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Les Compagnons de Jivih regardèrent leur maître imposteur et dévoraient son dialecte qu’il déferlait sans vergogne, les trois princeps de l’Ordre du Cercle se regardèrent et ne comprirent mot aux paroles de celui qui se disait divin et fils de divinités. Lorsqu’ils comprirent le subterfuge qui animait la salle ils tentèrent une fuite discrète mais ne purent que rencontrer d’autres adeptes de Jivih et se hissèrent sur les loges pour esquiver la torpeur. Les armes ne furent pas sorties contre eux mais les regards des hommes présents dans le théâtre agirent comme un étau sur les esprits des pragmatiques et reconvertirent leurs âmes grâce à leurs facultés vahiques. Deux semaines plus tard, l’Ordre récupéra des missionnaires sur les couches et furent contraints de rendre les corps aux Compagnons afin d’atténuer les tensions que les lunaires revendiquaient de causer sur Terra. Depuis ce jour, plus personne n’ose entrer en intrus sur le sol du satellite, et le blocus s’est amplifié pour empêcher les fuites des profanes.
Encyclopédie Stellaire Impériale, IIIème de l’Imperium 3758ème Cycle




Prologue




Au gré des vents soufflés par les cristaux oxydoria sur les plaines de Serenis, le chartank tentait de se frayer un chemin dans les dunes de cette mer interminable qui menait à l’opéra des âges. Aux commandes, Jane Al’Ina, sous le commandement impérial de Pi II l’Imperator, manœuvrait sous les coups permanents des rafales qui risquèrent à plusieurs reprises de renverser le véhicule. Les aéromoteurs provoquaient des bruits inquiétants à l’arrière salle et l’explorator en charge de la mission semblait redouter l’instant critique de la rencontre avec les premiers compagnons. Lorsque deux minutes stellaires s’écoulèrent, le temps avait changé et le soleil offrait ses premiers rayons à la surface lunaire tout en offrant le spectacle magnifique de Terra qui, chaque cycle, s’agrandissait de son rapprochement avec son astre sœur. La pilote n’eut guerre le temps de savourer l’instant et amorça la fin du voyage en coupant la propulsion et en essayant d’installer l’imposant appareil militaire sur une aire spatioportée destinée à l’embarquement de navires colons. Bien évidemment, la demande d’engager un dialogue diplomatique ne lui semblait pas d’actualité et elle craignait que la procédure ne la pousse à risquer les armes faces à ces incompris de l’univers. L’explorator quant à lui se chargea, sans qu’un mot n’ait pu s’échanger durant tout le voyage, d’équiper son acolyte d’un lasorgun et d’une armure de soutien en tungstène allégé. Bien que d’habitude ce matériau s’utilise à des fins industrielles, l’Empire ne lésinait pas et fournissait des tenues hautement prestigieuses de cet alliage à ses soldats. Les pièces de cet équipement étaient spécialement conçues pour que son porteur lui-même n’avait pas à en supporter le poids et bénéficiait de toute la locomotion nécessaire afin de se mouvoir avec souplesse dans n’importe quel environnement. Un dernier regard sur la console de commande et Jane attrapa la crosse de son fusil, le cala sur son épaule, et regarda son supérieur. Son masque à oxygène avait un micro incorporé aux systèmes électroniques et la conversation se ferait via l’émission de sons à une fréquence adéquate pour l’environnement de Luna. Elle le toisa du regard, un regard bleuté de ses iris et savamment insistant sur la prétention. Ses cheveux sombres s’envolèrent lorsque la soute s’ouvrit, laissant découvrir le gris satellitaire et la morosité du paysage. A l’horizon, rien qu’une étendue de plaine plate et morne, presque morbide, jalonnée de ci de là par des arbres cristallisés qui ne cessaient de souffler leurs blizzards infernaux sur les étendues désertiques. Le commandant de l’opération se tourna alors vers son subordonné et constata qu’elle s’empressait d’émettre sa réticence sur les bienfaits de l’opération.
- Drack, pensez ce que vous voulez, mais je crois sincèrement que de tenter de négocier avec les compagnons est la plus grande erreur que notre empereur ait pu faire de toute son existence. On n’est même pas sûr qu’ils sachent encore parler l’humanoïde. Ces êtres sont une espèce à part entière qu’on ferrait mieux de raser plutôt que de rallier.
- Ne chuchotez pas si bas ils pourraient vous entendre, l’explorator hocha brièvement la tête avant de poursuivre avec moins d’ironie. Si nous sommes ici c’est pour une raison précise, les conditions de la mission sont claires, connaître la position des compagnons dans le conflit à venir et leur ouvrir la main pour une éventuelle alliance militaire. Dois-je vous rappeler qu’ils possèdent des facultés mentales hors du commun que nous ne pouvons nous permettre de négliger ?
Les deux soldats descendirent de l’immense engin et posèrent les premiers pas sur le sol. Leurs bottes soudées et renforcées aux pistons se mirent à s’enfoncer légèrement dans le sable, élevant autour d’elles des amas de poussière blanche abrasive qui se logea dans les cheveux et s’insinua dans les yeux des comparses. Ils avaient depuis longtemps activé instinctivement leurs lentilles protectrices et ne risquaient aucunement l’empoisonnement à toute substance étrangère. En plus des lentilles protectrices, lorsque les complices avaient passé le sas de leurs véhicule, un gel défensif les avait automatiquement recouvert, leur évitant non seulement le contact avec une température radicalement différente de celle du corps humain, mais leur fournissant également une réserve d’oxygène temporaire en cas de rupture avec toute source d’air. L’autonomie d’un tel gel variait en fonction de la température ambiante, de l’inclinaison des rayons solaires, ainsi que de la présence de bactéries technophages dans l’environnement extérieur. Pour chance, les conditions requises sur Luna étaient proches de l’optimal, et les envoyés de l’empereur bénéficiaient d’une durée de dix-sept jours standards avant épuisement de leurs ressources. Chiffres qu’ils pouvaient regarder sur leurs brassards digitaux, accompagnés d’une série de milliers d’informations diverses et variées sur les alentours. C’est en regardant ce temps que Jane ne put s’empêcher de poursuivre la conversation.
- C’est bien ce qui me fait peur dans toute cette histoire. Savoir qu’un être puisse sonder mon esprit ne me réjouit pas beaucoup.
- Détendez vous, L’Isa a programmé nos puces pour éviter justement ce genre de problème. Lorsqu’ils tenteront quoique ce soit sur nous, ils se rendront compte que la technologie cyclone les a rattrapés, voire même devancés.
- Je n’ai jamais fais confiance en l’Isa et leurs proximité avec Cyclön. Tout ce qui vient du cercle n’est pas fiable. D’ailleurs, tout ce qui ne vient pas de l’empire ne l’est pas.
- Croyez-moi, pour cette fois ci on peut leur faire confiance. Ils ne nous auraient pas envoyé au casse pipe sans avoir pris les précautions nécessaires.
- Je croyais qu’on était là, justement, pour leur permettre de prendre ces précautions.
La brume s’épaississait à mesure qu’ils avançaient en direction d’un premier signe de civilisation. Un bâtiment sortait de terre et venait s’encastrer dans une arche de carbone formée par la condensation des bouches d’échappement d’air. L’infrastructure n’était pas plus grande qu’une villa citadine des colonies avancées mais avait la particularité d’être entouré d’un muret protecteur d’une paire de mètre de haut. Un portail en verre signalait l’entrée de la demeure et deux unités astrobotiques semblaient garder l’entrée. Ces machines étaient la perfection du développement militaire humain et représentaient à elles seules l’incarnation de toute la haine que pouvait avoir les humanoïdes envers les colonies robotiques situées à l’extérieur du Système. Elles avaient été conçues durant les premières guerres stellaires dans l’optique de causer le plus grand nombre de perte dans chacun des camps qui se disputaient le pouvoir et avaient faillit causer, dû aux programmations multiples et aux erreurs récalcitrantes de leurs codeurs, la fin de l’humanité toute entière sur l’ensemble des planètes. Ce fut d’ailleurs l’un des facteurs décisifs de la reddition de l’ensemble des nations opposées qui s’allièrent pour tenter de remettre en ordre les programmes destructeurs des machines qui finirent par ne servir que les plus avides des hommes. Aujourd’hui, il était rare que quelqu’un les utilisa sans affirmer aux personnes qui passaient à proximité que leur possesseur détenait une richesse incroyable et qu’il était prêt à tout pour garder ses biens. Mais l’image et le symbole de ces armes étant une chose tellement ancrée dans les valeurs de l’humain, seuls les hypocrites et les hommes sans âmes se dotaient d’une telle arme. Les deux officiers arrivèrent à hauteur du bâtiment et purent constater que l’arche carbonée s’étendait en réalité à plusieurs centaines de mètre derrière, formant une butte incroyable.
- A en juger la hauteur et la profondeur de ce bloc de carbone, jugea bon d’indiquer Jane pour ajouter un argument à ses plaintes, personne ne doit vivre à l’extérieur de leur théâtre.
- Les compagnons sont des êtres très prudents et craintifs. Malgré tout ce que l’on peut dire d’eux, ils sont inoffensifs et restent terrés dans leurs caves.
- Voilà qui devrait conforter les Hysts dans leur théorie.
Le chef de l’expédition ne put s’empêcher d’émettre un rire étouffé à la blague de sa collègue et, tout en levant le menton en direction d’un astrobot, indiqua qu’il était temps de demander une invitation officielle dans la maison. Le peuple Jivih était en effet tellement renfermé sur lui-même et ses traditions qu’il était impossible de dialoguer avec eux via des canaux sub-spatiaux. Il fallait adopter une méthode des plus désuets pour demander à ce que l’hôte vienne vous accueillir dans sa demeure. Cette méthode consistait à sonnet au portique ou indiquer par un signal sa présence afin que celui qui possédait la propriété puisse savoir qu’on venait lui rendre visite. Jane ne put s’empêcher de penser intérieurement que ce procédé était entièrement basé sur une aberration, et se demanda comment ces gens faisaient pour se donner rendez-vous en certains lieux. Avant même qu’elle ne laisse tomber son raisonnement, elle se rappela que la faculté psychique des compagnons leur permettait certainement de dialoguer via des procédés télépathiques. Elle observa son avant bras, des mains délicates tenant une arme de mort et entouré de gants protecteurs d’un métal aussi solide que désiré. Sa puce intégrée ne devait pas être bien loin de son brassard électronique. Ses souvenirs d’enfance ne lui indiquaient pas à quelle période exactement ses parents avaient décidés de la lui implanter, mais elle se rappela avec regret du jour où elle avait voulu se la retirer dans un centre hospitalier réservé aux réticents invétérés des puces intégrées. L’épidorgien lui avait indiqué qu’en temps que prétendante à la Garde Royale elle n’avait ni le droit ni les moyens de se permettre une telle opération, et ses supérieurs hiérarchiques la placèrent de garde sur Plutonia. En reprenant ses esprits, elle remarqua que son supérieur s’approchait dangereusement des astrobots et se ravisa de lui faire remarquer lorsqu’elle constata que son assurance n’avait rien d’une folie passagère mais d’une bravoure éternelle qu’il avait toujours montré aux côtés de ses hommes. L’explorator regarda l’immense machine deux fois plus haute que lui, et faillit déglutir lorsque l’œil rouge mécanique de sa visière se mit à le fixer. En une fraction de seconde, l’œil pouvait s’embraser et déverser un torrent condensé de laser, pulvérisant l’humain en poussière.
- Je suis Lord Explorator Drack Philgeorn, émissaire diplomatique envoyé par Pi l’Imperator afin de dialoguer avec vos émissaires. Nous souhaiterions parler aux compagnons résidents dans ce théâtre. Si vous ne souhaitez pas de notre présence sur vos terres, nous repartirons sans chigner !
Il était obligé de crier, ne sachant pas si les récepteurs de la bête étaient capables d’entendre les émissions de son masque. Le géant d’acier continuait d’observer la créature vivante qui se trouvait face à lui. Une chose était sûre, elle ne disposait pas des programmes anté-belicos sans quoi elle aurait déjà déversé son magma infernal sur le chartank. La machine se mit à vibrer d’un son uni et ténébreux, avant d’apostropher Drack sur un ton sombrement grave et machinal :
- Les oppresseurs des peuples ont toujours évité de côtoyer les sages, et par delà des âges n’ont jamais tenté de comprendre notre peuple depuis les trois traîtres. De qui vous prétendez vous donc, humains, pour vous permettre une telle offense et souiller de vos pattes le sol de notre Maître à tous ?
- Nous sommes ici pour rencontrer un dénommé Tazerus Chartel, qui était chargé de dialoguer avec l’empire à l’époque de ce que vous appelez les trois traîtres. D’après nos informations, il serait encore en vie à l’heure actuelle étant donné la longévité des compagnons. Nous ne voulons rien de plus et je me répète, si vous ne voulez pas de nous sur vos terres, il vous suffit de nous le dire et nous partirons.
- Alors partez, car l’homme que vous cherchez a rejoint le Royaume de Jivih et ne fait plus partie de votre monde mortel.
La tension montait, le second astrobot tourna également la tête en direction de Jane et augmenta l’intensité lumineuse de sa pupille pourpre. Dans le jargon militaire il était évident que la situation actuelle était comparable à un amas de déjection, et Drack interrogea Jane du regard. La situation était tendue, ils étaient dorénavant tiraillés entre l’impossibilité de rester sans courir le risque d’être pulvérisé, et leur obligation de trouver un contact parmi le peuple des compagnons. Ce fut Jane qui fit un pas en avant, copiant l’ardeur de son supérieur, et surmontant sa peur innée des astrobots. Elle se demanda si ces machines pensaient réellement avec leurs cerveaux leptoniques, où si leurs programmes en était resté à leur état archaïque, dans l’incapacité de moduler un raisonnement logique à partir d’une situation donnée. Dans son questionnement, elle remarqua que quelque chose semblait ne pas concorder avec les unités mécaniques. Elle chercha réponse à sa question en ajoutant à son mouvement :
- Alors nous voulons parler à son successeur.
- Votre parole est ainsi remise en doute, la voix semblait plus virulente, plus grave encore. Vous avez refusé de partir lorsque je vous l’ai intimement demandé, aussi, je vais devoir insister en vous menaçant. Partez, ou nous n’hésiterons pas à vous éliminer de la surface de notre terre sacrée. Votre présence est déjà une insulte à notre peuple, nous ne pouvons en plus de cela supporter vos paroles.
Jane et Drack s’échangèrent un regard. Depuis le début de la conversation une chose les perturbaient semblait-il. Un robot, quand bien même fut-il des plus développés, ne pouvait en aucun cas parler en s’accaparant quelconques traits ou caractère d’une civilisation, d’un peuple ou d’une nation humanoïde. Les talents de la main humaine s’était toujours arrangés pour que des unités mécaniques restent indépendantes de tout groupuscule politique, et cela avait été démontré pendant les guerres stellaires. Ce qui perturbait donc Jane à cet instant précis, et ce qu’elle espérait que Drack comprendrait, c’était que ces machines semblaient parler aussi vivement et avec l’emprunte typique d’un compagnon. Ce n’est que lorsque Drack hocha de la tête que Jane comprit qu’il partageait également ce point de vu. Le pari était risqué, car les compagnons avaient semblait-il réussit à prendre possession entière des facultés robotiques des deux machines, et en faisait l’usage d’une vitrine de leur peuple. Si les compagnons étaient restés fidèles à leurs valeurs, ils ne pourraient mettre fin aux jours des deux envoyés diplomatiques. Les ambassadeurs devinrent alors audacieux, et à la surprise de Drack, ce fut Jane qui continua la conversation :
- Même si nous vous l’avions promis, nous ne pouvons partir. Car nous souhaitons dialoguer avec une personne ayant suivi Tazerus, ou l’ayant succédé, ou n’importe quelle personne en charge des relations avec les autres peuples. Nous savons que nous n’avons rien à vous offrir et que vous savez vivre en autarcie entière, et ne sommes pas là pour vous menacer, ni même vous exécuter. Nous avons d’importantes choses à dire à celui qui, aujourd’hui, est votre représentant. Des choses concernant notre système solaire. Des choses qui, si vous n’y prêtez aucune attention aujourd’hui, pourraient bien mettre un terme à votre existence en rasant Luna, Terra, Marz, et tous les astres du Système. Quelque chose bien plus menaçant encore que les guerres stellaires. Bien plus menaçant que vos astrobots, qui, permettez moi de vous l’annoncer, ne pourrons rien faire une fois que la menace sera présente.
Les machines s’arrêtèrent l’espace d’un instant. La coupole de leurs casques de métal semblait rayonner de réflexion, et Drack remarqua un semblant d’hésitation dans la micro gestuelle des deux robots. Son regard se porta sur le halo de lumière rouge que composait l’œil de la bête, et il remarqua que la tête effectuait quelques légers mouvements de droite à gauche. La théorie se concrétisait, les compagnons avaient bien pris possession des corps des astrobots qu’ils avaient certainement récupérés, flottant dans l’immensité sidérale de l’espace. Tout à coup les deux robots se mirent à épier Jane, le second prit alors la parole, d’une voix tout aussi ténue que le premier :
- Et quelle est cette chose qui vous effraie tant ?
Jane souffla, le pari avait été gagné. Et son collaborateur voyant qu’elle avait choisi de respirer plutôt que répliquer, prit lui-même la parole :
- Cette chose, c’est un trou noir qui est sur le point d’avaler l’entièreté de notre cadran stellaire.

descriptionLa Science-Fiction de Xizor EmptyRe: La Science-Fiction de Xizor

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J'ai lu et j'ai bien aimé personnellement, bon on passe sur les quelques fautes parce qu'on s'en fout, j'y ai ressentis une inspiration de Dune, avec une écriture qui a quelques similitudes avec celles de Frank Herbert, surtout au niveau de la description de l'environnement et de la technologie, encore plus avec l'histoire des robots qui ont faillit offrir leur fin à l'humanité dans les premières ères spatiale. Pour ce qui est de l'univers et de mon ressenti j'ai trouvé que ça se rapprochait pas mal de l'univers de Warhammer 40.000 avec cet effet (je trouve encore une fois) de gothique/Moyen Âge technologique. On en sait très peu sur le monde que tu créer, ça donne une impression de mystère (probablement voulue) qui, une fois de plus, me rappelle Warhammer 40.000. J'aime beaucoup, donc.

Par contre il aurait été judicieux de mettre de la couleur sur les différents dialogues, c'est bien plus agréable à l'oeil Smile

Voilà, je tenais à te faire part de mes impressions car oui, je l'ai lu de bout en bout ^^

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Chapitre I




Les réacteurs à plasma déchargèrent toute leur puissance dans les décélérateurs de particules du spatioport et vinrent percuter les parois du champ protecteur avec une violence fulgurante. Il faut dire que la taille du bâtiment de guerre avait des proportions inégalées dans la spationautique et le Curuzader n’avait rien à envier aux autres types de modèles de classe porte-chasse et sa puissance pouvait être comparée à celle d’une dizaine de croiseurs stellaires. La coque avait été entièrement fondue et moulée dans un alliage d’une teinte pourprée afin de satisfaire l’empereur et ses lubies, et la forme du vaisseau épousait largement celle d’une pique que l’on aurait méticuleusement façonnée afin qu’elle puisse fendre l’air dans l’ergonomie la plus parfaite. Propulsé par un réacteur central à plasma et six thermo-réacteurs nucléaires, il ne lui fallut pas quelques heures pour quitter l’orbite de la planète Marz et atteindre le Royaume de Miranda. Son armement massif avait forcé les autorités gouvernementales à baisser leurs armes automatiquement et sans sommation, et la visite d’un si haut émissaire avait provoqué dans l’empire un tel engouement que toute possibilité d’incident entre les Cinq Couronnes et l’Empire lui-même avait été écarté avec la plus forte conviction. Ce fut le tennõ At Ikko qui, suivi de son cortège d’aérojets, vint former l’apparat de réception de l’ordonnateur. Cinq couronnes, cinq royaumes. Miranda avait longtemps forgé les âmes des habitants d’Uran dans une politique de discernement entre l’individu et sa société tout en réussissant à apporter la société à une importance telle que l’individu lui-même ne pouvait s’y dissocier. Bien que les philosophes impériaux ne considéraient pas le peuple d’Uran faisant racialement partie de la lignée d’homo evolutis, leurs morphologie traduisait une nette évolution de l’homo sapiens et démontraient des caractères tout à faits similaires avec les évolutions connues des peuplades ralliées à la trinité de Terra, Marz et Venusia. Le génotype des uraniens avait longtemps été étudié par les scientifiques et bien que la tendance majoritaire des groupements néologistes avaient certifiés leur appartenance à l’espèce humaine résultant de comparatifs avec des corps d’homo sapiens, beaucoup des entités sous-jacentes de centres universitaires avaient démontré la nette différence entre leurs évolutions et celles des natifs. Ainsi il fut établi selon le code impérial que les uraniens étaient non pas un peuple non évolué mais une branche secondaire de l’évolution humaine. Cette directive demandée par Pi l’Imperator fut d’ailleurs l’une des composantes majeures de la formation de l’alliance entre les royaumes d’Uran et Cyclön, cœur de l’empire solaire. Peu de mirandiens avaient oublié ces lignes insérées dans le code et malgré les réticences des quatre autres royaumes, Miranda restaient aujourd’hui le principal lien entre l’hégémonie impériale et les dictats ainsi que conflits internes aux corporations minières. La présence de l’émir avait également reçu de la part des médias une forte indication sur les raisons d’une telle visite et l’ensemble des planètes avait réussit à obtenir différentes informations vis-à-vis de la présence impériale sur Uran. Pour les plus informés et perspicaces la traduction ne pouvait être autre qu’une recherche de solution au problème majeur que le Système avait rencontré quelques décennies précédentes sur les bordures charoniques et plus récemment encore sur la ceinture jovio-martienne, mais les plus chétifs y virent la concrétisation d’un renforcement des relations en vue de projeter un envahissement de l’ensemble des gouvernements qui jusqu’à présent jouissaient d’une immunité d’ambiguïté sur leurs positions géopolitiques. Bien évidemment l’ordonnateur à bord du Curuzader n’avait que faire de ces élucubration et, encapuchonné dans sa toge patriarcale aux couleurs dogmatiques des enfants du Cercle, jalonné de décorations honorifiques dorées, il convoqua sa garde rapprochée afin d’entamer une auto-pressurisation en vue de poser le pied sur le sol de la lune aux couleurs monarchiques. La chaleur étouffante ne se fit pas attendre malgré la réputation de froideur que c’étaient fait les uraniens, et les deux partis se rencontrèrent sous les voutes de soutien de l’immense navire impérial. L’heure était à la cordialité, et la conversation adopta la langue des autochtones dès lors que ce fut le tennõ qui prit la parole.
- Les cinq royaumes espèrent que votre voyage ne fut pas perturbé par de mauvais vents solaires. Que nom de mon peuple je tiens à vous saluer honorablement et vous faire part de notre gratitude à l’égard de la considération que vous portez à notre peuple.
Le sourire était bel et bien crispé. Sous les yeux plissés du chef des lieux, une carapace solide avait été formée pour éviter d’incendier l’envoyé diplomatique, ou même l’envoyer à l’exécution cérébrale. Et pour cause, le représentant de la couronne de Miranda avait bel et bien éprouvé une haine à l’égard de la puissance majeure du Système lorsque cette dernière n’avait pas estimé important de protéger ces mondes des incidents de l’évènement dit des « Pluies Noires ». Outre le fait qu’une majorité des contestataires de l’opposition avaient demandé un retrait des forces royalistes les cinq couronnes avaient risqué le soulèvement populaire en coupant court aux discussions via des moyens totalitaires. La tension était également palpable du côté de l’ordonnateur, ce dernier connaissait bien les risques que représentait la sortie d’Uran du Traité de l’Imperium, et ne souhaitait en aucun cas fragiliser une paix qui devenait chaque jour plus évaporée que les siècles précédents, apportant à la tendance une redirection aux guerres noires et un rappel de ce qui faillit à éteindre l’espèce humaine de tout le Système. Peu se réjouissaient du retour aux armes et pourtant certaines volontés ne s’empêchaient pas de réclamer la réouverture des conflits armés, revendiquant des possessions militarisées suffisantes pour rivaliser avec l’ensemble des forces stellaires. Si l’empire perdait de son autorité sur des systèmes tels qu’Uran, ce serait la fin d’une ère de tranquillité trop longtemps conservée et un retour aux horreurs d’antan. Ce fut alors sur la langue de son hôte que l’impérial répondit, son traducteur incorporé à son lobe frontal et temporal ainsi qu’à ses cordes vocales se chargerait de traduire automatiquement ses paroles dans la langue choisie par son cortex.
- Le voyage s’est bien passé en effet, je me réjouis de voir que vous m’accueillez en personne et également honoré de la considération que vous me faites.
Cette technologie était infaillible, mais le tennõ se doutait bien que les natifs, prétentieux comme ils étaient, aimaient à voire les autres de haut alors qu’eux même n’arrivaient même pas à utiliser leurs sens et leurs expériences d’apprentissage pour étudier les langues étrangères. Il remarqua que l’ordonnateur usait de cet appareil primitif et se dit que l’empire avait aujourd’hui bel et bien un retard net sur les évolutions technologiques, génétiques et philosophiques qu’avaient développé les uraniens durant les sept dernières décennies. Il ne put s’empêcher de sourire, plissant encore plus ses yeux pétillants, et entamer une marche vers l’aérotransport qui les conduirait au palais étatique, tout en ajoutant à la conversation :
- Voilà bien des années que nous n’avons exposé les points de vus de nos deux peuples autour d’une table diplomatique. Sachez que l’ensemble des rois des quatre autres couronnes soutiennent votre venue et leurs ambassadeurs seront présents lors de notre réunion.
Mensonge, personne ne pouvait supporter la présence impériale sur le sol sacré d’Uran, pas même les cinq rois.
- Vous m’en voyez ravi.
Ajouta l’ordonnateur, d’un sourire aussi hypocrite que celui qui l’invitait à présent à entrer dans la navette qui s’apprêtait à les mener vers le palais des cinq couronnes. Après le démarrage des moteurs en silence, le transport entreprit une descente dans l’atmosphère de la planète et arriva à portée de vue en quelques minutes. L’ordonnateur n’avait vu cet édifice que deux fois dans toute sa vie, la première lors de son attribution de titre afin de se présenter à toutes les nations de toutes les planètes, et la deuxième lors des évènements qui marquèrent la fin des indépendantistes charoniques. Il put constater deux choses égalent. La première c’est qu’au fil de ses visites chacune d’entre elle signifiait un évènement plus grave et plus important que le précédent, et la seconde que le palais n’en restait pas moins toujours aussi impressionnant. Du haut de ses milliers de mètres de haut la coupole centrale surplombait l’ensemble de l’astrocité situé en dessous de l’édifice et représentait la couronne centrale de Miranda. Les quatre tours blanches érigées aux quatre coins du bâtiment symbolisaient les quatre autres couronnes d’Ariel, Umbriel, Titania et Obéron, respectivement dans l’ordre de la plus proche à la plus éloignée d’Uran. Son prestige n’était pas seulement dû à sa taille monumentale qui pourrait égaler celle du palais impérial à Cyclön, mais bien de la matière dont était faite l’ensemble de l’architecture. En effet la technologie des uraniens leur avait permis de pouvoir bâtir leur monument administratif à partir des composés directement extraits de la planète et l’alliage utilisé était composé en grande partie de silicates ferreux scintillants. La structure tenait grâce à un ensemble de voûtes d’acier et d’un composé dont seuls les architectes et contremaîtres en connaissaient le secret. Lorsque la navette arriva à portée du hangar, le tennõ, assis sur un fauteuil sobrement nappé d’un voile blanc, émit un léger rictus de satisfaction en voyant l’ordonnateur observer la prouesse architecturale à travers le hublot.
- Toujours aussi spectaculaire, ne trouvez vous pas ?
- En effet. En mon humble avis, les uraniens, votre peuple, formez certainement l’un des plus brillant peuple du Système.
Sans que le couronné ne tienne compte du compliment qui lui était indirectement adressé, la navette aborda sa phase d’atterrissage dans l’un des immenses hangars du palais. L’escorte entama alors une longue marche à travers les couloirs majestueux, tantôt usant de leurs pieds, tantôt se déplaçant aux moyens de tapis roulants. Lorsqu’ils arrivèrent dans la salle, les quatre émissaires diplomatiques des autres royaumes étaient déjà présents et saluèrent le tennõ ainsi que l’ordonnateur de la tête, les deux paumes collées perpendiculairement devant leurs torses. Ont ordonna aux gardes du corps de quitter la salle, et les portes de marbre se fermèrent dans un bruit sourd.
- Ordonnateur, je vous présente Rafu Estern représentant d’Ariel ; Niko Sanere, représentant d’Umbriel ; Ten Waro, représentant de Titania ; et Kuki Isosenota, représentant d’Obéron. Tous les quatre forment les nouvelles couronnes d’Uran, détrônant les anciens rois des quatre royaumes.
Un silence de mort s’empara de la salle. La table holographique centrale projeta une image des cinq royaumes et d’Uran, et les quatre nouveaux rois se placèrent face à l’ordonnateur, le dévisageant d’un air hautain et espiègle, quasi satisfait du résultat qu’ils souhaitaient obtenir. L’un était vêtu d’habits conventionnels, l’autre portait une pilosité traditionnelle, et tous portaient les couronnes d’or typiques des gouverneurs d’uran. Pas de doute, ce n’était pas un subterfuge, l’ordonnateur était bien en présence des véritables rois de la confédération minière, à l’exception prêts que leurs noms et leurs têtes avaient changés. Il voulu émettre un son mais sous son masque d’ordonnateur rien ne sortit. Personne ne pouvait le voir, mais à cet instant même son visage était crispé et quelques gouttes de sueur perlaient le long de son front. Ikko semblait se satisfaire de la réaction de son invité et se réjouit d’autant plus lorsqu’il remarqua que les fameux impériaux de la branche d’homo evolutis avaient encore gardé leurs tares du passé et conservaient toujours des sentiments opposés à leurs esprits flegmes pragmatiques. Les hormones étaient des choses que peu de races pouvaient se vanter de contrôler, et l’ordonnateur en faisait les frais actuellement. C’est pourtant calme et froid qu’il tenta de comprendre la situation dans laquelle il se trouvait. Si l’empire en avait eut vent à l’heure actuelle, nul doute que la guerre aurait éclaté.
- Que signifie tout cela ?
Il sépara bien chaque syllabe pour se faire comprendre et laisser le temps aux convives ici présents ainsi que l’hôte de mesurer la teneur de ses propos. Sa posture était sur la défensive et bien qu’il pensait que l’assassinat après une telle révélation ne serait pas l’option la plus envisageable, un tel changement dans l’organisation de la confédération royale prouvait que non seulement ce peuple avait perdu tout état de raisonnement en virant vers la folie, mais en plus de cela était vraisemblablement d’humeur à démontrer à l’un des acteurs majeur de l’empire à quel point l’affront diplomatique avait touché l’incident de trop qui pourrait déclencher une guerre interne. A cette idée deux options lui vint en tête, ou bien il allait tout bonnement se faire éliminer et l’on trouverait le moyen de cloner son corps génétique afin d’insérer une taupe dans la sphère la plus haute du gouvernement impérial afin d’infiltrer l’empire de l’intérieur et de favoriser un coup d’état, ou bien ces rois avaient désespérément perdu l’esprit et ils s’étaient mis en tête de se servir de l’ordonnateur comme d’une quelconque pièce dans leur plan déjanté. Ce qui perturba le plus l’ordonnateur, c’est que les royaumes n’avaient non pas changé la tête des rois les plus fidèles au régime impérial, mais bel et bien ceux qui avaient jusque là éprouvé la plus grande hostilité à l’égard de l’empire, pire encore, ils avaient gardé le roi Ikko qui avait jusque là réalisé le plus d’accords et avait plusieurs fois tendu la main à l’empereur. L’ordonnateur se tenait donc prêt et à la moindre incartade dégainerait son lasero afin de trancher la tête de ces prétendus alliés qui se trouvaient peut-être être des hérétiques.
- Ceci, monsieur l’ordonnateur, est la véritable identité des quatre rois qui jusqu’à aujourd’hui avaient utilisé des leurres afin de profiter d’une protection supplémentaire en cas d’assassinat. C’est une mesure que nous prenons depuis des millénaires et après des dizaines d’années sans que nous vous ayons montré nos véritables visages, nous acceptons, devant vous, de nous dévoilé afin de vous faire part de la considération que nous avons pour votre Empire. Rassurez vous j’ai été durant tout ce temps le véritable tennõ car ma position diplomatique ne me permettait pas un tel luxe. Cela serait difficile à vous expliquer mais nos traditions sont longues de sens et les hommes les plus hauts placés, donc les plus défendus, sont les moins vulnérables.
L’ordonnateur comprit rapidement que la situation avait atteint des proportions dangereuses. Non seulement les uraniens avaient jusque là toujours été la force majeure opposée à l’empire – cependant rallié à l’Ordre de part leurs traditions ancestrales connues – mais en plus de cela avaient dupé Pi l’Imperator et l’ensemble du Système avec une façade vieille comme le soleil dont la pérennité avait été gardé pendant de nombreuses années sous la forme d’un mensonge et d’une tromperie généralisée. Les rois d’Urans n’avaient pas seulement bafoué le code, ils avaient clairement tourné à la démence et signaient là la fin de toute possibilité de paix. Lorsque l’empereur aura eut connaissance de cela, il va non sans dire que sa bienveillance ne pourrait entacher son honneur et qu’il enverrait des premières forces armées stopper les quelconques plan, quels qu’ils fussent, des cinq royaumes. Dans le Système, l’on marche avec l’Empire ou l’on ne marche pas du tout, une devise qui trouvait son exception dans les compagnons de Jivih qui jusque là étaient dotés de facultés mentales supérieures à toute autre espèce. L’ordonnateur savait déjà ce qu’il avait à dire dans sa loyauté infinie :
- Avec cette révélation, vous signez votre arrêt de mort. L’empereur et Cyclön ne se réjouiront pas d’une telle information et considérerons même cela comme un acte de traîtrise. En ne dévoilant pas vos identités à Pi l’Imperator, vous allez à l’encontre de toute l’institution impériale et rejoignez les rangs des hérétiques qui, dois-je vous le rappeler, sont parfois exécutés pour vouloir s’ôter des puces de leurs corps. En me dévoilant cela, vous nous dites clairement que depuis des centaines d’années vous n’êtes pas dignes de rejoindre les rangs de l’empire. Pis encore, vous sortez de toute légalisation et les rois à qui nous parlions précédemment, rompant ainsi tout dialogue avec l’Ordre. Vous êtes fous !
Ce fut Estern d’Ariel qui fit un pas en avant et apporta une première opposition.
- Monsieur l’ordonnateur, vous savez qu’Uran a toujours été en dehors de votre prescription et aujourd’hui par cet acte nous ne reculons pas. Vous et votre peuple êtes à des milliers d’années lumières de connaître la véritable teneur de nos cinq royaumes. Nous ne sommes pas seulement les héritiers des premières colonisations ni même de simples exportateurs miniers. Depuis longtemps l’empire exerce un pouvoir supposé omniprésent sur des territoires qu’il ne contrôle même pas et dont il ne connaît absolument rien.
- Comment osez vous ne serais-ce que…
Le tennõ lui coupa la parole, la tension montait, et les rois uraniens semblaient s’en réjouir.
- Que savez-vous réellement des hysts de Vénusia et de leurs savoirs ? Que pouvez-vous me dire des conflits armés de Neptunia et du joug des mutins de Charon ? Que connaissez-vous de Jupiler et Saturnia si ce n’est que leurs émirs satisfassent vos envies de puissance par leurs ressources ? Que croyez-vous qu’est Terra sous ses airs de sainte mère fondatrice de nos nations, savez vous seulement ce que pensent les terrans de votre empire ? Vous et votre Pi n’exercez qu’une hégémonie factice sur l’ensemble du Système et vous savez vous-même que cette paix si fragile que vous tentez de conserver est à deux doigts de se rompre au vu des derniers évènements en date.
- Ce n’est pas seulement une question de traîtrise, ajouta celui qui se nommait Ten Waro de Titania, sous ses airs de moustachu emblématique et représentatif d’une mode majoritaire de la pilosité faciale sur les cinq couronnes. C’est une question de fidélité à des principes bien plus importants que votre empire désuet. Si pendant longtemps nous vous avons caché la vérité, c’était pour vous conforter dans votre idée de maître incontesté du système. Mais vous devez comprendre, ordonnateur, que vous n’êtes que les marionnettes d’un système bien plus vaste et plus épars que ce que vous avez pu connaître durant toute votre vie.
- Votre affront a assez duré, s’exclama l’ordonnateur sous son masque d’or, presque anxieux. Aussitôt que je partirais de votre planète de dégénérés, je m’empresserais d’en informer les autorités impériales et Pi l’Imperator. Et vous ne couperez pas court à un changement de gouvernement, quitte à chambouler vos traditions de païens. Inutile de tenter de m’en empêcher ou de me tuer, cela ne ferrait que retarder l’échéance. Vos cinq couronnes seront vite remplacé par des gouverneurs plus à même de représenter l’empire que vos petits tours de magie.
Les cinq rois se tournèrent vers le tennõ. L’ordonnateur semblait extrêmement nerveux et sa position semblait traduire une préparation de mise en position de garde. C’est la main tendue qu’il fit un pas en arrière, prêt à tirer son lasero de sous sa toge et trancher la chaire des traîtres comme s’il coupait dans du beurre. Les capacités d’escrime de l’ordonnateur étaient beaucoup plus célèbres que sa diplomatie, pourtant At Ikko semblait aussi serein qu’un sage devant un pré dont les épis seraient caressés par une brise matinale. Il se mit face à l’ordonnateur et le toisa du regard, confiant en ses talents d’orateur.
- Vous n’en ferrez rien.
- Je vais me gêner, répliqua aussitôt l’impérial.
- Soit, si vous décidez de tout dévoiler, alors vous pourrez dire adieu à votre empire. Sachez que nos royaumes ont toujours été les plus fervents opposants connus (il insista bien sur ce mot) à votre régime impérialiste. Mais les divergences sont plus ancrées que ce que vous ne semblez le croire. Et depuis toujours nous agissons de telle sorte à ce que vous puissiez bénéficier d’une totale liberté de pouvoir sur l’ensemble des planètes. Le Cercle a depuis de nombreuses années perdu son influence dans les différentes planètes telluriques et satellitaires.
- Le Cercle n’est pas l’empire, affirma l’envoyé pourpre de son répondant.
- Mais l’empire ne peut exister sans le cercle. Et nous avons constaté que le cercle ne forme plus qu’un noyau dur sur Cyclön. Nous ne vous donnons pas une année stellaire avant la fin de la dynastie des Pi, et quelques jours avant l’assassinat de Pi II suite à l’insertion d’un gouvernement impérial sur Uran. Vous êtes, comme nous, confronté à une impasse. Et aujourd’hui nous avons choisi de faire abstraction de la haine que nous avons à votre égard pour faire perdurer la paix dans le système et empêcher que ne se déclenche une nouvelle ère sombre de guerre.
- Dites moi, tennõ d’Uran et roi de Miranda, crois-tu réellement que l’empire ne sait pas que les oppositions sont nombreuses et que la guerre est sur le point d’éclater ? Qu’espériez-vous de ma venu, couards de rois que vous êtes, si ce n’est que je vous annonçais de vive voix une volonté de renforcer la présence militaire de l’empire sur Uran ?
- Nous le savons, et nous savons également que cela serait déclencheur d’une instabilité au sein même de nos royaumes. Les peuples ne sont pas assez lucides pour y voir une conservation de la paix, ils y verront une déclaration de guerre. Et nous n’aurons alors d’autre choix pour éviter le soulèvement populaire que de mettre un terme au protectorat, amorçant alors un engrenage qui mènerait à la guerre totale.
- Votre solution résiderait donc en la réalisation d’un plan lugubre consistant à faire de l’empire votre simple marionnette ? Vous rigolez ! Comment avez-vous pu croire ne serait-ce cinq secondes à une chose pareille ? Comment avez-vous pu penser que je marcherais dans votre folie, avec vous, pour menez l’empire à son déclin idéologique ?
Kuki Isosenota d’Obéron décida d’intervenir alors. Il était vêtu d’une tenue de soie verte embellie de dorures et portait les armoiries de son domaine sur différentes parties de ses vêtements. Lorsqu’il fit un pas en avant, chacun des rois présents, y compris le tennõ, bomba son torse tout en reculant légèrement. Lorsque Kuki avait quelque chose à dire, de la position d’Obéron sur les anneaux d’Uran, il fallait bien évidemment le laisser parler. Son peuple était d’autant plus important qu’il formait le premier rempart à toute invasion et était représentant majeur de la démographie des royautés. Il avait atteint l’âge du septentenaire respectable et parlait d’une voix posément douce.
- Ordonnateur. Nous n’avons d’autre objectif que de vous ouvrir les yeux sur les réalités de ce que vit actuellement l’espèce humaine. Nous le savons tous, la prochaine guerre pourrait bien être la dernière, et l’humain n’a pas fait de guerre depuis des milliers d’année. Une reprise après tant de temps et tant d’inexpérience a été prévu comme étant la dernière chance à notre vie dans l’univers. La spiritualité du Cercle est d’ailleurs l’une des rares choses partagées entre nos races et nos peuples. Aujourd’hui, vous avez le choix de nous aider à faire de cette paix une paix éternelle et durable. Vous pouvez tout aussi bien retourner voir votre empereur qui, certainement, appliquera ce que vous nous avez dit. Mais alors Uran connaîtra une première guerre civile. Suivie de près par Neptunia. Les stocks de nos ressources devenant inaccessibles, l’ensemble du système connaîtra une pénurie telle que Jupiler et Saturnia prendront une position de force majeure et s’opposeront frontalement à l’empire. Quitte à prendre les armes. Nos calculs sont sans erreur, si la moindre planète déclare la guerre à l’empire, alors le processus qui exterminera nos civilisations ne pourra être empêché. L’empire n’a d’allié que les alliés qui se le veulent. Et vous savez pertinemment que depuis les Pluies Noires, votre politique est remise en cause partout dans le système. Vous ne tiendrez pas sans notre aide.
L’ordonnateur semblait réfléchir posément. Il avait quitté sa position de garde et semblait revenir à lui, remit de sa surprise. Il baissa la tête au sol et laissa s’écouler deux bonnes minutes avant de prendre la parole et fournir la réponse que tous dans la salle de réunion attendaient.
- Soit… Tout ceci est louable. Mais vous oubliez une variable dans vos calculs qui jusqu’à présent auraient pu être exacts (il releva son visage et observa ses interlocuteurs uns à uns tandis qu’il leur fit la confidence). Laissez-moi-vous poser une question à mon tour. Pourquoi croyez-vous que Marz est la seule planète à ne pas avoir subit les dégâts causés par les Pluies Noires ? Au delà du fait que nous bénéficions d’une technologie avantageuse dans le domaine de la métaphysique, nous avons délibérément fragilisé l’ensemble des gouvernements actuels pour nous permettre un avantage majeur dans la période de trouble que nous prévoyons également. A la différence de vous, et ce que vous semblez ne pas comprendre, nous sommes l’Empire avec une majuscule. Nous savons comment contrer ces évènements qui, pardonnez-moi de vous le dire, ne font que commencer.
Les différents rois se regardèrent coïts, voilà qui leurs donneraient matière à réfléchir. L’ordonnateur évita délibérément d’en dévoiler plus pour s’amuser de la réaction de ses hôtes, si bien que ces derniers devinrent les invités de la table autour de laquelle personne ne s’était assis et prenaient la place que l’impérial détenait quelques minutes précédent sa dernière intervention. Niko Sanere qui était resté silencieux durant toute la durée de l’entretien parla alors de sa voix grave et posée, il parla au nom de l’assemblé des couronnés.
- Vous voulez dire que d’autres Pluies sont à prévoir ?
- D’autres ? Vous n’écoutez pas ce que je dis, dirait-on, s’amusa l’ordonnateur. Croyez vous vraiment que l’empire est assez stupide pour croire que la rébellion ne gronde pas dans les entrailles des peuples ? Malheureusement pour vous, vous avez dans l’optique de me libérer de cette salle et de me laisser partir sur Marz, car vous semblez croire – au vu de la façon dont vous tentez vainement de me corrompre et me rallier à votre coup d’état – que me tuer ne changerait rien à la position de l’empire. Je m’en réjouis.
L’ordonnateur regrettait à ce moment là d’avoir sur son visage un masque qui ne pouvait dévoiler les expressions de ses sentiments. La satisfaction, c’était bel et bien le thème de la réunion, car l’impérial était plus que ravi de voire les regards interloqués des rois qui ne cessaient de chercher des réponses dans les yeux de leurs camarades. Il aimait à les faire languir comme il s’aimait d’avoir fait croire aux uraniens qu’il était venu dans l’optique de renforcer leurs relations avec l’empire, malheureusement les cinq royaumes allaient être victimes de leurs propres jeux en ayant donné un prétexte à l’empire de s’implanter plus radicalement dans les hautes castes dirigeantes. La satisfaction était un bien piètre mot pour l’ordonnateur, qui s’apprêtait à quitter la salle de réunion, laissant les monarques dans leurs derniers souffles. La paix au moins durerait plus longtemps, peut-être coûterait-elle l’oppression de tous les peuples, de toutes les races, de toutes les planètes. Mais pour l’empire la paix n’a pas de prix.
- Nous allons nettoyer notre système des rats de votre genre, chers rois. Mais avant de vous laissez j’aimerais terminer sur quelques notes plus gaies. Je vous ai dit il y a de cela un instant que vous aviez oublié une chose dans votre calcul. Certes, vous vous rebellerez. Certes, Neptunia et les préhistoriques terrans lèveront les armes contre nous. Mais nous serons alors les seuls à posséder la technologie nécessaire pour lutter contre les Pluies Noires. Et vos canons ne serviront plus malheureusement.
Il laissa peser un second silence.
- Comme je vous le disais tout à l’heure tennõ Ikko, à mon humble avis, votre peuple, formez certainement l’un des plus brillant peuples du système. Il est grand temps de mettre fin à ce rayonnement parasitaire.
Lorsque la porte se referma derrière l’ordonnateur, les rois comprirent qu’il était trop tard pour réagir. Pour eux, aujourd’hui, la paix venait d’avoir un prix.

Merci coco, ravi de voir que tu as repéré mes sources d'inspiration ! ^^

Mais c'est faux pour Warhammer 40.000 malheureusement. Le mystère est explicitement gardé pour la raison que la trame scénaristique est entièrement basée sur la découverte par échelons des différents mystères. Le premier chapitre ici présent dévoile d'ailleurs tout le contexte géopolitique de la situation et encore je n'ai détaillé que deux penchants politiques majeurs (derrière, il y a tout un contexte religieux, politique et racial à développer). Ce premier chapitre, j'en suis pas très fier, pirouette scénaristique oblige, je suis obligé de taire énormément de chose pour garder du contenu pour la suite, et j'ai dû me répéter à plusieurs reprises. La suite et fin du premier chapitre devrait arriver prochainement.

Pour les couleurs... Je préfère garder le format roman, désolé :/

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