Iridonia
Secteur Glythe
Bordure médiane
Jamais. Jamais il n'aurait pensé revenir ici de lui-même. Ce monde qu'il avait quitté voilà une vingtaine d'années, cette planète inhospitalière qui l'avait vu naître. Et voilà qu'il s'y rendait. Pas un ordre, pas de mission en vue, aucune consigne. Il revenait pour lui. Pour son propre avenir. Il venait construire. Et il ne savait pourquoi, mais il lui était venu à l'esprit que pour construire, il devait aller là où son ancienne vie avait été détruite.
Le Firespray fendait l'atmosphère brûlante d'Iridonia. Le Zabrak n'y avait plus mis les pieds depuis le jour où il l'avait quittée avec ses frères. Et depuis, bien des choses s'étaient passées, et il n'avait plus pensé à son monde natal. A vrai dire, si on lui avait posé la question, jamais il n'aurait imaginé revenir un jour. Et pourtant...
Par où commencer ? Difficile à dire, après toutes ces années. L'Empire avait pris la planète, réduit les Zabrak et exploitait les rares richesses de ce monde. Débarquer ici en tant que Sith, et donc assimilé à l'Empire n'était donc peut-être pas la meilleure des options. Mieux valait la jouer plus finement. Oxious mena son appareil vers le spatioport le plus proche, et surtout de taille convenable. La capitale était exclue. Trop grouillante d'impériaux. Il ne voulait pas se mêler à ces gens pour cette fois. Il porta donc son dévolu sur Wortan.
Blottie au fond du canyon Aro-voa, elle se trouvait à cheval sur la rivière Aro, mais la majeure partie de la ville se trouvait dans la roche de la paroi. Composée de cavernes naturelles et de galeries creusées de la main des Zabraks, la ville semi-troglodyte semblait être un bon point de chute, ni trop isolé, ni trop cosmopolite. Le Creeping Death fusa vers le canyon et réduit son allure à la descente, et vint se poser à l'astroport. Avant de quitter l'appareil, Darth Oxious quitta sa bure pour ne garder que ses vêtements noirs, et mis à part ses tatouages qui pouvaient parfaitement seoir à un Frère de la Nuit, il était tout à fait apte à passer inaperçu.
Il franchit la passerelle et prit les dispositions habituelles avec le vaisseau, avant de s'enfoncer dans la ville extérieure. Tout était tellement différent. Les habitations semblaient à deux doigts de s'effondrer, la plupart des commerces étaient fermés. Les chemins qui menaient vers les tunnels étaient jonchés de débris de toutes sortes, et rien ne permettait de dire à quand remontait la dernière incursion impériale dans les environs. Il n'y avait donc aucune raison apparente pour qu'il en soit autrement aujourd'hui.
Oxious entra dans la ville troglodyte. Là, il y avait quelques sons qui trahissaient la présence d'habitants. L'endroit n'était donc pas complètement désert. C'était une bonne chose. Il avait besoin d'informations, et pour cela il lui fallait rencontrer âme qui vive. Mais il semblait qu'on se méfiât des étrangers par ici. Personne ne daignait se montrer, alors qu'il était clair que l'arrivée d'un visiteur ne passait pas inaperçue. Il se hasarda à appeler, afin de voir si on lui répondrait.
- « Shuree volks fro shareen, jhere i'nuinen. »
« Je vous salue, Amis du Clan. »
Le choix du Zabraki n'était pas anodin. Après des années d'oppression impériale, un étranger parlant le Basique ne serait accueilli que par le silence. En utilisant sa langue natale, il était à peu près sûr qu'on lui réponde.
- « Shuree meni fro Ma'k Vaa'rm. Shuree hiso far coila baedi shareen'i hurat moa mai'ul. »
« Mon nom est Ma'k Vaa'rm. Je suis venu demander votre aide, pour mon voyage. »
A l'attention du MJ :
Il est admis que Ma'k parle zabraki. Pas besoin de te tordre le cerveau à traduire en zabraki, le basique ira très bien pour la suite