant, mi-séducteur, il reprit sur ce même ton calme qu'il avait :

      « ...Pour moi et nombre de mes alliés dont je vous révélerais les noms d'organisations si vous consentez à ne pas les frapper, bien entendu. Comme vous l'avez dit, une simple histoire d'ingérence dans les affaires d'autrui, au fond, mais j'aimerais une assurance qu'aucun Consul ne prendra l'initiative de me frapper, moi, mes possessions et/ou mes alliés pour une bête histoire de fanatisme, de respect du 'Code', vous comprenez ? Si cela ne vous pose pas de problèmes alors je pense que nous pouvons effectivement continuer dans les directions que vous avez indiquée. »


    Un léger sourire aux lèvres, il étudiait le visage de Iala afin de voir si le trouble transparaîtrait ou si elle resterait professionnel jusqu'au bout. Tester les limites des gens ou des systèmes avait toujours été quelque chose de plaisant pour Tyber, sinon il n'aurait pas choisi la voie du crime. Il se demandait comment la Main réagirait, si elle choisirait de poursuivre ou bien si elle se raviserait. A vrai dire, cet accord l'intéressait, comme il avait pût en assurer la femme à plusieurs reprises, mais il se devait de protéger son potentiel, c'était nécessaire, il devait donc voir si la Guilde pouvait le suivre. Se penchant légèrement, ses cheveux d'un blanc de nacre glissant de côté alors que son coude se plaçait en un angle droit et que son pouce et son index servait d'appui à sa tête, il étudiait intensément Iala. Puis, il choisit de prendre à nouveau la parole :

      « Jusque là, vos conditions me conviennent, j'ose même affirmer que cet accord de non-agression était tacitement respecté chez les membres du Consortium, tant que nos intérêts ne s'opposaient pas, pour ce qui est du second point, je pense qu'il respecte bien l'esprit d'une association de deux organisations telles que nous devons gérer, effectivement...
      -Vos informations sur les actes rebelles ne manquent pas d'intérêts, Main, par essence, nous avons toujours soutenu les rebelles contre l'Empire, c'est un pari qui peut rapporter gros, car le rétablissement de la République nous apporterait plus de facilités pour mener nos affaires à bien, je pense que sur ce point nous nous entendons. Si les Rebelles décident de se mettre à nous chasser, ils font acte d'un grand courage ou de folie pure, deux choses qui bien souvent peuvent s'associer, mais c'est surtout se tirer une balle dans le pied, à termes, car ni vous – du moins je le pense –, ni nous, n'avions l'intention de les empêcher d'atteindre leur pouvoir, je crois. C'est inquiétant, en un sens, avoir l'Empire et les Rebelles contre nous... Il faudra tous redoubler de prudence lorsqu'il s'agira de traiter les affaires avec l'un ou l'autre, bien que nous ne traitions que très peu avec l'Empire... Les Rebelles se sont montrés certes agressifs pendant la crise de la drogue, mais c'est là leur seule attaque que nous pouvons directement dater contre nous. C'est une autre menace avec laquelle il nous faudra composer en ce cas et il est vrai que dans cette optique une association entre le Consortium de Zann et ses affidés et la Guilde du Maelström serait une opportunités de se protéger de ces deux monstres que sont l'Alliance et l'Empire. »


    Urai avait naturellement prit la parole, n'étant en rien gêné, plus qu'un garde du corps, il était aussi le bras droit de Tyber et à ce titre, et au nom des nombreuses années d'expériences qu'il avait, il pouvait donner son point de vue sur la plupart des discussions que le Patron engageait.
    Tyber était curieux de voir quelle allait être la réponse du Maelström à présent...

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----------- La conversation prenait un tour qui plaisait moins à Iala enfin… elle craignait surtout que Nico aborde le délicat sujet de l’esclavage de façon trop tranchée, trop incisive. Et la questions des consuls… un sujet de désaccord entre Nico et Iala. Elle pensait que la fidélité de Nico à la parole donnée et aux amitiés passées altérait son jugement. Elle-même jugeait que les consuls du Maelstrom avaient tous trahi, d’une façon ou d’une autre, leurs engagements. Finalement l’analyse de Zann était proche de la sienne mais Nico aurait des difficultés à l’admettre verbalement.
Nico était direct, droit, trop droit peut être ? Non, c’était aussi pour cela qu’elle l’aimait.
Il fallait qu’elle amortisse le débat sur ces sujets sans les esquiver.

Tyber Zann était un homme intelligent mais elle était consciente qu’un faux pas pouvait coûter cher et que leur interlocuteur était capable de rompre la discussion sans préavis si elle se trompait.

Elle prit le temps de la réflexion, bien qu’elle se soit plus ou moins préparée à aborder ces sujets elle n’avait pas prévu une attaque si frontale.

    « Seigneur Zann vous m’avez demandé ce qui faisait peur à la Guilde… et je vous ai fait part des opinions de certains membres. Ce n’est en aucun cas mon opinion et je ne pense pas que la majorité de cadres de la Guilde aient cette opinion… mais j’avoue que nous n’avons pas fait de referendum à ce sujet »
Iala avait glissé un petit trait humoristique sans même s’en rendre compte…elle sourit.
    « Pour moi votre reprise d’indépendance n’est pas une trahison... divulguer les informations que vous possédiez sur la Guilde en aurait été une et vous ne l’avez pas fait.
    Quoi qu’il en soit, si nous parvenons à nous entendre cela effacera les derniers ressentiments. »

Iala marqua encore un temps et quelques rides apparurent sur son front. Elle ne jouait pas au sabbac et ne s’efforçait pas de cacher ses sentiments.
    « Laissons le « Code d'Honneur » de côté, il ne doit pas enfermer la Guilde dans un monde rigide. Si nos actions ne trouvent pas leurs justifications au fond de nous, les règles ne servent à rien et ne sont que des phrases vides de sens… Mais assez philosophé.

    Je connais nos différences en ce qui concerne l’esclavage et je crois que nous ne nous accorderons jamais sur ce sujet. Ainsi tourne l’univers et les idéologies sont multiples, personne ne peut imposer sa vision des choses à la galaxie entière. Reconnaissons nos divergences et tentons de trouver le moyen qu’elles ne nous opposent pas.

    Soyons pragmatiques : vous pratiquez l’esclavage et je ne peux vous en empêcher ni vous convaincre d’abandonner cette pratique. Que nous soyons alliés ou pas ne changera rien à vos actions dans ce domaine. Donc cette question doit être une différence et non un antagonisme.
    En imaginant le pire, il pourrait arriver que les chemins du Consortium et de la Guilde se croisent et que leurs objectifs s’opposent. Notre « accord » - ou appelez le comme bon vous semble - ne fera qu’ajouter une nouvelle option : la voie du dialogue. Et la galaxie est assez grande, je pense, pour que ces évènements restent des exceptions. »

----------- Iala se tourna vers Urai. Son analyse était parfaitement clairvoyante et cela la surprit un peu. Elle sourit au Talortai.
    « Nous avons effectivement une vision similaire de notre intérêt à soutenir la cause des rebelles.

    J’avoue ignorer ce qu’ils cherchent. Peut être ne vous créeront ils pas d’ennuis immédiats mais la Guilde ne pouvait être leur cible puisqu’ils en ignorent l’existence. Ils se sont attaqués à des « indépendants » qui auraient aussi bien pu être des vôtres, des indépendants dont l’un avait pourtant fait acte de rébellion contre l’Empire.

    Je pense que, sans rentrer en guerre contre les rebelles, ce qui n’est de l’intérêt de personne, il nous faut être vigilants et faire cause commune s’ils venaient à s’en prendre à nouveau aux organisations criminelles. Cette attitude est un tournant dans leur politique et pourrait mettre en péril nos organisations et nos projets à tous si nous ne montrons pas un front uni. »

----------- Nico s’était accoté nonchalamment sur la banquette et prenait l’air de celui qui n’était pas concerné. Iala ne savait pas s’il cachait son impatience ou s’il s’amusait des craintes de Iala à laisser le guerrier parler.

Elle ne chercha pas à savoir, de peur d’être déstabilisée.

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Les choses sérieuses commençaient enfin. Zann avait avancé sur des points concrets qui opposaient la Guilde à ses anciennes composantes. Il était temps de discuter un peu pour faire avancer les choses dans le bon sens.

- Je confirme que nombreux ont été ceux qui auraient voulu voir vos deux têtes sur une pique ou en trophée au dessus de leur cheminée. Le départ d’un certain nombre d’organisations a mis le reste de la Guilde dans une position délicate. Les informations que vous déteniez à l’époque étaient plutôt sensibles et la naissance de l’organisation même s’était faite dans le sang des réfractaires n’est-ce pas ? Vous parlez de code d’honneur et vous avez raison. Nous ne comptons pas l’abandonner pour vous faire plaisir ou vous ménager, pas plus que vous ne l’accepteriez inversement.

Il prit un jeton du casino et le fit tournoyer devant lui sur la table. Il l’observa un instant dans son mouvement avant de fixer à nouveau Tyber et Urai dans les yeux pour reprendre.

- Le monde change M. Zann. Personne ne peut s’affranchir des lois naturelles qui régissent cette Galaxie et bien d’autres. Vous l’interprétez comme une loi du plus fort et nous comme une nécessité d’évoluer et de s’adapter au milieu pour survivre et prospérer. Vos méthodes ne me plaisent pas du tout mais j’ai la faiblesse de croire que vous ne nous provoquerez pas sur ce terrain juste pour vous amuser. Tant que nous ne nous marchons pas sur les pieds ou celui de nos alliés, nous devrions arriver à cohabiter en adultes responsables. Nous avons assez d’ennemis communs pour ne pas s’en créer plus inutilement en faisant leur jeu…

Le jeton s’arrêta de lui-même après avoir fini sa course sur lui-même. Nico laissa son esprit hésiter sur l’idée de le relancer et finalement il le prit dans sa main gantée. Il suffisait.

- Si quelqu’un avait un jeton dont la vue ne me revenait pas, il lui suffirait de le ranger dans sa poche pour que je n’aie rien à dire. C’est aussi simple que cela. A partir de ce principe simple, nous devrions arriver à nous supporter mutuellement en dépit de nos divergences. Nous n’avons pas forcément plus confiance en vous que dans les rebelles qui ont un comportement suspect envers les criminels. La différence qui nous fait me tourner vers vous en premier c’est que nous sommes sûr que vous faites bien les choses quand elles sont dans votre intérêt. Vous en savez assez sur les bases de la Guilde pour savoir quel intérêt vous avez à nous tenir à l’écart de vos affaires en cherchant le terrain d’entente.

La nébuleuse dont vous avez pu avoir connaissance n’est en rien comparable à sa puissance actuelle. Vous ne voulez pas nous avoir comme ennemis, faites moi confiance. Pas plus que les Hutts ne voulaient perdre la trace de leur chef et voir son palais détruit par une poignée d’hommes. Pas plus qu’ils n’aiment perdre de planètes ou se faire décimer. Pas plus qu’ils n’apprécieraient un renouvellement de notre alliance avec les Mandaloriens. Pourtant…


Il sourit et fit glisser le jeton sur la table en direction du seigneur du Consortium.

- A vous de jouer M. Zann.

Nico s’amusait beaucoup et il n’avait pas engagé un crédit dans le jeu pourtant, à peine quelques suggestions. Autant il pouvait détester ce que représentait l’homme, autant il prenait du plaisir à le voir évoluer en face à face. En tout cas il ne regrettait pas du tout d’avoir fait la démarche de relancer l’intérêt du Seigneur du crime pour cette rencontre.[/b]

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    Les yeux de Tyber s'étrécirent, lui donnant un air un brin reptilien. Ils se posèrent alors sur Nico, dont l'intervention n'était pas passée inaperçue. Une oreille attentive suivie d'un regard qui captait la moindre attitude ou bien geste de l'homme permit à Tyber de se donner une idée de qui il avait affaire, la question étant de savoir s'il valait mieux le garder pour soi, ou le dire. Ils avaient joués la carte de la franchise ? Il en ferait de même. Si la diplomatie semblait être le fleuron des qualités de Iala, Nico, lui, semblait bien plus franc et direct, à la limite de la grossièreté peut-être. En tout cas, nombre de chefs n'aurait pas prit aussi bien les remarques que ce Nico avait fait. Une mine un brin soucieuse fit son apparition sur le faciès de Tyber Zann, si le théâtre n'avait pas été sa tasse de thé plus jeune, il avait un certain talent pour passer d'une émotion à une autre, comme un déguisement, ce faisant, il pouvait analyser la personne en face, évaluer ses forces et ses faiblesses, son potentiel et sa position sociale, une qualité qui l'avait plusieurs fois sauvés...mais aussi mise dans le pétrin parce qu'il n'en avait pas fait us correctement, Tyber aimant la provocation parfois gratuite :

      « Mlle Iala était bien plus diplomate, en tout cas, je comprends pourquoi le Consul Suprême me l'a envoyée, elle. Partons du principe que je suis un homme intelligent, ce qui satisfait encore plus mon ego. Votre intervention à un moment inopiné de la conversation, dédaignant quelque peu son cours pour imposer votre propre point de vue sur la situation sans que la Main du Consul Suprême elle-même n'intervienne pour vous faire taire me laisse à penser que vous tenez un poste important dans la Nébuleuse que vous entretenez. Vos différentes réactions qui se font ressentir dans vos différentes réponses semblent indiquer que vous ne me portez pas dans votre cœur et il est très probable que si on vous en avait laissé le choix – du moins une marge de manœuvre plus étendue – , vous n'auriez pas traités avec moi. Maintenant... Qui peut se permettre de couper la parole à la Main du Consul Suprême dans une organisation aussi cloisonnée et un brin militariste comme peut l'être le Maelström ? Deux possibilités, selon moi : soit un Consul, soit ledit Consul Suprême. Mais tout ceci n'est qu'une hypothèses que vous pourrez trouver très justement fallacieuse, mais nous ne sommes pas là pour juger de ce que l'un ou l'autre est ou n'est pas. Pour certaines personnes dont l'esprit est assez éclairé, l'omission est une forme de mensonge. »


    Pendant toute sa tirade un sourire avait peuplé de manière omniprésente le regard de Tyber Zann, puis, sans plus s'attarder sur ses coups bas, il se décida à répondre à ses deux interlocuteurs :

      « Je pourrais démonter chacun de vos arguments, Monsieur, pourtant je ne vais pas m'abaisser à faire le fier à bras, mais un conseil pour vos futures négociations, laissez parler la Main et évitez d'étaler vos alliés et votre puissance, ce sont des choses très peu convaincantes quand on a en face quelqu'un dont la culture, la ténacité et l'acuité est au moins égale si ce n'est supérieure à la votre pour ce qui est d'évaluer les dangers. Ou, pour être plus clair : les rapports de force ne m'impressionnent pas, pas quand la principale stratégie de votre groupe est de vous cacher et de frapper dans le dos, vous avez beaucoup d'alliés et j'en ai beaucoup aussi, si l'Empire ne me porte pas dans son cœur, il pourra vaguement plus me tolérer qu'un groupe dans votre genre car mes marchés lui profite, débarrassé d'un tel ennemi moi aussi je pourrais me la jouer gros dur, Monsieur. Maintenant, je pensais que j'étais ici pour négocier un accord, pas pour me faire un ennemi de plus, mais vous avez l'air de prendre ceci à la rigolade ce qui est très loin de m'amuser, moi. Je vais faire fi de vos sales manières et vais avancer les principaux points que j'accepterais pour faire avancer le marché qui pourrait nous unir, si toutefois il a de la valeur à vos yeux :
      • Le Consortium de Zann s'engagera à ne pas attaquer la Guilde du Maelström partout où elle sera engagée tant que ses propres intérêts ou ceux de ses propres alliés ne seront pas menacés. En retour cette dernière devra en faire de même.
      • Le Consortium de Zann et ses alliés ne se mêleront pas des affaires de la Guilde du Maelström. En retour cette dernière devra en faire de même.
      • Une coalition de type militaire pourra être sollicité par l'un ou l'autre des parti pour épauler l'autre. Toutefois une telle demande n'aura pas force de loi et seule l'autre parti pourra décider en son âme et conscience d'épauler ou non son allié.
      • De la même manière que l'article précédent, un service de quelque type que ce soit pourra être fait en requête à l'un ou l'autre des deux camps pour par exemple faciliter les affaires de l'autre camp. Toutefois ce service est laissé à l'appréciation de celui qui peut le rendre qui devra peser en son âme et conscience s'il veut le rendre.


      Je crois avoir fait le tour, si vous avez de quoi rajouter...faites vous plaisir. »


    Il se tut, mais reprit presque aussitôt la parole, il avait des choses à ajouter sur d'autres points assez divers dont certains toucheraient à ce règlement qu'il venait d'édifier :

      « En faite, il me reste une question à vous poser et autre chose que je peux vous proposer : je vous demanderais de ne pas laisser votre fierté prendre le pas pour cette question, j'ai besoin de la vérité. Il y a quelques mois ma base sur Lok a été réduite à néant par un bombardement impérial qui semblaient prêts à tout pour obtenir un Base Delta Zero si j'en juge par les quelques informateurs qui ont pût me revenir sur cette affaire. En plus de cela, près d'une dizaine de flottes a été mobilisé pour éradiquer ma possession un acte ma foi assez impressionnant. Je cherche à l'heure actuelle qui a bien pût donner ma base, la théorie d'une fuite interne n'est bien sûre pas rejetée, mais je paye assez bien mes hommes pour éviter ce genre de contrariétés et Urai m'a rappelé qu'à un certain moment, la planète et mon usine sur Lok a accueillit des étrangers au Consortium pour régler une affaire. Je considère le plus naturellement du monde que des étrangers à mon organisation auront plus de facilités à divulguer ce genre d'informations que ceux que je paye et je pense que vous vous accorderez avec moi sur ce point. Or, Urai a identifié Aëlingen Hellwind, le Consul de votre organisation pendant cette opération. C'est maintenant que vous intervenez : la Guilde a t-elle votée ou eût vent de cette délation qui a conduit à cette coûteuse (aussi bien en crédits qu'en vies humaines) débâcle pour moi ? Je veux une réponse franche et honnête, des preuves si éventuellement vous pouvez m'en fournir, afin que j'élimine ou non ce suspect et que je puisse continuer mon enquête dans la bonne direction. »


    Il fit une pause, attendit la réponse qui ne se fit pas attendre et enchaîna :

      « J'ai un contact dans l'Alliance, si vous le voulez, je pourrais lui demander d'oublier qu'elle (l'Alliance) vous a vu, de cesser de vous avoir dans le collimateur, cela n'apportera probablement rien, mais en retour il est très probable que cela ne coûte rien, si jamais vous avez des problèmes précis à des points précis, je peux tenter de demander aux huiles d'ordonner de s'y désintéresser. Peut-être même qu'un versement dans leurs comptes pourra les aider. On ne sait jamais et je fais une simple proposition sans garantir ni un coût nul, ni un résultat. C'est à vous de décider.
      J'aimerais aborder un autre point puisque vous avez parlés de Mandalore et que nous sommes là pour dialoguer. Je ne vous cache pas que je convoite certains des plans des vaisseaux et véhicules mandaloriens pour que ma machine de guerre soit parfaite, une opération est en préparation pour que je puisse les acquérir mais je crois bon de vous en parler ici pour éviter un combat 'fratricide' dans le futur. Je m'intéresse particulièrement à trois plans et si vous avez un moyen de mes les procurer alors je payerais pour les avoir. Mais sachez que si vous ne le pouvez pas, je ne renoncerais pas à cette opération, les plans de ces appareils me sont nécessaires. Je vous laisse étudier la question. »


    Il avait finit son discours mais garda le jeton dans ses mains, son air était devenu plus sérieux, plus concentré, résultat de sa demande.

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Il était vraiment amusé de cette rencontre et de la réaction d’orgueil de ce cher monsieur Zann. Il n’avait pas eu l’impression d’être plus agressif ou arrogant que de rigueur mais peut-être s’était-il trompé. Le fait que leur interlocuteur mentionne une non intervention de sa femme l’avait convaincu qu’il n’avait pas spécialement commis d’impair. Que ses manières puissent plaire ou pas à Tyber Zann, il s’en fichait royalement. Ils n’étaient pas là pour être les meilleurs amis du monde mais bien des alliés de circonstance contre des ennemis communs. Il continua donc plus ou moins sur le même ton :

- J’espère bien que Mlle Iala est plus diplomate que ma petite personne puisque c’est la raison pour laquelle elle occupe cette place de Main. Les rôles vous ont été clairement présentés au début, je ne suis là que pour garantir sa sécurité et discuter au besoin des questions plus… militaires comme vous dites. Concernant ma liberté de ton avec vous, je pensais parler tout simplement comme le guerrier que je suis. Me faire passer pour un dandy parlant poésie dans le petit salon de Bail Organa aurait été peu crédible pour quelqu’un d’aussi avisé que vous non ? Je peux me permettre de m’exprimer sans crainte pour divulguer mes opinions car elles sont respectées dans la Guilde et j’accompagne Mlle Iala depuis un bout de temps déjà donc elle s’y est habituée maintenant. En tout cas vous semblez intellectualiser et réfléchir sur tout ce qui se passe ici à ce qu’il me semble. Le goût du détail est une chose précieuse car la différence se fait souvent par des petites choses.

Il fit une pause avant de peser le pour et le contre d’aller dans le sens de la curiosité du seigneur du crime. Il ne supposait pas mal mais bien entendu Nico n’avait pas spécialement envie de révéler son jeu de suite. La manière dont ce Zann amenait les choses était assez fourbe pour qu’il puisse en retirer une vérité qui le satisferait quoique le consul réponde. La seule échappatoire était d’espérer pouvoir satisfaire assez sa curiosité en contournant un peu la vraie question sous-jacente. Il poursuivit :

- Ma personne n’a rien d’intéressant à cacher pour vous. Disons que les gens comme moi sont utiles au groupe qu’ils représentent dans leurs fonctions. Je suis un compagnon de Tanak Leonik que vous devez connaître de nom au moins. Les Hutts n’aiment pas les gens comme nous mais pas que… L’Empire s’est assuré de nous tuer ou nous disperser après que notre maître mentor ait tué le précédent empereur. D’ailleurs si nous n’avions pas connu la trahison dans nos rangs, nous aurions pu disposer aussi de la vie de la Delaviel qui était entre nos mains à ce moment… Mais le passé est le passé, juste pour que vous compreniez pourquoi j’ai encore un peu de mal avec ceux qu’on me désigne comme traîtres… Bien entendu, j’ai pu me faire ma propre opinion et je ne suis pas disposé à retenir les gens par la force tant qu’ils ne menacent pas la Guilde directement ou indirectement.

Il avait assez parlé de lui à son goût et Zann devrait probablement se contenter de ça pour se faire une idée du genre de personne qu’il était. La demande sur l’éventuelle application de la Guilde dans un revers malencontreux que le Consortium avait subi récemment était plus importante à ses yeux. Il fallait dissiper toute crainte ou suspicion derrière ce genre d’événements s’ils voulaient essayer d’avoir les relations les plus saines possibles. Il s’y employa :

- Je peux vous assurer que la Guilde n’a eu aucun contact de quelque sorte que ce soit avec l’Empire. La dernière fois cela devait être… sur Kessel aux dernières nouvelles. Mais vous y étiez aussi je crois. Vous avez pu juger que nos rapports sont toujours aussi… inamicaux. L’Empire a massacré ou contraint à l’exil les miens. Si je peux faire des concessions avec quelqu’un comme vous, qui ne partagez pas mon code d’honneur, en revanche ne comptez jamais à ce que quelqu’un comme moi cesse de vouloir la chute de l’Empire. Je serais prêt à tuer d’éventuels vendus à l’Empire de mes mains si la Guilde ne gardait pas cette inimitié à l’avenir, sachez-le. Après de ce que je connais d’Aëlingen Hellwind, c’est un guerrier mandalorien. Il pourrait vendre bien des choses mais pas ses convictions et son honneur. Il me semble que vous l’avez rencontré en personne d’ailleurs. S’il avait voulu du mal au Consortium, il aurait pu s’y prendre en cette occasion car quoi que vous puissiez penser, nous affrontons toujours nos ennemis directement. C’est juste que nous nous arrangeons pour que personne ne puisse en témoigner chez l’ennemi… Si jamais vous avez du nouveau du côté de vos traîtres, nous serons heureux de vous aider de quelque manière que ce soit si vous le jugez utile. Hellwind n’a pas du être le seul à aller sur Lok sans doute…

Les autres questions étaient plus dans les attributions de Iala dans cette mission donc il se tut sur les autres sujets en laissant sa compagne s’exprimer. Les choses avançaient plutôt bien dans ces négociations malgré une certaine tension naturelle dans les rapports au vu du passif entre les deux organisations.

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    « Seigneur Zann, j’ignore si je suis un esprit éclairé selon vos critères, mais dans ce cas je mens souvent. Vous vous imaginez bien que sans omissions… bilatérales certainement, notre rencontre deviendrait un duel et ce n’est pas notre but. Je ne vous reproche pas les vôtres, ne me reprochez pas les miennes.

    J’ai laissé parler Nico comme vous avez laissé parler Uraï. Vous vous entourez d’hommes de confiance, moi aussi. Nico est un guerrier et il parle en guerrier, c’est une chose que je ne suis pas capable de faire car je n’ai pas le même angle de vue. Il parle de l’histoire de la Guilde avec plus de passion que moi car il a vécu ces époques troublées. Vous-même possédez la même passion lorsque vous abordez ces sujets et c’est parfaitement légitime à mes yeux. Je me repose sur lui pour exprimer ce que je ne peux ou ne sais faire et cela devrait vous rassurer car Nico « omet » rarement. »

Iala sourit en regardant Nico. Elle mettait dans ce sourire une certaine distance… l’heure n’était pas à montrer ses sentiments. Elle reporta son regard sur Zann et ni l'un ni l'autre ne cillait. Tyber Zann regard aigu et perspicace, Iala courtoise mais déterminée.
    « J’espère que ce qui devait être dit a été dit et que nous pouvons nous tourner vers l’avenir.

    Je ne vais pas m’attarder sur les termes du contrat qui nous liera puisque aucun écrit ne sera ratifié par un homme de loi. Je ne vois rien à opposer à l’esprit de ce que vous proposez puisque chacun aura toujours son libre arbitre.
    Il s’agit d’un engagement bilatéral moral… de circonstances et de principe. A nous de faire que celui-ci fonctionne. L’engagement de non-agression est la base sur laquelle nous pourrons développer notre relation. C’est un point de départ fragile, je le sais… la confiance que la Guilde a envers votre Consortium est égale à celle que vous avez à notre égard. A nous de faire évoluer cela.

    Pour vous prouver notre volonté d'avancer, nous allons immédiatement œuvrer pour récupérer les plans Mandaloriens que vous souhaitez. Nous vous tiendrons au courant du résultat de nos recherches mais je vous demande un peu de patience car le gouvernement Mandalorien est de nos amis et nous allons tenter une démarche légale. Notre amitié à leur égard nous interdit toute action autre, je pense que vous le comprenez.»

Iala attendit avant d’aborder le dernier « détail. »
    « Inutile d’alerter votre contact dans l'Alliance car personne ne nous a vu en tant que ce que nous sommes : il ne s’agit que d’une agression à l’encontre d’indépendants. Parler de cela ne ferait que les aiguiller vers l’idée qu’une ou des organisations existent et cela, ils ne le savent pas.
    Nous constatons que certains rebelles se tournent à nouveau vers leurs vieux démons, ceux qui ont gangrené l’ancienne république : la corruption, la recherche d’intérêts personnels, les règlements de comptes arbitraires…
    C’est contre les risques que cette attitude nous fait courir que nous devons nous prémunir, pas contre ce qu’elle est. En réalité, cette corruption naissante va dans le sens de ce qui nous arrange et l’image d’une rébellion pure et immaculée se fissure à notre profit… à celui des impériaux également, mais cela nous n’y pouvons rien. »

Iala se tourna vers chacun des protagonistes. Elle les regarda droit dans les yeux sans froideur.
    « Ai-je oublié quelque chose ? Sinon nous pouvons passer aux choses pratiques, définir un contact permanent et boire à notre nouvelle… amitié ? Je conçois que ce terme sonne étrangement à vos oreilles mais si nous ne devions avoir pour amis que ceux qui nous ressemblent trait pour trait, nous n’en aurions pas beaucoup, peut être pas du tout. »

Iala sourit un peu dubitative tellement ce premier contact était empoisonné par tous les désaccords passés et de toutes les différences présentes. Mais il fallait avancer et Tyber Zann était un homme intelligent et savait voir son intérêt. Et pour l’instant leurs intérêts allaient dans le même sens.

La réponse appartenait à Zann.

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    Tyber se désintéressa bien vite du curieux spécimen que représentait ce 'Nico'. Pour lui, il semblait nécessaire qu'un militaire soit une brute et le raffinement d'une conversation dont la saveur s'orientait en divers nuance semblait totalement lui échapper. Ou bien c'était un jeu pour lui, auquel cas il était très doué.

      « M. Nico. Le simple fait que je n'ai pas donné l'existence de votre Guilde à l'Empire ou l'Alliance ou n'importe quel autre organisme un tant soit peu important prouve que je n'ai rien du traître qu'on aurait pût penser chez les Consuls. Par contre, quelqu'un a donné cette base sur Lok, comme je vous l'ai dis et, loin de la Justice, je recherche la vengeance. [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien], si jamais au cours de votre propre chemin vous trouviez des indices concernant l'un de ces types ou si vous avez un avis sur la question à l'heure actuelle, j'écouterais cet avis avec la plus grande attention... J'élimine officiellement Hellwind de la liste des suspects, en signe de ce pacte que nous signons, de cette nouvelle amitié qui s'offre à nous, je choisis de vous croire sur parole. »


    Il revint à Iala :

      « Mlle la Main, voyons, il y a des omissions plus graves que d'autres, ne jouez pas avec moi. Mais admettons que cette entrevue touche à sa fin et que je ne ferais pas l'affront d'exiger l'identité et la position de votre coéquipier. »


    Un sourire, amical, probablement un peu faux. Il avait l'impression qu'on se jouait de lui d'une certaine façon, après tout, tout le monde savait qui il était, que le Consortium de Zann n'avait pas d'autre chef que lui et il était venu négocier sans problèmes, il trouvait un peu insultant que l'on ne décline pas ce qu'était vraiment ce Nico. Mais il choisit de ne pas s’appesantir sur le sujet et de passer à autre chose :

      « Concernant Mandalore, je tiendrais mes hommes, le temps qu'il faudra. Je ne ferais rien concernant l'Alliance. Je demanderais à mon meilleur slicer de bâtir un réseau ultra-crypté qui permettra à nos deux groupes de rester en contact, c'est le meilleur dans son domaine. En attendant, il resta cette fréquence sur laquelle vous avez trouvé mon message. »


    Le fait qu'il avait subit des modifications importantes au niveau de son organisme par l'introduction de divers composants le rendait maître dans la difficile tâche qu'était le slicing, et ce n'était au final qu'un décuplement de son talent ! Il était temps de conclure donc cette entrevue, il se leva de table et salua la Main d'un baisemain et le 'garde du corps' d'un signe de tête, puis se détourna amorçant sa sortie mais s'arrêta après quelques pas et se retourna :

      « Navré de ne pouvoir rester, mais d'autres affaires m'appellent, hélas. Sachez que je suis satisfait de cette entrevue et que vous restez des personnes bien plus charmantes à côtoyer que Xizor. Bonne soirée... »


    Et dans un sourire un peu hautain, le criminel s'éloigna. Urai, lui, était resté impassible, examinant d'un air sévère les deux envoyés du Maelström, puis il avait finalement suivit son ami.


Spoiler :

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Lorsque Zann prit sa main pour la porter vers ses lèvres, Iala fut un peu surprise que l’entrevue soit ainsi écourtée. Elle lui confia néanmoins les coordonnées hautement sécurisées qui permettraient de communiquer entre eux - entre autres, pour préciser quels plans Zann souhaitait obtenir.

Elle le laissa faire quelques pas avant de l'interpeler d'une voix claire, sans pour autant être entendue de tous, hors les quelques personnes attablées tout auprès d'eux.

    "Seigneur, je tiens toujours mes engagements. Sachez que vous avez parlé à celui auquel vous vouliez vous adresser".


La dessus Iala suivie de Nico se détournèrent sans attendre de réponse, leurs pas les menaient vers une autre issue... la discussion était terminée pour eux aussi. La dernière vision qu'ils eurent de Tyber Zann fut celle du Maître du Consortium une seconde immobilisé. L'empathie de Iala devina un sourire satisfait et un peu moqueur sur son visage... Il lui restait à interpréter cette phrase qui possédait sa part d'ambiguïté.

Spoiler :

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Après cet entrevue Iala prépara une circulaire adressée aux hauts responsables de la Guilde du Maelström et approuvée par Nico :

***************
Circulaire à tous les responsables de la Guilde du Maelstrom

Suite à une rencontre avec les responsables du Consortium, nous sommes arrivés à un accord de non agression qui pourra être suivi d’actions concertées contre des adversaire communs.

En conséquence nous vous demandons de vous abstenir d’actions offensives contre leurs intérêts connus.

Pour votre protection nous n’avons pas dévoilé vos noms, coordonnées et activités. En conséquence, si vous ou une de vos entreprises subissez des attaques directes ou indirectes de la part de cette faction, contactez immédiatement le Consul Aries par voie sécurisée, pour qu’il fasse cesser les attaques.

Merci de votre attention.

Nico Aries

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Les plans en poche après la rencontre avec le président de MandalMotors, il était tout naturel que les Luxiens aillent les fournir à leur commanditaire. Le check-up et la sauvegarde des données effectuées, on annonça un deuxième rendez-vous au même lieu de rencontre que précédemment. La Roue était un lieu propice pour un entretien express, un rapide échange qui devait se passer vite. Le petit salon de la dernière fois fut réservé pour renouveler l’opération communication entre organisations. Assis à la table, Nico fit glisser le support de données en direction du représentant du Consortium.

- Vos 150 millions ont bien été utilisés. C’était un juste prix pour les produits que vous demandiez. Vous pouvez vérifier la marchandise, nous sommes honnêtes. Nous avons rempli notre part du marché, pour la votre il suffira de garder ces plans pour vous, ne pas vendre d’exemplaires de ces vaisseaux et ne pas chercher des noises aux Mandaloriens. Ce n’est que le juste retour des choses après tout…

Nico faisait confiance à Zann pour contrôler scrupuleusement son dû. Il devait avoir un tas de gens assez compétents puisqu’il devait être capable de produire par lui-même en achetant des plans. Il n’y avait rien de plus à dire pour le moment.

- Je ne vais pas abuser de votre temps. Le Mando avec qui j’ai discuté d’homme à homme n’était pas très chaud pour les lâcher alors je serais contrarié qu’il se retrouve en guerre ouverte avec vous si vous ne respectez pas l’accord. Pour le reste, nous n’avons pas d’opérations d’envergure où une collaboration serait profitable en ce moment. Toutefois nous resterons en contact pour vous avertir et partager des informations ou concevoir des plans contre nos ennemis communs dans un futur proche.

La parole était au Consortium ou à Iala si elle souhaitait faire jouer maintenant sa position dominante établie au contact précédent. Tout le monde était satisfait de la première collaboration sans doute. La Guilde n’y avait pas gagné grand-chose pour le moment mais c’était un investissement pour ses relations et les crédits tomberaient derrière potentiellement.

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