[Andooweel] L'avenir du Pouvoir

Les cris d'enfants résonnèrent dans tout le bâtiment alors que sonnait la fin des études pour les plus âgés, tandis que les plus jeunes quittaient plus ou moins docilement la salle de jeu pour aller se laver les mains sous la surveillance des droïdes nurses TDL, dont les quatre bras recouverts de synté-peau n'étaient pas de trop. Les bruits de pas précipités qui s'en suivaient dans les escaliers et les couloirs annonçaient la ruée, et cela malgré les consignes sans cesses répétées de ne pas courir ou se bousculer, vers les deux réfectoires situés à l'extrémité nord de cette ancienne usine réhabilitée en orphelinat. Les tables pour huit étaient disposées en rangées strictement alignées dans les salles, et comme à l'accoutumée chaque enfant se précipitait vers la place qui lui avait été assignée en début d'année. Mais ce jour-là ils allaient devoir patienter : la directrice de l'établissement, une jeune femme qui avait elle-même passé une bonne partie de sa jeunesse ici, appelait au calme. Derrière elle, les employés des cuisines attendaient de pouvoir distribuer les plats de boulettes de viande accompagnée de purée. Une fois le brouhaha des discussions réduit à un simple murmure, elle prit la parole.

Directrice : "Bonsoir, je venais vous annoncer que demain nous recevrons la visite d'un docteur qui vient de loin. Cette personne fera un bilan de santé à chacun d'entre vous. J'espère que vous lui ferez bon accueil et que vous vous montrerez digne de notre maison. Je vous souhaite bon appétit."

Elle s'en était ensuite allée dans le réfectoire des plus jeunes afin de leur expliquer la chose plus en détail. Cette visite était en soi une aubaine, car les visites médicales étaient habituellement financées par l'établissement qui se voyait ainsi régulièrement amputé d'une partie de ses maigres ressources. Quoiqu'il en soit, elle souhaitait faire bonne impression.

La plus part des enfants s'étaient agglutinés aux fenêtre en entendant arriver le vaisseau Tionnais : c'était pour la plus grande part, la première fois qu'ils avaient l'occasion d'en voir un d'aussi prêt. Malheureusement il en allait tout autrement pour les plus jeunes chez qui l'inquiétude face à cet objet étranger avait entraîné une vague de pleurs que les nurses essayaient d'endiguer. La jeune directrice avait pris soin de vérifier se tenue avant de descendre au portail de fer forgé qui fermait la cour de son établissement.

Directrice : "Bonjour Docteur, bien sûr que je me rappelle, mais entrez donc et allons dans mon bureau. Nous avons quelques papiers à remplir avant toute chose ... L'administration me tuera avant les enfants vous savez !"

Au fil des couloirs à la peinture craquelée et aux traces de moisissures apparentes sur certains plafonds, on devinait sans peine que l'orphelinat n'était pas la priorité de la petite communauté en matière d'investissement. En témoignait aussi la toiture, qui ressemblait plus à un patchwork de tuiles qu'autre chose, comme Darth Naego, ou plutôt Yelandra Hus, avait pu le noter lors de son survol. Le bureau de la directrice était, quant à lui, presque étonnamment bien rangé : l'odeur de produit d'entretien flottait encore dans l'air et une paire de feuilles en coin qui dépassait discrètement de la porte d'un secrétaire laissait supposé que ce dernier devait être sur le point d'exploser. Plusieurs répertoires métalliques aux tiroirs étiquetés étaient alignés derrière le bureau en bois, dont le verni avait, par endroits, disparu pour en laisser l'essence à nu. Une large fenêtre laissait pénétrer la lumière du jour et donnait sur la cour, tandis que le vaisseau Tionnais faisait apparaitre sa silhouette massive derrière le mur d'enceinte. Mais ce qui attirait avant tout l'attention, c'était le cadre disposé au-dessus des meubles de métal, où quelques photos d'enfants s'y trouvaient alignées, avec, au-dessus la mention "Avis de recherche".

La directrice avait indiqué une chaise à l'image de l'orphelinat, à la structure dont l'alliage chromé s'effritait et au tissu synthétique usé, mise à la disposition de la togruta. Pour sa part, la jeune femme se glissa dans son fauteuil et se saisi du seul dossier sur son bureau, pochette beige sale, pour en sortir plusieurs documents.

Directice : "Mais que je suis mauvaise hôtesse, peut-être désirée vous boire quelque chose avant que nous n'abordions la paperasserie. Depuis que l'Empire a repris les choses en main, c'est incroyable le nombre de papier qu'il faut remplir pour un oui ou pour un non. Rien que le mois dernier, nous avons dû annuler une sortie pour des histoires de délais administratifs, notez que l'on ne va pas s'en plaindre non plus, au moins maintenant il y a un peu d'ordre. Je me rappelle il y a quelques années de cela, avant que je ne prenne ce poste, même circuler en ville sans se faire agresser après vingt heure relevait de la gageure, et je ne vous parle pas des quartiers entiers laissés aux mains des truands et des drogués de toutes sortes. Enfin, ce temps est révolu. Mais où en étais-je ? Ha oui, les papiers .. Celui-là pour les assurances, ... La fiche de renseignements, à ce propos, vous m'aviez dit que votre visite était à quelle occasion ? ... Vos certifications et celles des personnes vous accompagnant. Pour le droïde vous pouvez juste indiquer son modèle et sa provenance au bas de votre fiche, dans le cadre, avec le numéro de série et la date de mise en service et du dernier entretien... Et l’attestation comme quoi toutes les informations recueillies resteront strictement confidentielles et seront remises au représentant de l'orphelinat, c'est à dire moi... Quand je vous disais que la paperasserie aurait ma peau avant les enfants..."

C'est du toit-terrasse de son poste de surveillance que Bart avait observé l'arrivée de la navette. Cette dernière avait été signalée dans l'espace aérien de la planète par le poste de contrôle spatial de l'astroport d'Ellwinhey. L'appareil s'était posé un peu à l'écart, à côté de l'ancienne usine qui servait désormais d'orphelinat. Rapidement, il avait embarqué quelques-uns de ses hommes et laissé les consignes habituelles au Chef qui était de garde afin de filer vers le lieu dit.

L'arrivée de l'Empire avait été une aubaine pour cette petite frappe qui avait saisi sa chance au bon en postulant au poste de Chef de district, alors que se mettait en place la nouvelle administration. Malgré sa jeunesse et son impétuosité, il avait su faire valoir sa bonne connaissance du terrain et sa volonté de voir le nouvel ordre s'établir rapidement pour souffler la place à ses concurrents. Désormais il portait l'uniforme qui lui avait été fourni : bottes noires correctement cirées, pantalon légèrement bouffant bleu marine et veste dans le même ton avec des boutons dorés. Il portait sa casquette assez haute sur son front, lui donnant un air assez particulier.

Il ne lui fallut que quelques minutes pour atteindre le lieu d'atterrissage. Parcourant les couloirs du bâtiment, il avait pris soin d'éviter les enfants pour atteindre le bureau de la directrice, qu'un employé lui avait indiqué comme là où il aurait le plus de chance de la trouver. Il en avait voulu à la jeune technicienne de l'air évident de la réponse, mais qu'attendre de cette dernière. Quant à ses hommes, ils étaient restés à l’extérieur pour se diriger vers l’appareil.

Pendant ce temps, dans le bureau de la directrice, document après document, les formalités purement administratives s'étaient finalement terminées par une ultime signature à apposer sur la dernière page du dernier document. La propriétaire des lieux n'avaient pas manqué de tenir la discussion pendant que la togruta s'attachait à renseigner de la façon la plus crédible possible les documents à l'entête, tantôt de l'orphelinat, tantôt de l'administration de la planète, tantôt de l'Empire ...

Directrice : "On a finalement noté une baisse assez significative des entrées ces derniers mois. Il était temps, parce qu'au rythme où allaient les choses, on aurait bientôt du reconvertir les réfectoires en dortoir. Ca nous aurait fait des économies de nourriture vous me direz... C'est incroyable ce que les enfants dévorent à cet âge là. Mais fort heureusement, j'ai réussi à obtenir l'aide de quelques producteurs locaux, sans quoi je ne sais pas comment on s'en sortirait. Ne vous embêtées pas avec la case destinée aux enfants bénéficiant d'un emploi, on n'en a pas, et de toute façon ils ne seraient pas dans la catégorie d'âge qui nous intéresse. Au moins les enfants ici ne se retrouvent pas sur les chantiers à onze ans, ils peuvent aller à l'école. C'est extrêmement important pour notre avenir : car c'est bien ce qu'ils sont n'est-ce pas ?"

C'est à ce moment que l'on frappa à la porte ouverte du bureau. L'homme qui s'y présenta n'attendit pas de réponse pour entrer dans la pièce : de haute stature, la casquette sous le bras et un dossier à la main, la coupe de son uniforme ne lui convenait pas particulièrement. Il avisa la directrice d'un regard neutre avant de se tourner vers le docteur en affichant un sourire de politesse.

Bart : "Bonjour Docteur, permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue au nom de notre Impératrice sur Andooweel. Je suis le Chef de la sécurité sur ce secteur, à votre entière disposition. Il est de mes prérogatives de procéder à l'inspection de votre appareil : ce ne sera qu'une simple formalité si vous n'avez rien à nous cacher. A faire immédiatement, cela va de soi."

Puis il tendit le dossier qu'il tenait à la directrice alors que son visage reprenait un aspect neutre.

Bart : "Il y a encore beaucoup de points qui ne sont pas clairs dans cette déposition. On ne pourra commencer l'enquête que quand vous nous aurez fournis tous les éléments dont nous avons besoin..."
Directrice, sur un ton désespéré : "Mais cela fait la cinquième fois que vous me le rendez, le temps passe..."
Bart : "Soyez précise, ce n'est pas compliqué."

Alors que la directrice tendit la main pour récupérer la chemise, l'homme la lâcha sur le bureau en bois, avant de se retourner vers le faux docteur, s'écartant de la porte.

Bart : "Immédiatement disais-je."

La directrice repris le dossier et l'ouvrit, y jetant un rapide coup d'oeil. Inévitablement, la togruta, toujours assise en face, ne put réprimer un regard sur le contenu des documents, dont la directrice vérifiait qu'ils étaient tous présents, pour y découvrir une lettre manuscrite lourdement annotée, accompagnée de plusieurs documents officiels comprenant des fiches signalétiques... dont l'une des photos ne manqua de faire manquer un battement de coeur à la jeune étudiante de la Force. Elle n'avait fait que l'entrapercevoir, une jeune fille, mais son visage ressemblait étrangement à celui qu'une personne qui lui était infiniment proche... Le son des bottes ferrées claquants sur le carrelage du couloir la ramena à la réalité.

Bart : "A moins que vous ne souhaitiez que nous discutions de votre visite au poste ... Cela m'est égal."

C'est d'un pas aussi rapide que rigide que Bart était retourné au vaisseau accompagné du pseudo docteur. Cinq humains pareillement vêtus attendaient sur place. Leur attitude laissait plus penser à une meute de loup sur le point de donner l'assaut final sur une proie qui n'attendait plus que sa mise à mort, qu'à un service de sécurité. Quoi qu'il en soit il allait falloir faire avec si la togruta de souhaitait pas faire de vagues. Malgré leur aspect désordonné, une fois la rampe baissée, chacun sembla prendre en charge sa partie, l'un contrôlant les identités de l'équipage tandis que les autres commencèrent une fouille de l'appareil.

Le chef de la petite escouade, quant à lui, était resté à l'extérieur et regardait ses hommes faire, droit dans ses bottes, les mains dans le dos.

Bart : "Vous me voyez désolé de vous infliger de tels désagréments, mais la sécurité passe avant tout. Certains croient que parce que notre planète est loin de tout, ils peuvent se permettre ce qu'ils veulent."

Les minutes s'écoulaient lentement, et l'équipage qui avait dû sortir commençait à s'impatienter, même sur les planètes moins isolées, il était rare qu'une fouille soit organisée. Qui plus est, la togruta avait pris soin de couvrir ses arrières... Tout cela ne rimait pas à grand-chose.

Bart : "Vous croyez en l'altruisme ou le bénévolat docteur ? Pas moi. Quoi que l'on en pense, il y a toujours une motivation plus sombre derrière ces bons sentiments. Parfois de la culpabilité, ... Parfois des desseins bien moins avouables. Quoi qu'il en soit, on finit toujours par trouver quelque chose."

Le soldat était calme et ne laissait paraitre aucun sentiment particulier. De fait, il ne prêtait même pas attention à la jeune femme alors qu'il s'adressait à elle, plus intéressé par l'observation de la navette tionnaise. Enfin un de ses hommes redescendit la rampe menant à la soute.

Soldat : "R.A.S. Chef."
Bart : "Bien, peut-être aurez-vous plus de chance dans les cabines alors."
Le soldat fit un signe de la tête appuyé d'un léger sourire avant de disparaître à nouveau dans la soute. Chose surprenante, alors que le chef Bart était resté immobile jusque-là, il avait désigné sa propre poche de poitrine en répondant au soldat, et il s'était assuré que le geste ne passa pas inaperçu auprès du faux docteur.

Bart, se retournant vers la togruta : "Vous pouvez aller rechercher les documents qui me reviennent auprès de la directrice. Cela vous laissera le temps de voir comment nous pourrions accélérer les choses."

D'un geste fort habile, il avait remonté sa manche gauche en tendant le bras, avant de désigner en toute discrétion une gourmette qui pendait à son poignet : le message devait être clair : il allait falloir envisager une donation ou s'attendre à des complications.

La directrice de l'orphelinat avait remis les documents à la togruta avec un large sourire, prenant soin de vérifier que le compte y était. C'est donc à peine quelques minutes plus tard que la fausse diplômée en médecine se retrouvait à côté de son vaisseau, au milieu de son équipage.

Chef Bart, les documents en main : "Je vous souhaite bon séjour parmi notre petite communauté. tout le monde ! On y va !"
Aussitôt dit, aussitôt fait, il ne fallut pas plus d'une minute pour que l'équipage se retrouva seul, prêt à découvrir dans quel état se trouvait le vaisseau. Les instructions données, il ne restait plus à la jeune femme qu'à revenir sur ses pas pour aller rejoindre la directrice, et peut-être commencer à faire ce pourquoi elle était venue. C'est au milieu de la vaste cour qu'elles se retrouvèrent.

Directrice : "Il est parti finalement ? On a fini de préparer le réfectoire, si vous voulez bien me suivre, je vais vous y conduire. Autrefois, on fabriquait des appareillages pour les fermes des environs, une entreprise familiale qui marchait bien, à ce que l'on m'a dit. Et puis à la mort du dernier héritier, l'affaire a petit à petit sombrer : elle était passée entre les mains d'un groupe d'actionnaires peu au fait de l'activité de l'usine : mauvaise gestion, erreur de marketing, toutes ces choses ont conduits à la fermeture de l'usine. Pourtant ils fabriquaient du matériel de qualité. Pas plus tard que la semaine dernière, j'ai croisé un élagueur qui était sorti d'ici, pourtant, cela fait .. des années. Cela ne nous rajeuni pas. Comme le temps passe. Enfin, la communauté a finalement décidé de la réhabilité en orphelinat et avait racheter les bâtiments à pas cher. Un orphelinat, dans la région, ce n'était pas du luxe. Je pense que l'idée avant tout c'était de parquer les enfants plutôt que de les voir trainer à longueur de journée dans les rues : c'est comme ça qu'ils se font recruter par les gangs et sombrent dans la criminalité...."

Enfin elles pénétrèrent dans le réfectoire. Celui-ci avait été aménagé avec soin, même si le manque de moyens était évident. Des tables étaient agencées pour créer un parcourt, et un petit isoloir avait été mis en place pour le docteur et son assistant afin de lui permettre de bénéficier d'un peu de tranquillité.

Directrice : "Ho mais toute cette histoire me fait tourner la tête, j'ai complètement oublié votre droïde. Nous n'avons plus qu'à retourner à mon bureau maintenant. C'est que ça nous en fait faire du sport, depuis que je suis en poste, c'est incroyable ce que j'ai pris en condition physique, c'est incroyable. Au niveau des mollets et du souffle, à tout le temps courir de partout."

Le fait est qu'elle avançait d'un bon pas dans les couloirs, passant devant de nombreuses salles vides, certaines servant de débarras, d'autres simplement laissée à la poussière. Quoi qu'il en soit, ayant franchi une nouvelle porte coupe-feu, il était possible d'entendre des enfants, plutôt jeunes, discuter avec entrain de leurs petites voix aigües, tandis qu'un droïde nounou les faisaient se préparer en vue de la visite médicale. Jetant un oeil rapide dans l'une des salles, il était possible d'y voir une bonne quinzaine de bambins, très majoritairement des humais, qui finissaient de ranger leurs jouets et allaient reprendre leur doudou dans une boîte disposée à l'entrée de la pièce avant d'aller s'assoir sur des bancs à leur dimension, alignés contre les murs du couloir.

Le droïde était installé, immobile, face au bureau de bois de la directrice, attendant le retour de sa propriétaire. La togruta pu noter au passage que le dossier qu'avait apporté le Chef Bart ne se trouvait plus en vue.

Directrice : "C'est dommage que ces petites merveilles que nous offre la technologie moderne nous soit si peu accessible. En même temps c'est peut-être un peu de leur rareté qui fait qu'ils nous semblent si merveilleux, mais je ne vous cache pas que quelque part je vois envie d'avoir accès à tels droïdes. Imaginez-vous qu'ici, le médecin le plus proche est à trente minutes, sauf si on passe par le quartier des Espigots, mais honnêtement, je ne m’y risque déjà pas sans enfant, ce n'est certainement pas pour y aller avec un petit. Encore hier, il y a eu un affrontement entre gangs en plaine rue qui a fait plusieurs morts. C'est presque une zone de combat là-bas."

Tout en monologuant, la directrice avait ramené ses invités au réfectoire quitté quelques minutes plus tôt. Deux droïdes Nurses étaient installés, prêt à faire défiler les enfants qui attendaient plus ou moins patiemment le début des visites, auxquelles la directrices assisterait, ne manquant pas de commenter ceci ou cela. Et à propos des visites, elles s'annonçaient animées, car il n'était absolument pas dit que toutes les petites têtes blondes allaient se montrer d'une coopérativité exemplaire...

La Togruta se régalait du spectacle des enfants. Elle savait ce qu’était la pauvreté et le dénuement, elle y avait vécu jusqu’à ce qu’Arkan ne décime sa famille. Mais ce qu’elle observait à l’instant présent, ce n’était pas leur misère, et leurs mines attristées. Non, ce qu’elle voyait, elle, c’était une nuée de petits regards flamboyants, potentiellement pleins de Force, de petites pépites qu’elle venait chercher à même la rivière. L’univers était plein de hasard, et celui là était le plus beau.

Un par un, les enfants passaient, se soumettant sans broncher, à quelques exceptions près, aux tests du robot, qui ne consistaient qu’en un check up rapide, et une prise de sang indolore. Au fur et à mesure, le robot déclarait l’état de santé des enfants, libérant un petit reçu qui allait dans le dossier pour la directrice, et envoyant une information supplémentaire sur le datapad de la Sith, lui indiquant ou non la présence de midichloriens.

Quatre enfants furent mis de côté, et Miraan croisa leurs regards inquiets. Il ne leur arriverait rien, au contraire, ils allaient avoir une vie cent fois meilleures que si ils étaient restés ici. Les races étaient variées : humaine, zabrak, twi’lek et cathar. Tant mieux, elle préfèrait qu’ils soit diverses, pour tester l’unité et la capacité à s’entendre. Elle s’approcha de la directrice.

- Ces quatre là dont touchés par le virus, comme vous pouvez le lire sur les résultats que le robot vous a transmis. De ce fait, puisque vous avez donné votre accord à mon arrivée, nous allons les transférer à mon vaisseau afin de les emmener sur Lianna pour les soigner.

La Togruta fit signe au robot.

- Mais il y a autre chose donc je voudrais vous entretenir. Tout à l’heure, lors de notre entretien, j’ai aperçu la photo d’une de vos pensionnaires. Je voudrais la rencontrer. Pourriez vous m’en apprendre un peu plus sur son histoire ?

La Togruta suivait la directrice en écoutant attentivement son discours. Cette petite avait l’air parfaite. Histoire somme toute banale, une petite bâtarde d’une native de la planète et sans aucun doute d’un homme de passage, mère morte en couches, élevée à l’orphelinat. Caractère somme toute reservé, solitaire… Un sourire naissait sur le visage de la Sith, mais il s’élargit d’autant plus lorsqu’elle parla de l’incident. Faire bouger les choses en l’air ? Ce qu’elle pensait se confirmerait-il lorsqu’elle la rencontrerait ?

La porte s’ouvrit sur une chambre à première vue vide. Et pourtant, la Sith ressentit comme une bourrasque spirituelle bousculer son esprit, comme si une source de la Force était dans cette pièce. Serait-ce possible que…

Elle entra dans la pièce, et une petite bouille apparut. 12 ans maximum, de grands yeux verts surpris et curieux, un sourire discret mais présent, presque malsain. Oui, Miraan aimait déjà cette enfant. Et maintenant qu’elle était en face d’elle, la ressemblance avec Sid était plus que frappante. Et pourtant elle avait beau retourner l’histoire dans sa tête… Sid ne lui avait jamais parlé d’enfants, même pas de bâtards potentiels.

La directrice la présenta à Miraan, et la Togruta s’avança dans la pièce. Se retournant vers la directrice, elle lui demanda si elle pouvait les laisser seules quelques minutes. Attendant que la porte se soit refermée, elle s’approcha de la petite humaine et s’agenouilla devant elle.

- Bonjour Leonra.

Sa voix était à la fois douce et chaude, comme une langoureuse berçeuse, tout à fait apte à charmer un enfant. Le plan était clair dans sa tête, mais il fallait encore qu’elle arrive à gagner la confiance de la jeune adolescente.

- Je vais te sortir d’ici. Je vais t’emmener avec moi, d’accord ? Je vais t’emmener visiter la galaxie, et toutes les planètes qui la composent. Tu rencontrera toutes les races, tous les êtres vivants qui peuplent ces mondes. Tu n’aura pour limite à ta connaissance que ce qui n’a pas encore été découvert.

Elle posa son doigt sur la clavicule de Leonra.

- Et surtout, je vais t’apprendre à maîtriser ce qu’il y a là, au fond de toi. Cette aptitude qui te rend exceptionnelle. Bouger les objets, ce n’est que le commencement, tu pourra faire tellement plus lorsque tu aura suivi mes enseignements….

Elle lui offrit un sourire rassurant.

- Veux tu bien partir avec moi Leonra ?

La petite observait l'inconnue, une docteur apparemment. Ses yeux verts détaillaient la demoiselle qui semblait gentille et attentionnée, comme tout les adultes de l'orphelinat en somme. Impossible de savoir ce qu'elle pensait en ce moment, mais son petit sourire doux laissait présager qu'elle se sentait en sécurité avec l'inconnue.

Vous allez m'emmener voyager et voir des gens et des autres mondes?

L'excitation perlait dans sa voix, quelle jeune fille de 12 ans n'a jamais désiré vouloir voyager et s'évader de sa vie morne et triste? Nul doute qu'elle-même mourait d'envie de partir d'ici, peut-être même espérait-elle pouvoir ainsi découvrir qui elle était vraiment...

Vous savez qui sont mes parents? Pourquoi ils m'ont laissé ici?

Toutefois, a la mention de la lévitation d'objets, son visage se ferma presque instantanément. Elle lui jeta un regard soupçonneux et recula légèrement, comme si elle souhaitait se tenir le plus loin possible de la Togruta.

C'est la directrice qui vous a dit ça? Eh bien elle s'est trompée, je n'ai jamais rien fait de mal, et je n'ai jamais voulu faire de mal d'accord? Ce n'est pas ma faute si j'ai ça... Si je...

Elle rougit légèrement et resta silencieuse. Une petite fille bien singulière que celle-ci.

HRP: désolé du post pourri, mais je n'avais pas trop d'inspiration...

- Je ne connais pas tes parents...

Miraan savait ce qu'il en coutait d'entendre cette phrase. Elle-même orpheline depuis l'âge de quatre ans, elle avait vécu en pensant qu'Arkan était son sauveur, alors qu'il n'était que l'horrible monstre qui avait assassiné ses parents de sang froid. Bien sûr dans le cas présent, elle ne connaissait pas ses parents, même si elle avait une petite idée de l'identité du père. Mais au fond, elle savait ce que la jeune fille ressentait.

- Mais je te promet de t'aimer comme une mère. Du mieux que je le pourrais.

La Togruta fronca les sourcils lorsque l'humaine se ferma. Pas bien ?

- Ce que tu fais est loin d'être mal, c'est un des plus beaux dons de la Galaxie. Tu dois juste apprendre à le maîtriser pour t'en servir au mieux, je t'apprendrai... Moi aussi j'en suis capable.

Sans quitter Leonra des yeux, Miraan tendit sa main en arrière, vers un bol posé sur la table de nuit. Ses yeux ne trahissaient pas sa concentration, elle avait l'habitude de faire ça. Le bol se souleva lentement, puis avanca jusqu'à elle, flottant dans les airs, jusqu'à se presser contre la main de la Sith qui referma ses doigts dessus.

- Je vais aller voir la directrice pour régler les formalités de ton départ, prépare tes affaires, dis au revoir, et descend rejoindre mon vaisseau.

Miraan déposa un léger baiser sur le front de l'humaine. Oui, la Force était grande en elle, et elle avait l'impression qu'un lien existait déjà entre elles. Il n'y a pas si longtemps que cela, lorsqu'elle avait rencontré Sid, Miraan s'était dit que la Force était belle, capable de guider l'Apprenti vers son Maître. Mais aujourd'hui, elle se rendait compte qu'elle pouvait aussi guider le Maître vers son Apprenti...

Sortant de la chambre, elle entraîna la directrice dans son bureau, afin de signer les papiers réglementaires pour pouvoir emmener les quatre enfants et Leonra. Ceci fait, elle se dirigea vers son vaisseau, direction d'autres orphelinats...

Modération Flash

-La directrice accepte de laisser partir l'orpheline Leonra avec la médecin, avec les 4 autres orphelins;
-Après avoir visité une dizaine d'autres orphelinats dans le système, Miraan trouve 10 autres orphelins potentiellement prometteurs, leur espèce est laissé à ta discrétion.

Fin du RP