[Desevro] L'Allégeance de Maslovar

La belle Togruta avait écouté le plan de son Maître avec attention. Elle avait bu ses paroles avec innocence, comme une enfant écoute son instituteur. Chaque parole était Vérité, et il était son devoir d’y obéir. Avec elle à ses côtés, il avait la certitude que chaque désir deviendrait la réalité, obéissant à chacun de ses ordres, le suivant comme son ombre.

Si bien qu’elle n’avait émit aucune objection lorsqu’il lui avait tendu un paquet ficelé soignement. Elle l’avait ouvert et découvert une tenue légère, tout en voilages, de longs pans de tissu aériens, dans les tons bleus pour trancher avec le rouge de sa peau largement dévoilée par l’habit tentateur. Sans pudeur aucune, elle n’avait pas attendu que son Maître sorte de la pièce. Elle avait dénoué avec lenteur les lanières de cuir qui composaient sa tenue traditionnelle Togruta, laissant chuter les pièces de cuir dans un ordre précis, de façon à ce qu’elle n’ai aucun mal à les remettre ensuite. Il n’y avait rien d’aguicheur, ou de pervers dans son attitude. Pour elle, son corps était un objet comme un autre, qui ne méritait pas d’être caché. Ainsi donc, elle offrait ses courbes généreuses à son Maître, de façon tout à fait normale.

Avec délicatesse, elle se drapa des voilages, lui glissant sur les jambes avec la fluidité de l’eau pure, dégageant son ventre aux pigments rouges, en une simple brassière à demi transparente. Elle s’approcha de son Maître pour lui demander son approbation silencieuse. Elle devait lui plaire. Pas pour flirter avec lui, mais elle partait du principe que si elle plaisait à Sid, elle plairait à leur cible. Elle posa sa tête sur son épaule, comme une enfant esseulée, privée d’affection. La Noirceur était grande dans son âme, mais le manque d’enfance l’avait détruite. Peut-être était-ce ça d’ailleurs, qui avait permis à l’Obscurité de s’insinuer aussi profondément en elle.

La Sith se tenait en retrait. Devant elle son Maître, dont elle sentait la présence délicate, comme un parfum intime qui l’entourait en permanence. Il était en elle, sans besoin de contact charnel, elle était à Lui, un point c’est tout. Et ce n’était pas la chaîne qu’il tenait à la main, reliée à ses poignets, qui semblait dire le contraire.

A côté de lui, un droïde dont elle ne connaissait pas vraiment l’utilité. A vrai dire, ces choses là ne l’interressaient pas vraiment. Elle ne voyait pas l’interêt de remplacer un être organique, doué de raison, d’anticipation et de souplesse, par une machine qui obéirait bêtement à un ordre, sans réfléchir à ce qui pourrait se passer si le plan qu’on lui avait donné échouait. Pas de plan B, pas de réflexion. Elle était bien plus efficace que ça.

Le Garde la regardait de haut en bas. Clairement, il l’aurait bien voulu la garder pour le dessert… Et il sembla bien déçu lorsque Sid annonca que tout ce qu’il amenait là était un cadeau pour le Baron. Miraan pensa aux deux sabre-lasers, le sien et celui de son Maître qu’il portait présentement à la ceinture. Si jamais le garde venait à le fouiller… Mais Sid semblait user d’un certain « charme » que la Togruta se fit un plaisir d’accentuer en bombant légèrement le torse et en lui lancant son plus beau regard de biche.

Aller faire un tour avec eux ? La Sith se sentit flattée que les Gardes bavent sur son corps de la sorte. Après tout si cela pouvait servir les interêts de son Maître, que lui coutaient quelques minutes dans leur pauvre cahute ? Naïve et délicate, enfin, faussement comme à l’habituée, elle se mordit doucement la lèvre inférieure, le menton baissé, relevant lentement le regard vers les deux hommes qui semblaient n’attendre que la décision de Sid. Pure objet de luxure qui se tenait devant eux, la Togruta, poignets liés sur son ventre les observait, cherchant à déceler leurs pensées les plus profondes, avec grand mal, étant donné le peu de profondeur que contenaient leurs esprits réduits à l’obéissance et aux plaisirs primaires.

Cependant, son Maître ne semblait pas du même avis. Encore une fois, elle percevait comme un changement dans ses émotions, comme une jalousie, non, une possessivité qu’elle n’avait pas décelée avant. L’homme la voulait-il pour lui tout seul, ou cherchait-il seulement à la protéger de la brutalité et de la rudesse de ses hommes qui n’avaient dû connaître que des jeunes femelles faciles dont l’approche ne necessitait que quelques sous bien miroitants ? Elle n’arrivait pas trop à savoir, cependant, elle comprenait qu’à l’instant précis, elle était la pièce maîtresse et que de cet instant dépendait le reste de leur mission.

La femelle leva la tête vers Sid. Il refusait ? Il allait se mettre les gardes à dos, et ce n’était pas vraiment une bonne idée à son sens. Son esprit tournait en accéléré, cherchant rapidement une solution au problème présent. Il fallait qu’elle prenne des initiatives. Qu’elle montre à son Maître qu’elle était capable de prendre le pas et se réveler une alliée utile. Aussi, une douce voix, légère et angélique, émana à coté de lui, surprenant tout le monde, et elle la première.

La Togruta jeta un dernier regard à l’ancien Jedi, son regard semblant, pour les gardes, glisser sur son corps, tandis que Sid saurait très bien qu’il ne faisait le chemin que jusqu’à l’endroit où il avait caché les sabre-lasers. Ainsi, le plan de la Sith apparaîtrait à ses yeux : il devait la laisser partir avec son arme, vers le destin, et elle lui ouvrirait la voie d’une nouvelle lumière.

Ses yeux se reposèrent sur les Gardes en face d’elle, dont les regards éteints d’abrutissement ne trahissaient que l’envie futile d’un moment jovial aux côtés de la belle esclave qui s’offrait à eux de tout son gré. En attente d’une réponse de l’homme qui la tenait au bout de la chaîne, esperant de tout leur appareil reproducteur qu’il la laisserait entre leurs mains, comme garantie qu’il n’allait pas escroquer leur patron via des biais dont ils ne sauraient comprendre les mécanismes.

La Togruta était un peu déçue, pour être honnête. Elle aurait aimé avoir son petit moment de gloire, rendre son maître un peu plus fière d’elle encore. Tendre son piège aux gardes pervers et obsédés, telle une araignée à la morsure mortelle, qui aurait fondu sur eux au moment où ils s’y seraient attendu le moins, la babine pendante et la langue baveuse, comme deux chiens affamés se disputant un gigot faisandé. Mais non, son heure n’avait pas sonné, elle continuerait à suivre son maître bien sagement. Ils dépassèrent donc les gardes, avançant vers la villa majestueuse.

S’il y avait une chose qu’elle était obligée d’avouer, c’est que l’endroit était magnifique. Le jardin s’étendait à perte de vue, verdoyant, parfois ombragé, toujours très bien entretenu. Le genre d’endroit où se verrai bien faire un pique-nique le dimanche entouré de ses amis, sa famille, les gens qu’on aime. Une pensée futile lui traversa l’esprit : avec qui pique-niquerait-elle ? Son Maître ? Etait-il ce qu’on pouvait appeler une famille désormais ?

Ils pénétrèrent dans la villa, et elle s’extasia intérieurement sur le décor qui se plantait devant elle. Les lourdes colonnes de marbres s’élancaient vers le plafond, pour leur apporter le soutien tant désiré. Ils passèrent devant de nouveaux gardes, qui ne leur adressèrent même pas un regard, comme si la visite du trio n’était pas surprenante. Elle n’en revenait pas, elle ne pensait pas qu’il aurait été aussi simple de s’introduire ici…

Une nouvelle porte, un dernier obstacle. Elle sentait l’esprit de son Maître trépigner à ses côtés. Elle savait à quel point cet entretien était important à ses yeux, c’était une étape de plus vers son avènement, vers sa destinée, et elle serait là à chaque pas qu’il ferait, le soutenant avec force et espoir, à l’instar des colonnes de marbres qu’elle avait vu plus tôt. Devant la porte, trois nouveaux gardes semblèrent cette fois s’étonner un peu plus de leur présence.

C’est alors que son Maître s’exprima dans un langage qu’elle-même ne connaissait pas. Il faut dire qu’elle ne parlait que le Basic et le Togruti… Elle tourna la tête vers lui, et se rendit compte qu’il s’adressait à Hege. Hein ? Le droïde écrasa son poing métallique en pleine figure d’un des gardes, et avant même qu’elle n’ai eu le temps de comprendre, les deux autres se heurtaient violemment, sous l’effet du don de Sid.

Il lui tendit son sabre laser, qu’elle récupéra, elle entrerait dans la pièce sabre éteint, mais à la main. On était jamais trop prudent…

Elle passa devant lui et entra dans la pièce, se placant à coté de la porte pour laisser passer son Maître.

La Sith avancait aux côtés de son Maître, découvrant avec étonnement le luxe du bureau. Comment un homme pouvait vivre dans autant de clinquant sans devenir fou ? Elle était émerveillée. De l’or, du bois précieux, tout était tellement magnifique. Elle s’assit sur un des fauteuils tirés, devant le bureau, et sentit le canon d’une arme se poser sur sa tempe. Elle jeta un regard à Sid, visiblement, elle essayait de garder son calme, elle avait horreur d’être menacée. Il lui en fallait peu pour qu’elle sorte son arme. Mais elle se ménagea, ne voulant pas compromettre les plans de son Maître.

Elle croisa son regard. Il semblait étrange, différent, comme si il allait faire quelque chose qu’il n’avait pas prévu. Etrange… Et les informations commencèrent à fuser. Tout d’abord son nom, qu’elle ne connaissait pas jusque là, elle l’avait toujours appelé Maître. Cela ne changerait pas ses habitudes, mais elle se sentait mieux, comme si il lui accordait une confiance supplémentaire, que leur relation évoluait à un niveau supérieur, les liant un peu plus.

Ah enfin il parlait d’elle. En effet, la Togruta serait aux ordres pour éliminer toute résistance à l’ascension du Baron. En preuve de sa bonne fois, elle se leva pour mettre un genou à terre, activer son sabre-laser en signe d’allégeance. Elle se redressa et se rassit. Même si pour l’instant elle faisait figuration, il était important de prouver qu’elle avait sa valeur dans cette histoire.

Mais le coup de massue vint après.

Quoi ?!

La Togruta eu l’impression intérieur de tomber du haut d’un ravin. Evidemment, son visage ne montra rien, mais si Sid était à l’écoute de la Force, il pouvait remarquer un léger chamboulement dans son Aura. Elle se sentait fière d’un seul coup, et son admiration pour le Maître augmentait sensiblement. Ses yeux se posèrent sur lui, et elle sentit son corps frissonner. Déjà qu’elle l’adulait, là, elle était passée à un niveau supérieur…

Son attention se reporta sur le Baron, elle était curieuse de connaître sa réaction…

Le Baron n’avait pas vraiment l’air dans l’état d’esprit adéquat pour des négociations. Il avait même plutôt l’air de les repousser complètement. La Togruta soupira, excédée. Décidément, les humains étaient trop paranoïaques, toujours à penser qu’il y avait des complots derrière chaque parole. Bon, en même temps il fallait avouer qu’il n’avait pas tort. Elle savait très bien que si Sid voulait le placer à la place du Vigo Vekker, ce n’était pas pour rien.

Le ton changea sensiblement lorsque le Baron décida de couper court en envoyant ses hommes à la recherche des 3 nouveaux arrivants. Miraan n’était pas vraiment venue ici pour se battre, elle pensait que les choses se passeraient plus calmement. Elle soupira à nouveau, et se leva, pour voir arriver les gardes, armés de leurs gourdins.

Du coin de l’œil, elle vit Hege se battre avec un des gardes. Décidément ce droïde l’impressionnait. Elle n’avait pas vraiment confiance dans les êtres mécaniques, ils n’étaient pas doués de raison, ni d’émotion, et cela les rendaient froids et faibles. Mais celui-ci semblait différent. Même si elle ne lui confierait pas sa vie, elle lui faisait confiance.

Enfin le garde arriva à son niveau, levant son gourdin pour l’abattre sur son crâne. Miraan attendit le dernier moment, avant d’activer son sabre laser, tranchant le gourdin comme une simple motte de beurre. L’air surpris du garde la délecta. Il ne savait plus quoi faire, ni quoi dire. Elle leva la main pour passer ses doigts sur sa joue, comme une derniere bénédiction avant de lui donner la mort. Elle lu l’apaisement dans ses yeux, avant d’enfoncer la lame rougeoyante en pleine poitrine, droit au cœur, libérant son âme.

La jeune Sith entendit un bruit sourd qui la fit bondir, provenant de derrière elle, elle se retourna, pour voir son Maître plaquer violemment le Baron contre le bureau, et écraser son front du plat de la main. Elle ne s’entendit que crier :

Elle était inquiète, elle ne comprenait pas vraiment ce qui se passait. L’aura de Sid gagnait en puissance, s’étendant comme une toile d’araignée, vibrante de pouvoir. Elle ne savait pas ce qu’il faisait, mais c’était étonnamment violent, malgré qu’il ne bougeait pas. Elle ne comprenait rien. Elle s’approcha de lui, mais il était perdu dans une concentration extrême, presque une transe profonde, là, penché au dessus du Baron.

Lorsqu’enfin il sortit de cet état, il était essouflé, et il dégaina son sabre pour le poser contre la gorge du Baron… La Togruta retenait son souffle…

La Togruta écoutait avec attention son Maître dérouler son plan. Elle l’admirait d’une force telle qu’elle était incapable de décrocher son regard de lui. Il s’installa dans le fauteuil du Baron, et le cœur de la Sith se serra de le voir avec tant de prestance. Il signifia à leur hôte qu’il devait lui rendre un service, ou plutôt obéir à un ordre, la limite était mince avec Sid.

Puis il se tourna vers elle, demandant d’aller passer des vêtements plus décents. Il fallait bien avouer que la tenue d’esclave qu’avait revêtu Miraan n’était pas des plus correctes. Elle posa une main sur sa hanche, attendant qu’une servante du Baron vienne la chercher pour l’amener vers une penderie. Elle sentait le regard doux et respectueux courir sur ses courbes et se régalait de cette sensation… Enfin elle disparu, suivant une jeune humaine.

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Elle revint quelques secondes plus tard cette fois suivie de la petite servante. Elle s’était vêtue d’une longue robe de voilages superposés d’un blanc éclatant. Le bustier n’était retenu que par une bretelle passant autour de son cou ([Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]). Le blanc virginal de cette robe tranchait avec sa peau rouge dans le plus beau des contrastes. A ses poignets, de fins bracelets d’argents scintillaient de leur éclat pur.

Elle s’approcha de Sid, comme cherchant son approbation.

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La jeune apprentie écoutait son Maître avec attention, et pourtant, elle fulminait à l’intérieur, sans doute que Sid pouvait sentir son trouble dans la Force. Depuis l’arrivée des Barons, elle n’avait servi à rien, simple pot de fleur en arrière de son Maître. Elle allait devenir leader du crime pour le Soleil Noir, et elle restait en toile de fond, comme une vulgaire servante ?

Ses mains tremblaient, mais son visage ne trahissait rien, elle ne devait pas faire honte à l’homme qui parlait avec son éloquence et sa confiance naturelle. Certes l’admiration était forte mais elle commencait à estimer qu’elle méritait plus de considération et de liberté. Elle voyait bien dans les yeux des Barons qu’ils restaient sceptiques…

Elle jeta un regard doux à la suivante qui l’avait habillée, et qu’elle avait gardé à ses côtés. La jeune humaine, qui ne devait avoir guère plus de 18 ans, la regardait avec gentillesse et peur mélangée. La Sith avait fait irruption dans la Villa avec son Maître, avait tué des gardes, des hommes qu’elle cotoyait tous les jours depuis que sa mère l’avait envoyée au service de Zorius. Et pourtant, elle n’avait pas été injuriante, méprisante ou violente avec elle. Y’avait-il une part de gentillesse chez l’être obscur ?

Miraan détourna le regard pour le reposer sur son Maître. Celui-ci cherchait à montrer aux Barons qu’il ne valait mieux pas se dresser sur leur chemin. Et pour cela… Il leur faisait léviter son sabre-laser sous le nez ?! Seulement ça ? Trouvait-il vraiment que c’était impressionnant ? Les hommes avaient-ils peur de bouts de métal censés être disparus depuis des années ? Non, il fallait une réelle démonstration.

- Maître.

C’était risqué de l’interrompre maintenant, il pouvait très mal le prendre, mais à vrai dire, son indépendance la forcait à agir, potentiellement contre son avis. Tant pis, c’était un coup à jouer. Et ça pouvait marcher.

- Je pense que les actes valent mieux que de longs discours.

Elle avanca de quelques pas, faisant signe à la suivante d’avancer avec elle. Elle dépassa Sid, et se placa en face des Barons. La rapidité de ce qui suivi fut déconcertante. En l’espace de quelques secondes, elle avait mis à genoux la suivante, son visage vers les Barons, en lui faisant une clé de bras. Profitant de la surprise de son Maître, elle avait attiré à elle son sabre laser, et avait dégainé le sien. Activant les deux lames en même temps, elle les croisa sur la nuque de la suivante. Le Doré et le Rouge palpitaient sur sa robe blanche, et ses yeux noirs luisaient d’un éclat nouveau. Son aura s’était étendue, vibrante et sombre, comme si elle s’était abandonnée complétement à la nuit.

La jeune humaine pleure, demande pitié pour sa vie. Elle tremble. Et Miraan sourit.

Les yeux rivés sur les Barons en face d’elle, elle fait glisser les lames l’une sur l’autre dans un grésillement agressif. La tête de l’humaine roule à leur pied, puis le corps s’effondre. Là, devant eux, les lames se rétractent, et la Togruta, plus droite et plus fière que jamais, semble s’imposer à une nouvelle place.

- Je suis Miraan Ekta. Et voilà ce qui arrivera à ceux qui se dresseront contre moi.

Après avoir prêté allégeance à leur nouveau seigneur, les Barons se retirèrent un par un. Ne restaient plus sur place que Zorius, Sid, et Miraan. La jeune Togruta était fière d’elle. Le coup d’éclat avait certes était risqué, mais il avait porté ses fruits, et c’était grâce à elle que le jedi déchu pouvait contempler sa victoire. Oui, décidément, elle était fière d’eux, de leur avancée, de leur pouvoir, de leur lien privilégié.

Elle s’approcha doucement de lui, tenant toujours le sabre de son Maître à la main. Mais celui-ci lui fit signe de s’éloigner, dans un long soupir chargé d’enervement. La désillusion s’installa en elle. Qu’avait-elle donc fait qui pouvait lui déplaire ? Elle s’était arrangée de tout, avait mené la situation d’une main de maître, déjoué les plans, et mené à la soumission de ces hommes ! N’avait-elle donc pas été merveilleuse ?

A ce moment-là, tandis qu’elle réfléchissait au plus profond d’elle-même, le mouvement de son compagnon la fit relever la tête en vitesse. Il était face à Phil Zorius désormais, et son poing s’écrasa avec violence sur le nez du Baron, qui se brisa dans un bruit funeste de craquement osseux. Non, décidément, il n’était pas content du tout, et ses paroles ne firent que l’affirmer.

Il était visiblement furieux que le Baron n’est pas respecté à la lettre le contrat que l’ancien Jedi lui avait imposé. Et Miraan le comprenait. Désormais, des hommes extérieurs, disséminés un peu partout sur les planètes environnantes. Comment être sûr qu’ils ne divulgueraient pas son nom, sa nature ou son lien avec les Sith ? Oui, elle le comprenait parfaitement. Sid ordonna à l’homme de quitter la pièce, et Miraan le regarda sortir, suivit de Hege. Elle ne savait pas s’il fallait mépriser ou avoir de la pitié pour cet homme qui visiblement croyait être le centre de l’Univers… Il ferma la porte derrière lui, et le sourire revint sur le visage de la togruta. Elle s’approcha de son maître, prête à fêter sa victoire.

- Maître ! Je…

Elle ne s’y attendait pas. Il leva la main vers elle, et elle se sentit soulevée. Elle vola dans la pièce, et s’écrasa violemment contre le mur, une de ses vertebres craquant violemment, la faisant hurler de douleur sous le choc. Elle glissa le long du mur, assise au sol, la tête basse, pour ne pas montrer au Maître la larme de douleur et d’humiliation qui perlait sur sa joue.

Elle était fière ! FIERE ! Et il venait tout gâcher à cause de son égo disproportionné ! Elle lui avait rendu service ! Il n’y a pas de vie innocente à ses yeux. Ce qui est tué le mérite ! Si elle avait tué un Baron, ils auraient risqué de se mettre la garde à dos, voir les autres. Alors qu’une suivante… Elle avait prouvé justement qu’elle pouvait tuer n’importe qui ! N’IMPORTE QUI ! La larme éclata sur le sol froid, et elle releva la tête, son regard teinté de rage et de fureur, plus noir que jamais. Son propre Maître !

Elle ne parlait pas. Pas besoin de mots pour exprimer son regard.

Il vint à elle, et attrapa ses Lekku. Chance pour lui, elle était insensible de cet endroit là, sinon elle l’aurait découpé sur place… Mais sa force était trop forte, et elle se retrouva forcée de se mettre à genoux devant lui. Il récupéra son sabre-laser, et l’éclair doré réchauffa sa peau. Son regard s’écarquilla. Elle n’était pas de ceux qui craignaient la mort, car il n’existe par de mort pour ceux qui croient en la Force. Cependant, elle ne comptait pas quitter ce monde ce soir…

Mais il ne la tua pas. Il reconnu qu’elle était utile.

Au-delà de ça, il lui demanda allégeance. Il… Il lui proposait de quitter sa condition d’apprentie. Elle devenait Guerrière… Darth Naego. Ce nom sonnait dans sa tête. Ce nom dansait dans sa tête. Ce nom chantait dans sa tête. Il était parfait, il lui allait comme un gant. Elle leva la tête vers lui, attrapa son sabre laser. Elle en activa la lame, et le posa à ses pieds.

- Par le Serment que je prononce aujourd’hui, je prête allégeance à Darth Chimae, afin que la Force nous unisse et que notre Puissance nous permette de nous élever au rang le plus haut. Au sein de la Force nous nous créerons notre propre chemin, dans la Noirceur du Côté Obscur. Je jure de l’aider, de le soutenir, et de lui offrir ma Loyauté indéfectible.

Elle désactiva sa lame, et se releva, comme teintée d’une nouvelle noirceur.

- Darth Naego est à vos ordres…