[Arcan IV] Minuit, l'heure du crime...

Arcan... Le jeune humain natif de Cathar y avait été envoyé pour une mission bien précise, immorale au possible, une mission qui n'avait aucun sens pour lui. La politique lui était totalement étrangère et pour être honnête, il n'en avait que faire. Seul lui importait la réussite de sa tâche car sinon, il pourrait dire adieu à sa mère. Il était confronté à un dilemme qu'un impérial ne pouvait sans doute pas appréhender, la loyauté et l'honneur, toutes deux prêtent à être balayé d'un coup de lame traîtresse. La manipulation impériale faisait son office dans l'esprit confus de Khayal, et se savoir aussi impuissant, ses convictions ainsi piétinées par la botte impérial faisait monter en lui une sourde colère. Peut-être que cela aurait son utilité en temps voulu. Et puis, savoir qu'il devrait mettre fin aux jours d'un impérial avait un certain goût de vengeance. Cela montrait aussi que ces impériaux n'avait que faire de leurs hommes, chose qui serait inconcevable sur Cathar. Ils paieraient un jour, il paierait...

Remuant ces sombres pensées, le jeune homme déambulait telle une ombre dans la masse grouillante de l'astroport d'Arcan. Mécaniciens, droïdes, marchands de toute sorte et de tout bords, aristocrates, mercenaires, douaniers, touristes de passage... Personne ne prêtait attention à ce modeste inconnu à la longue chevelure noire vêtu de bleu sombre. Seul un manipulateur de la Force ou un œil extrêmement exercé aurait pu entrevoir cette aura, cette ombre invisible qui l'accompagnait, nichée au dessus de son épaule... La mort elle-même le savait, ce soir elle pourrait administrer sa sentence. Déjà, son regard se posait sur les différents officiers et officiels impériaux présent aux alentours. Il devait choisir sa victime, et pour cela, il avait carte blanche...

Il se laissait guider par ses pas, arrivant dans les rues encore bondées de la ville bordant le spatioport. Khayal se surprit à observer le ciel devenant feu avec la tombée du soir, cela lui rappelait un peu Cathar. Cette pensée le rendait nostalgique, mais aussi bien plus irritable, car se savoir ici, marchant entre les badauds d'un monde dont il ne savait rien, lui rappelait la réalité, inéluctable, sa mission. Il passait totalement inaperçus aux yeux de tous, sauf peut-être de certains soldats impériaux et autres officiels Cronese bardés de leur uniforme le plus clinquant, qui lui jetaient des regards curieux. Il n'y prêtait pas attention, il marchait simplement, jusqu'à on ne sait où. Pourtant, quelque chose au fond de lui le guidait. Étrange sensation quasiment imperceptible. Ce n'était pas de l'instinct, ou peut-être que si...

Le fait était que le jeune homme se fit soudain bousculer par deux hommes au pas rapide. Son regard se posa un instant sur la blaster que l'un d'eux tentait de dissimuler dans son veston après le choc. Khayal les détaillaient de dos pendant que ceux-ci s'éloignaient peu à peu. Tous deux étaient vêtu d'amples vestons et pantalons aux tons sombre, propres sur eux, et plutôt de forte stature. Ils semblaient filer un homme, un aristocrate, de la maison de Cron à en juger par son uniforme... A défaut de se faire la main sur un impérial, l'envoyé de Ramirez pourrait commencer à mettre en marche le plan qui lui avait été donné. Ainsi, il suivit aussi discrètement que possible les deux hommes dans une ruelle ombragée par les immeubles alentours.

Se camouflant contre le mur le moins éclairé, Khayal gardait désormais tout ses sens en alerte. C'était une impasse et le Cronese faisait face aux deux hommes. Son visage ne montrait aucune émotion, seul sa voix trahissait un certain stress.

« Asmara ? Tiogo ? Non... Maison Tionnese peut-être ? Empire ? Oui, je reconnais bien là la manière, mais je ne vous dirais rien ! »

A ces mots, sa main se dirigea lentement vers la poignet de son sabre d’apparat. L'un des hommes avança alors doucement vers l'aristocrate, sortant de son blouson ce qui ressemblais à un bâton assommant. L'impérial se rapprochait de plus en plus de sa victime. Il lui rétorqua d'un air amusé pendant que son acolytes braquait un blaster sur le pauvre homme.

« J'éviterais ça si j'étais toi Bratus... Le capitaine serait plutôt de mauvais poil s'il n'avait qu'un cadavre à qui parler. Par contre, permet-moi de te contredire mais tu parleras... Lorsqu'il sera là, tu parleras. Oh ça oui... Devant lui, ils parlent tous... »

Son ton se fit plus glacial, faisant péniblement déglutir Bratus. Celui-ci n'était autre que Bratus McAuster, jeune patriarche de l'une des seules familles nobles ayant eu un passé hostile avec l'Empire. Étant aujourd'hui sous haute surveillance, Bratus aurait été aperçus en train de comploter avec un groupe d’indépendantistes locaux. Ceci l'a sans doute amené dans la situation présente.

Dans l'ombre, contre son mur, non loin derrière l'homme tenant en joue sa victime, Khayal observait la scène, indaytayktable accroupis derrière son conduit d'aération ! L'aristocrate de Cron ne semblait pas tenir l'Empire en odeur de sainteté et ce pour une raison que le jeune homme ignorait. Cependant, cette raison n'avait aucune sorte d'importance pour lui, cela constituerait simplement le parfait mobile pour réussir sa mission. De plus, avec l'arrivée prochaine de ce fameux capitaine, la cible de notre assassin serait servit sur un plateau si on peut dire. Il n'avait plus qu'à attendre dans l'ombre...

En amenant la main à son comlink, l'impérial à la matraque contacta son supérieur.

« Capitaine, ici Novak. Bratus est enfin sortis de son trou. On le tient au chaud dans un coin tranquille. Ici, il sera tout à vous... Je vous envoie les coordonnées. Novak, terminé. »

A peine avait-il finit sa phrase que l'aristocrate dégaina son sabre en tentant une estoque fulgurante. Par sa posture presque parfaite, Bratus avait tout d'un excellent bretteur, noblesse oblige. De plus, il se retrouvait protégé du blaster qui le tenait en joue, Novak faisait obstruction. Cependant, celui-ci esquiva d'un vif pas de côté tout en envoyant un bon coup de bâton assommant dans l'abdomen de son agresseur qui s'effondra brutalement, lâchant son sabre qui vint rebondir non loin de l'endroit où se cachait Khayal. Celui-ci n'avait pas esquissé un geste, gardant les yeux rivés sur les deux impériaux. Novak soupira d'un air déçu tout en se rapprochant dangereusement de la cachette de Khayal, sans doute pour ramasser le sabre...

« Franchement, il pouvait pas se tenir tranquille... Par contre Kavon, la prochaine fois, essaye de pas te retrouver dans mon dos avec ton blaster. » Il entreprit de se baisser afin de ramasser le sabre de Bratus. « Non seulement j'ai pas confiance, mais en plus tu sert à r... Qu'est-ce que !?! »

Il la vit alors, l'ombre qui lui ôterait la vie, la mort... L'invité que l'on attends pas, inopportun, sous les traits d'un jeune homme à l'allure inoffensive. Mettre fin aux jours de ces deux impériaux n'était pas prévu, mais Khayal n'aurait aucun scrupule, son honneur était déjà bafoué. L'effet de surprise était là et c'est en un éclair que le jeune guerrier s'éleva en empoignant le sabre du Cronese, à la barbe d'un Novak éberlué. La lame taillada profondément le torse de l'impérial, de la hanche à l'épaule, comme dans du beurre. Le natif de Cathar n'utiliserait pas ses vibro-brassard pour une telle besogne, le sabre de Bratus suffirait amplement... Kavon était tout aussi surpris que son collègue tombant déjà en arrière dans un râle de douleur. Véloce, Khayal ne lui laissa même pas le temps de le mettre en joue. D'un bon félin, il vint lui donner l'estoque... En pleine gorge. La simple lame d'acier lui avait transpercé la carotide si violemment qu'une gerbe vermeille explosa de sa bouche, étouffant ses derniers instants de vie dans le goût âcre du sang...

L'assassin n'avait retiré aucun plaisir de son acte, juste le besoin d'assouvir une sombre colère. Il n'était qu'un instrument, tout comme la lame maculée de sang qu'il venait de retirer de la trachée de sa victime. Un pantin, ulcéré par ce qu'il venait de faire. Immobile au dessus du corps de Kavon, il se revoyait arpentant la Grande Plaine, sur Cathar, ivre de colère et de vengeance suite à la mort de ses amis d'enfance, ses frères et sœurs d'arme. Pourtant, dans cette ruelle mal éclairée, sa rage était contenu, sa respiration était lente et mesurée. Il le savait, ce n'était pas encore terminé. Il n'en restait qu'un... Un seul déchet à éviscérer. L'arme à la main, Khayal émergea de la torpeur de ses pensées pour revenir calmement dans l'ombre, attendant l'arrivée imminente de sa dernière victime...

[Capitaine] « Mais qu'est-ce que... Bon sang ! »

Le capitaine impérial, qui s'avérait être en charge de la surveillance de la planète, était venu sans escorte, seul, le fou... Sans doute pensait-il que l'interrogatoire sauvage qu'il aurait à mener ici devrait se faire le plus discrètement possible, grossière erreur. Le gradé venait de s'accroupir prêt du corps de Novak, blaster au poing, tout en observant le corps inerte de Kavon et du Cronese non loin. C'est en soupirant un juron qu'il alluma son comlink.

« Lieutenant Lorte, envoyez-moi immédiatement une escouade aux envir... !!! »

Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase. Khayal s'était glissé hors de la pénombre, dans le dos du capitaine qui était visiblement trop préoccupé par ce qui se passait devant son nez. La lame d’apparat lui embrochait déjà le cœur, guidée par la main experte de Khayal. Sa mort avait été rapide et presque sans douleur. La chance avait sourit à l'envoyé de Ramirez qui retira promptement le sabre du torse du capitaine, tombant au côté de son subalterne. Marchant entre les morts, l'assassin vint reposer l'arme dans la main de son propriétaire, toujours allongé, inconscient de ce qu'il venait de se passer. Pour lui, le natif de Cathar éprouvait quelques remords. Bratus n'y était pour rien, mais paradoxalement, sa haine des impériaux servirait les objectifs de Ramirez en parfait bouc émissaire. Il aurait sans doute beaucoup de mal à expliquer ce triple meurtre qu'il n'avait pourtant pas commis...

Remarquant sa veste maculée de sang, Khayal l'enleva et la plia rapidement avant de la mettre sous son coude. Il fallait évacuer, l'escouade de troopers ne devrait plus tarder à arriver et ce n'était pas le moment de se faire prendre. Ainsi, aidé par la nuit tombante, l'assassin quitta le lieu du crime en toute discrétion, revenant au spatioport encore grouillant en cette heure tardive. Il s'en retournait à bord d'un cargo vers Jaminere afin d'énoncer son rapport de mission à Ramirez. Il saurait sans doute plus tard si les impériaux n'avaient pas décidé d'étouffer l'affaire, mais dans le contexte actuel, cela semblerait difficile...


Action :

• Assassinat du capitaine impérial en charge de la surveillance d'Arcan.
  
• Faire porter le chapeau à un officiel de la maison Cronese, en l’occurrence Bratus.

HRP : Je laisse le soin au MJ de juger de la cohérence de cette action et si celle-ci est recevable ou non. Dans le cas contraire, ma boîte MP est ouverte en cas d'un éventuel edit de ce post.