[Dathomir] On va se faire de nouvelles copines...

Un craquement sourd retentit dans la forêt à travers laquelle progressait Tyber Zann et Urai. Un gros animal sauvage qui paissait détala sans demander son reste. Au dessus des deux acolytes, le ciel était caché par l'épaisse canopée vert sombre. D'ailleurs, tout était sombre autour d'eux. Le sol était enseveli sous un mélange de feuilles et de terre noirâtre, les troncs des arbres semblaient absorber toute la lumière qui parvenait à passer à travers les branches. Une sorte de brume enveloppait le tout. La forêt à elle toute seule semblait pomper toute vie à l'intérieur d'elle même...
Un nouveau craquement se fit entendre, puis un troisième, un quatrième et une demi-douzaine d'autres. Quelque part au dessus de la tête de Tyber Zann, une branche ploya sous le poids d'une ombre. Visiblement, Urai et lui n'étaient pas seuls. Soudain, ce fut un bruit mat qui se fit entendre derrière eux, suivi d'un autre. Comme celui qu'aurait fait un petit animal tombé sur un tas de feuilles mortes. Des oiseaux noirs s'envolèrent, et une voix s'éleva.
-Plus un geste.
La voix était celle d'une femme. A l'ouie, cette dernière devait avoir une vingtaine d'année et la rudesse du ton laissait penser qu'elle n'était pas habituée aux us et coutumes des contrées dites civilisées.
-Nous vous avons demander de ne plus bouger. Ajouta une seconde voix. Celle-ci était plus douce à l'oreille, mais les mots avaient claqués dans l'air de la même manière que la précédente.
Une longue lame parfaitement affutée effleura le cou de Tyber Zann. Le tranchant tourné vers son artère carotide.
-Personne n'est autorisé à s'aventurer sur les Terres des Soeurs. Personne en dehors des Soeurs elle même. Etrangers, vous allez regretter d'avoir bravé les interdits. La lame appuya un peu plus contre le cou de Tyber Zann, faisant gicler un fin filet de sang, qui s'écoula jusqu'à la garde.
-Atana ! Cria alors la première des deux femmes. Ce n'est pas à nous de décider de leur sort ! Il faut les amener.
La dénommée Atana, créature sculpturale aux longs cheveux noirs fit la moue. Ses yeux noirs ne brillaient pas dans l'obscurité ambiante. Seule sa peau d'albâtre venait apporter un peu de lumière à sa personne, couvertes d'habits taillés pour le déplacements en forêt. Elle retira sa lame maculée du sang du cou de son ex-future-victime et la rattacha dans son dos.
-Que ce soit maintenant où après, votre sort sera le même, étrangers. Fit-elle. Et d'un coup de pied ferme, elle frappa Zann au bas du dos. Avance !

[Une demi-heure plus tard]

Le quatuor avait avancé à travers les troncs d'arbres larges de plusieurs mètres durant une bonne demi-heure. Atana n'avait cessé de se plaindre du manque d'agilité de leurs proies, tandis que sa consoeur, répondant (parfois) au nom de Jelend s'était efforcée de ne pas importuner qui que ce soit en bavardages inutiles. Elle n'avait en réalité élevé la voix qu'à deux reprises, dans le but unique de faire taire son binôme qui ne l'entendait pas de cette oreille.
La petite troupe avait fini par arriver dans une vaste de clairière perdue au milieu des ronces. Des ronces particulièrement acérées, comme taillée dans le duranium pour lacérer les chairs. A l'intérieur de la clairière, un immense foyer brûlait sous l'oeil soucieux d'une grande femme brune. Son visage était tatoué, comme celui d'un Zabrak. A sa ceinture pendait un ustensile chromé ressemblant à s'y méprendre à un sabre laser. Autour d'elle, d'autres femmes. Toutes s'affairaient à des tâches diverses, et en levant les yeux, on s'apercevait que les arbres aux alentours étaient également habités par ces mystérieuses amazones, dont certaines sautaient de branche en branche avec une aisance à faire pâlir d'envie un Wookiee. Pourtant, toutes s'arrêtèrent pour scruter les deux nouveaux venus.
-Soeur Silri. Nous avons trouvé des intrus. Fit Atana, dont le ton avait changé. L'assurance de sa voix avait laissé place à la crainte.
La grande brune ne détourna même pas les yeux pour observer les susnommés.
-Tuez les.

[Un accueil chaleureux]

• Vous avez été intercepté en pleine forêt par deux Soeurs, Jelend et Atana, qui vous ont conduit à celle qui semble être leur chef. Votre situation pourrait vite s'aggraver si vous ne faites rien.

Un rire tonitruant éclata au milieu du calme de la clairière, au milieu des autres femmes présentes, tétanisées par la réaction audacieuse de Tyber Zann et de son acolyte à tête de Faucon. Silri tourna les yeux vers eux, c'était elle qui avait donné de la voix. Elle s'avança vers les deux captifs, qui à quelques secondes près auraient eu la tête tranchée par Atana et Jelend.
-C'est toi le chef pas vrai ? Lança t-elle, l'air arrogant, à Tyber Zann. C'est à toi que je dois d'avoir ri de si bon coeur dans un lieu aussi sinistre. Je devrais peut être te laisser en vie pour ça... Les autres sœurs la fixaient elle désormais. Dans leur regard, la crainte se mêlait à l'amusement. Silri, elle aussi, était la chef. Elle pointa son index sous le menton de l'humain pour pouvoir l'examiner.
-Jolie balafre mon mignon. On ne t'a jamais dit de ne pas jouer avec les couteaux quand tu étais petit? Ou peut être t'es tu pincé avec la fermeture éclair de ton joli blouson ? Elle le frappa violemment au visage. Sa force n'avait rien de commun avec celle d'une femme de son âge. Tyber fut projeté en arrière, de la même façon que si un Boma l'avait chargé de plein fouet.
-Les Sœurs de la nuit n'ont pas besoin qu'un homme les protège mon joli. Surtout pas DEUX hommes incapables de venir à bout de deux de mes sœurs n'ayant même pas les capacités suffisantes pour devenir Novices. Attana et Jelend baissèrent les yeux. Crois tu être le premier à croiser dans les parages, et à implorer qu'on lui laisse la vie sauve pour des motifs tout aussi saugrenus que futiles? Très sincèrement, je dois avouer que tu es indéniablement le plus inventif de tout ceux que nous avons croisé. Se prévaloir d'être capable de NOUS protéger contre l'Empire est assurément la chose la plus risible qui m'ait été donné d'entendre depuis deux ans. Encore mieux que celui qui pour tenter de sauver sa peau en sortant un sabre-laser. Le pauvre avait du le voler à un Jedi et s'était coupé deux doigts avec...
Autour de Silri, les sœurs ricanaient.
-SILENCE !! Hurla cette dernière, dérangée par le bruit de fond de ses congénères. Et toute se turent. S'avançant de nouveau vers Tyber:
-Je ne sais pas où as tu entendu parler de nous et qui t'a aiguillé vers notre communauté, mais j'espère que tes successeurs s'occuperont de son cas comme il me mérite. Pour qui te prends tu, étranger ? A nous proposer des scènes de batailles épiques sur des planètes lointaines, comme tu proposerais de l'argent à un impérial pour qu'il se taise. Crois-tu que nous ne savons pas pourquoi les croiseurs de "Sa majesté" volent pas au dessus de nos forêts ? Ils nous cherchent, nous le savons pertinemment. Mais contrairement à ce que tu as l'air de croire, nous ne nous cachons pas, nous les attendons. Lorsque les troopers poseront le pied dans nos forêts, alors ils connaîtrons le véritable du mot : Cauchemard.
D'un geste brusque, Silri se retourna, et étendit le bras vers le feu dont la flamme atteignait presque cinq mètres. Une formidable vague d'énergie se dégagea du bout de ses doigts, pulvérisant le bois et soufflant le foyer comme s'il ne s'était agi que d'une bougie d'anniversaire.
-Voilà ce qui les attend. Les Impériaux sont lâches et faibles. J'en veux pour preuve que ces millions de soldat obéissent aveuglément à une souveraine stupide qui a su les berner par quelques tours de passe passe. Tu es comme elle étranger, tu crois qu'un beau discours et un oiseau de compagnie suffiront à amadouer les dames délicates que nous sommes. Mais tu sais, les promesses n'engagent que ceux qui y croient, et les oiseaux meurent tôt ou tard frappé par la foudre...
De son autre main, Silri jetaun éclair violet en direction d'Urai, qui fut lui aussi projeté contre un arbre.
-Voyez vous ça... Son visage exprimait désormais le dédain, presque le dégoût devant Tyber Zann et son fidèle second. Les Sœurs de la nuit ne respectent pas la faiblesse, même si votre caractère génétique masculin vous donne une excuse valable. Atana, Jelend, rendez vous utile et nettoyez moi ça.

Silri vira écarlate. Cette fois c'en était plus qu'assez. Elle fit venir à sa main gauche le long fouet métallique qui pendait à sa ceinture, et appuya sur le bouton du haut du manche. Immédiatement le long filin s'embrasa transformant ce qui n'était jusque là qu'un simple fouet en l'arme la plus terrifiante qui soit pour les adversaires des Sœurs de la Nuit: un fouet laser. La courroie émettait une lumière rouge vif, en tout point semblable à celle des sabres de Siths, et réduisait en poussière les feuilles mortes sur lesquelles elle trainait. Elle s'approcha de Tyber Zann, ignorant complètement la présence de Fen, et brandit son arme. Le fouet semblait danser autour d'elle, flotter comme un long serpent constricteur assoiffé de sang.
-Je vous avais dit... commença t-elle lentement. Elle frappa d'un geste sec, le regard plongé dans celui de Tyber. Le fouet claqua. Les têtes d'Atana et de Jelend roulèrent sur le sol à côté du chef du Consortium... De le faire taire une bonne fois pour toutes. Les deux cadavres s'effondrèrent contre un arbre en même temps, la base du cou encore fumante.
S'il y avait une chose que Silri ne supportait pas, c'était bien que ses subalternes se montrent incapable d'exécuter ses ordres, d'autant plus quand ceux-ci se révélaient être on ne peut plus basique. Les autres Sœurs se raidirent. Les exécutions de ce type étaient rares, mais suffisamment marquantes pour que chacune d'entre elle n'ait plus jamais envie de décevoir leur Sœur Aînée.
-Les Sœurs ne tolèrent pas la faiblesse, et encore moins au sein de leur propre rang. Lâcha t-elle visiblement excédée. Et il semble qu'au moins un de vous deux ait le potentiel pour mériter ce que certains appelleraient mon respect. Elle se tourna Vers Urai Fen.
-Je n'avais encore jamais vu quelqu'un être capable de tenir debout aussi vite après avoir reçu l'un de mes éclairs en pleine poitrine. Vous ne devriez pas vous contenter de suivre les ordres de votre avorton de Patron... Mais cela vous regarde, libre à vous de rester un esclave. Elle coupa émetteur d'énergie de son fouet, et enroula ce dernier autour de sa taille à la façon d'une ceinture.
-Vous avez de la chance que ces deux incapables aient été incapable de vous faire connaître que vous méritiez, ce qui est un bon point pour vous, car je ne tolère pas les gens malchanceux. La malchance est une forme de faiblesse. Mais ne vous enflammez pas, vous n'êtes toujours que de vulgaires insectes qui attendent que le talon de ma botte vienne mettre fin à leur misérable existence. Par chance pour vous, vous êtes des insectes doués de parole. La parole est une arme redoutable. Elle instille le doute, la haine, elle crée des failles dans le coeur de l'ennemi, elle le brise psychologiquement avant que le corps et les armes ne se chargent de le briser physiquement. Mais vous, vous vous en servez mal. Vous vous livrez à de longues explications hasardeuses, fondées sur des approximations et des craintes personnelles. Vous êtes incapables de comprendre ne serait-ce que le centième de ce qui se joue ici, et vous venez déblatérer vos inepties en espérant impressionner quelqu'un dans cette forêt. Même les Maalraas vous riraient au nez s'ils pouvaient comprendre ce que vous dites. Vous parlez pour ne rien dire, vous promettez des choses, vous abattez vos cartes sans connaître le jeu de l'adversaire. Qui vous a dit que les Soeurs avaient besoin de "convertir".. d’agrandir leur sororité ? Les Sœurs sont le résultat d'une sélection des individualités les plus capables de ce monde, nous visons la perfection, et la perfection ne peut se trouver dans le plus grand nombre. Le mélange, le métissage affaiblit les races, seul le sang pur compte, et vous avez ici ce que Dathomir et toute la galaxie comptent d'utilisatrices de la Force au sang le plus pur... Mais là n'est pas la question, incapable. Malgré votre incapacité à utiliser votre bouche à bon escient vous avez tout de même attiré votre attention. Vous avez parlé... d'artefact Sith.
Les Yeux de Silri s'était mis à briller comme ceux d'un Laigrek devant un cadavre encore chaud.
-Je ne pensais pas que d'autres personnes étaient au courant de la possibilité qu'un Artefact Sith se trouve sur la planète. Si tel est le cas, alors la rumeur doit être vraie. A ce qu'on dit, il se trouverait dans une caverne, dans une crevasse non loin du centre de la forêt, à quelques kilomètres à l'est d'ici. Je suis personnellement allée voir les lieux, la caverne est bien là, mais rien n'en émane... j'ai donc envoyé plusieurs éclaireurs explorer plus avant les souterrains et jusqu'à preuve du contraire, elles ne sont jamais revenues. Alors nous allons conclure un marché.
Elle vint s'accroupir à côté de Zann et pencha son visage tatoué au dessus du sien. Si ce dernier avait été psychiatre, il n'aurait sans doute diagnostiqué positive à de nombreuses pathologie mentale en plongeant les yeux dans les siens.
-Si vous tenez à repartir vivant de Dathomir, Allez explorer cette grotte, et ramenez moi ce que je cherche depuis si longtemps. Si vous y parvenez, je consentirai PEUT ÊTRE à vous écouter. Ma soeur cadette Fath vous accompagnera. Considérez là avec autant d'égard que s'il s'était agi de moi...

[L'artefact]

• Silri vous a ordonné d'aller chercher l'Artefact Sith dont vous avez parlé.

[Taris]

IG-88 était sur Taris. Ce monde totalement urbanisé et très avancé technologiquement était une petite mine d'or pour peu qu'on sache où et quoi chercher. Le droïde avait commencé à chercher des pièces pour la réparation, et l’amélioration de l'IG-2000 n'ayant personne vers qui se tourner pour faire ce travail. Dans la foule, il pouvait se déplacer sans déguisement, personne ici ne le reconnaitrait, et si quelqu'un donnait l'alerte, IG serait loin avant que les impériaux commencent à lui courir après. Il s'arreta devant un bâtiment. Une enseigne indiquait "ATELIER" et en dessous de multiples petits logos clignotaient. C'est celui de Trilon. inc qui l'interressait, autrefois cette petite société avait fabriqué les vaisseaux de classe aggressor, mais avait maintenant été absorbé par Arakyd. Le droïde allait entrer lorsqu'il reçu une communication sur son comlink prioritaire du consortium.

« Ici Urai Fen, cher ami, je vais avoir besoin de tes services très très rapidement sur Dathomir, je te transmet les coordonnées, du reste, tu es capable de nous localiser, nous sommes dans la grotte à l'Est du Camp des Soeurs Noires... Plus vite tu seras là, plus élevée sera ta primes. »

IG n'était pas habitué à un tel comportement urgentiste du consortium et resta coi pendant une entière seconde avant de répondre.

« Reçu Urai. Je suis sur Taris. En me dépéchant je peux être là dans une demi-heure »

Le droide coupa la communication.

« Bordel de merde, j'avais pas que ça à foutre aujourd'hui! T'as de la chance que je te respecte Urai » soupira IG pour lui même. Si la communication lui avait été adressée, c'est qu'il était l'unité la plus proche de Dathomir. Quelques parsecs seulement le séparaient de la planète en question, comme il l'avait dit à Urai, il serait là dans à peu près une demi-heure.
D'ailleurs IG était justement sur Taris pour améliorer son vaisseau, rééquilibrer l'arc et éventuellement changer l'hyperpropulsion pour passer en classe 1 voire si il y mettait les moyens en classe 0,5, mais là le temps pressait. IG court jusqu'à son vaisseau, bousculant de nombreux passant, sauta à l'interieur du cockpit, se brancha immediatement à l'ordinateur et décolla sans attendre aucune autorisation de la tour. Une minute plus tard, IG était en dehors de l'atmosphère et enclenchait l'hyperdrive après un calcul de coordonnées rapide. L'ordinateur afficha 24 minutes avant arrivée sur Dathomir.

IG mémorisa les coordonnées indiquées par Urai et commença à s'occuper de ses armes.

[Tyber Zann - Dans la Grotte]

La Soeur de la Nuit Fath était une Twi'lek de la plus belle espèce. Grande, élancée, les Lekkus fins, mais charnus, la peau bleue turquoise, elle se déplaçait avec classe sur le sol accidenté de la forêt. A sa ceinture, le même genre d'arme que celle de Silri se balançait avec grâce au rythme du balancement de ses hanches. Elle soupira d'ennui lorsque Tyber lui adressa la parole. Si ça n'avait tenu qu'à elle, elle aurait déjà décapité les deux acolytes, et s'en serait retourné voir Silri lui annoncer qu'ils avaient été dévoré par les Maalraas. Malheureusement, la patronne avait parlé, et si elle revenait sans eux, et sans l'artefact, il y avait fort à parier qu'elle subirait exactement le même sort qu'Atana et Jelend. Elle était donc, tout autant que Tyber et Urai condamné à la réussite. Avec panache, si possible.
- Les derniers scanners que nous avons effectués depuis l'entrée et la surface de la grotte ont été infructueux. Silri ne veut pas le reconnaître, mais en vérité, elle a peur de ce qu'elle pourrait trouver dans cette caverne, s'il ne s'agissait pas du prochain artefact. Ce que nous savons, c'est que la percée devant nous descend sur deux cent mètres, avec un dénivelé de 45%. Ensuite, deux nouvelles veines s'ouvrent, et à partir de là, nous ne captons plus rien. L'une remonte vers l'ouest, l'autre s'enfonce, vers le sud. Nous avions d'abord pensé que notre matériel était défectueux, mais cela s'est avéré faux. C'est le lieu lui même qui empêche les machines de fonctionner... ou ce qu'il y a dedans...
Autant vous dire que nous n'avons pas le choix de revenir bredouille, si nous tenons tous les trois à rester en vie. Et si votre sort m’intéresse peu, le mien en revanche me préoccupe fortement. Alors je vous conseille de faire très attention à là où vous mettez les pieds...
La Twi'lek sortit de la poche de son pantalon un petit disque qu'elle lança en l'air. L'appareil vibra un instant avant de s'éclairer, formant un halo lumineux autour de lui.
-Voici notre lumière. Allez, vous passez devant et pas de mouvement brusques.
Un petit bip se fit alors entendre sur le comlink de Fath, message en provenance des Soeurs...

[Forêt des Soeurs]

Les vaisseaux de l'Empire fendirent le ciel quelque part au dessus de la clairière des Soeurs de la Nuit, qui les regardèrent passer, le regard grave.
Silri avait vu, et la peur qui s'était réveillée en elle lui indiquait que rien de bon n'arriverait dans les prochaines heures.
-On lève le camp !!! Hurla t-elle donc à ses subordonnées. Prévenez Fath de notre prochaine destination. La Cascade au nord ! C'est là que nous allons ! ALLEZ !
La Soeur de la nuit avait senti la puissance du Seigneur Noir émaner du ciel, sans pour autant savoir de quoi il en retournait précisément. C'était la première fois qu'elle ressentait un être dont la simple présence lui donnait l'impression de n'être qu'une de plastacier vide dans les mains d'un Gamoréen. L'Impératrice ? Comme l'avait prédit l'homme aux cheveux blancs ? Elle n'osait y penser. Peut être était-ce l'un de ces inquisiteurs, formés à traquer les derniers Jedi ? Elle en avait entendu parler, mais jamais elle n'avait imaginé que l'un deux prenne la peine de se rendre en visite jusqu'aux confins des forêts Dathomiris. Quoiqu'il en fut, il ne fallait pas rester aussi prêt d'un être aussi puissant. D'une poussée de force, elle balaya les restes du feu éteint quelques minutes auparavant, alors que ses cadettes s'attelaient à défaire et à détruire leurs habitations de fortunes. Personne ne devait savoir qu'un camp avait été établi dans le coin, ou au pire, qu'il était encore habité récemment.

[Devine qui vient dîner ce soir?]

• IG sera sur Dathomir dès son prochain post.
• Les Soeurs de la nuit sont parties se cacher...

La Soeur ne daigna pas donner d'explication sur le pourquoi de la communication qu'elle venait de recevoir, mais il lui fut difficile de cacher sa crispation à la fin de la communication. Elle se contenta d'avancer, prenant le chemin qui descendait jusqu'aux entrailles du monde. La descente fut longue et ardue. L'angle de la descente était par endroit bien plus important que prévu, et à certains moment, l'exercice se transforma même en séance d'alpinisme, tant la paroi tendait vers la verticale. Au bout d'une bonne demi-heure, Tyber et Fath, toujours illuminés par le petit disque qui virevoltait à leurs côtés, arrivèrent dans une cave. L'endroit était grand, haut sous plafond et d'importantes stalactites, acérée comme des dents de Rancor pointaient dangereusement vers les crânes des deux explorateurs de l'extrême.
Dans une petite anfractuosité, une caisse éventrée laissait apparaître une paire de chaussures. L'une était plus grande que l'autre de presque quinze centimètres. Spécial.
Soudain, un hurlement déchira le silence pesant de l'endroit, suivi d'un bruit sourd. Fath se raidit, et empoigna le manche de son fouet laser. Ses yeux étaient écarquillés et ses Lekkus s'agitaient sur ses épaules, dans l'espoir d'identifier la nature du cri. La vérité était qu'elle savait déjà ce qui avait crié. Dathomir était leur planète d'origine. Mesurant jusqu'à dix mètres de haut, les sorcières les avaient apprivoisé au fil des millénaires pour en faire leur monture privilégiée.
-Ce n'est pas possible... Fath tremblait désormais. Un instant avait suffi à lui faire perdre toute sa superbe et sa morgue, pour la transformer en une twi'lek terrorisée. Un Rancor n'a pas pu descendre aussi bas par des conduits aussi étroits... Ce n'est pas possible... Je n'avais jamais entendu un cri aussi puissant avant... il doit être monstrueux...
Le chemin qu'empruntaient Urai et IG ne s'enfonçaient pas dans le tréfonds. Au contraire, il semblait remonter vers la surface, ce qui, dans un certain sens avait un aspect rassurant. Pourtant, un détail ne manqua pas d'attirer l'attention des deux associés... le sol sur lequel ils marchaient désormais, semblait, malgré sa texture sablonneuse avoir déjà été emprunté des dizaines de fois, comme un sentier menant à un village. Sur les parois, de longues trainées de sang soulignaient des inscriptions gravées à même la roche. Gravées sans à-coup, avec une facilité apparente et même assumée. Soit le sculpteur était d'une force colossale... soit...
Un rire éclata alors dans la pénombre. Bref, violent, aigu. Les éclats de voix résonnèrent de longues secondes avant que le silence ne reprenne ses droits. La grotte était donc immanquablement habitée, et son ou ses habitants ne devaient pas avoir vu le soleil depuis un bon moment...
Conformément aux ordres de Silri, les Sœurs avaient levé le camp à une vitesse pour le moins prodigieuse. Plus aucun abri ne tenait debout, et les branchages avaient été dispersés pour laisser penser au passage d'un Maalraas en quête de nourriture. Pourtant, dans sa précipitation, l'une des sœurs semblait s'être blessée, et du sang avait tâché les arbres et les plantes auprès desquelles elle était passé en direction du nord. Un indice de poids pour le Seigneur Noir, à moins qu'il ne fut qu'un leurre, contrairement au collier rituel cassé tombé du cou de l'une des Sœurs dans sa fuite en direction du Sud...
Le Comlink du seigneur Noir, bippa. Communication en provenance de la flotte stationnée en orbite basse.
-Mon seigneur. Ici le capitaine Nemetz. La forêt est trop dense pour que nos scanners ne détecte quoique ce soit. Nos balayages thermiques ont repéré une activité anormale à quelques kilomètres au Nord-Ouest de votre position. A priori, une source d'énergie, mais nos analystes étudient la possibilité d'un rassemblement de gros mammifères. Terminé Mon Seigneur !

[Modération Flash]
• Quelques Soldats Impériaux ont réussi à se réfugier à l'intérieur de la navette.
• Les Gardes Impériaux sont pleinement opérationnels.
• Les TIE sont hors d'usage.

[Dans la grotte - Tyber et Fath]

Le cuir des chaussures s'effrita au moment même où Tyber posa ses doigts dessus, jusqu'à ce que celles-ci tombent en poussière. Elles devaient être hors d'âge, et nul ne saurait probablement jamais qui avait eu un jour besoin d'emporter de tels objets dans un tel en droit. Pourtant, le chef du Consortium n'avait pas tout perdu. Au fond de la caisse, des disques en métal, une petite dizaine, était empilés à la va-vite sous une épaisse couche de poussière. Cependant, même encrassés, leur forme caractéristique ne laissait aucun doute sur leur nature et leur provenance. Il s'agissait de charges "Vapes" de conception Chiss. De quoi pulvériser n'importe quelle surface en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire.

Fath de son côté était bien trop occupée à rassembler ses esprits et ce qui lui restait de courage pour s'inquiéter du contenu de la caisse, et elle avait presque réussi à se remettre en état d'agir quand Tyber vint la déranger au milieu de sa concentration. S'il n'avait pas été son meilleur atout pour remplir la mission confiée par Silri, elle jurait qu'elle l'aurait décapité. Elle consentit pourtant à répondre à sa question, dans l'hypothèse à son avis peu probable où l'humain aurait eu quelque chose d’intéressant à proposer.
- Ne parlez pas de la Force. Vous êtes un simple d'esprit qui n'y connaissez rien. Le problème ne se limite pas à ce genre de considérations. Le Rancor a peur, il ne sait pas où il se trouve et il est en colère. Aucune soeur n'aurait infligé une telle souffrance à l'une de ces bêtes, et je ne vois aucune raison pour qu'on amène un Rancor ici... à moins qu'il ne fasse office de gardien... Fath s'arrêta un instant... tout devenait clair dans son esprit. Silri avait menti, elle savait que le Rancor était piégé dans ces conduits, et que s'il n'était pas arrivé là tout seul, c'est qu'il était le gardien de l'Artefact qu'elle cherchait. Mais pourquoi risquer sa vie contre une bête de quinze mètres de haut quant on disposait de main d’œuvre gratuite ? Non... Silri n'avait pas pris la tête des sœurs de la nuit pour rien, elle était décidément la plus machiavélique de toutes...
Le Rancor hurla encore. La puissance de son rugissement avait augmenté, et le bruit sourd de ses pas parvenait désormais aux oreilles de Tyber...
Soudain, un craquement se fit entendre. Puis un second, et un formidable grondement déchira les tympans de l'humain et de la Twi'lek, accompagné d'un nuage compact de poussière et de sable... Fath dissipa la brume de particules d'un geste rageur de la main et orienta le petit disque lumineux dans la direction du bruit. Une Stalactite tranchante comme une dent de Maalraas, de presque cinq mètre venait de chuter du plafond et s'était disloquée sur le sol, à quelques mètres d'eux... Le rapprochement du rancor n'y était peut être pas étranger.

[Dans la Grotte - IG et Urai]

Le chemin légèrement ascendant, et décoré avec goût, qu'avaient emprunté le droïde et le Talortai avait fini par les mener à une anfractuosité à l'intérieur même de la caverne. Une grotte dans la grotte, d'où émanait la lumière tremblotante d'une torche archaïque faite à base de bois, de linge enduit et de vrai feu. Assise contre une paroi, une forme massive enroulée dans un enchevêtrement d'étoffes sombres et rapiécées tremblotait. Le visage de la chose était caché par un épais capuchon gris, et à bien y regarder, on pouvait se demander si elle avait vraiment un.
Tout à coup, la forme se redressa, comme mue par un ressort.

-Oooooh ! Vous êtes là ! Soupira t-elle. Sa voix était haut-perchée et éraillée. Elle sonnait comme la lame d'un sabre que l'on aiguiserait sur la meule. C'est Silri qui vous envoie... comme c'est gentil de sa part... cela faisait presque trois mois que je n'avais rien eu à manger. La chose fit quelque pas en direction d'Urai et d'IG-88, et l'ombre qu'elle projetait jusqu'alors sur le mur s'effaça, laissant apparaître des os dont certains étaient encore recouvert de chair pourrie et sèche. -Mon maître m'a dit que Silri enverrait d'autres, quand j'aurai faim. Et j'ai faim, alors vous êtes là. Il ne semblait même pas s'être aperçu qu'IG ne serait sans doute pas commestible. -Avant que je ne me mette à table, j'aimerais quand même vous poser une question... Mon maître a dit que ceux qui viendraient viendraient pour ça ! De sa manche droite sortit une petite boite pyramidale d'un noir mat, qui se mit à flotter devant lui. -C'est ça que vous voulez pas vrai ? Le colosse encapuchonné ramena la pyramide dans les plis de ses vêtements. Mon maître l'avait prédit. Il va bientôt revenir vous savez... il va bientôt revenir. Et je n'aimerais pas qu'il trouve des inconnus dans sa demeure. La lame d'un sabre laser Orange jaillit de la manche gauche de la chose, éclairant faiblement l'intérieur du capuchon. Un masque recouvrait le visage du colosse. -A TAAAAAAAAAAAAABLE !!!!

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]

[Dans la forêt]

Du côté de Silri, les choses semblaient s'être calmées. L'écrasante puissance du Seigneur Sith semblait s'être éloigné. Mais d'expérience, elle savait que ce genre d'êtres n'abandonnaient jamais leur proie. Aussi commanda t-elle à ses ouailles de poursuivre leurs route, et en vitesse.

[Vader] • Vous ne pouvez pas retrouver la trace des Soeurs avant deux tours.

[Dans la grotte - Tyber et Fath]

Timing parfait. La stalactite explosive se détacha du plafond dans un craquement assourdissant, et vint terminer sa chute sur le crâne du Rancor, tué net.
Fath dégagea rageusement son bras de l'emprise de la main de Tyber avant de se relever pour constater les dégâts.
Très impressionnant. Le crâne du Rancor avait purement et simplement été réduit en bouillie par les quintaux de pierre, fracassés autour de lui. Le corps, lui, ne semblait pas avoir trop souffert, et se trouvait encore en excellent état.
- Ne vous avisez plus de me toucher, humain. Lâcha la Twi'lek après avoir inspecté les restes de l'animal. Nous ne faisons pas partie de la même race d'individu.
Bien que Tyber lui ait sauvé la vie, il restait hors de question qu'elle lui reconnaisse une quelconque qualité encore moins le prestige d'avoir vaincu à lui seul la bête.
Elle s'approcha du cadavre. A l'intérieur de ce qui restait de la bouche de l'animal, un petit objet noir brillait. Elle le ramassa.
Il s'agissait d'un pentagone en relief, noir, métallique, abimé par le temps. La Twi'lek le fit tourner entre ses doigts. La lumière du petit disque qui flottait toujours dans la cave semblait être absorbée toute entière par l'objet, que Fath regardait désormais avec des yeux fascinés, presque déments. Elle le plaça au milieu de sa paume, et faisant usage pour la première fois de la Force, le fit léviter au dessus de sa main.
La petite boite émit un son, désincarné, guttural, comme un hurlement en provenance du noyau même de la planète, étouffé par le manteau et la croute. Soudain, les faces du pentagone s'écartèrent, libérant une formidable vague d'énergie qui projeta Tyber et Fath contre une paroi voisine. La Twi'lek fut la première à se relever, comme mue par un ressort, et revint vers la structure qui flottait désormais toute seule au dessus du sol. Au centre de celle-ci, une pierre rougeoyante irradiait faiblement. L'atmosphère devenait malsaine. L'air s'emplissait d'une odeur de sang, se faisait pesant, compressant les poumons. La respiration devenait difficile, à mesure que l'oxygène semblait se changer en une substance visqueuse.
Fath pourtant ne semblait pas affectée par tout cela, bien au contraire. Ses épaules s'étaient dégagées, son buste redressé. Elle ne tremblait plus, envahie par l'horrible puissance de l'objet, toujours en suspens comme un bouchon de liège, flottant sur une mer déchaînée.
Elle posa sa main dessus.
Jaillirent des éclairs de feu dans toutes les directions, comme si le cristal se défendait contre l'agression de la main de Fath, mais la Soeur de la nuit tint bon. Les foudres finirent par s'éteindre, l'aura maléfique de l'objet se dissipa, et Tyber put enfin respirer à plein poumons. Il était sain et sauf, Fath, elle aussi semblait bien aller. Elle était même en pleine forme, à en juger par l'éclat de rire tonitruant qu'elle laissa exploser dans la cave. Elle se retourna vers Zann.

Ses yeux avaient changé de couleurs. Ils étaient devenus jaunes, jaune citron, comme ceux des Maalraas. L'expression de dédain de son visage elle aussi s'était transformée; elle avait laissé place à un sourire carnassier, et ses dents mêmes semblaient plus acérées qu'auparavant. Plus de doute possible. L'objet que venait de toucher la Soeur de la Nuit n'était ni plus ni moins qu'un Holocron Sith, et si l'on en croyait les légendes qui disaient que les holocrons disposaient de leur âme propre, celui-ci devait être particulièrement hargneux.
-Misérable humain. Le son de la voix de la twi'lek aussi, avait changé. Elle paraissait parler en stéréo, et sa voix raisonnait d'elle même. Elle regardait Tyber d'un air presque compatissant. Voilà ce qui différencie les êtres supérieurs, de la vermine qui peuplent la Galaxie, et souillent le sol de Dathomir. Vous, Silri, et tous ces êtres insignifiants n'êtes désormais plus rien comparé au pouvoir que je viens d'acquérir. Mais... je ne suis pas aussi insensible que j'en ai l'air, et je vous laisse une chance d'avoir la vie sauve, à vous, et à vos acolytes.
La Twi'lek étendit la main vers le plafond et projeta une nuée d'éclair violet vers le plafond.
-Peut être, arriverez vous à survivre...!
Elle sourit à l'homme balafré, suave et froide à la fois. Une vraie femme fatale ! Puis, elle s'élança vers le fond de la caverne, vers l'endroit par lequel elle était arrivé quelques minutes plus tôt avec Tyber. Nul doute que Silri n'allait pas tarder à avoir des nouvelles de Fath, alors que le plafond de la grotte commençait à s'effondrer par blocs entiers.

[Dans la Grotte - IG et Urai]

La secousse provoquée par les fantaisies de la nouvelle Fath se firent également ressentir du côté du Droïde et du Talortai.
Le Sable qui maintenait la plupart des rochers solidaires se mit à s'écouler entre les fissures. En moins d'une minute, les pieds d'Urai étaient déjà recouverts, et il n'en faudrait pas beaucoup plus pour qu'il y soit pris jusqu'aux genoux.
La chose recula. A sa posture, on devinait qu'elle n'avait pas prévu de tomber sur des adversaires aussi aguerris qu'IG et Urai, et le flanc droit du patchwork lui servant de robe était désormais imbibé d'un sang noir, qui semblait comme déjà pourri à l'intérieur de ses veines.
Un rocher dégringola près de lui et vint rouler devant IG-88.
-C'est la fin. fit la chose, d'un air résigné. Mon maître est mort. Le colosse masqué se retourna vers la pile d'ossements à côté de laquelle les deux lieutenants de Tyber Zann l'avaient trouvé. Il y jeta la pyramide.
-Tu finiras ici, avec les autres. Tu ne sers plus à rien. Et vous non plus d'ailleurs. Je n'aurai jamais le temps de vous manger.
La dernière proposition était adressée à ses adversaires. Il revint vers eux, sa lame orange brillait toujours dans la pénombre. La chose semblait réfléchir. Qu'allait-elle bien pouvoir faire maintenant ? Se jeter sur ses opposants dans un hurlement rageur ? Déposer les armes et attendre la mort ? Rien de tout ça ne lui semblait très réjouissant. Tant pis.
Le colosse désactiva sa lame. Son masque de bois retourna à la pénombre, et il tourna le dos au Talortai et au Droïde. Cela ressemblait à s'y méprendre à une reddition sans conditions...