« I Hear his Voice in my Head.
He's a Ghost from the Past
A Past which I've forget.
But It did follow Me
Through Trials, Through my Life.
He's the master of my Destiny.
He did Create me
I did become a Murderer
Because of Him. »

Les mains dans les poches de sa vieille blouse et les yeux rivés vers le sol, cet être à l'apparence normale se déplaçait plutôt rapidement. D'un pas légèrement pressé, il explorait aveuglément un bâtiment désaffecté. On voyait par ses écrans holographiques et ses nombreux hangars que c'était un ancien spatioport. Abandonné depuis déjà de nombreuses années, personne ne venait là. Sauf lui ? Cet homme d'environ une trentaine d'années à l'apparence légèrement négligée. Le capuchon rabattu sur sa tête, on ne pouvait pas discerner les traits de son visage. Qui cela aurait pu intéresser de toute façon ? L'endroit était vide, poussiéreux et sans aucun intérêt. Pourtant, on entendait des chuchotements à travers le silence perturbant qui brisait cette vivacité constante sur l'écumenopolis. Ces conversations anonymes n'était pas des illusions. L'homme savait qu'il n'était pas seul. C'était justement ce qui l'avait amené à venir là. Newport avait été délaissé par la République quelques années avant les Guerres cloniques amenant ainsi à l'abandon de la place. Pourtant, cela était pourtant un refuge particulièrement attractif pour d'éventuels criminels. Cet être était au courant de ce qui se tramait sur la plateforme C-2501. La porte ouverte laissait sortir quelques étincelles de lumière et les chuchotements devenaient des jurons et des conversations plus sensées. Son rythme de marche devint soudainement plus lent. De nombreuses opérations circulaient dans son cerveau établissant un plan plutôt obscur. Les tons des différentes voix devirent plus distinctes. Il y avait deux autres individus. Le voilà à quelques secondes de l'entrée de la plateforme. Il savait qu'ils étaient en train d'effectuer des réparations ou même des modifications sur un engin quelconque. À entendre le bruit de leurs instuments, sifflements et grincements, ils étaient en pleine labeur. L'homme était prêt à n'importe quelle éventualité. Même s'ils possédaient la force du nombre, l'effet de surprise réglerait bien facilement ce problème-là. Nullement armé de vue, cet étranger semblait pourtant bien peu dangereux. Au seuil de la porte, il respira une dernière bouffée d'air avant de tourner en ses mains de sa veste. Il évalua rapidement la situation. Heureusement, son arrivée ne fut pas remarquée, couvert par les actions des deux mécaniciens. L'un était en-dessous de son vaisseau tandis que l'autre, quatre pattes à terre, essayait de l'aider tant bien que mal. Leur vaisseau était un chasseur Dunelizard G1-M4-C légèrement rouillé aux couleurs grisâtres. Sur l'aileron droit, il y avait le symbole d'un kajidic Hutt grossièrement peinturé. La personne à terre était un Nikto au teint pâle et aux yeux gris ignorants. C'était un doux imbécile qui tentait bêtement d'aider son compère humain qui bricolait sous le véhicule. L'alien se retourna et ses yeux devirent ronds en voyant l'intrus. Il n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche pour pousser un cri de surprise. Le pistolet S-5 semblait avoir apparu magiquement dans la main gauche de l'homme et un trait rouge vint se loger dans la poitrine son adversaire. Alerté par le son du laser, le mécanicien sortit d'en-dessous du Dunelizard avec une arme dans sa main. Un petit pistolet utilisé par les truands, un HSB-200. Ses yeux verts cherchaient dans les environs une autre personne vivante. Il était seul avec la dépouille de son camarade à moins d'un mètre de lui. Relevant la tête, il put voir le canon du S-5 pointé vers sa tête. Un visage baigné dans l'ombre d'une capuche grise, l'intrus était le plus avantagé. Doucement, le criminel déposait l'objet au sol pour montrer qu'il se résignait à donner les armes. Il se leva tranquillement, les mains en l'air, sans que l'autre ait à lui dire quoi faire. Ce dernier descendit du vaisseau en rangeant son arme. En fait, par « rangeant » le contrebandier put voir avec certitude que le pistolet lourd s'intégra dans la paume de sa main. Cela étonna très fortement le criminel dont le teint devint encore plus pâle. Quelques balbutiements et il fut interrompu par l'autre.
    « Amenez-moi immédiatement à Ambria. Je vous montrerais comment s'y rendre. »
* * *

Le contrebandier avait réussi à quitter le Noyau Galactique sans aucun problème. Il avait ses propres méthodes pour éviter les regards des impériaux. Après avoir rentré des coordonnées données par l'inconnu, le pilote était rapidement devenu anxieux. Il n'avait pas vu le visage de son agresseur et ses capacités l'inquiétaient. Les contes autour de créatures bizarres comme lui étaient inconnues. Le stress était à son comble. Sa vie était assurément en danger et il avait trop peur pour tenter quoique ce soit. Pendant quelques instants, il crut entendre que l'homme parlait tout seul. Si seulement il savait. De pâles cicatrices exhalant le Côté Obscur se discernaient à peine dans l'obscurité. Deux yeux gris possédant un reflet rouge examinaient intensément le pilote. Ce n'était pas un simple humain des bas fonds qui venait de voler un engin avec son pilote se dirigeant vers une planète aux origines plutôt sombres. Si le pauvre serviteur des Hutts savait seulement que la personne qui se tenait derrière lui n'était pas un voleur fou. Connu sous un pseudonyme très connu parmi les criminels de Coruscant, c'était le Baron. Jen'Taral, le Protecteur de l'Ombre. La tête vide de bons sentiments, il était hanté par la vision d'un maître spectral. Darth Plagueis, mort de son corps, vivant de son esprit. Ses murmures sifflotants lui donnaient des indications très simples. Soumis à la voix du puissant, il avait docilement suivi ses instructions. Le Shi'ido savait que la puissance qu'il désirait tant ne se trouvait pas uniquement dans le crime. Le pouvoir à l'état pur. L'essence même de la vie. Ce que son créateur avait accompli était son inspiration. Les étoiles défilaient rapidement autour du chasseur qui continuait sa course en hyperespace pour encore une bonne demi-heure. Cela faisait déjà une heure qu'ils voyageaient et le contrebandier ne pouvait plus se retenir. Il avait très sérieusement envie de se tirer une balle avant que l'autre ne le fasse. Malicieux comme il était, le monstre Sith avait bien pensé à le capturer pour ensuite l'offrir en sacrifice, mais il deviendrait trop rapidement un boulet. C'était vrai, le Baron de la Drogue ne le laisserait jamais revoir sa famille et ses amis. Le domaine du crime était dangeureux voire trop pour certains. Du jour au lendemain, on pouvait tout perdre et se rendre que les longues heures à travailler pour les chefs de l'illégal n'ont servi à rien. Cet homme avait désiré faire vivre les siens et avait voulu en devenir plus riche, plus puissant. Au fond de son coeur, le Jen'Taral plaignait ce pauvre imbécile. Le voilà rendu entre les mains d'un psycopathe changeur-de-forme qui pourrait le réduire à rien du tout en quelques instants. Ils ne parlaient pas. Ils ne bougeaient pas. C'était un silence macabre puisque le contrebandier se doutait ce qu'il adviendrait de lui. Étrangement, il n'osait pas supplier son agresseur. Son cerveau lui disait que c'était inutile. Après tout, c'était vrai ? Le Baron était loin d'avoir une nature altruiste. S'il devait l'éliminer, sa conscience serait tranquille même si ça finissait mal.
Le voyage prit un peu plus de temps que prévu, mais ils arrivèrent finalement en vue du corps stellaire désertique qu'était Ambria. Le monstre sentait une puissante pression qui s'exerçait sur ce lieu. Une pression qui serait qualifiable d'agréable. Une aura de puissance, d'obscurité. Dans sa tête, la voix sifflotante lui murmura quelques mots pour lui indiquer l'endroit où l'engin devait se poser. Le Dunelizard fila rapidement vers Ambria qui n'abritait aucune vie civilisée. Pourtant, le Jen'Taral voyait cette présence cachée non loin de lui. Des visions abstraites provoquées par l'omniprésence de Plagueis lui indiquaient où il devait aller. L'engin accéléra sa vitesse et la chaleur du véhicule sembla monter d'un cran durant son entrée dans l'atmosphère. La froideur insoutenable de l'espace cédait à la chaleur du monde aride d'Ambria. Il le sentait dans ses veines en se rapprochant de la surface. Un nouveau souffle plus sain remplissait ses poumons, un courant plus chaud filtrait dans ses veines, une lueur mauvaise apparaissait dans les yeux du meurtrier. Il serra le poing augmentant ainsi l'anxiété du pauvre pilote qui guettait ses mouvements. Son coeur ne cessait pas de battre à une vitesse de plus en plus fulgurante. Il sentait que c'était ses derniers mouvements et que même s'il affrontait celui qui l'avait enlever, il ne réussirait pas à faire grand chose. Le contrebandier regrettait d'avoir suivi une vie de mécontements et de crime. Il voyait enfin quel sort était réservé aux pourris. Il entendit son agresseur qui quitta son siège et se rapprocha de lui. Sa tête se glissa proche de son oreille lui murmurant quelques mots. Ce ne fut pas un merci (ce qui aurait été assez ironique d'entendre à ce moment précis) que le mécanicien put entendre, mais quelques mots dans une langue sifflante qui fit parcourir un frisson dans son dos. Plus, un nouveau sifflement, comme une lame tranchant le vent. Le souffle court, le criminel sentit soudainement quelque-chose qui lui traversa le cou puis la tête. À peine une seconde, plus le pauvre homme perdit la vie laissant son vaisseau sans contrôle sous le regard inexpressif du Jen'Taral qui s'apprêtait à s'écraser sur la surface désertique d'Ambria. Il poussa le cadavre du siège de pilotage et prit de justesse les commandes pour contrôler plus doucement son atterissage. Trop tard, le Dunelizard s'écrasa dans une dune de sable. Quelques éclairs traversèrent le cockpit tandis que les commandes commencèrent à brûler. Légèrement sonné par ce soudain atterissage, il fallut quelques secondes avant que la bête ne décide de sortir de l'engin qui s'apprêtait à exploser. Le Baron n'eut pas le temps de fouiller le Dunelizard qui était sûrement pleins d'armes ou de drogues. Lentement, il s'en alla commençant à marcher lentement sur les vagues étendues arides. Les pulsions de son coeur devenaient de plus en plus lourdes dans son coeur. Le lac Natth n'était pas loin et c'était là son objectif. Cela prit moins d'une heure à la créature de venir à cet endroit. Il sentait la présence des légendaires lézards du Côté Obscur en ce lieu. Se tenant à distance de ces monstres, il suivit son instinct pour finalement trouver une forme fantômatique portant une bure rouge sang. La tête tournée vers le lac, le Baron de la Drogue entendait quelques-unes des phrases qu'il proliférait. Du Sith antique. Il posa un genou par terre en murmurant deux mots.
    « Mon Maître ... »


[Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]