[Kelada] Tonnerre de révolte

« This is our lands, our country
It's our blood that had coloured the soil
It's our blades that had made justice possible
It's our honour that had build our nation
It's our anger that had build what we are.
Our name is Fomorii
And you won't forget us. »

Le tonnerre grondait au-dessus des têtes des gens de Kelada. D'épais nuages brunâtres obscurcissaient le ciel de la planète, l'air était difficile à soutenir pour plusieurs personnes. Les vapeurs nauséabondes des nombreuses usines avaient tué la flore de Kelada à force de polluer l'atmosphère et le sol. Les plantes n'avaient pas réussi à résister à cet ennemi de taille et elle avait fini par se dissiper avec les années. Les différentes communautés Keladiennes s'étaient par contre habituées à ce climat peu favorable au développement de la vie. C'était quand même bien vivable et chacun pouvait trouver son bonheur. Bonheur, le mot était fort. Nombreux étaient ceux dont la venue de l'Empire n'avait pas fait leur bonheur. L'implantation des Industries Arakyd et l'arrivée de patrouilles impériales sur Kelada fut très vite mal vue par la population. Majoritairement Keladienne de sang (les Keladiens de souche sont une race de proche-humains qui sont aussi connus comme les gens de Fomoire qui se rassemblent sous la bannière de la famille éponyme, les Fomorii), plusieurs avaient perdu leurs emplois puisque les petites compagnies de manufacture locales furent vite remplacées par la firme galactique. Les petits regroupements criminels avaient vite trouvé une opportunité de recruter du sang nouveau dans leurs rangs pour alimenter leur petit commerce peu apprécié de l'autorité.

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Bien que l'Empire jouait à la police pour ne pas perdre la face devant les citoyens de Kelada, tout le monde connaissait les réels dirigeants. La famille Fomorii avait colonisé cette planète des centaines d'années auparavant et avait fondé sa propre société. Sans régner en tant que dictateurs, ils avaient pu garder le contrôle jusqu'à temps qu'ils rejoignent le Sénat républicain et se joignit aux efforts de guerre. Ce fut ensuite les Industries Arakyd qui vinrent s'installer sur la planète et grâce au soutien impérial, sans que cela importune trop les gens. La planète était couverte de vastes étendues désertes et de plusieurs conglomérats urbains dont la capitale (Anarid) qui couvrait environ un quart de la planète. Celle-ci était divisée en différents districts dont un rassemblant le quartier industriel d'Arakyd et le domaine impériale. Le domaine impériale était une région de la cité où était rassemblée les régiments qui s'occupaient de patrouiller le secteur et les sympathisants se ralliant à Arakyd. Non là du domaine se trouvait le Secteur Industriel (aussi connu comme étant IndSec), les nombreuses usines polluant la planète s'y trouvaient avec de nombreux logements pour les milliers d'ouvriers qui se levaient chaque matin pour ramasser un peu d'argent pour leurs familles. Downport était le secteur le plus pauvre de la ville où les contrebandiers rencontraient les racailles qui tentaient de se tailler une place dans le monde. Aux abords du spatioport d'Anarid, les rares voyageurs débarquaient déjà en plein environnement sauvage et urbain. À la méconnaissance de l'Empire, plusieurs révolutionnaires y avaient trouvé refuge en collaborant avec les criminels ou d'autres plus hautes instances.

Une cantina très connue servait de lieu de rencontre pour ces gens, le Labyrinthe de Lorana. Lorana Fomorii était une amie des nombreux contrebandiers et s'amusait souvent à aider ses compagnons à fuir les troupes impériales qui tentaient de mettre la main sur l'un de ces malandrins. Elle servait aussi de pont entre les organisations de la pègre et la famille Fomorii qui voulait toujours garder une balance pour éviter la guerre. De toute façon, les gens de la planète craignaient bien souvent le nom de Fomorii. C'était synonyme de puissance. Même l'Empire ne voulait pas se confronter à ces gens. Ils savaient que leurs hommes étaient de dangereux adversaires entrainés depuis longtemps à tuer de sang froid. C'était des mercenaires suivant les arts de l'assassinat pour ensuite gagner leur vie à mettre leur savoir à l'oeuvre.

Là résidait l'enjeu autour de Kelada. Outre l'intérêt particulier pour l'implantation industrielle de Arakyd, l'Empire voulait garder un soutien loyal de la part des Fomorii. Ces gens suivaient les lois dictées par l'ainé du groupe qui servait comme une sorte de dirigeant non-officiel de la planète. Nuada savait comment traiter avec les politiciens. Malgré son vieil âge (qui est encore inconnu à ce jour), la Force et les nombreux implants médicaux l'avaient maintenu en vie grâce aux talents particuliers des Keladiens dans le domaine de la science. À la tête d'une petite armée, il s'était forgée une réputation à travers la Galaxie. Une légende vivante parmi les siens, cet homme contrôlait la Force malgré que son lien avait été effrité par le Côté Obscur. Le meurtre n'était pas une chose acceptable pour un Jedi, mais Nuada voulait plutôt préserver le sang de sa famille que celui d'un Ordre qui l'a arraché de son berceau. Il ne sortait pas souvent de ses quartiers se situant dans le district Torái. Torái accueillait les vrais Fomorii, un quartier résidentiel, quelques centres médicaux et le complexe Fomór. Ce dit complexe était le repère des assassins. De riches salons dissimulant les salles d'entraînement, les armuries, les laboratoires et les dortoirs pour ceux qui donnaient leur vie pour leur patrie et leur culture. En bref, la bande d'assassins au service de Nuada Fomorii, seigneur de guerre centenaire régnant depuis longtemps sur Kelada, était une force d'élite pour quiconque réussissait à s'attirer les faveurs du vieil homme. Les gens de la planète le suivraient en grande partie puisque ceux-ci respectaient leurs origines malgré que leurs tendances guerrières s'étaient dissipées.

Le ciel obscurci par les nuages devenait de plus en plus sombre tandis que les heures avançaient. La nuit s'annonçait proche et la journée de travail s'achevait. Tranquillement, les gens rejoignaient leurs foyers, mais certains décidaient de faire un tour par l'établissement de Lorana. Celle-ci s'occupait déjà de servir les différents clients qui venaient d'arriver avec le dernier convoi de matériel pour Arakyd. La salle allait rapidement être bondée. Le Labyrinthe de Lorana était un endroit assez singulier. Les murs tapissés de mirroirs donnaient l'impression que la cantina était plus grande qu'elle ne l'était. Sans aucune table, il avait des tabourets disséminés à travers la place. Les gens parlaient et buvaient en entendant les rythmes peu connus d'un groupe qui fut invité par la tenancière. L'ambiance était enjouante et c'était assurément là qu'on pouvait retrouver le plus d'anti-impérialistes en même temps. De nombreux contrebandiers et non-humains (par là, on n'entend pas les Keladiens, mais plutôt des Rodiens, des Mon Cal, etc) étaient là et bavardaient sans se préoccuper de qui se passait autour. Pour commencer une quête en but de rallier les têtes de la planète, c'était peut-être là qu'il fallait commencer.

[Petit résumé de la situation avec un début peu précis pouvant te laisser libre cours à ce que tu veux faire. Si tu as besoin d'informations, ma boîte à MP est ouverte à tes interrogations.]

« We are bound to this land
Bound by blood, bound by our sacrifices
To become powerful, we have died for our sins
We don't need anyone else
Our name is Fomorii
This is Kelada
And you're not welcome here. »

L'espace libre dans la salle commençait rapidement à manquer. La longue journée de travail se terminait pour les milliers d'ouvriers qui travaillaient dans IndSec et ceux-ci revenaient tranquillement vers leurs familles respectives. Ils étaient plusieurs à faire un arrêt au Labyrinthe pour prendre un verre et discuter avec leurs vieux amis. Lorana avait un peu de mal à gérer la situation. De nombreuses personnes commandaient simultanément leurs consommations et même avec l'aide du robo-barman MixRMastR, il y avait parfois un petit moment d'attendre avant de recevoir sa boisson. Pourtant, ce moment ne dura pas trop longtemps. La cantina devint plus calme et les gens commencèrent à bavarder entre eux. La proche-Humaine put prendre une pause tandis que son compère mécanique s'occupait de servir les quelques consommateurs qui allaient et venaient. Celle-ci prit un tabouret et parcoura sa clientèle des yeux. Sortant de la masse, une personne vint s'approcher d'elle. C'était une femme rousse aux traits fins et doux. Lorana aurait pu l'envier, mais ce n'était pas son genre de vouloir ce que les autres avaient. Celle-ci ne se présenta pas, elle préféra entamer la discussion directement. C'était une commerçante apparemment. Elle faisait partie d'une compagnie de vente de pièces détachées et s'occupait des livraisons. À l'écouter, le marché intérieur de Kelada l'intéressait ... ou même, intéressait ses supérieurs. La Fomorii souria et serra la main de son interlocutrice avant de lui répondre d'un ton chaleureux qui l'invitait à converser plus longuement. « Et bien, ma belle, Arakyd est le réel opresseur ici si mes mots sont bien choisis. Ils se sont installés ici en rachetant des terrains et des usines pour leur compte. Ils favorisèrent l'immigration d'humains pour combler les emplois manquants à la place de recruter parmi les gens dans la population. Tu as juste à interroger un de ces hommes ici, ils sont plusieurs à avoir travailler fort pour retrouver un emploi. Et de peur qu'ils soient cibles d'une résistance locale, ils ont fait appel à leurs petits amis de l'Empire pour assurer leur sécurité. C'est bien vrai et crois-moi ! Ici, l'Empire n'est qu'une façade pour protéger et soutenir les opérations d'Arakyd sur la planète. Ils n'osent pas trop se mêler au reste de la population. Arakyd a payé tout un beau quartier pour les impérialistes en plus. Le domaine impériale, le refuge des traîtes si tu me pardonnes mon langage. »

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La femme rousse pouvait bien le voir, la haine dans les mots de la tenancière. Elle n'aimait pas du tout l'Empire et ses sympathisants. À l'entendre, on pouvait très vite comprendre que les Industries Arakyd n'étaient pas la bienvenue sur Kelada. Ils avaient enlevé des milliers d'emplois à la population locale pour favoriser des immigrants humains venus d'ailleurs. L'Empire avait fait un choix de taille en soutenant Arakyd et en trahissant les Keladiens.

« We decide who dies and who lives
There's no god here, no magic
There's only our power, our knowledge
Who are you to threaten us ?
You believe that now, you're safe
You'll never be.
You came here to be rich, no
You came here to die. »

Lorana n'était pas dupe, elle voyait bien que la femme montrait un intérêt particulier concernant la situation politique sur Kelada. Elle en avait vu d'autres avec le temps, elle avait passé sa jeunesse à apprendre des techniques pour déceler les mensonges ou récolter des informations par le biais des armes ou de la persuasion. Elle avait abandonné les armes pour les mots, bien plus convenable pour elle. La Fomorii désirait toujours voir un jour nouveau se lever sur la planète un jour. Depuis l'arrivée de l'oppresseur, les Keladiens comprenaient le désespoir de certains autres mondes. Ils avaient rejoint la République dans l'espoir de vivre libres comme avant tout en y gagnant quelque-chose. En ce moment, ils perdaient leur liberté, leurs emplois, etc. La proche-humaine faisait confiance en sa cliente, l'instinct féminin peut-être bien ? Elle écouta attentivement les interrogations de son interlocutrice en levant un sourcil. Des questions qui semblaient cacher autre chose, elle devenait de plus en plus indiscrète aux yeux de Lorana qui fit une moue en la regardant. On le voyait bien que c'était une voyageuse, ici les gens préféraient se taire ou combattre. Tous savaient comment ça se passait ici, mais désobéir aux Fomorii c'était signer son arrêt de mort sur le sol Keladien. C'était exactement pour ça que la résistance avait disparu, ils avaient le choix entre désobéir aux ordres de Nuada et ses sbires ou retourner tranquillement à la vie normale en évitant de se faire canarder par les impériaux. Lorana ne perdit pas attention aux propos de la femme qui lui faisait face. Elle doutait un peu en elle ... Les Stormtroopers faisaient souvent des débarques dans le place pour attraper des contrebandiers ou même d'anciens rebelles qui fréquentaient les lieux. Le Labyrinthe de Lorana, bien que souvent surveillé par les impériaux, était un des seuls points sécuritaires de la ville. Jamais aucun impérial oserait s'attirer les foudres des Fomorii en fermant l'établissement. Bien que Lorana n'avait pa suivi le chemin des siens, elle était encore une Fomorii de sang, et ça ne se perdait pas si facilement cet honneur qui coulait dans ces veines. Ainsi, sa cliente commença à s'intéresser à la résistance voulant des informations supplémentaires sur le sujet. La tenancière hésitait à lui en dire plus, mais bon que pouvait-elle perdre ? Aucun impérial serait assez fou pour tenter de l'arrêter ... sauf si finalement, ils ont décidé de faire à néant l'organisation des Fomorii.

« À l'époque, juste avant que l'Empire ne montre son nez, les forces de sécurité d'Arakyd rencontrèrent quelques difficultés. Des manifestations avaient souvent lieu devant leurs offices ou leurs usines. Les gens se plaignaient que la firme leur ait volé leurs emplois. Cependant, certains avaient vu que cela ne donnait rien de scander des messages pour montrer leur mécontement. Certains fondèrent des groupes isolés pour faire la guerre à Arakyd. Ils trouvèrent leurs armes grâce à l'aide des contrebandiers. Ici, le crime n'est pas puissant. On ne le craint pas ici à part quelques gangs de rue peu dangereux. En matière de contrebande par contre, tu pouvais facilement trouver ton bonheur. Enfin bref ... Arakyd ne possède pas tout l'économie, mais une grosse partie et si Arakyd le veut, elle peut tout faire changer. Le seul problème porte le nom de Fomorii. Qui serait assez fou pour s'attirer leur colère ? Ici, personne n'oserait le faire. C'est grâce à eux d'ailleurs que la lutte armée entre Arakyd et les locaux cessa. Ce n'est pas seulement à cause que l'Empire avait envoyé ses petits bonhommes faire le ménage, c'est parce que en quelque-part, quelqu'un voulait éviter un conflit armé. »

Lorana fouilla un peu en-dessous de son comptoir et sortir une bouteille. Elle en prit une gorgée et fit une grimace. Elle aimat bien boire un peu durant son service ... surtout quand un étranger lui posait des questions sur le passé de Kelada.

« We seek our past in the future
We seek to become what we were
We seek to live a new day at dusk
Can we hope to live again ?
Yes, hope is our only weapon. »

Lorana voyait bien l'interrogation dans les yeux de l'autre femme. L'interrogation, mais aussi de la curiosité. C'était très intéressant pour la Fomorii qui comprenait lentement que ce n'était pas une cliente normale. Premièrement, elle n'était pas d'ici. Deuxièmement, elle posait beaucoup de questions pour une simple livreuse. Troisièmement, la tenancière savait sentir ces affaires-là ! Il était plutôt difficile pour elle de savoir les réelles intentions de son interlocutrice. Si elle commençait aussi à poser des questions, elle éveillerait les soupçons. Lorana ne savait pas si ce serait un choix judicieux d'agir ainsi. Peut-être était-ce simplement une contrebandière, mais dans ce cas-là, elle n'avait rien à craindre. Pourtant, l'ancienne assassin s'en doutait un peu qu'elle n'était pas là pour livrer une cargaison d'épices dans la capitale. Puis, l'inconnue continua son interrogatoire. La Fomorii était un peu choquée par l'indiscrétion de ce que demandait la femme. Elle s'intéressait beaucoup trop aux Fomorii pour simplement vouloir s'informer sur la position actuelle de Kelada. Elle ne voulait pas implanter un commerce sur la planète ... c'était autre chose qui l'avait amené ici. Lorana commençait à aimer ça. Un peu de suspens ne faisait pas de mal ! Sa vie était devenue un peu nonchalante depuis la fin des combats. Les contrebandiers continuaient d'affluer dans son établissement, mais cela ne suffisait pas à la garder active. Affichant un sourire dans le coin de sa bouche, la tenancière se pencha par-dessus son comptoir pour se rapprocher de l'autre femme. L'expression sur son visage montrait de l'amusement. Son interlocutrice pouvait comprendre que la Fomorii commençait à comprendre son but ... ou peut-être qu'elle faisait semblant ? C'était bien le cas à vrai dire. Lorana tentait simplement de trouver la raison de la venue de cette femme et de ces hommes. Elle prit une seconde gorgée de son flacon d'alcool avant de se décider à lui répondre :

« À retrouver leur gloire d'antan, je penserais bien. Ils ont toujours voulu redevenir glorieux et redoutés. Le nom Fomorii vient de moins en moins à la bouche des gens quand on parle d'assassinat. Leur ordre se meurt. Notre population compte des millions de membres, mais la vraie caste compte seulement une trentaine de membres. Leur nombre est beaucoup moins grand comparé à avant. Je ne savais pas vraiment ce que veux Nuada de ses gens en ce moment. Il dédie les siens plus au mercenariat qu'à la tradition je pense. Ils voudraient bien livrer un combat aux forces impériales, mais il est difficile de faire face à une armée mille fois plus grande. Que dire ? Certains croient les Fomorii voués à l'instinction, mais certains continuent de se battre parce qu'ils croient en un futur meilleur pour leur communauté, soupira la tenancière en perdant peu à peu son attitude amusée. Elle marqua une pause avant de continuer. Je ne sais pas ce qu'ils espèrent faire pour résister. Je pense que Nuada regrette encore le jour où notre planète a rejoint la République. Je dis bien résister parce qu'un vrai Fomorii ne se laissera jamais abattre. Ils sont peut-être peu à exister, mais ils seront prêts à sacrifier chacune de leurs existences pour foutre l'Empire et Arakyd en dehors de notre territoire.

Son interlocutrice put voir la nostalgie dans ses mots et tout l'émotion qu'elle y avait mis. C'était beau à voir. Cette hargne pour la survie. Lorana se rappelait qu'elle serait encore une vraie Fomorii à ce jour si elle n'aurait pas voulu poursuivre une vivre normale. Apparement, jamais son voeu sera exaucé. Elle était dédiée à se battre aux côtés des siens, mais ce n'était que maintenant qu'elle le comprenait.

La Fomorii était choquée, complètement déconcertée. Les rumeurs parcourraient la Galaxie et son établissement des révolutionnaires se rassemblaient pour former des alliances, mais qui aurait cru que l'un d'eux s'intéresse au monde surindustrialisé de Kelada ? Lorana afficha une émotion de surprise sur son doux visage, mais tenta de l'effacer pour éviter de semer la confusion parmi ses clients qui lui donnaient quelques regards à l'occasion. Elle tenta de dire quelque-chose, mais il lui fallut plus pour pouvoir bien le prononcer.

« Un ... Un nouvel allié ? Qu'est-ce que tu veux insinuer ? »

Elle ne savait pas quoi dire, l'étonnement était total. Lorana était habituée de converser avec des ouvriers mécontements ou des contrebandiers farfelus, pas des révolutionnaires étrangers. La tenancière put voir les quelques gestes de son interlocutrice qui étaient dédiés à ses hommes. Ceux-ci commencèrent à parcourir la foule. Ils essayaient peut-être de dévoiler une quelconque menace à leur organisation. La Fomorii savait bien que quelques criminels se dissimulaient dans le Labyrinthe et apportaient parfois des armes avec eux. Elle espérait seulement que cela ne finisse pas en une petite guerre entre ces hommes et ceux de la ville. Le pire fut quand elle remarqua une ombre parmi les gens. Une personnage se déplaçant, observant faits et gestes de chacun. Lorana avait compris aisément qui était cet inconnu dissimulé dans la foule. Nuada voulait constamment la protection de sa jeune protégée et apparemment, il était dévoué à laisser un de ces hommes proche de elle. Là, elle craignait vraiment le pire. Si un combat débutait, cela deviendrait un véritable bain de sang. Le Fomorii présent dans la salle, si c'était un assassin ou un simple serviteur de la cause, pouvait faire des ravages ou bien même appeler des renforts. La tenancière prit une troisième gorgée de sa flasque, un peu plus longue cette fois-ci. Oh non, elle n'aurait pas cru que sa journée aurait un tournant si drastique. Elle espérait simplement que sa cliente s'en aille le plus vite possible. Si elle voulait de l'aide pour faire la révolution, Lorana n'en ferait pas partie. Elle était décidée à obéir à son ainé et à rester tranquille. De plus, disons que sa vie lui plaisait bien désormais. Une simple existence de barmaid avec les quelques imprévus comme les patrouilles impériales ou les clients étrangers. Elle jeta un regard rapidement en-dessous du comptoir pour voir qu'à côté de l'ancien emplacement de sa bouteille, son pistolet reposait. Une arme de secours si le trouble arrivait et que son nom n'était pas Empire.

Puis, sa cliente parla de l'Organisation du Traité de l'Antarès. Un nom inconnu aux oreilles de Lorana ... pourtant, en y réfléchissant un peu, elle se rappela de contes et de rumeurs propagés par un contrebandier Sullustéen. Il parlait d'un truc de l'Antarès ... une résistance ou quelque-chose comme ça. La Fomorii n'était pas très au courant de l'histoire galactique, trop occupée à s'intéresser à celle de son peuple. Elle hocha de la tête.

« Non,répondit-elle timidement en fixant son interlocutrice. »

Un regard affolé, une grimace sur son visage, Lorana affronta le regard de son interlocutrice avant de pousser un simple, mais clair :

« Non. »

C'était bien vrai, elle n'était plus une Fomorii. Le chemin des assassins n'était plus le sien et déjà que Nuada continuait de garder un oeil sur elle, elle ne voulait plus se mêler des leurs affaires. Une lueur de crainte put se lire dans ses yeux tandis qu'elle quittait la conversation et s'en allait retourner au travail pour servir d'autres clients. Apparemment, la livruese devrait trouver ailleurs un moyen de contacter les Fomorii. Bien que cette tenancière, seule membre non-officielle de ce groupe, était le seul lien entre la populace et la caste supérieure, il y aurait d'autres moyens de les découvrir.

Une heure passa et la femme n'eut pas la chance de pouvoir parler de nouveau à Lorana. La barmaid l'évitait ou elle envoyait son droïde lui faire la conversation. Ses efforts furent vains et maintenant, elle devait se trouver un nouveau contact. L'établissement se vidait tranquillement à ce qu'elle put constater. Les gens rentraient chez eux pour s'occuper un peu de leurs familles avant d'avoir une bonne de sommeil pour recommencer une dure journée de labeur le lendemain. La vie d'ouvrier n'était pas facile. Il restait les plus tenaces avec les quelques contrebandiers qui fréquentaient l'établissement. Cependant, un homme attira plus les regards du petit groupe. Celui-ci les évitait depuis le début de leur fouille. Ils étaient repérés apparemment. Cet inconnu sembla disparaîtra par après, mais par chance, ils l'avaient vu quitter l'établissement. C'était peut-être le meilleur choix que de le suivre étant donné qu'ils n'allaient nul part ?

[Post de merde, je m'en excuse et je m'excuse aussi de rendre le RP plus compliqué, mais je voulais éviter que mon PNJ Lorana devienne trop importante. T'es pas obligé de me pondre un roman aussi pour me répondre, quelque-chose de simple suffit pour que je te fasse une réponse digne de nos enjeux par après.]

L'homme tourna dans une ruelle. Il avait visiblement repéré ses poursuivants et tentait de les semer. Résolu à en terminer avec cette poursuite plutôt inutile, la « livreuse » se risqua à le suivre tandis que ses hommes s'occupaient de la protéger. Empruntant le même chemin que l'homme qu'ils suivaient, ils tombèrent nez à nez avec ce dernier. Vêtu de noir, on le perdait un peu dans l'obscurité. Deux lunettes fumées couvrant ses yeux reflétaient légèrement la pâle lumière de la lune. C'était un humain à voir son apparence d'environ une quarantaine d'années. Une chevelure et une barbe noire, il avait un physique plutôt propre au premier regard. Un long manteau aussi sombre que la plupart des vêtements qu'il portait, cet homme était assurément plus qu'un simple ouvrier. Un contrebandier peut-être ? Cette idée se dissipa rapidement de la tête de la meneuse du groupe en observant un peu plus attentivement sa cible. Un visage de pierre, les regards tentaient de percer le secret de cet inconnu. Qui était-il ? Pourquoi observait-il le groupe depuis leur passage à la cantina ? Comment avait-il fait pour si facilement les remarquer ? Les questions s'entremêlaient tandis que l'évidence commençait peu à peu à se dévoiler. Il fit un geste vers une des poches de son manteau. Allait-il en sortir une arme ? La tension était à son comble alors qu'il s'allumait tout simplement un cigarra. Un silence inquiétant s'était installé entre l'individu et le groupe d'étrangers. Il ne semblait pas être stressé, loin de là. Il était maître de la situation, il était sur son terrain après tout. La femme venait de le comprendre. Elle venait de trouver son contact pour rejoindre le leader des Fomorii. Devant elle se trouvait sûrement l'un des fameux hommes de main de Nuada ou en d'autres mots, un terrible assassin de Fomoire. D'une voix profonde et grave, il commença à dialoguer avec ses poursuivants.

« Il n'est pas rare de rencontrer des étrangers sur Kelada. Détail embarassant, il est difficile d'en trouver qui cherchent à entrer en contact avec notre organisation autrement que par l'Holonet. Vous n'êtes pas des impériaux, ça se sent. Un impérial ne chercherait pas à parler à l'un d'entre nous. Je suis Le Teroch. C'est sous ce nom que vous me connaîtrez et c'est sous ce nom que vous m'adresserez la parole. Nous ne parlerons pas longtemps, l'ainé n'apprécie pas qu'on socialise avec les étrangers. Je n'apprécie pas parler à ceux qui viennent d'ailleurs. Fais vite, tu as gaspillé le temps de Lorana, ne gaspilles pas le mien. »

Cela se voyait dans son ton de voix autant que dans ses paroles. Il ne cherchait pas à se faire des amis, simplement à protéger Lorana en les éloignant de son établissement. Le Teroch appréciait bien cette petite qui partageait le même sang que le sien. Il gardait parfois un oeil sur elle et s'assurait que des gens comme ces étrangers ne lui causent pas de troubles. Aucune arme apparente, ce Fomorii ne leur causerait probablement pas de problèmes au premier regard. Pourtant, c'était une erreur de croire aux apparences. Un assassin de cette envergure devait toujours être sur ses gardes. Engager le combat contre plusieurs hommes serait un suicide, sauf s'il était préparé. De toute façon, aucun des deux partis ne cherchait le combat. C'était des négociations qui débutaient. De courtes négociations puisque leur seul contact ne semblait pas du genre très sociable et respectueux. Après tout, il était né pour tuer et non pas pour aimer à son grand malheur. Le nom qu'il avait cité évoqua quelques histoires dans la tête de certains. Le Teroch était aussi connu comme étant Crixus Deh Pieqa Fomorii, le plus talentueux tueur de son ordre qui avait réussi à vaincre la mort plus d'une fois. Il avait réussi à vaincre un Jedi selon les rumeurs et il avait hérité son nom de Teroch durant un séjour chez les mandaloriens. Cet homme était assurément l'être le plus dangereux sur la planète après son terrible supérieur. En fait, Crixus était sûrement une des personnes les plus hostiles dans la Galaxie. Loin d'être susceptible, il savait discuter. Cependant, sa haine lui avait doté d'un coeur de pierre pour soulager le manque de son amour. Tout un grand homme se tenait là !

Un bref sourire se traça sur ses lèvres avant de céder sa place au visage de pierre de Crixus. Les rares apparitions d'émotions chez lui semblaient très brèves marquant son caractère particulièrement froid. De nature, il n'était pas antisociable, mais la vie avait fait de lui un être dépassé et légèrement soumis par les évènements. Il cracha un nuage de fumée avant d'exprimer quelques mots.

« Je n'en ai qu'une seule à vous poser. Pour le reste, ce sera à vous de m'interroger. »

Il remit le cigarra de ses lèvres pendant quelques secondes, continuant de fixer le groupe qui auparavant le pointait des leurs armes.

« Qu'est-ce que les révolutionnaires du Traité de l'Antarès veulent à notre organisation ? Nous ne sommes qu'une bande de meurtriers aux yeux de la Galaxie alors qu'est-ce que des gens qui désirent la liberté et la justice dans ce bas monde souhaitent de personnes qui tuent pour l'argent ? »

Un nouveau brouillard sortit de sa bouche tandis qu'il parlait. Deh Pieqa avait un air légèrement arrogant bien qu'il ne semblait pas particulièrement malpoli envers le groupe de rebelles. Sans vraiment savoir leurs identités, il les connaissait. C'était des gens qui voulaient plus que l'argent et le pouvoir. Eux voulaient savourer le goût de la liberté, de pouvoir se balader dans les rues sans qu'une patrouille vienne les intercepter. Étrangement, l'assassin voudrait être comme eux. Son devoir et sa culture l'avaient obligé à devenir un enfant de la guerre pour arracher des vies pour les plaisirs pervers de certains êtres dans cette Galaxie. Jaloux de ce qu'ils avaient, il aurait voulu devenir autre chose qu'un être de chair et de fer. Le Fomorii se devait d'être obéissant envers son supérieur pour devoir survivre. Après tout, c'est grâce à lui qu'il était en vie malgré son lourd passé. Nuada n'avait pas eu beaucoup de compassion envers le pauvre enfant pour le transformer en une machine de pure violence plutôt que de le doter de bras pour l'aider à construire des maisons et des hôpitaux. C'était assez étrange de penser que tous ces assassins n'avaient pas d'émotions. Ce n'était pas vrai, c'était un être doué de sentiments. Cependant, au cours du temps, ses sentiments étaient devenus beaucoup moins importants que ce qu'il devait accomplir. À voir ces révolutionnaires, Crixus se doutait que quelque-chose d'important allait se passer. Ce n'était pas à lui que ces gens voulaient s'adresser, c'était à celui qui le supervisait. Nuada Orsaecus Di Fomorii, le plus dangereux être qui devait se trouver sur cette planète et probablement dans les alentours.