« Dans une bataille, la première des choses à faire est un choix. Ce choix vous offre deux options neutres qu’il vous est libre de préférer à tout moment. Toute décision future entraînera une avancée ou un recul des deux choix. L’enjeu quant à lui n’est qu’une illusion qui nous fait souvent oublier les choix eux-mêmes. Ainsi meurent les plus faibles stratèges… Par faute de clairvoyance et non pas d’inattention, ils finissent tous par retrouver le caractère le plus humain qu’il soit : la lâcheté. »
Du Code des Pirates Approfondi, par Général Runasimi Quechua.
Du Code des Pirates Approfondi, par Général Runasimi Quechua.
L’humeur matinale que régnait dans le croiseur Carrack réjouissait les membres de l’équipage et amenait un rayon de soleil aux hommes débordés. C’était l’un des deux croiseurs les plus importants de la flotte, et l’ample travail que devait effectuer toutes les secondes l’appareil géant n’apportait rien de bon pour les hommes. Cependant, cette chose nouvelle que tant attendaient depuis des lustres, chose qui apportait cette fameuse joie, vint briser ce rythme éreintant à en casser des organisations entières. Toute la pagaille que régnait dans le vaisseau força bien évidemment le Capitaine à se réveiller. Car malgré le fait que sa cabine soit reculée de tous les quartiers et mis à l’écart, il eut vent des nombreuses excitations auquel le vaisseau tout entier était en proie. Allongé confortablement dans son duvet de soie, essayant de fermer l’œil pour la première fois depuis une cinquantaine d’heure, il se mit soudainement à être secoué. Le vaisseau était-il brusquement prit de secousses ? Il se leva, regarda autour de lui, et rien ne justifia une telle chose. Tout était en ordre… Lorsque tout à coup, il s’esclaffa :
- Ah ! Seigneur, j’ai oublié que ce lit frémissait lorsque l’on activait cette commande…
Il s’empressa aussitôt de désactiver un voyant lumineux et reprit sa sieste en prenant soin de s’installer confortablement. A peine eut-il fermé l’œil qu’aussitôt, la porte de sa cabine fut bombardée de coups et la sonnerie retentissait à en perdre l’ouïe. Frustré, il se leva d’un bond, traversa toute la pièce en un pas et se jeta sur la commande d’ouverture de la porte. Il s’apprêtait à lancer une grande colère contre celui qui avait osé le déranger pendant ses heures de repos, mais sa bouche n’en fut ouverte pleinement que l’invité surprise prit la parole. C’était un homme d’une vingtaine d’année, la barbe courte et le regard simple, à en juger par sa tenue, un technicien ou un ouvrier de service… Il dit :
- Monsieur le Capitaine ! Pardonnez moi de vous déranger à une heure pareil mais l’heure est grave. Je me présente, officier Dylan, à votre commandement. Je suis venu ici vous chercher personnellement car j’ai estimé que l’état de la situation était important et que donc, j’avais besoin de vous fournir les détails en tête à tête.
Il fut légèrement interrompu :
- Abrégez ! Abregez…
Puis reprit :
- Oui monsieur ! Nous avons reçu une communication il y a de cela quelques minutes. Elle provenait d’une flotte impériale non loin de notre position. Nous estimons leur arrivée à environ quelques heures mais ne sommes pas certains. Les sondes envoyées sur place immédiatement après la réception de leur message révèlent une flotte bien armée et très puissante. Toute tentative de retrait est vaine, nos moteurs sont toujours en réparation depuis l’incident de l’autre jour, et seuls un escadron de nos chasseurs est prêt au combat. La chose qui me tracasse le plus est la réaction de toutes les troupes de combat. Ils ont l’air comme, ravis de cette apparition soudaine. Bref, voici le message impérial…
Il sortit un hologramme et fit apparaître l’archive de l’ancien message impérial :
- Ici le Commandant Wülfog de la flotte impériale en patrouille dans ce secteur. Nous avons repéré votre vaisseau dans une position illégale de combat. Nos informations révèlent que vous êtes des pirates sous les ordres du fauteur de trouble Runasimi Quechua. Nous exigeons de votre part une déposition des armes immédiate sans quoi nous opérerons à une attaque sans pitié sur votre croiseur jusqu’à son anéantissement complet. Vive l’empire, et vive l’impératrice !
Le capitaine ne cacha pas son courroux et expulsa un juron des plus laids qu’ils soient. Sa main vint aussitôt gifler son visage, et, d’un geste habituel, ses doigts caressèrent son menton. Signe là d’une grande réflexion personnelle. En réalité, le capitaine savait que le croiseur était entre les mains de l’Empire. Le trop grand nombre d’équipage présent sur le bâtiment pourrait causer la perte à l’ordre pirate et même à Quechua en personne. C’est alors que le dilemme le plus terrible auquel il eut à faire face s’interposa dans ses réflexion. D’un côté le combat, en soit la mort, dans l’honneur avec la certitude d’avoir sauver l’idéologie de son très respecté supérieur. Et de l’autre la reddition avec toute la honte et la bassesse qui lui est accordée. Deux choix qui étaient pour lui aussi bons l’un que l’autre. Il est vrai que la rude épreuve du choix dans de telles circonstances en aurait fait plié plus d’un. Il avait voué corps et âmes à Quechua, il était temps aujourd’hui pour lui de tenir sa promesse…
- Monsieur ?
La voix interrogatrice du jeune officier vint tirer de ses pensées le Capitaine qui, reprenant ses esprits, se jeta dans le couloir en direction de la salle des commandes. Le pas lourd, empli d’une étrange envie de délassement, le capitaine du vaisseau s’empressa d’arriver à destination le plus rapidement. Il passait à côté des groupes de guerriers qui lui jetaient des regards respectueux. Certains le saluaient, d’autres se mettaient au garde à vous. Il reconnu d’autres personnes qui seraient prêtent à l’égorger dans son sommeil uniquement pour éviter d’être sous ses ordres. Mettant de côté toutes ces choses qui, pour lui, n’étaient qu’idioties de la rivalité, il débarqua en trombe dans la salle de commande. Son entrée provoqua un raz de marée qui vint secouer les quelques endormis qui se prélassaient à leurs postes. Il se déplaça jusqu’à une rampe qui lui permettait d’accéder à la baie vitrée et ainsi voir le futur champ de bataille. Aucune planète n’était à l’horizon. Malheureusement pour eux. Décidément, le destin avait décidé de s’acharner sur leur sort et les conduire à un côté négatif d’une histoire pré?%ù?çue.
- Garde à vous soldats ! Hurla-t-il alors dans tout le compartiment comptant pas moins d’une centaine de personnes. Nous sommes à un niveau d’alerte rouge générale. Tout le vaisseau est concerné. Préparez aux manœuvres spéciales de bataille ! Activez la puissance maximale sur les canons ! Utilisez l’énergie des réacteurs et transférez la aux compartiments d’armement ! Je veux voir tout le monde en action ! Nous aurons du travail… beaucoup de travail.
Suite à ces derniers mots adressés principalement à lui-même, il pivota sur les talons de ses bottes et se mit face à l’espace entier, dans lequel il vit à l’horizon quelques points blancs qui distinguaient bien une position de combat impériale. L’Empire allait donc adopter une position de bombardement en vue de leur disposition de corvette – croiseur – corvette. Toute la stratégie s’entamait. Les deux forces étaient l’une en face de l’autre. Seul quelques heures les séparaient de l’affrontement final.
Le capitaine se tourna vers un secteur de la grande salle et s’y dirigea. Il se pencha sur un écran et demanda à des hommes de lui ouvrir une fréquence de communication avec le vaisseau ennemi. Chose dite, chose faite :
- Ici le capitaine du croiseur Carrack appartenant à la flotte du groupe Andro des pirates. La réponse à votre attente est, comme vous pouvez vous en doutez, une réponse négative. Je me vois contraint, et vous m’en voyez navré, d’engager le combat contre votre flotte. Votre présence en ces lieux aura provoqué votre perte, vous êtes tombé sur les mauvais adversaires. Préparez vous à subir les conséquence de votre provocation. Cordialement, …
De l’autre côté, dans le croiseur impérial.
- … Capitaine Vaalor Grimerin.
Le commandant impérial esquissa un rictus de satisfaction lorsqu’il entendit cette réponse. Enfin un évènement qui lui permettait de prouver sa véritable puissance et de pouvoir se faire remarquer auprès des grands Moffs. Il décida par l’on ne sait quel moyen de rendre sa victoire assurément connue en entament la procédure d’information instantanée. Celle-ci permettait à toute la population impériale désirant connaître les avancées militaires de se mettre à jour instantanément, suivant quasiment en direct la bataille menée, recevant les informations capitales. Comme si il ne s’agissait que d’un simple match entre deux adversaires commercialisés. Ainsi, tout le monde qui le désirait pouvait désormais savoir se qu’il se passait précisément dans cette bataille. Le commandant s’en retourna à ses officiers :
- Bien ! Toutes les chances sont avec nous. Nous avons devant nous la plus grande opportunité de mettre la raclé à ces fichus pirates. Et par la même occasion, une chance de pouvoir tous augmenter en grade et nous offrir des vacances bien payées ! Que l’on se mette en position de combat. Les deux corvettes de chaque côté, lancez les chasseurs bombardiers et dites leur de stationner au dessus du croiseur. Ils entreront en combat une fois que nous auront exterminés leurs défenses, histoire d’en finir rapidement. Ne relâchez pas la puissance des boucliers, nous devons sortir intact de cette bataille quoi qu’il arrive !
A nouveau de l’autre côté :
- …la victoire dépendra de ces derniers, c’est pourquoi nous devons les garder à un niveau constant. Que les pilotes entrent dans leurs chasseurs respectifs. Les hangars sont désormais ouverts ! Gardez une position de défense Bêta type X devant le croiseur, aucun des tirs ennemis ne doit atteindre la coque. Quant aux canonniers…
Encore une fois, chez les impériaux :
- … ils devront vite accéder aux canons, nous ouvriront une première vague de tire pour éliminer leur probable défense de chasseurs qu’ils enverront en premier - en vu de leur situation. Pour soutenir les canons, nous enverrons 5 des meilleurs escadrons de chasseurs, les clones qui ne seront affectés à aucune tâche devront s’attendre à des combats intérieurs. Il est fort possible que les pirates nous abordent et utilisent nos propres hangars pour une infiltration interne. Il faut aussi savoir que…
Chez les pirates :
- … lorsque nous passeront à l’abordage, nous auront une immunité complète car leurs corvettes ne risqueraient pas des tires directes pouvant leur causer des dégâts dans la foulée. N’oubliez pas, …
Jonglant ainsi :
- … nous devons absolument gagner, ou sinon quoi…
- … notre organisation entière s’en verra mise en déroute. Messieurs, …
- … je vous dis bonne chance…
- … sortons victorieux …
- … Vive l’Empire.
- … Vive la Piraterie.
Il n’est pas sans dire que l’illustre et très important combat qui allait se dérouler dans les quelques instants avait déjà atteint les oreilles des deux plus grandes figures qui se faisaient face. L’impératrice ainsi que Quechua eux même. Ce dernier, reculé dans une terre lointaine et caché de tous, méditait sagement sur le sujet. Ce qui l’importait dans tout cela, ce n’était ni de perdre ni de remporter la victoire. D’autres choses qu’il jugeait plus importantes l’intéressait. Les plus lucides se diraient même plus si le Commandant Quechua n’avait pas provoqué cette bataille dans le simple but de répondre à ses questions. Dans lequel cas cet homme serait bel et bien comme sa légende l’indiquerait : un prodige tortionnaire. Les yeux filants à la vitesse d’une main de marionnettiste, il observait les informations de son croiseur défiler, n’attendant qu’une chose. Le manipulateur avait frappé, il attendait maintenant les conséquences prévisibles de ses habiles maniements. Comme si pour lui tout cela n’était qu’un jeu d’échec, envoyant sa reine se faire prendre par un pion. Oui, le Runasimi était bien un monstre dans un corps d’humain…
Dans toute la galaxie, les visages des passionnés et des fidèles étaient rivés sur cette bataille. Partout, on annonçait la fin des pirates, la fin du terrorisme et de la rébellion. Déjà les slogans habituels des impériaux courraient les rues de Coruscant. « L’empire met en déroute les pirates par sa force. » ou encore « L’Impératrice frappe de nouveau, cette fois ci, les pirates sont sa cible ». Tous prétendaient gagner la bataille d’avance. Preuve d’arrogance et d’égocentrisme. Cela amusait bien évidemment le cher Quechua qui se délecta de cet instant qui lui était confié. Comme se nourrissant de la haine envers l’Empire. Une haine qui, chaque jour, grandissait de plus en plus. Voilà que deux heures étaient passées, et sur les lieux dits, les premiers mouvements s’entamèrent…
Fendirent le néant une nuée de chasseurs tous différents les uns des autres. La trace effrayant que laissaient les pirates derrière eux ne semblait pas impressionner la flotte impériale. Cette dernière qui avait coutume de faire face à des opposants utilisant l’attraie apeurant de la bataille envoyant illico presto les premiers pions sur l’échiquier. Les visages se crispèrent. Les dos se raidirent. Les mains tremblèrent. Le choc des deux armées, aussi rude fut il, se fit en une fraction de seconde brève et invisible. Les lasers rouges et verts jaillirent en tous sens, se croisant et s’entrecroisant. En ces quelques instants, bien des femmes devinrent veuves et des âmes rendirent grâce. Un brouilla épais de fumée rouge cendre et orangée se forma au milieu de tout. Du sang, des larmes, de la sueur. Tous moururent, tous se rencontrèrent pour leurs derniers jours. Et dans l’ombre, le sourire satisfait du commandant Quechua, comme ravi de la situation, s'ébaucha. Des pertes en son nom… L’homme en était heureux. Le pouvoir lui procurait tellement de joie. Tellement…
La suite tout à l'heure si j'en ai le temps...
Dernière édition par le Ven 17 Aoû 2007 - 6:26, édité 1 fois