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[Paquebot Le Ma'at] Soirée au Karko's

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Après tous les événements complexes et souvent dangereux auxquels ils avaient eu affaire, Nico comptait bien rattraper le coup en faisant une petite surprise à sa belle. Ils s’étaient rencontrés deux ans et demi auparavant, s’étaient mariés et avaient créé la Phénix au bout d’un an pour devenir parents il y avait quasiment neuf mois. Du temps pour eux ils n’en prenaient que rarement, entre deux missions importantes si tant était qu’une tuile ne se présentasse pas. Sortis de leurs dernières obligations, une pause salutaire était de mise. Sous prétexte d’une visite des installations affiliées à la Guilde, le Luxien arrangea un petit week-end détente à bord du croiseur de luxe de la Gehenna.

Une table avait été réservée au restaurant du bord pour le dîner. Un ancien camarade du Bha’lir Noir tenait l’établissement de divertissement qui portait désormais son nom. Tony Karko gérait en personne ses troupes pour donner le meilleur à ses clients. Tenue de soirée exigée, affublé d’un smoking impeccable, il compulsait frénétiquement la liste des invités pour vérifier qu’il n’avait pas raté l’arrivée de son vieux copain de virée. Son visage s’éclaira quand il les vit arriver. Nico, tiré à quatre épingles malgré ses réticences habituelles sur la tenue, avait offert son bras à sa moitié qui éclipsait toutes les dames de la salle par sa grâce. Du moins à ses yeux amoureux, chose qu’elle lui faisait remarquer à la moindre remarque.

Le tableau magnifique fut quelque peu brutalisé par la poignée de main que lui arracha le solide gaillard qui tenait la boîte. Trop heureux de se montrer sous son nouveau jour rayonnant à un ancien camarade de galère, Tony Karko laissait éclater sa joie par des salutations très démonstratives. Iala eut le droit à un baisemain plus respectueux et délicat que l’accolade massive qu’il avait réservée à Nico.

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[Tony Karko]- J’avais peur de vous avoir loupés ma poule. Alors qu’est-ce que t’en penses de mon tripot. Ça en a de la gueule hein ma poule ? Aaaah tu peux pas savoir ce que ça me fait de te revoir après tout ce temps. Tu t’rappelles de la dernière fois sur Nar Shaddaa, la combine pour refourguer le matos escamoté à ces grosses limaces. On avait fini à la grenade dans l’arrière boutique du crasseux quand ils nous étaient retombé dessus. Aaah c’était le bon temps mais j’ai eu ma dose, j’suis plus tranquille à gérer le business ici.

Tony avait peu de manières pour un patron à première vue. Iala pourrait assez facilement le comparer à une certaine connaissance au langage fleuri qui passait ses journées à reluquer des petites pépées sur son holoécran quand il ne craquait pas des codes. Nico l’avait prévenue à l’avance du caractère spécial de leur hôte alors elle ne s’en offusqua pas sur le coup. Au moindre geste déplacé, Nico serait le premier à lui faire passer l’envie de recommencer un jour. Il les accompagna jusqu’à une table bien en vue près de la scène.

[Tony Karko]- Voilà ma poule, je vous ai réservé la meilleure place. Je te devais bien ça avec toutes les fois que tu m’as sorti de la merde. Oh pardon, j’oubliais que j’étais en présence d’une dame et que je devais tenir mon langage. C’est qu’il nous a pas habitués à être en charmante compagnie le bougre. Quand on allait chauffer de la gonzesse, il restait la nouille au placard. Le gros Dédé croyait même qu’il était intéressé par les messieurs à force alors il voulait plus trop l’approcher hein.

Nico commença à se demander alors s’il avait bien fait d’opter pour ce choix interne en vue d’un week-end romantique. Il se savait déjà plus quoi gérer en premier, les révélations saugrenues de ce trublion de Tony ou d’abord étrangler le dandy excentrique qui venait de s’asseoir à côté de Iala pour la draguer ouvertement. Finalement les choses se réglèrent d’elles-mêmes après que la Tétienne eut évincé l’audacieux mais néanmoins suicidaire prétendant avec son tact habituel. Quelques mots bien sentis à l’attention de Karko l’avaient recadré à son tour, il s’excusa platement tout en accédant à la demande du Consul concernant un changement de spectacle. Quittes à être au pied de la scène, la représentation d’une chanteuse de cabaret peu vêtue et accompagnée de bodybuilders aux corps huiles lui semblait assez pathétique.

[Tony Karko]- Pas de soucis ma poule, je vais t’envoyer du lourd à la place. Tu m’en rediras des nouvelles. Et pis je vais aller te chercher une bonne bouteille de bulles, c’est la maison qui arrose. Je m’éclipse pour t’arranger ça ma poule.

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]

Une minute plus tard, la revue avait quitté la scène qui replongeait dans une semi obscurité. Le rideau se rouvrit sur une Twi’lek bleue à l’allure envoûtante. Ce n’était pas une beauté pure, il n’était pas question d’attirance physique comme pour les femelles de son espèce mais quelque chose d’autre. La captation d’attention atteignit son paroxysme dès qu’elle eut ouvert la bouche. L’élégante personne se révéla être une formidable cantatrice qui se lança dans un chant d’abord très classique et mélodieux, puis plus rythmé et endiablé pour finir. Dès le début du morceau, Nico avait posé sa main sur celle de Iala comme si il avait besoin de partager physiquement avec elle ce moment de pure émotion musicale.

Puis l’artiste acheva son tour de chant sous un tonnerre d’applaudissements dans la salle comble du cabaret. Une ample révérence plus tard et un rappel obligé, la diva quittait la scène avec un bouquet de roses. Le rude guerrier qu’était Nico ne se montra pas insensible à cet art délicat dont il venait d’être spectateur. Il n’avait pas de mot pour décrire ce qu’ils venaient de voir mais surtout d’entendre. Il se contenta de caresser machinalement la main de sa femme en se perdant dans son regard noisette comme il lui arrivait parfois. Elle le comprendrait sans qu’il n’ait à dire la moindre parole. Il était presque sûr qu’elle aimait le voir montrer une certaine humanité quelque peu fébrile sous sa carapace.

- Karko n’est toujours pas revenu… Je vais aller chercher notre bouteille en personne pour être sûr qu’elle arrive à bon port cette fois-ci. J’espère qu’un autre éphèbe en mal d’amour ne viendra pas me prendre ma place entre temps… A tout de suite mon amour.

Il se leva tranquillement face à sa femme, déposa un baiser sur ses lèvres pour faire désirer son retour et hâta le pas tranquillement vers le bar. Il y avait foule ce soir, comme quasiment tous les soirs. Les affaires marchaient bien, le luxe ne connaissait pas la crise après tout. Inconnus au milieu de cette masse de richesse et de divertissements déployés, ils pourraient profiter amplement de l’ambiance jusqu’au moment où ils désireraient rejoindre leur magnifique suite dans ce paquebot de luxe.

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----------- Iala s’était parée d’une longue robe d’un noir légèrement pailleté d’argent, toute en fluidité, ne laissant apparaître que le haut des épaules et les bras. Elle détestait les tenues provocantes et pourtant elle discernait parfaitement la sensualité qu’elle dégageait, en dépit de sa pudeur et de sa discrétion. Elle n’en jouait pas, sauf avec Nico, peut être.
Lui non plus ne jouait pas de son physique mais il donnait une impression de puissance en sommeil, prête à se réveiller et dont il n’avait pas conscience.

Iala avait été éblouie par la merveilleuse prestation de la cantatrice et émue de voir Nico atteint, lui aussi, par cette sublime pureté, lui si peu préoccupé par l’art lyrique.

Iala le regardait s’éloigner, le couvant d’un doux sourire amoureux.

----------- Nico s’adressa au barman, un Droq'l vêtu d’un smoking bleu nuit, du plus bel effet sur sa peau bleue.
Il surveillait les clients de ses quatre yeux, tout en jonglant avec les bouteilles aux liquides multicolores, pendant que son troisième bras remplissait les verres avec une précision parfaite. Son sourire disparut brusquement lorsque Nico prétendit emporter une bouteille à sa table. Crime de lèse majesté ! Le maître des lieux expliqua à Nico que le sommelier était occupé à la réserve et qu’il ferait diligence… mais pas question d’emporter une bouteille !
Nico insista, le barman s’entêta puis renvoya à peine aimablement Nico à sa table en lui affirmant que le stagiaire sommelier allait s’occuper d’eux immédiatement.

----------- Effectivement, moins de cinq minutes plus tard, un homme apparut, poussant un chariot sur lequel trônait la précieuse bouteille barbotant dans un seau à glace argenté. Très digne, très droit, une serviette sur le bras de son élégant smoking.


[Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]
----------- L’homme jeune, la tignasse blonde en folie, se dirigea vers Nico. Il fit une profonde révérence, sourit, et, s’emparant de la bouteille lui fit décrire des tourbillons acrobatiques, puis il la fit tournoyer dans son dos « on la voit, on la voit plus, on la voit… ». Les tablées alentour avaient interrompu leurs conversations et regardaient le stagiaire qui se rengorgeait, fier d’être au centre de tant d’attention.

A l’issue de cette démonstration d’habileté, l'air très concentré de l'artiste en plein travail, il déboucha la bouteille qui, comme tout le monde s’y attendait, s’exprima en un puissant geyser de précieux liquide doré, précédé du bouchon qui atteignit le haut plafond.

Au " flop - bing – pschiiiiit " succéda le rugissement de Tony Karko qui s’empara du garçon, le jeta sur son épaule, mettant en évidence les semelles du sommelier en non-devenir. Une chaussure marron et l’autre noire… étonnant !
Le jeune homme souriait naturellement, en travers de l’épaule de Karko, envoyant des baisers aux spectateurs médusés qui hésitaient entre désapprobation et amusement. Malgré quelques éclaboussures sur sa robe, Iala partit d’un fou rire cristallin qui contamina une bonne partie de la salle.

----------- Nico était surpris et ému, c’était la première fois qu’il voyait sa femme rire aux larmes. La cascade de gaieté s'écoula pendant un long moment sans que Iala puisse l'interrompre malgré de brefs et vains efforts pour retrouver sa dignité. La mine abasourdie de Nico ne faisant que prolonger l'intarissable hilarité.

Quelques minutes plus tard, un droïde nettoyeur ayant rétabli une propreté impeccable, le sommelier-chef servit enfin la prestigieuse cuvée avec tous les égards possibles pour les deux convives… Iala avait les yeux envahis de larmes et contenait difficilement ses derniers hoquets séquellaires qu'elle tentait de dissimuler gracieusement derrière une serviette immaculée.

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En dépit des petits ratés depuis leur arrivée, la soirée se passait plutôt bien. Le spectacle était à la hauteur et rattrapait quelque peu l’aspect conventionnel totalement absent qu’on aurait pu attendre d’un dîner. Aucun serveur n’avait encore pris la peine de venir les voir pour prendre commande. Nico s’attendait à ce qu’ils en fassent un peu trop sous les sollicitations de leur patron mais ce n’était pas du tout le cas. Au contraire son estomac lui rappelait maintenant qu’il devait se préoccuper de le remplir sans quoi il jouerait au ténor à son tour. Ce fut Karko qui s’approcha le premier de la table.

- [Tony Karko] Alors les amoureux, on profite bien de sa soirée ? Je vous l’avais bien dit que c’était la meilleure table celle-là hein ? Quand vous serez au dessert prévenez-moi que je vous sorte un petit digeo de derrière les fagots. C’est un copain à moi qui distille, ça décrasse bien les poumons en tout cas. Ça me rappelle une autre fois où on avait été…

Sentant l’anecdote longue et fastidieuse arriver autant que le grondement de son ventre qui criait famine, le Luxien coupa court à l’envolée lyrique alors qu’un serveur arrivait enfin.

- Tu nous excuseras mais on allait commander. Même si nous filons le parfait bonheur que je te souhaite aussi, nous ne vivons pas que d’amour et d’eau fraîche mon vieux.

La satisfaction d’avoir pu dégager les importuns fut de courte durée à l’annonce du serveur qui ne prit pas le temps de noter leur commande en débarquant pour appeler le patron.

- [Tony Karko] Ah bah c’est moi qui m’excuse ma poule, le devoir m’appelle !

Ainsi fila l’ancien contrebandier vers les coulisses de son antre pour laisser enfin place au repas des tourtereaux. Le chef de rang qui voulait déjà reprendre sa place n’eut pas le temps de s’éloigner qu’il était pris d’assaut par Nico qui mourrait de faim.

- Alors pour moi ce sera un plateau de fruits de mer pour commencer. Oh et puis tant que je vous tiens je vais commander le tout d’une seule traite ça évitera qu’on finisse le dîner au petit déjeuner… Hum… poularde sauce aux truffes sur lit d’asperges ça me semble pas mal ça pour la suite et… le dessert le plus chocolaté possible pour finir. Tu prendras quoi mon amour ?

C’est un Karko en panique qui revint vers leur table pour toute réponse. Il peinait à reprendre son souffle après avoir piqué une pointe dans le couloir attenant à la scène et menant aux loges des artistes. Il dut se calmer pendant une bonne minute après avoir sifflé le verre de champagne de ses invités pour enfin s’expliquer.

- [Tony Karko] C’est Regina ! Regina tu sais, ma fiancée, la star de notre spectacle. Tu sais que le Moff du Secteur Anoat est venu spécialement pour la voir sur scène ? Ben, figure-toi ma poule qu’elle m’a vu dire deux mots à ta brunette tout à l’heure et elle s’est mise dans la caboche que je lui faisais du gringue. Elle s’est barricadée dans sa loge et menace de se foutre en l’air en me traitant de tous les noms. La dernière fois elle m’a vu parler à une danseuse et elle a cramé ma XJ-2 ma poule. Elle déconne pas ! Tu voudrais pas lui dire deux mots comme tu sais si bien le faire, histoire de la rassurer sur mes intentions dis. Allez ma poule, tu me dois bien ça en souvenir du bon vieux temps.

S’il n’avait pas été dans une salle bondée de monde pour qui la réputation de l’établissement comptait beaucoup, sûr que Nico aurait tout plaqué en faisant un scandale. Même si Karko était un vieux compère d’aventures, il n’avait pas le droit de leur gâcher la soirée comme cela. Le problème c’était qu’il ne lâcherait pas l’affaire avant d’avoir gain de cause et le Consul le savait bien. Du coup il n’avait pas trop d’autre choix que de le suivre en espérant régler ce contretemps en vitesse. Jetant de dépit sa serviette sur la table, il s’excusa auprès de sa femme et suivit Karko en direction des coulisses.

Iala était à nouveau seule, laissée pour compte à cause d’une nouvelle incartade d’un subordonné de Nico. Il y avait de quoi être dépitée, ils s’amusaient plutôt bien jusqu’ici en dépit de toutes les bévues du personnel et de leur patron. En observant la salle, elle eut tout de même une surprise au milieu de toute cette foule bruyante, joyeuse et partiellement éméchée. Assise seule à une table, une jeune fille, une douzaine d'années environ, arborait le visage le plus triste qu’elle n’avait vu depuis longtemps. La chaise en face d’elle était vide, seul un homme à la mine patibulaire derrière ses lunettes de soleil, semblait la surveiller au coin du bar, les bras croisés.

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----------- Iala détourna la tête brusquement. Cette jeune fille, presque encore une enfant…
    « Non, pas question de me laisser envahir par les autres ce soir. C’est déjà bien assez difficile comme ça.»
Elle avait bloqué son empathie comme son Maître le lui avait enseigné. Elle voulait n’être que pour Lui ce soir, pour son maître pour son amour, ne voir que Lui, ne voir qu’en Lui. Et tout se liguait contre eux. Les ratés du début de soirée l’avaient plutôt amusée, elle savait qu’on ne pouvait rien attendre de prévisible de la part des amis de Nico, toujours marginaux, toujours déroutants.

----------- Le sommelier ne reparaissait pas, le Maître de rang non plus. Finalement ce cabaret en mettait plein la vue mais ce n’était qu’une façade, le personnel devait être à l’image du propriétaire, parachuté dans des professions qu’ils ne maîtrisaient guère. Elle saisit la bouteille de champagne et décida de se servir… ici personne ne semblait se soucier de l’étiquette, alors inutile de se priver.

----------- Une coupe, deux coupes… La bouteille était vide maintenant et Iala laissait l’alcool faire son doux travail, elle aurait pu l’en empêcher mais elle se sentait si bien ainsi ! Son empathie se réveillait mais elle ne percevait qu’un anodin brouhaha. Son attention fut attirée par un piano relégué au fond de la scène… un beau demi queue d’un noir brillant
    « Il irait bien avec ma robe … »

les pensées de Iala se faisaient aussi légères que les bulles du champagne qui imprégnaient son esprit d’une insouciance qui ne lui était pas coutumière et à laquelle elle se laissait aller avec une certaine volupté.
    « Est-il accordé ou sert-il seulement au décorum ? Si je pouvais entrer dans l’esprit des pianos comme dans celui des êtres vivants, je lui demanderais »
Iala gloussa discrètement. « Je suis stupide, un piano n’a pas d’esprit ! » Iala se réjouissait d’avoir des idées aussi originales «… Et Nico qui prétend que je manque de fantaisie ! Finalement je ne vois qu’une façon de savoir si tu joues juste » conclut elle en s'adressant à l'instrument silencieux.

C’est ainsi que d’une démarche quelque peu voluptueuse, Iala se dirigea vers la scène. Un jongleur déroulait de multiples objets en sarabandes aériennes, meublant l’espace et le temps dans la plus totale indifférence du public.
Il regarda Iala, un peu étonné.
    « Non je ne suis pas prévue au spectacle »
La phrase répondit à sa question muette en s’imposant dans l’esprit de l’homme qui en rata sa prestation.

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Et Iala s’assit au piano. Elle n’était pas une concertiste émérite, et le savait parfaitement, mais son jeu avait de l’âme à défaut d’une technique parfaite. Ses doigts coururent avec légèreté sur le clavier.
    « Mais tu es accordé mon bel ami ! Nous faisons un petit tour ensemble ? Oui, tu es d’accord, alors allons y».
Iala se leva salua l’assemblée qui ne lui prêtait d’ailleurs aucune attention, regarda la toute jeune fille, seule à sa table. La télépathie de Iala s’insinua en elle
    « je joue pour toi ma douce… et pour mon aimé qui est encore occupé ailleurs. »

Et elle joua.


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Nico revenait vers sa belle, à moitié trempé et la mine sombre. Il venait de rencontrer la fameuse Regina et il s’en souviendrait pour la prochaine fois. Comme l’avait décrit Karko, la star s’était retirée dans sa loge en bloquant la porte. Ils essayaient de la raisonner au travers de la porte mais rien n’y faisait. Elle menaçait toujours de se foutre en l’air, si bien qu’au premier bruit suspect, Karko défonça la porte. Manque de chance pour le Luxien, la sanguine attendait avec un extincteur à eau.

Dans son élan, Tony se vautra sur la porte qui céda et le Consul eut le droit à la saucée pour son ami de longue date. Le liquide froid et pénétrant dégoulinait depuis la partie supérieure de son corps. Sa chemise venait coller à sa peau dans une sensation désagréable comme tout ce qui avait été fait depuis le début de cette soirée. Il avait ri un temps mais son humour avait des limites qui venaient d’être franchies.

- Content de vous avoir connue Miss Regina même si j’aurais préféré en des circonstances moins arrosées. Vous m’excuserez mais je dois retrouver ma femme. Tony a peut-être pas mal de défauts mais je le crois quand il dit s’être rangé avec vous madame. Bonne soirée.

Et il tourna les talons pour repartir vers la salle de réception. Continuer la soirée dans cet état serait sûrement compliqué mais il n’y renoncerait pas si facilement. Que pourrait-il y avoir de pire encore après tout ? Au fur et à mesure qu’il avançait, il entendait les bruits de la foule revenir remplir l’atmosphère. Les loges des artistes devaient être insonorisées pour ne pas gêner leur concentration peut-être et il quittait cet espace protégé… Il y eut d’abord le vacarme assourdissant couvrant un silence quasi-monacal. Puis les sons se firent plus distincts au milieu du brouhaha. Des discussions s’organisaient aux tables, des verres tintaient, des bouchons sautaient… et une délicate mélodie émanait d’un piano.

En retournant à la salle, il remarqua en premier l’absence de sa femme à leur table. Elle en avait eu marre de l’attendre, dindon d’une farce jouée par ce balourd de Tony. Il s’attendait à ce qu’elle ait quitté l’endroit mais il n’eut pas à aller bien loin pour la retrouver. Il lui suffit de regarder vers où une bonne partie des regards convergeait. Iala était montée sur scène, ses doigts parcourant les touches noires et blanches d’un clavier fatigué. Elle n’aurait jamais fait une chose pareille dans son état normal. Elle détestait se mettre en avant en dépit de ses fonctions de représentation en affaires. La bouteille de champagne posée sur l’instrument trahit la raison de cette attitude.

Nico prit les choses en main en retournant vers le chef de rang. Il lui intima de leur faire livrer leur repas dans leur suite avant de rejoindre sa femme. Il lui tapota sur l’épaule pour attirer son attention puis la prit dans ses bras pour la porter jusqu’à leur chambre. Elle saisit sa bouteille pour l’embarquer alors qu’il lui murmurait à l’oreille.

- On va continuer la soirée en privé, je nous ai fait suivre notre commande dans nos quartiers. Il est temps de s’isoler un peu pour pouvoir profiter un peu de nous retrouver. Je suis désolé que tu te sois mise dans un état pareil à cause de ma négligence. Pardonne-moi.

Il commença à descendre de scène pour rejoindre leur chambre. Quelques personnalités se hasardèrent à des applaudissements pour la concertiste d’un soir tandis que d’autres se moquaient un peu de sa légère ébriété. Quand la Tétienne voulut remercier son public qui lui souriait, elle trouva un bon écho. Tous s’étaient amusés d’une manière ou d’une autre sauf une. Iala remarqua une chose étrange qui lui était passé sous le nez puisqu’elle s’était coupée du monde dès le début de cette soirée. L’alcool aidant elle avait relâché son étreinte mentale sur son empathie qui ne trouvait aucun retour de la part de la jeune fille triste. Elle paraissait triste mais rien en elle ne le faisait vraiment ressentir et elle semblait totalement imperméable à la télépathie aussi.

L’enfant sortit de son champ de vision au moment où Nico quitta la pièce pour atteindre les ascenseurs. La chose semblait impossible et le mystère était entier. D’un autre côté peut-être était-ce juste le fruit d’un début d’alcoolisation qui lui troublait les sens après tout… Elle verrait plus tard si elle y repensait, son mari ne semblait plus prêt de la lâcher pour la soirée et aucune excuse ne les séparerait encore ce soir.

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----------- Qu’elle était bien dans les bras de Nico ! Rien non, RIEN ne la ferait bouger de là, même pas cette jeune fille imperméable à son empathie et à sa télépathie.
    « RIEN à faire ! Je me sens si protégée dans les bras de Nico, je sens sa chaleur contre ma peau, je sens son odeur, je sens son… humidité ? » .
Iala venait de se serrer plus intimement contre Nico et sa fine robe ne la protégea pas longtemps laissant passer la moiteur excessive du torse musculeux du dragon de Soccoro. Iala se redressa brusquement et sauta hors des bras protecteurs.
    « Oh mon amour, que t’arrive t-il ? Ce sont encore ces fous qui t’ont fait ça ? »
Réalisant l’imprégnation aqueuse de Nico, Iala retrouva assez de lucidité pour décider que son futile intermède avait assez duré. La Force étant chose bien pratique, elle se concentra brièvement pour faire disparaître les traces de sa propre imprégnation… alcoolique. L’ascenseur n’était pas encore arrivé à l’étage de leur suite qu’elle avait déjà retrouvé tous ses esprits.

La suite réservée par Nico était somptueuse. Iala déshabilla Nico avec tendresse, le frotta vigoureusement à l’aide d’une serviette moelleuse pendant que la baignoire-spa se remplissait d’une eau parfumée dans laquelle elle poussa doucement son homme. « Réchauffe toi… Je te rejoins dans cinq minutes» dit elle avec une lueur de malice dans les yeux.

Elle retourna dans le salon décrocha le téléphone et exigea de parler à Karkos. La voix de Iala avait retrouvé ses inflexions aimables et cependant altières, dont l’effet de persuasion pouvait s’avérer bien plus efficace que des ordres autoritaires.
    « Monsieur Karkos, je vous serais reconnaissante de bien vouloir me fournir tous les renseignements possibles sur la jeune fille de la table 17. Je suis certaine que vous pouvez faire ça très efficacement et très discrètement… Par ailleurs, demandez au service d’étage de prendre nos vêtements et de faire diligence pour nous les rapporter en état.

    Et qu’on ne nous monte le repas que dans une demi-heure, non dans une heure… »
Son regard étincelait et son corps était en émoi
    « …Finalement, qu'ils attendent que nous le demandions ».
Elle avait traité Karkos avec une certaine désinvolture, s'adressant au patron comme s'il s'agissait d'un simple employé, elle le savait très bien, mais c’était une petite vengeance personnelle pour tout ce qu’il leur avait fait subir depuis le début de la soirée!

Et Iala rejoignit Nico dans la spacieuse baignoire avec la coupe de friandises et de fruits qui trônait dans le salon… Enfin seuls !

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Le repas fut momentanément reporté pour assouvir un autre appétit que celui qui se satisfait à table. La salle d’eau et l’ambiance que Iala y avait créée faisaient oublier l’appel de la nourriture pour le moment. Puis vint le temps de la pause dîner avant de reprendre au plat de résistance. Enfin celui du repos mérité après leurs activités nocturnes. Iala se levait toujours plus tôt que son mari et pour cause il veillait plus tard aussi. Alors qu’elle s’assoupissait le plus souvent contre lui, il ne cessait de la contempler sans bouger un cil pour ne pas la réveiller. Ils n’étaient plus ce que l’on pouvait appeler de jeunes mariés et la peur de laisser la routine s’installer lui ôtait le sommeil à chaque fois qu’il y pensait.

Leur union était aussi passionnelle que fusionnelle mais la passion n’était jamais éternelle de ce qu’il en savait. Peut-être qu’un jour elle chercherait quelqu’un de plus jeune et de plus apte à la satisfaire qu’il ne pourrait. Combien de temps cela prendrait-il ? Dix ans ? Vingt ans ? Plus ou moins encore ? C’était pour profiter au maximum du temps qu’elle passait à ses côtés qu’il se tenait éveillé jusqu’à ce que ses paupières soient trop lourdes pour refuser plus longtemps le sommeil. Tout le reste pouvait être flou à un certain point mais pas la certitude qu’il voulait passer le reste de sa vie en sa compagnie et même au-delà. Elle s’agita un instant avant de se calmer. A quoi pouvait bien-t-elle rêver dans ses bras ?

Comme prévu, la Tétienne se réveilla tôt dans la matinée mais décida finalement de prolonger ce repos mérité. Vers neuf heures, elle ne pouvait plus tenir dans le lit conjugal ayant explosé son quota d’immobilisme supportable. Elle fit de nombreux efforts délicats pour se dégager de l’étreinte amoureuse de son mari tout en essayant de ne pas le réveiller. Alors qu’elle se dirigeait vers la salle de bains enveloppée dans le drap, elle sentit une résistance la retenir par le biais de sa tenue de fortune. Il avait ouvert un œil qui la fixait et sa main gauche avait saisi le tissu qui glissait hors de la couche. Il sourit et prononça quelques mots qu’il n’aurait jamais osé articuler en temps normal :

- Il serait possible d’avoir une petite prestation matinale en supplément ? J’ai beaucoup apprécié le savoir-faire de madame hier soir et j’ai toujours de la place pour un dessert…

Juste avant d’être rappelée par son mari, Iala avait pu remarquer une enveloppe au sol qui avait du être glissée sous la porte. Elle portait le sigle de l’hôtel et devait sûrement contenir les informations urgentes qu’elle avait demandées. Quand elle voudrait y jeter un œil, elle y trouverait un mot rédigé à la main par Karko en personne (qui avait une écriture de cochon). Il avait rassemblé le peu qu’il avait pu dénicher sur cette jeune enfant. L’occupante de la table 17 était arrivée récemment dans l’établissement au moment où il s’était aventuré dans cette partie de la Galaxie.

Il s’agissait de Rachael Hawken, fille de Rutger Hawken un important homme d’affaires très influent en Haute Javin. Il siégeait dans les conseils d’administration de plusieurs compagnies locales, avait des centaines d’employés pour le servir et se montrait de temps en temps dans des œuvres de charité auquel il contribuait. Le personnage restait toutefois très mystérieux en dehors de ce qu’il voulait bien montrer, mais qui ne l’était pas pour protéger sa vie privée ? Il n’y avait rien de plus suspect que les petites zones d’ombres habituelles concernant ces magnats qui se cachaient autant que possible du monde. La petite pouvait être triste car son père était très pris et lui protégeait sa famille d’où le peu d’informations. C’était la conclusion de Karko à ce sujet.

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----------- Nico et Iala étaient amoureux comme au premier jour sur Ambria, mais sur la planète de la méditation, la gravité avait présidé à l’union de leurs corps et de leurs esprits. Aujourd’hui ils se montraient insouciants comme ils se l’étaient rarement permis. Iala se sentait légère et comblée après que Nico l’ait rappelée près de lui.

----------- C’est une Iala lascive et nonchalante qui ouvrit l’enveloppe. Elle avait presque oublié la jeune fille. « Rachael », un joli prénom… « Rachael Hawken »… si toutefois elle déchiffrait correctement l’écriture de ce sagouin de Karko.

Voilà bien peu de renseignements. Pour un ancien pirate, c’était maigre. A croire que l’homme n’avait pas d’oreilles, ni d’yeux qui traînaient dans les coins secrets de son palace.
Iala regarda autour d’elle, soudain inquiète… elle n’avait pas pensé à vérifier l’absence de caméra ou de micro, chose qui aurait bien été dans le style de ce brigand de Karko. Enfin, peu importait, les amoureux n’avaient pas parlé « affaires », trop occupés à se retrouver dans une intimité rare.

Elle sortit sa tablette et se connecta sur le réseau holonet mais n’obtint rien de plus que ce que Karko avait dit. Pour en savoir davantage il faudrait qu’elle s’adresse à leur propre réseau. Elle devait rejoindre leur vaisseau pour utiliser les liaisons complexes et ultra protégées mises en place par Pent Zegmon.

Pent Zegmon, Boyd Pellegrino… elle eut la certitude à cet instant qu’ils allaient se retrouver submergés de messages dès qu’ils se connecteraient. Leurs amis les auraient joints directement en cas d’urgence mais le non urgent devait les attendre en embuscade.

Iala expliqua à Nico pourquoi elle devait rejoindre le Silver Dragoon. Cela prendrait peu de temps car le Kurko’s possédait sa propre plateforme destinée aux vaisseaux de ses clients.



----------- Arrivée à destination, Iala s’installa à la console dédiée aux messages protégés.

« Messages en attente »… le contraire aurait été surprenant !

Boyd Pellegrino : « Je vous suggère un projet pour une prochaine mission de la Phénix… » Cela pouvait attendre. Iala passa au message suivant :

Voix de Pent Zegmon « Fait chier, mon client ! Sa mission a dû foirer et nos projets pour Industrial Automaton par la même occase. J’fais quoi Patron ? » A voir avec Nico, pensa Iala.

Un message de Ber’aï… son cœur de mère se mit à battre plus vite « je vous ai envoyé une holovidéo de Jessica et de Duncan, ils vont bien et grandissent vite » « trop vite » pensa Iala en regardant les petits qui s’accrochaient à la tunique de leur nourrice, presque debout, souriants et beaux… Bientôt ils marcheraient et elle ne serait pas là pour voir leurs premiers pas. Ber’aï était plus leur mère qu’elle-même… Elle transféra la vidéo sur sa tablette. Il ne fallait faire prendre aucun risque aux enfants, elle l’effacerait dès que Nico les aurait admirés.

Elle enregistra son message pour le responsable de la Card’As, demandant le maximum de renseignements sur la famille Hawken du Haut Javin « inutile d’ouvrir une enquête, il n’y a rien d’important, je veux simplement que vous me communiquiez rapidement les renseignements que vous possédez. Merci »

Il n’y avait que Nico et elle qui pouvaient accéder à la console mais une diode signalait l’arrivée de nouveaux messages. L’officier qui surveillait le vaisseau les avertirait si besoin.



----------- Iala rejoignit Nico pour lui communiquer les nouvelles. Elle lui ferait part du stratagème qu’elle envisageait pour entrer en contact avec la jeune Rachael et pour avoir l’occasion de l’inviter à leur table… se prendre les pieds dans le tapis, s’accrocher à la nappe en faisant choir les plats et l’inviter à poursuivre le repas à leur table pour s’excuser de sa maladresse. C’était ça ou faire tomber un lustre sur sa tête en la sauvant à la dernière seconde : « un peu risqué et un peu tordu, non ? Tu as une autre idée mon Dragon ?»

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Le clip vidéo venait de se terminer pour la troisième fois consécutive. Il relâcha dans un long soupir la bouffée d’air qu’il venait d’inspirer au début de l’enregistrement. Il avait regardé en apnée ces instants de vie qu’il ratait avec un pincement au cœur. Pourtant il n’avait pu détacher son regard de l’écran et avait renouvelé l’expérience deux fois. Un léger mal-être s’empara de lui, une forme de vide qu’il se redécouvrait alors qu’il était juste sous ses yeux tout ce temps. Il alla chercher alors la seule chose qui comptait, le seul endroit où il pouvait se ressourcer en se sentant entouré comme jamais. Il venait de retrouver Iala qui travaillait au petit bureau, déployant ses bras pour l’enlacer.

Tout en regardant ensemble une dernière fois la vidéo, il respirait lentement son parfum délicat pour trouver une quiétude rassurante. Il s’imprégna de cette présence réconfortante autant que faire se pouvait avant de relâcher son étreinte aussi doucement qu’il l’avait imposée. La peine se transforma en gêne quand il repensa à son souffle chaud sans son cou et la vidéo imposée alors qu’elle travaillait ce qui avait du la déranger en pleine concentration. Puis vint la honte de s’être plaint du manque que laissait l’absence de leurs enfants. Il avait cherché du réconfort auprès de leur propre mère qui ne s’était jamais apitoyée sur leur sort. Pourtant il n’imaginait même pas le déchirement que cela avait du être pour elle que de renoncer à élever ses enfants…

Il changea le plus rapidement possible de sujet pour ne pas se ridiculiser de par son attitude plus longtemps. Il en revint donc aux affaires courantes que Iala avait ouvertes peu de temps auparavant. Il vint sagement s’asseoir face à sa femme sans toutefois pouvoir la regarder directement dans les yeux après cet intermède rempli d’émotion sous sa carapace habituelle. Tout en consultant les sollicitations qu’ils avaient reçues, il fit part à la Tétienne de ses impressions et avis sur les questions.

- Le développement de la Phénix devrait pouvoir reprendre sous peu maintenant que nous avons accumulé un certain fond de réinvestissement. Si jamais nous venions à manquer une fois encore, je pense qu’il serait temps de ne pas se contenter de l’autofinancement et démarcher le gratin de la Galaxie pour faire parler leur charité. Une réception dans ce paquebot de luxe pourrait faire un cadre agréable mais nous verrons ça très vite. J’en discuterai avec Karko.

Il avait répondu à leur première activité, celle qui concernait leur fondation qui leur tenait beaucoup à cœur. Le message suivant provenait de leur slicer maison. Le sieur Pent rongeait son frein après une commande prometteuse que Nico avait tout de suite voulu exploiter pour leur compte en faisant coup double. Toutefois rien ne s’était encore lancé pour le grand malheur d’un Pent qui faisait les cent pas.

- Il serait bon qu’il reste en stand-by. Ce serait dommage de rater cette occasion mais si jamais on avait besoin de lui ailleurs, qu’il se tienne prêt. S’il a quelques petites bricoles pour s’occuper tant mieux, sinon on essaiera de lui dégoter de quoi se garder éveillé.

Le rapport interne de la Guilde venait de lui parvenir sur la tablette au sujet d’un certain Rutger Hawken. Iala lui avait vaguement parlé d’une jeune fille qu’elle aurait rencontrée la veille au soir mais il n’avait pas trop compris le fin mot de l’histoire. Elle se préoccupait d’une gamine inconnue alors qu’ils n’étaient pas sûrs de pouvoir se libérer le jour du premier anniversaire de leurs enfants… Il ne laissa rien transparaître de l’ironie qu’il trouvait de la situation mais il n’en pensait pas moins. Toutefois il faisait confiance aux intuitions de sa femme alors il la laisserait investiguer dans le sens qu’elle voudrait.

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- Ton Rutger est arrivé récemment dans le secteur de Haute Javin. Les Hawken ne sont pas une vieille famille du coin. D’ailleurs ils semblent ne venir de nulle part en particulier. Enfin si, plutôt du Noyau mais on ne connaît aucune parenté en dehors du père et de la fille. La quarantaine, sportif émérite, il s’est affiché avec plusieurs femmes ces dernières années mais aucune n’est restée bien longtemps. La mère de la petite est inconnue.

Il s’est fait une place et une réputation à coup de crédits qui lui ont ménagé certaines amitiés bien placées et tout un tas de relations qui font qu’il est intouchable ou presque dans le secteur. En dehors d’une comptabilité irréprochable dans les boîtes où il a investi, il est très difficile de retracer sa vie. En clair, ce type est un fantôme plein aux as et très influent… Pourquoi tu veux l’approcher déjà au juste ?


Une sonnerie perturba leur discussion. Une communication interne à l’hôtel arrivait dans leur chambre, on cherchait à les joindre mais qui ? Nico alla décrocher et écouta longuement son interlocuteur en ponctuant de diverses onomatopées peu convaincues. Quand il raccrocha, il fit part à Iala de la teneur de la conversation.

- Nous sommes invités ce soir à la table de Tony et de sa fiancée qui ne donne pas de représentation pour une fois… Il souhaiterait que je vois les chiffres d’exploitation du paquebot avec lui cet après-midi pour discuter de tout ça. Il faudrait bien qu’on trouve quelqu’un pour reprendre l’activité ici d’ailleurs. Ce n’est pas que je n’aie pas confiance en Karko mais je ne lui confierais pas plus que ce paquebot franchement…Tu en penses quoi ?

Il ne lui avait pas encore tout dit en attendant de voir sa réaction première sur cette nouvelle corvée qui leur tombait dessus pour la soirée mais il avait promis de lui faire part d’une autre requête liée au coup de fil.

- La fameuse Regina aimerait bien te rencontrer aussi si possible. C’est sa journée de congé aujourd’hui et il semblerait qu’elle n’ait pas beaucoup d’amies ici… Elle t’invite à passer l’après-midi avec elle pour faire du shopping et vous faire dorloter un peu au centre de soins. Je me suis juste engagé à transmettre le message, tu en disposes comme tu en veux après…

La journée s’était bien remplie d’un coup pour Nico et elle ne s’annonçait pas très amusante. Il savait que Iala avait autre chose en tête que de profiter de son mari bien qu’elle ait cherché à démontrer le contraire depuis hier soir. Du coup le fait qu’il devienne indisponible lui laissait les coudées franches pour mener son enquête comme elle l’entendait. L’invitation de Regina n’était pas prévue au programme mais elle n’était en rien obligatoire. Si elle y voyait un moyen de servir ses intérêts ou tout simplement si elle voulait entrer dans les coulisses du vaisseau, elle pourrait en profiter.

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----------- Iala avait posé sa main sur le bras de Nico avec une certaine insistance. Mieux que des phrases ce geste lui disait toute sa compréhension et toute sa solidarité.

Nico la ramena à ses devoirs. Les projets de la Phénix… elle prépara le message vocal pour Boyd Pellegrino, l’assurant qu’ils le rejoindraient sur Belsavis, dès que possible, pour examiner tous les projets.
Pent Zegmon… elle tourna ses phrases avec soin, il obtempérerait plus facilement si elle se faisait la porte parole de Nico. « Patientez, votre mission peut offrir d’excellentes opportunités. Si vous avez besoin de matériel pour mieux vous préparer, un crédit supplémentaire pourra vous être alloué »… un moyen d’occuper le temps libre de Zegmon pour éviter qu’il n’explose. Elle transféra ces messages à partir du Silver Dragoon et regarda une dernière fois la vidéo des enfants avant de l'effacer comme tout le reste, de sa tablette... prudence, toujours prudence !

----------- Les invitations de Karko et de sa compagne n’ennuyaient pas Iala autant que Nico aurait pu le craindre. Iala savait entretenir les relations sociales sans que cela lui pèse et découvrir les personnalités de ces deux énergumènes là pouvait réserver des surprises. Elle accepta donc et envoya un message de confirmation à la fameuse Régina, ajoutant tout le plaisir que sa proposition lui procurait. Rendez-vous fut pris pour le début de l’après midi.

----------- Rachael… voilà bien son inquiétude. Nico ne semblait pas comprendre. Il ne le pouvait pas d’ailleurs. En regardant la jeune fille elle se revoyait quelques années plus tôt, lorsqu’elle se trouvait au milieu de la foule, élevant des barrière mentales car c’était sa seule sauvegarde. Mais Iala avait eu de la chance, ses proches l’avaient entourée, conseillée, elle avait été prise en charge par son fantasque précepteur Jedi et puis Nico était arrivé… Rachael lui ressemblait elle ou était-ce tout autre chose ? Elle voulait en avoir le cœur net. Après avoir échafaudé les plans les plus farfelus elle finit par le plus simple.


En passant devant la demoiselle Iala s’arrêta et de sa voix la plus engageante, la plus douce, celle à laquelle il était difficile de résister lorsqu’elle y ajoutait sa persuasion de Luxienne, elle l’invita :
    « Voudriez vous partager notre table pour ce déjeuner, nous en serions très honorés. »
Iala était bien décidée à savoir, elle allait poser les questions avec délicatesse, faire tomber la méfiance, expliquer si besoin qu’elle pouvait comprendre, peut être même avouer qu’elle se ressemblaient ! Mais Iala était consciente qu’elle pouvait se tromper et se retrouver confrontée à quelque chose de très différent de ce qu’elle envisageait.

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La jeune fille leva la tête vers Iala pour voir qui avait l’audace de se présenter à elle directement. Voyant le visage fin de la Tétienne se dessiner devant elle, elle fit signe à son gorille de ne pas intervenir. Elle montrait un visage impassible voir indifférent au ton chaleureux de Iala. Elle n’éprouva aucune gêne à examiner du regard son interlocutrice des pieds à la tête avant de déclamer d’une voix posée quasi monocorde.

- Mon père m’a toujours dit de ne pas parler aux inconnus. Je présume que je peux faire exception puisque c’est lui qui doit vous envoyer pour me rencontrer… Je lui ai pourtant assez répété que je n’avais plus besoin de préceptrice pour faire mon éducation. Il semblerait qu’il ait un avis différent du mien ce qui explique votre présence mais sachez qu’aucune de vos consoeurs n’a pu tenir plus d’un mois depuis qu’elle…

Elle s’arrêta au milieu de sa phrase comme si elle bloquait sur la suite de ses paroles. Un silence gêné commençait à s’installer mais elle reprit comme si de rien n’était.

- Enfin bon, puisque mon père vous envoie, je suis disposée à évaluer notre niveau de compatibilité pour qu’il sache s’il peut vous embaucher ou pas. Règle numéro un : c’est vous qui vous adaptez à moi et non l’inverse. Vous ne m’invitez pas à votre table, c’est moi qui vous reçois à la mienne. Règle numéro deux : je déteste les mises en situation contraignantes pour discuter comme de lever la tête pour vous parler à l’instant. Prenez place je vous prie.

Elle attendit patiemment que Iala se soit posée sur une chaise face à elle. Il aurait été inutile de rajouter un mot, il aurait été avalé par le silence qu’elle avait imposé. Il ne valait mieux pas la brusquer en ne jouant pas son jeu. Nico restait un peu interdit sur la suite à donner à cette invitation pour sa part. Il n’avait pas été inclus à la conversation après tout. La jeune fille nota cette hésitation et le conforta dans sa décision sans s’adresser à lui directement mais à Iala.

- Pour votre mari, nous verrons plus tard si mon père peut lui trouver un emploi. J’ai déjà un garde du corps… peut-être qu’une place de chauffeur serait disponible mais il faudrait déjà que vous fassiez l’affaire avant. Il peut disposer pour le moment, c’est vous que je souhaite entendre en entretien maintenant.

Le Luxien était quelque peu soulagé d’entendre qu’il pourrait se passer de la présence d’une gamine aussi arrogante pour le déjeuner. Il se dirigea donc naturellement vers sa table sans oublier d’adresser un petit encouragement tendre à sa femme. Elle devait se débrouiller seule avec la jeune fille finalement mais Nico n’avait pas d’inquiétude sur la capacité de Iala à échanger avec une enfant d’une douzaine d’années. Il allait observer de loin la scène en attendant d’en savoir plus. La jeune fille reprit une fois qu’elles furent seules.

- Vous entrez dans un monde d’hommes entre mon père et ses collaborateurs comme entourage. Le fait d’être une femme mariée est un plus pour vous. Je ne supporte plus ces midinettes qui se font engager pour tenter de devenir la nouvelle madame Hawken. Vous ne serez jamais ma mère et je compte sur vous pour rester à votre place. J’exige une moralité à toute épreuve, pas question que vous buviez, vous droguiez ou entreteniez une relation adultère sous notre toit.

Passons sur ce que je peux juger de vous au premier regard. Votre tenue est excellente, vous vous habillez de manière chic et élégante sans chercher à attirer l’œil. Vous êtes plutôt une belle femme qui prend soin d’elle mais sans artifices ce qui est encore un bon point. A vous de me vendre le reste maintenant, parlez-moi de vous…


Iala pouvait enfin reprendre la parole. Elle n’avait fait que d’inviter la jeune fille à sa table cinq minutes auparavant et elle se retrouvait finalement assise à la sienne. L’avantage était qu’elle avait pu avoir un aperçu assez complet de la personnalité de celle qui l’intriguait depuis la veille au soir. Elle pourrait sûrement en tirer parti à défaut d’avoir pu influencer la demoiselle pour l’attirer sur son terrain. Elle avait le choix d’exploiter ou non cette porte qui venait de s’ouvrir à ses risques et périls…

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----------- Iala fut un bref instant interloquée mais rien sur son visage ne trahit son étonnement. Elle fut un peu dépitée de voir Nico s’éloigner et hésita à le suivre en plantant là cette gamine tyrannique.

Finalement elle s’assit à l’invite. Imperturbable mais pleine de curiosité : quel don avait cette adolescente pour résister ainsi à son empathie et à sa télépathie ?

Elle laissa couler la diatribe tout en se demandant comment aborder le sujet sans mentir ouvertement, tout en conservant l’avantage que la confusion de son interlocutrice lui donnait.

Elle avait beaucoup de choses à apprendre cette enfant… elle se découvrait bien trop vite, sûrement par excès de sûreté en son jugement. Mais Iala n’était pas là pour faire son éducation, seule ses capacités psychiques l’intéressaient : la Force coulait elle dans ses veines ou simplement possédait elle une aptitude exceptionnelle ? Nico envoyait des pensées ironiques, moquant gentiment sa curiosité féminine. « Silence tu me troubles »

Iala continua de sourire doucement. Elle avait repris cette attitude un peu altière qu’elle savait si bien utiliser pour que ses interlocuteurs comprennent qu’ils ne devaient pas la sous estimer.
    « Je vous remercie de votre invitation. Vous me faites très judicieusement remarquer que je ne suis pas à votre service et vous avez parfaitement raison. Je suis également d’accord avec vous pour penser qu’une préceptrice ordinaire ne vous serait pas d’une grande utilité. »

La jeune fille voulut reprendre la parole mais Iala continua imperturbable et l’adolescente se tût, plus parce qu’elle n’était pas habituée à ce qu’on la traite ainsi, qu’impressionnée par l’autorité de Iala.
    « Je suis disposée à vous offrir mon aide d’une toute autre façon que celle à laquelle vous vous attendez. Je peux vous aider à vous ouvrir au monde, à ne plus avoir besoin de vous en protéger. Si vous comprenez ce que je vous propose et si cela vous intéresse, il vous suffira de nous rejoindre, mon époux et moi à notre table. Dans le cas contraire, je vous souhaite un agréable séjour au Karko's.»

Iala se leva fit une courte révérence avant de rejoindre Nico. Malicieuse :
    « Dites-le, mon Maître, vous en mourez d’envie ! Vous aviez probablement raison à propos de cette jeune fille et nous avons d’autres spukamas à fouetter. Votre élève n’a pas encore l’étoffe d’un précepteur Luxien mais ça ne l’empêche pas de mourir de faim ! Commandons… si quelqu’un daigne s’occuper de nous. »


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La jeune fille arbora d’abord un air incrédule puis concentré. Elle n’avait pas bien compris ce qui venait de se passer. Toutefois, elle avait pris la mesure de son erreur car elle n’avait pas été trompée par Iala. Elle avait analysé et interprété des détails importants mais sans les remettre dans le contexte qui convenait. La fougue de la jeunesse et sa relative inexpérience avaient fait le reste du travail. Les paroles de la Tétienne lui parurent bien obscures sur le coup mais son raisonnement avança un peu sans pour autant trouver la clé qui lui ouvrirait leur compréhension claire.

Finalement elle finit par abandonner en gardant cette étrange conversation en mémoire pour l'étudier de nouveau à mesure qu’elle assimilerait de nouveaux éléments sur ces gens un peu étranges. Elle se contenta pour l’instant de signifier à Iala que cela suffisait en la congédiant d’un vague geste de la main sans prononcer un mot de plus. Quand bien même la diplomate lui donnait une certaine impression de noblesse de geste et d’esprit, elle ne voulait toujours pas se rabaisser à son niveau. Elle verrait bien plus tard s’il lui prenait l’envie de la considérer comme son égale. Pour le moment elle restait en période d’observation…

De retour à la table maritale, Iala put enfin commander à sa guise pour se restaurer. Nico ne lui posa pas de questions sur l’entretien qui venait de se dérouler sous ses yeux bien que cela le démangeait un peu. Il savait pertinemment que le moment n’était pas propice à brouiller les cartes qui venaient de s’abattre dans le jeu de sa femme. Si elle avait besoin de son avis, elle ne s’en priverait pas et lui ferait savoir le moment venu. Pour l’heure, son rôle se résumait à jouer le mari tendre et attentionné ce qu’il faisait naturellement avec un plaisir certain et sans se faire prier. Il s’agissait assurément d’une charge dont il se sentait parfaitement investi.

Le repas se déroula sans le moindre accrochage comparé au premier soir. Le dîner était de bonne consistance et plutôt raffiné comparé à la grossièreté de certains cadres dirigeants. Au vu de la clientèle qui fréquentait l’établissement, les exigences avaient suivi au point de nécessiter une bonne remise à niveau. Toutefois, force était de constater qu’en l’absence du patron, le personnel correspondait aux critères qu’on attendait sur des croisières de luxe. Entre deux commentaires banals sur des sujets futiles et quelques compliments de son mari sur sa tenue ou sa beauté naturelle, Iala avait le loisir d’observer tranquillement la salle.

Tout au long du déjeuner, elle put appréhender une étranger chorégraphie dans le dos de son époux. Une femme brune dans la trentaine épiait maladroitement la table de la jeune effrontée qu’elle essayait de mieux cerner depuis la veille. Hésitante, elle avait essayé à plusieurs reprises de tenter une approche discrète entre les relèves et les pauses des deux gorilles qui gardaient l’adolescente mais sans succès. Iala n’était pas dupe, la resquilleuse voulait un tête-à-tête privé avec l’intrigante gamine mais elle finirait par attirer l’attention de ceux qu’elle désirait éviter si ce n’était déjà fait. Le rideau d’accès aux coulisses derrière lequel elle se cachait ne lui fournirait pas une éternelle couverture et les hommes en noir avaient déjà lancé plusieurs regards insistants dans sa direction.

Intrigué par la relative absence de sa délicieuse compagne, Nico qui ne pouvait rien capter du spectacle chercha une explication à son comportement.

- Je suis si ennuyeux que cela pour que tu cherches de l’intérêt ailleurs mon amour ? Le regard d’un jeune adonis qui t’interpelle peut-être ?...

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----------- Iala profitait pleinement de ce repas détendu aux côtés de Nico. Elle avait effacé la jeune fille du champ de ses préoccupations et buvait les paroles de Nico qui lui narrait la vie aventureuse de Karko jusqu’à ce qu’il prenne cette semi-retraite de patron d’un palace de l’espace. Détendu et plein d’humour, Nico racontait les mésaventures de son ami qui avaient jalonné son existence.
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La dégustation des plats raffinés créait des intermèdes sans pour autant tarir les regards tendres que s’échangeaient les deux amants… jusqu’à ce que les efforts de discrétion que faisait la femme brune n’attirent l’attention de Iala.
    Je suis si ennuyeux que cela pour que tu cherches de l’intérêt ailleurs mon amour ? Le regard d’un jeune adonis qui t’interpelle peut-être ?...

    Oh mon amour… cesse ce jeu, tu sais bien qu’il n’y aura jamais que toi dans mon cœur, je n’aime pas quand tu sembles en douter, même en plaisantant.

Elle posa sa main sur celle de Nico, plongeant son regard humide dans ses yeux, comme pour se faire pardonner son moment d’inattention. Nico sourit.

Iala décida de lui raconter, à la fois l’entrevue avec Rachael et le manège qui se déroulait dans les rideaux de la scène. Elle convainquit Nico d’aller vers elle dès leur repas terminé et de l’emmener dans un endroit discret, un de ces petits salons privés, où ils pourraient prendre le café. Elle voulait essayer de la faire parler de ce qu’elle prévoyait de faire et pourquoi elle se montrait si craintive à l’égard des gardes de la jeune fille.
    Accompagne moi, avec nos dons pour sonder les esprits, je doute qu’elle puisse nous cacher si elle est animée de mauvaises intentions.

    J’avais pourtant bien décidé de ne plus m’en mêler il n’y a pas une heure ! Il ne faudra pas que je fasse attendre Régina qui n’a sûrement pas un caractère à accepter un retard autrement que comme un crime de lèse-diva. Et puis une après-midi de shopping et une petite thalasso me rappelleront ma vie Tétienne.
    Elle regarda Nico Rassure toi, mon Dragon, je ne regrette aucune de ces futilités qui ne m’ont d’ailleurs jamais vraiment intéressée, ce sera juste une petite pause frivole.



Spoiler :

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Nico s’excusa de sa réflexion amusée qui avait apparemment blessé Iala. Ce n’était pas du tout son intention mais il avait gaffé une fois de plus avec son manque de tact habituel. C’était un de ces moments où il se disait qu’elle méritait vraiment mieux que lui. Par chance un sourire avait détendu quelque peu la situation et ils reprenaient le fil du déjeuner tranquillement.

- Je suis désolé d’avoir utilisé ces mots avec autant de légèreté. Je ferai tout ce que tu veux pour me faire pardonner. Tes désirs sont des ordres ma reine.

La requête de la Tétienne ne fut pas une source de plaisir à venir pour le Corellien. Il n’y avait pas grand-chose à faire contre l’intrigue qui passionnait la belle Iala si ce n’était essayer de connaître le fin mot de l’histoire pour la récupérer toute à lui. Il fallait faire contre mauvaise fortune bon cœur et aller trouver cette jeune femme indiscrète qui rôdait derrière le rideau. Ils verraient bien une fois le dessert passé ce qu’elle aurait à leur dire. Elle n’irait sûrement pas bien loin puisqu’elle se donnait en spectacle depuis près d’une heure.

Nico fit tout de même porter un message rapide à Karko pour qu’il fasse patienter sa fiancée sous un prétexte bidon. Quelques milliers de crédits couvraient les dépenses de l’après-midi et l’idée d’offrir un cadeau au couple invité pour la soirée. Cela les occuperait un moment, le temps que sa diplomate de moitié réussisse à obtenir ce qu’elle voulait. Ils se mirent donc en quête de rencontrer la voyeuse inconnue après avoir fait compter l’addition sur leur note de chambre afin de régler plus tard le tout.

A leur grande surprise, la femme brune n’était plus derrière son rideau alors que la jeune fille impolie était toujours à sa table. La raison pour laquelle elle n’était plus là était des plus obscures puisque l’objet de son attention était encore à sa portée d’ici. Le début d’une explication se forma quand leur apparurent quelques traces de luttes au sol ainsi qu’un talon cassé de chaussure de femme. Elle avait finalement eu des problèmes à jouer avec le feu visiblement mais elle n’était sans doute pas loin.

- Essayons de jeter un œil dans les pièces avoisinantes. Si elle a été traînée de force mais pas assommée, ils n’ont pas pu l’emmener sur une longue distance contre son gré. Hâtons-nous !

Chacun de son côté du couloir ils ouvrirent les portes unes à unes pour vérifier ce qui se passait derrière. Les franchissements énergiques des seuils des premières salles laissèrent vite place à des coups d’œil discrets dans l’embrasure des portes qu’ils entrouvraient. Nico était tombé sur un groupe de danseuses qui se changeaient ce qui provoqua un refoulement hystérique direct. Puis il avait eu le droit à une petite pièce obscure dont il était ressorti le pied dans un sceau : un local de maintenance mal éclairé.

De son côté Iala n’était pas en reste. Après la réunion de mafieux qui n’était pas sans lui rappeler leur rencontre au sommet avec Zann il y a peu, elle était tombée sur une partie de cartes privée avec des gens pas plus recommandables selon ses critères. Elle avait pris quelques couleurs au visage à l’ouverture de sa dernière porte alors qu’elle surprenait des ébats tout aussi privés d’un homme avec une ou deux professionnelles. Elle avait du se forcer à vérifier que la femme qu’ils recherchaient n’était pas une des femmes concernées ce qui l’avait rendue plus mal à l’aise encore. Inconsciemment elle était quasi sûre que Karko faisait épier et enregistrer ce genre de spectacle pour maître chanteur…

La porte suivante fut la bonne puisqu’elle reconnut le corps de la jeune femme étendu sur une banquette à travers l’embrasure. Elle n’était pas seule et paraissait inconsciente pour le moment. Quand un des deux hommes qui l’accompagnaient passa dans le champ de vision de la Tétienne, elle reconnut immédiatement un des deux gorilles qui accompagnait la jeune fille qui l’intriguait depuis la veille. Elle pouvait entendre discrètement leur conversation.

- Le patron veut que le problème soit réglé définitivement cette fois. Il en a marre qu’elle revienne tout le temps à la charge cette garce. Tu sais ce qu’il te reste à faire…

Un second homme lui répondit sèchement avec un fort accent.

- Ouais, ouais… Ce sera vite réglé avec la cervelle grillée.

Le premier l’arrêta en l’obligeant à baisser son blaster qu’il avait déjà pointé sur la tête de la pauvre femme.

- Pas de ça ici crétin. Il ne faut pas que sa mort puisse poser problème avec une enquête, ça doit passer pour un accident. Tiens prends ça plutôt. Une bonne dose et ça passera pour un shoot mortel d’une junkie. Elle n’a plus de famille, personne ne la réclamera et ce sera vite classé…

Le premier gros bras tendait à l’autre une seringue avec une fiole d’un produit stupéfiant qui était sûrement une drogue dure. D’ici une minute à peine, la curieuse serait réduite à l’état de cadavre sur les bras de Karko et de la Guilde…

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HRP : "j'aime quand un plan se déroule sans accroc" - Petit coup d'oeil multi cinématographique en réponse à ceux de Nico.

--------------- Nico explorait le couloir Sud pendant que Iala se chargeait du couloir Est. Il faut avouer que ces désignations cardinales ne correspondaient à rien de concret sur cette station mais elles avaient l’avantage de constituer des repaires fiables.

--------------- Iala comprit l’urgence devant la scène qu’elle découvrit dans le salon « Tulipe Noire ». Immédiatement Nico reçut son message télépathique assorti d’une vision flash de la scène.

--------------- La brute, armée de sa seringue, relevait déjà la manche de la jeune femme inconsciente. L’autre garde conservait l’Arme au poing. Iala enrageait d’avoir laissé son sabre dans le coffre fort de leur suite sous prétexte que sa Tenue de soirée n’était pas prévue pour accueillir discrètement son arme. « Je suis vraiment inconsciente ! » Il y avait Urgence et Iala ne pouvait attendre Nico. Elle se concentra brièvement, prévoyant la suite d’actions qu’elle envisageait d’entreprendre. La Force se dilata en elle.

Elle ouvrit la porte brutalement puis dirigea sa poussée de Force avec une puissance contenue, contre le détenteur de la seringue. La puissance fut suffisante pour le projeter contre la cloison en l’assommant à moitié. Le bras gauche déploya le bouclier de force contre le garde armé qui tirait comme un dément et dont un ricochet atteignit mortellement son complice.
    « Arghhhh »

Nico arriva dans l’intervalle et neutralisa le tireur d’un éclair paralysant. Il utilisa l’interphone et demanda à la réceptionniste
    « Que Karko vienne de toute urgence. Je ne veux voir que le patron et lui seul, vous m’avez compris et immédiatement ! »

Iala nota le changement de ton de Nico : le Consul était aux commandes ! Elle venait de constater qu’on ne pouvait plus rien pour l’assassin et commençait à échafauder un plan compliqué mais qui permettrait de préserver des vies. Elle l’exposa à Nico.

--------------- La porte s’ouvrit bientôt sur un Karko A bout de souffle :
    « Ben quoi ma couille ? » Il balaya la scène d’un regard atterré
    « Mais c’est quoi ce bordel ? C’est pas la peine que je me torture l’impulsion scélérate à longueur de cycles, que je me contraigne la vocation malandrine, que je me réfrène l’inclination truande en jouant le dirlo d’un palace nickel chrome, bien propre sur lui. C’est qui qui vient y semer des macchabées à la con sur mes plates bandes d’honorabilité exemplaire ? »
La face du patron virait au cramoisi. Iala répondit tranquillement
    « Monsieur Karko, emmenez discrètement La belle endormie à l’abri dans vos appartements, et surtout ne la laissez pas filer. Je vous serais reconnaissante de nous laisser regarder les fichiers de surveillance de vos caméras de sécurité… tous ceux qui peuvent nous apprendre quelque chose sur ces sinistres personnages depuis leur arrivée. »
Nico enchaîna :
    «. On te rejoint le plus rapidement possible. On effacera les fichiers compromettants et ceux qui concernent ce regrettable incident. Nous allons réveiller ce tueur pour l’interroger. »


Iala réveilla le garde. Il avait l’air mauvais, de celui qui ne se laisserait pas aller facilement aux confidences.
    « Bon dieu, vous avez descendu Tuco ! Foi de Sentenza, vous vous en sortirez pas vivants. Le patron a le bras long je ne donne pas cher de vous… »
S’adressant à Nico « Tu sais que tu as la tête de quelqu'un qui vaut 200 000 crédits »
    « Oui, mais toi tu n'as pas la tête de celui qui les encaissera. »

Nico utilisa, avec le soutien de Iala, sa force de persuasion et sa restructuration mentale.
    « Il ne s’est rien passé aujourd’hui, tu n’as vu personne de connu »

Les mots s’imprimaient dans l’esprit de l’homme, profondément, comme des vérités absolues, remplaçant les souvenirs réels. Jusque là, rien de bien difficile. La partie plus délicate arrivait :
    …jusqu’ à ce que Tuco te demande de la rejoindre au petit salon. Il était nu et t’a fait des avances. Il a commencé à vouloir te dévêtir. Tu t’es défendu et tu as tiré.
    Ton maître pensera que tu as commis une faute et te punira, tu risques de te faire arrêter par les gardes du palace et te faire embarquer par les forces de la police galactique.
    Il faut fuir, fuir, fuir…tu es Le fugitif. Dors, je le veux.»

L’homme s’assoupit.
Les compères préparent la scène de crime Nico dévêtit entièrement Tuco. Le spectacle n’avait rien d’intéressant pour Iala : ce n’était qu’un malabar poilu et couturé, à l’hygiène médiocre. Ils semèrent un peu de désordre pour accréditer la thèse d’un bref combat. Ils déchirèrent les vêtements de Sentenza et lui plantèrent la seringue dans la cuisse non sans injecter une partie de la drogue pour s’assurer un peu plus de sa confusion.
La restructuration mentale pouvait être fragile mais les souvenirs resteraient imprécis et flous.

Les enregistrements de Karko, judicieusement tronqués, appuieraient la thèse au besoin. Tout le monde se retira vers les appartements de Karko.

Sur ses consoles du bureau de Karko, contigu à la chambre où reposait l'inconnue, ils observèrent le réveil de Sentenza, via les écrans de contrôle, en attendant celui de la Belle au bois dormant.
C’est à ce moment que Régina arriva et qu’on l’entendit rugir en découvrant la femme inanimée sur le lit de Karko
    « Je savais bien que tu me trompais ! »
La brunette ouvrit l’œil droit et murmura à moitié endormie :
    « Où suis-je ? »


Spoiler :

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Spoiler :


L'amour. Quelle idée. Youki n'avait pas toujours été cet étrange personnage hyperactif courant d'un objectif à un autre. Il fut un temps où lui aussi avait gouté à l'amour...et avait été déçu. Avec la même passion qu'il avait accordée à toutes choses il avait sauté à deux pieds là dedans. Il ne savait plus trop combien il avait de femmes désormais mas une chose est sure ce n'était pas avec elles qu'il était heureux. La sexualité l'ennuyait, la tendresse qu'il avait autrefois tant cherché lui hérissait les poils. Non décidément c'était un vieux jawa qui lui avait le mieux décrit l'amour, un soir où il était venu trouver auprès du feu et de celui-ci un réconfort." C'est un mal, le plus cruel de tous, car c'est un mal sans espérance. Le plus terrible, car c'est un mal qui se chérit lui-même et repousse la coupe salutaire jusque dans la main de l'amitié, qui fond le cœur le plus dur. Un mal que toute la science ne saurait soulager, qui se nourrit du vent qui passe, d'un parfum, d'une refrain d'une chanson, et qui absorbe l'éternel aliment de ses souffrances dans tout ce qui l'entoure, comme un Anooba dévorant les Womp flânant au soleil.

Non décidément il ne pourrait pas comprendre Iala et Nico. Où plutôt il ne pourrait plus. Il n'avait plus assez de folie en lui pour aimer comme il l'a fait, et ce qu'il vivrait ne ferait que lui rappeler tout ce qu'il aurait pu donner si il n'avait pas déjà été abattu en plein vol. Sous cette capuche il restait un personnage étriqué, un maniaque qui avait bugé en plein accomplissement. Il n'y avait guère plus que son frère Jarii pour qui il avait une forme d'affection. Son autre frère...il devait être mort maintenant. Seul de sa mauvaise santé ou avec ces naïfs de rebelles. Il aurait du mourir, c'était contre-nature de le laisser vivre, alors dans le cœur de Youki il n'était déjà plus.

Le jawa entrait dans la salle de jeu du casino prés du Karko's et venait s'assoir à un des sièges réhaussables d'une table de jeu. La roulette l'occuperais quelques minutes se disait il, quand arriva une ravissante Twi lek.


-Je ne vous ai jamais vu ici monsieur...monsieur?

Youki pivota sur son fauteuil, un cigare à la main il fit raisonner sa voix fluette

-Je m’appelle Hini. Youki Hini.

-Monsieur je suis navrée de vous importuner...

-Ho je sais je sais...je dois avoir des jolies cartes avec mon usine de Raxus Prime dans mon vaisseau si vous voulez un autographe...

-...En fait je voulais vous demander de changer de pièce. Votre odeur incommode les clients.


Les yeux jaunes de Youki fixérent la porte de la sortie.


-Ah...fâcheux.

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Le visionnage des bandes vidéo du palace n’avait pas donné grand-chose. Les deux gorilles n’avaient rien fait de bien remarquable depuis leur arrivée. Ils avaient passé la majorité du temps à se relayer pour surveiller l’héritière Hawken qui faisait comme s’ils n’existaient même pas. Le reste du temps ils avaient pris un peu de bon temps aux tables de jeux, dans des petits salons privés ou dans la salle des communications pour quelques échanges holonet discrets, sans doute avec leur patron. Avec un mort et un inconscient, il fallait réfléchir à comment se débarrasser de ces deux là…

Ils inventèrent une histoire à dormir debout à implanter comme souvenir dans l’esprit du survivant. Il se réveillerait probablement vaseux et sans souvenir viable mais avec le blaster qui avait tué son compère dans les mains. Cela suffirait à le faire paniquer sans doute. En attendant le réveil de la femme qu’ils venaient de sauver, les couples échangeaient selon leurs habitudes, comme si de rien n’était. La diva brisa le silence en premier :

- Arrête de la reluquer devant moi cette pouffiasse. Comment tu l’as connue d’abord ? Ça dure depuis combien de temps et tu comptais la faire me remplacer quand au juste ?

Karko se défendait tant bien que mal avec toute sa verve. Des années de magouilles et de mauvaises passes avaient développé en lui un instinct de survie des plus développés.

- Voyons ma cocotte d’amour, pas la peine de s’exciter pour des bêtises pareilles. J’l’ai jamais vue moi cette pépée, c’est la première fois ! C’est Nico qui l’a amenée, c’est lui qui doit la connaître…

Regina reportait maintenant son agressivité sur le Luxien.

- Lui ? Il est marié en plus ce gros macho ! Il n’a pas assez que sa femme, il veut que tu caches ses maîtresses pour qu’il puisse s’en occuper dans son dos ? Il mériterait que je lui coupe les couilles et que je les écrase avec mes talons ! Minable !

Nico ne réagissait pas à la discussion qui lui passait quelque peu par-dessus la tête. Le front bas, les yeux plissés, son regard ne quittait pas la direction de sa femme. Il lui parla par le biais de leur canal mental privé pour échapper à tout ce boucan. Iala put juger de son degré de concentration sur leur affaire.

* J’ai trop mangé ce midi, je suis un peu lourd là… Puis l’autre elle me vrille les tympans mais sévère là, je vais finir par la claquer si elle continue de m’insulter. Tiens ce matin j’ai lu un article de ton magazine de psychologie pour passer le temps aux toilettes. Ça disait que pour évacuer la tension dans une discussion stressante, il suffisait d’imaginer la personne en face nue… Moi quand je t’imagine en tenue d’Eve, j’ai juste envie de t’attirer dans notre chambre pour une sieste crapuleuse… Ça m’aide pas ces conneries de psy…*

Très loin de toute cette cacophonie, un jawa d’âge avancé venait d’être conduit dans un salon privé plutôt petit et bas de gamme. Une hôtesse avait jugé à raison que la minorité visible et odorante collait mal avec le panorama de la grande salle. Si le Moff d’Eriadu avait croisé « ce rat » comme il appelait ces êtres non-humains, ça aurait pu mal finir et le Karko’s n’avait pas besoin de ce genre de pub. Les lois du business imposaient parfois de cacher certaines personnes que les gens aisés ne voulaient pas voir.

Il y avait un mini bar et une petite table de jeu dans cette pièce réservée. Ce n’était pas le grand luxe mais bon pour un de ces petits ferrailleurs, ça devrait largement suffire. Un type à l’allure des plus nonchalantes entra dans la pièce à son tour avant de s’avachir derrière le comptoir. Il peina à lire le nom du client que lui avait griffonné l’agente d’accueil pour ouvrir la table. Il y avait un paquet de raisons pour expliquer cette difficulté rien qu’à le regarder sans qu’on puisse facilement déceler laquelle était déterminante dans ce cas.

- Moi c’est Lucky, le frère de Tony et toi c’est…Youkar ? Tiens mon pote Johnny il en connaît un de Youkar. Ça serait pas de ta famille ? Youkar…hmmm…Hibou ? T’as un drôle de nom d’oiseau l’ami ! Tiens parlant d’oiseau, tu connais la différence entre une autruche et une armoire à glace ? J’te préviens elle est con !

L’intercom interne sonna à ce moment pour le couper avant qu’il ne dise la réponse de la fameuse blague con. Le lascar survivant que la bande de Iala et Nico avait ramené sur les lieux du crime venait de se réveiller. Il avait tenté de ranimer son compère sans succès et vu son état et les traces de sang sur lui, le blaster dans sa main ne l’incitait pas à faire de vieux os ici. Il venait de prendre la fuite en balançant l’arme à la première occasion. Il fallait maintenant s’assurer que le salon incriminé ne serait pas accessible au public pour éviter le drame d’où le coup de fil au larbin de service.

- S’cuse mais je dois répondre…Salon de luxe des indésirables j’écoute… Ah c’est toi Tony… quoi répète je comprends rien à c’que tu m’racontes.

- C’est pas compliqué je te demande de fermer le salon Tulipe Noire. Y a eu du grabuge là-bas et c’est pas joli à voir donc ce serait pas bon pour la pub de l’établissement que quelqu’un mette son nez là-bas.

- Ah ouais mais moi je suis occupé là. Y a mon pote Youkar le jawa qu’est venu pour profiter de nos services et je peux pas maltraiter la clientèle moi…

- Un jawa ? Bordel qu’est-ce que ça fout là ça ? Bon t’occupe pas du jawa, tu lui fous un manche dans le cul et ça fera une serpillière du tonnerre. Oh puis merde, passe-le moi le jawa, je m’en occupe !

Tony Karko cherchait dans sa mémoire quelque chose qui ressemblerait à du jawanese mais sans grand succès. Son frère Lucky tendait le combiné au président d’Anakore Steel qui était resté incognito. Il put entendre beugler un homme passablement énervé qui s’adressait visiblement à lui.

- Ni hao mai ! Ni hao mai !

De l’autre côté, la femme brune évanouie avait repris connaissance et tenter de se carapater de l’appartement loin de la bande de cinglés qui l’avaient réveillée en braillant. Trouvant porte close, elle n’avait d’autre solution que tenter le dialogue pour le moment.

- Qui êtes vous ? Où suis-je ? Vous travaillez pour lui c’est ça hein ? Il ne m’aura pas vivante en tout cas alors laissez moi partir et n’approchez pas.

Elle menaçait de s’ouvrir la gorge avec le coupe papier qu’elle venait de prendre sur le bureau de Karko à l’instant. Le moindre geste brusque pouvait la faire paniquer et commettre l’irréparable. Il faudrait agir prudemment maintenant.

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- Ni hao mai ! Ni hao mai !

Les yeux jaunes de Youki fixaient le vide. Qu’est-ce que ce gars au bout du comlink essayait de lui dire ?

-Moi pas parler Quarren désolé.

Soudain la communication fut comme coupée par un bruit qui couvrait la communication. Un « chanteur » venait d’arriver et donnait l’ordre au public du salon de luxe des indésirables de…
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]

-Vos gueules ! J’ai dis vos gueules ! Quand je fais ce mouvement c’est que j’attends le silence complet !

Il montrait son index et son majeur relié pointés en direction des musiciens.

-J’aime mieux çà….

Il commença à chanter dans un style très « moderne » dirons-nous pour éviter de dire que c’était à chier, ce à quoi nous ne nous risquerions jamais. Youki s’adressa à Lucky le frangin de Tony non sans avoir serré les dents au préalable tant ce chant était odieux.

-Si vous avez à faire n’hésitez pas. Je crois pas que je vais m’éterniser de toute manière ce chanteur à un style si particulier qu’il ne plait qu’a lui je présume.

Lucky partit au salon Tulipe Noire, le Jawa restant accoudé au comptoir les pieds en bas dans la poussière et la tête là-haut dans le brouillard. Au détour d’une « chanson » le type sur la scène fit une sorte de One man show en se foutant ouvertement de la gueule de membres du public. Une manière efficace de faire rire pour quiconque n’avait pas assez de talent pour amuser sans s’aider d’éléments extérieurs.

-Hé toi le Jawa là…tu pues c’est abominable…on croirait qu’il y à une putain de décharge publique dans ce casino de merde !

-C’est la boite qui offre. Ils te préparent psychologiquement à ta future vie de sans abri.

La bienséance voulait pourtant que le public la ferme mais voilà, chez les jawas c’était battle sur battle et Yo moma tous les jours.

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HRP : florilège de citations. De Voltaire à Audiard

------------------ Nico restait au dessus de la mêlée, presque indifférent à ce qui venait de se passer

]------------------ « Mon amour, il ne faut pas lire ces sottises de revues sur la psychologie, elles sont disposées dans les toilettes des lieux publiques pour favoriser les turn-over rapides. Je connais des piliers de bar qui dispensent des conseils gratuits, bien plus avisés, après 21h, tous les soirs de la semaine. Tiens, Madame Zaza, par exemple… » Iala s’interrompit, elle jeta un regard sombre à Régina , qui s'en prenait cette fois ci à Nico... elle ignorait, cette pauvre inconsciente, ce que la padawan pouvait réserver à ceux qui attaquaient son Nico de Maître.

Karko intervint, histoire de participer à la conversation en sortant une de ses grandes pensées :

------------------- « La psychologie, y'en a qu'une : Défourailler le premier. C'est un peu sommaire, mais ça peut être efficace. »

C’est à ce moment qu’arriva l’appel de Lucky :

------------------- « Le mec du salon « Tulipe Noire » vient de clamser »

------------------- « Oui, je sais bien, c’est pour ça qu’il faut l’évacuer »

------------------- « Non je parle de l’autre, celui qu’était vivant. Il s’est marré en me voyant arriver, j’sais pas ce qui l’a amusé mais il rigolait comme un dingue et il s’est fichu une grande tape sur la cuisse… dans le coup il s’est enfilé le reste de la seringuée. »

------------------- « Du calme mon frère. On fait un rapport à la Police pour pas avoir d’ennui avec l’employeur de ces gorilles. En attendant, mets ce beau monde au congélo et fais nettoyer le salon… un client part, un autre arrive. »

---------------------- Et le naturel reprit le dessus, une dernière vague d’attaques, lancée par Régina venait de faire sauter la digue. S’adressant à la diva jalouse :

------------------- "Régina, mon petit, je ne voudrais pas te paraître vieux jeux et encore moins grossier... L'homme des aventures galactiques, parfois rude, reste toujours courtois... Mais la vérité m'oblige à te le dire : tu commences à me les briser menu ! »

Parti sur la pente savonneuse, ne parvenant pas à se reprendre, le visage virant au rouge sith, et son nez, son cap, non… sa péninsule, arborant une belle couleur framboise violacée

------------------- « J’en ai ma claque moi de ce Palace de mes deux ! Parce que la p'tite Station-Palace, perdue dans l’univers glacé, y’en a qu’appellent ça l'indépendance ! Alors, j'vais t'dire quelque chose : J'me suis pas tapé vingt piges de contrebande pour venir piquer thune par thune l'oseille pour une retraite dorée auprès de toi. »

Régina resta coite, Karko n’avait jamais osé lui parler sur ce ton ! Elle finit par dire :

------------------- « Oh mon Choupinet, tu penses vraiment passer le reste de tes jours auprès de moi, en une retraite dorée ? »

------------------- « Ben ouais »

------------------- « Allons fêter ta demande en mariage et annonçons la nouvelle à tous »

Et Régina tira Karko, pour le coup sidéré, balbutiant à l’intention de Nico

------------------- « Je l’ai demandée en mariage moi ? »

------------------- « C’est tout comme » répondit Nico, qui visiblement s’en fichait royalement, mais était soulagé de voir le couple vider les lieux.

Ils passèrent devant la femme qui menaçait de se trancher la gorge comme si elle n’existait pas.

------------------- « On ferme la porte derrière nous, on dérange pas plus longtemps. »

La brunette répéta sa phrase, un peu déstabilisée par le manque d’attention qu’on lui portait.

------------------- - Qui êtes vous ? Où suis-je ? Vous travaillez pour lui c’est ça hein ? Il ne m’aura pas vivante en tout cas alors laissez moi partir et n’approchez pas.

Iala, un peu agacée par toute cette agitation et émoustillée par les propositions de sieste améliorée de son époux pensa

------------------- « Mais qu’est ce que j’ai été fourrer mon nez dans cette affaire ? Tailles toi la carotide si tu veux, on aura la paix ! »

Mais Iala était Iala, elle se raccrocha finalement à ses automatismes de diplomate. Elle soupira en se consolant par un vieil adage prôné par A'Eotl "toujours du plaisir n’est pas du plaisir... quoi que ! "

------------------- « Qui nous sommes ? Ceux qui vous ont sauvé la vie. Nous travaillons pour nous et nous ne savons pas de qui vous parlez. Alors, venez voir la vidéo de votre sauvetage si vous voulez être convaincue et ensuite, si vous voulez, ayez la gentillesse de nous éclairer. »

La brune claudiqua vers les écrans.



Un peu plus loin dans la station, le couple de jeunes fiancés fut interpellé par un employé qui saignait du nez. :

------------------- « Patron y’a une bagarre, c’est du lourd, y’a un moinillon qui pue le chaussé aux moines qu’à provoqué le nouvel animateur… ça a dégénéré et c’est salement animé du coup ! »

------------------- « C’est où, bougre de truffe ? »

------------------- « Alors le mieux d'ici : vous suivez les baffes, et normalement ils sont au bout. Je vous accompagne pas, vous m'en voulez pas ? Moi je vais rester ici et... réfléchir un peu. »

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Dans une salle obscure et enfumée du paquebot de luxe Ma’at, un artiste déluré donnait un one man show apocalyptique. Au milieu du maelstrom humoristique, un petit être masqué venait dans une révolte verbale pour contrer les invectives de l’agresseur. Derrière ses lunettes teintées, l’opulent personnage continuait son show de plus belle :

- Ta gueule le jawa. Tu voulais être drôle avec ta blague jawa mais c’est vraiment de la merde. Ecoutez moi les trouducs, j’ai toutes mes entrées dans les cabarets les plus en vue du noyau alors votre clapier, j’m’en beurre la raie. T’as compris toi aussi le minable de jawa ?

Et il expédia une bouffée de fumée de cigare en pleine face de Youki avant de reprendre son tour de salle.

- Voyons voir ce qu’on a comme public ce soir… Ouais, ouais, ouais, ouais, ouais… Du beau plouc de campagne et de la morue de compète… Mon bon monsieur larguez votre cageot à la première sortie venue, la laitue a l’air plus très fraîche…

Le petit vieux s’offusqua :

- Odieux personnage, je ne vous permets pas de vous moquer de la sorte de ma femme avec qui je suis heureux depuis 30 ans.

La réplique cinglante ne se fit pas attendre pour consterner encore un peu plus :

- Ben vous aurez du venir avec votre maîtresse, au moins j’aurais pu admirer le paysage ! Oh mais faites pas cette tronche, je vous offre une corde à la fin de mon spectacle. Y a plus que ça pour vous libérer de votre grosse vache.

Finalement il revint au point de départ, le public n’avait rien de bien croustillant et il n’avait pas grand-chose à se mettre sous la dent pour se lâcher un peu. Son meilleur client restait le mec qui l’avait mouché un peu tout à l’heure. Même s’il avait une grande gueule et du répondant, c’était aussi facile et lâche de se moquer de lui que d’un handicapé et ça lui procurait un certain plaisir. Il reprit son approche par une blague détournée.

- Attention madame, vous allez marcher dans une merde. Ou alors visez du pied gauche ça porte bonheur. Ah bah non c’est pas une merde c’est encore ce connard de jawa ! A l’odeur j’avais pas reconnu !

Il était temps de porter l’estocade pour achever la bête :

- Bon attend voir le jawa, je vais essayer de me mettre à ton niveau pour voir. La terre va me sembler basse mais bon. C’est quoi que tu bois ? Ça a l’air vraiment dégueulasse. Ça me rappelle une blague jawa que je connais. Tu veux l’entendre ? Ben tiens c’est rien que pour toi.

Et il prit le verre de lait de bantha de Youki pour lui renverser sur la tête tout en ajoutant :

- C’est pas marrant les blagues de ces connards de jawas hein ? Avoue que j’en fais des meilleures. Et maintenant tu fermes ton claque-merde, tu restes assis et tu t’amuses.

*****

Du côté des appartements privés de Karko, l’ambiance n’était pas plus détendue. La femme brune que Iala avait sauvée avait consenti à regarder cette fameuse vidéo mais elle avait toujours gardé ses distances. Le coupe-papier en main, elle restait un danger pour elle-même plus que pour les deux Luxiens. Elle s’était toutefois un peu calmée en ayant une preuve qui concordait avec une bonne partie de ses souvenirs. Elle ne se sentait pas menacée immédiatement mais elle n’était pas pour autant rassurée.

- Vous ne pouvez rien pour moi. Il me retrouvera quoi qu’il arrive si c’est sa volonté et il disposera de ma vie comme il l’entend. Je n’aurais pas du lui désobéir et tenter de la revoir mais je ne pouvais pas m’en empêcher. Je l’ai quand même élevée comme ma propre fille toutes ces années ! Maintenant que ses gardes du corps ne sont plus là, je pourrai la retrouver un peu le temps qu’il la fasse revenir à lui. Vous m’avez offert un beau cadeau.

Elle finit par déposer l’arme improvisée sur la table basse et à s’en éloigner de manière à signifier sa volonté d’apaisement. Elle ne voulait plus perdre de temps en ces lieux et elle espérait pouvoir employer à bon escient celui qui lui restait. Iala put ressentir qu’elle était sincère et apaisée tout au long de son discours.

- Vous me laissez passer quelques heures avec Rachael pour que je puisse lui faire mes adieux correctement et vous pourrez me livrer à Rutger. Il devrait passer l’éponge pour la mort des incapables qui n’ont pas su protéger sa fille. C’est votre meilleure option. Surtout ne le provoquez pas, vous n’êtes pas de taille contre lui. Il rachèterait ce casino, vous ferait virer ou bien pire encore selon son humeur… Suivez mon plan et tout ira bien pour vous. Maintenant j’aimerais que vous me conduisiez auprès d’elle, vous ne pouvez me refuser ma dernière volonté tout de même.

D’un seul coup c’était comme si elle acceptait son sort. La mort elle avait menacé de se la donner quelques minutes auparavant mais c’était plus par contrainte. Maintenant elle l’attendait sans crainte tant qu’elle parvenait à son but de pouvoir revoir la jeune fille pourtant si insupportable. On pouvait faire beaucoup pour prouver son affection mais donner sa vie pour un simple moment de retrouvailles n’était pas anodin. Une telle détermination cachait sûrement des choses… ou pas. Iala en avait déjà tellement vu sur l’influence des émotions sur le comportement des gens que rien ne devait plus l’étonner maintenant après tout.

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En lui versant son verre sur sa tête, ce "chanteur-comique" avait mis dans une grande colère le jawa. Mais même si il était armé et avait au mois trois moyens différents de le tuer Youki décida de faire pire et surtout moins dangereux pour lui. Il allait l'humilier devant tous. Cet humain bedonnant n'avait pas forcément plus de sens de la répartie que lui, mais il avait une vulgarité avec laquelle il ne serait pas capable de rivaliser. Le jawa se leva brusquement en frottant sa capuche avec une serviette si agilement que l'humain n’eut même pas le temps de le bloquer. En moins de deux le chef-de-clan-mafieux-PDG (dans certaines cultures la différence est infime) lui avait piqué son micro et avait grimpé sur la scène, sous le feu des projecteurs.

-Je pense qu'on s'amuse plus ici que parmi le public quand on est un chanteur digne de ce nom.

Il se tourna vers le bassiste.

-Joue nous un truc de ton invention...


[Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]
Le musicien était un Wookie au style "grunge" -ou "Graoumf" il faut dire qu'on le comprenait pas très bien- qui jouait la tête baissée et de manière appliquée les premiers accords, sa touffe de poils masquant ses yeux. Youki commença à chanter, après avoir fait quelques mouvements aléatoire -mais qui en jetaient- autour de lui tout en maintenant son micro devant sa bouche, il faisait trainer son étrange voix en fin de couplet, complétement à fond dans ce qu'il faisait.

Le batteur était un Cragmoloide qui bien qu'assit derrière ses caisses et tambours n'en restait pas moins largement supérieur en taille aux autres musiciens, excepté peut être le Wookie. Sa trompe basculait gaiement de gauche à droite au rythme de la musique, et alors que Youki commençait à se déhancher sur scène, le pachyderme enserrait fermement une troisième baguette dans celle ci pour faire raisonner la grosse caisse.

La cadence s’accélérait, le saxophoniste Bith entrait dans le ryhtme, calant sont instrument sur cette mélodie totalement improvisée par le groupe. Youki déboulait d'un coté à l'autre de la scène tandis que le public applaudissait en rythme, le jawa montrant parfois du doigt quelqu'un dans la foule comme pour dire " oui, je ne te connais pas, mais on va faire comme si parce que c'est classe!"

Il exultait, poussait sa voix tout en dansant en rythme entre le Bith et le Wookie, enflammant comme un volcan de Mustafar l'assemblée que le chanteur précédent avait endormie. Le bassiste poilu était comme en transe, " çà c'est du son..." semblait il vouloir dire du regard au Jawa qui continuait, débordant d'énergie à gesticuler sur scène comme si il foutait des coups de pied dans le derche du prince Xizor lui même. Les membres du salon des indésirables se levaient de leur chaise pour applaudir et danser, ils avaient leur héros des mal-aimés, le chef des parias, la star des sans-invitation, le King des expulsés à la porte des dancing à la mode.

Sur cette scène et en cette salle du casino installé dans un Dauntless Sorosuub, Youki chanterais jusqu’à ce qu'il n'aie plus de voix afin de montrer ce qu'était un showjawa à cette enflure qui avait gâché du lait de Bantha. Et chaque jawa sait que l'enfer réserve un cercle à ceux qui gâchent un bon lait bleu...

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---------- Pendant qu’un Jawa, d’ordinaire plutôt discret, enflammait la salle avec un orchestre improvisé. l’animateur vedette avait été viré de la scène.
Ordal le sexagénaire ridiculisé par la vedette en déconfiture saisit une bouteille de bulles et lui en asséna un coup sur le sommet du crâne. Ielo, son épouse, l’attrapa par les pieds et commença à le traîner vers la sortie. Un autre type, voyant la manœuvre, vint aider le couple et le trio évacua l’antipathique individu dans le couloir.
A ce moment l’un des surveillants tenta de mettre de l’ordre et se prit un coup de boule de la part du type inconnu : le genre de mec trop heureux de donner des mandales pour se demander pourquoi on les donne.
La femme avait sorti des ciseaux de sa trousse de manucure avec la ferme intention de faire une coupe sombre dans l’épaisse chevelure… damned ! La perruque du chauve dissimulé lui resta dans les mains… qu’importe, elle s’attaqua à la moustache. Clic, clic, clic.

Là dessus quelques spectateurs, probablement doués d’une oreille musicale plus sensible que la moyenne, quittèrent la salle en folie, non sans s’être munis d’un magnum de Champ. Lorsqu’ils virent la scène, n’écoutant que leur courage, ils se portèrent au secours… des assaillants. Ils entreprirent de déshabiller la star qui commençait à se réveiller et à protester
    « Mais, mais… »
    « Nous remercie pas, on te rend service ! Tu dois en avoir marre de porter des fringues aussi ridicules ».

Karko et Régina croisèrent donc successivement l’employé, puis la star chauve quasiment à poil.
    « Amusant votre numéro, la salle semble apprécier... »
Karko ne put finir sa phrase. La vedette s’enfuyait devant une petite troupe d’excités, l’un portant une perruque en travers de la tête, l’autre agitant une chemise rose à fanfreluches.
    « Hé, reste avec nous l’artiste, on se marre bien ! »

Suivait un couple âgé, l’air ravi. Ils se regardaient dans les yeux, amoureusement.
    « Ça fait longtemps qu’on ne s’est pas autant amusé mon Ordal ! »

    « Oh ma Iélo, on se retrouve comme à vingt ans ! »
Karko abasourdi au bras de Régina, triomphante… la situation lui échappait totalement. Entre rêve et cauchemar, il ne savait plus où il en était lorsque, arrivés dans la salle des indésirables, Régina s’exclama à destination d’un Jawa en folie :
    « Je vous engage ! »
    « Mais Mimine, c’est qui le Patron… »
Osa t-il murmurer avant que le regard de Régina lui conseille clairement le silence.

******************
----------Loin, bien loin de cette agitation, à l’abri dans les appartements privés de Karko, les Luxiens et une brunette s’observaient. Nico avait prudemment coupé la scène avant que la femme mystérieuse puisse entrevoir les talents particuliers des adeptes de la Force. Nico se taisait et Iala était mal à l’aise. Elle s’en voulait de l’avoir conduit dans cette situation alors qu’il n’aspirait qu’à profiter d’un moment de détente amplement mérité. Il restait assis à surveiller les écrans mais elle savait qu’il ne s’en souciait pas. Son attitude signifiait qu’il lui laissait le champ libre mais elle sentait un peu de désapprobation dans son comportement.
Iala se tourna vers la femme. Elle lui en voulait un peu, inconsciemment.
    « Madame, soyons clairs. Nous vous avons tiré des pattes de ces gorilles mais rien ne nous prouve que vos intentions soient pures à l’égard de cette enfant. Ces hommes qui en avaient la garde pouvaient avoir d’excellentes raisons de vous éliminer. Je réprouve leur méthode mais leurs intentions pouvaient être légitimes.
    En l’absence de ses gardes du corps, vous comprendrez bien que nous ne vous laisserons pas la voir sans être assurés de sa sécurité. Ensuite... ensuite, nous aviserons. »

Au fond d’elle-même Iala espérait que la suite consisterait à ramener la sale gosse à son vaisseau pour la remettre aux bons soins de son équipage. Elle se tourna vers Nico pour obtenir son accord.

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Nico se fichait un peu de cette femme, de cette gamine, de toute cette histoire compliquée qui lui prenait à moitié la tête alors qu’ils n’avaient rien à voir avec tout ça. Trop de zones d’ombres pesaient sur cette affaire qu’il avait beaucoup moins bien suivi que sa femme. Elle lui demandait son avis, presque son consentement en fait. Il ne comprenait toujours pas ce besoin presque viscéral de ne rien décider sans lui au possible. Il l’avait compris depuis le début même s’il espérait une amélioration au fil du temps, il serait toujours le « maître »…

- Je suis entièrement d’accord avec Iala. Vous ne nous apportez aucune garantie sur ce que vous avancez. Hawken a des droits sur cette gamine, c’est sa fille. Nous ne connaissons pas vos liens et vos intentions à son propos. Qui êtes vous pour elle, sa mère ?

La jeune femme brune tortillait ses cheveux nerveusement en prenant leur pointe entre deux doigts. Elle cherchait une réponse ce qui n’était pas bon signe. Soit elle essayait de les embrouiller, soit elle n’avait pas envie de répondre à leurs questions personnelles.

- Je… Je n’ai fait que prendre soin d’elle pendant deux ans. M. Hawken me payait bien mais je ne voulais plus la laisser dans l’ignorance plus longtemps. Elle n’est pas une petite fille ordinaire, elle a le droit de savoir. Avec ses capacités elle pourrait comprendre facilement et se construire une vie adaptée.

On pouvait voir une certaine tendresse émaner d’elle quand elle parlait de la jeune fille qui n’avait rien de sympathique sur ce qu’en avait vu Nico. La mélancolie des moments passés auprès d’elle laissa place à une certaine colère, une haine profonde envers son ancien employeur. Elle avait ruminé longtemps contre lui mais elle savait qu’elle ne pouvait rien contre lui au fond sans risques trop grands pour tenter la chose.

- Rutger est une véritable pourriture. Il y a derrière la façade du grand patron qui distribue des millions pour des bonnes causes bien des cadavres dans les placards. Et ce n’est pas qu’une image croyez-moi. Il y a des personnes qui ne devraient pas avoir de personnes à charge, pas d’enfants. Ils sont irresponsables, de vrais dangers pour leurs proches et il faut des repères solides et droits pour de jeunes esprits. Tous les criminels on devrait les castrer avant qu’ils ne puissent se reproduire puisqu’ils sont incapables d’élever correctement des enfants.

Nico croisa le regard de Iala en portant sa propre culpabilité sur ses épaules. Il prenait la responsabilité de ses fautes au sérieux et pourtant il ne pouvait rien regretter. Il avait détourné une jeune femme promise à un grand avenir plein de lumière vers un chemin chaotique et ténébreux. De leur amour inattendu était nés deux enfants dès leur première nuit passée ensemble comme si la Force avait voulu lui montrer qu’il pouvait engendrer quelque chose d’autre que la mort.

Certes il avait offert sa protection à quantité de gens, sûrement autant si ce n’était plus que de vies prises. Le Consul était respecté dans le milieu parce qu’il était un homme d’honneur. Jamais il n’aurait touché à un enfant, une femme ou un innocent en général. Il évitait autant que faire se pouvait les dégâts collatéraux quand il venait à faire sa justice. A chaque fois, il se disait même au fond de lui que la Galaxie avait été débarrassée d’un salaud de plus.

Mais les principes se perdaient en ces temps troublés, les pratiques mafieuses devenaient de plus en plus dures et brutales, brutales et aveugles, aveugles et sourdes à la détresse des proches des victimes prises dans le feu croisé des nouveaux seigneurs du crime. La Guilde comptait parmi les derniers parrains avec un code d’honneur. Ceci n’empêchait pas qu’ils ne faisaient pas de bons pères pour autant, la brunette n’avait pas tout à fait tort… Mais elle ne savait sûrement pas ce que ça représentait pour Nico.

- Je suppose que si vous êtes aussi gênante, vous devez avoir des informations compromettantes sur ledit M.Hawken qu’il craint de voir filtrer. Je ne peux que vous conseiller de négocier avec lui.

La jeune femme semblait peu convaincue par le discours du Luxien mais il ne lui laissa pas le temps de se décider aussi vite.

- Si vous ne pouvez pas parvenir à trouver un arrangement à l’amiable tous les deux, nous verrons à lui faire une offre qu’il ne pourra refuser…

L’autre blondinet verrait qui est le vrai parrain…

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--------------- L’écho des paroles de cette femme blessait Nico. Iala le ressentait comme des banderilles enfoncées dans sa poitrine qui réveillaient une obscure et double culpabilité. Celle de n’être pas la mère qu’elle devrait être pour ses enfants et celle de les avoir imposés à Nico, pas à l’homme, mais au Consul et au maître Luxien pour qui ils étaient une charge et une faiblesse.
Elle était si heureuse de porter les enfants de l’homme qu’elle aimait qu’elle ne s’était inquiétée du fardeau qu’elle lui imposait, que tard… bien trop tard. Aujourd’hui il commençait à payer le prix de son insouciance à elle, pourtant si raisonnable d’ordinaire.

L’habituelle sérénité de Iala se fissurait face à cette inconsciente qui les blessait tous les deux et la Luxienne devait se retenir pour ne pas lui en faire payer le prix fort.
    « Madame, je vous sais gré de ce discours moralisateur sur qui est digne d’avoir des enfants et de les élever. Hawken ne fait pas partie de ceux là, selon vos critères, mais est-ce à vous d’en juger ? Sa sécurité n’est pas négligée et il semble soucieux de son éducation puisqu’il l’entoure des soins de préceptrices et de gouvernantes. Il reste à déterminer si il fait les bons choix ce dont je doute au regard de son manque d’éducation » ajouta la Luxienne d’une voix un peu acide, ce qui était parfaitement rarissime.

Et tout cela parce que le regard d’une enfant triste m’a ému… tout cela parce qu’elle n’a pas entendu mon message télépathique… tout cela parce que je suis stupide !
    « Ne perdons pas plus de temps, voulez vous. Vos jugements concernant votre ancien employeur ne nous regardent pas. Contrairement à ce que vous semblez croire, nous ne sommes pas des employés mais des clients et cette affaire n’a que trop mobilisé notre énergie. Donnez nous votre nom et un employé ira proposer à cette jeune fille de vous rejoindre ici. Il l’accompagnera, elle sera en sécurité.

    Si elle vient, nous resterons pour nous assurer de vos intentions. Je regrette de ne pas vous offrir plus d’intimité mais je ne peux laisser cette enfant aux mains de n’importe qui. Si elle n’accepte pas de venir, elle sera reconduite auprès de son équipage.»
    Iala avait parlé avec autorité… la brune avait ébranlé Nico et elle ne lui pardonnait décidément pas.

Ainsi fut fait et un grand blond en smoking et avec une chaussure noire partit transmettre la requête à l’arrogante jeune fille.

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