Partie I


Prologue


La nuit régnait, noire, souveraine ; là-haut, dans le ciel étoilé, une entité étrange et pourtant merveilleuse siégeait, telle une reine : la Lune. C’était un jour de pleine Lune. Il était environ une heure du matin. Les hommes dormaient tous. Tous ?
Une lumière illuminait encore une maison. A l’intérieur, John travaillait encore. Il revérifiait les comptes des derniers mois ; il devait s’occuper de cela avant d’aller dormir. C’était important. En regardant l’heure, il se rendit compte qu’il était là-dessus depuis au moins deux bonnes heures ; mais faire cela lui plaisait. Ça lui plaisait.

-John, tu n’es pas encore parti ?
-Non, j’ai du travail à terminer. Va dormir père.
-Ne pars pas trop tard, il faudra que tu rentres le plus tôt possible…
Le père de John approcha des escaliers et les monta petit à petit. Il commençait à se faire vieux, et savait que son fils devrait bientôt prendre la relève. John était travailleur, il était parfait pour diriger la famille Kaïn et la faire remonter au sommet. Mais il y avait Galen ; la loi de la famille voulait que seul l’aîné hérite à la mort du père, mais le cadet méritait une part. Il saurait la faire fructifier, et pourrait être un facteur décisif dans la victoire finale de John. Pendant ce temps, ce dernier refermait la dernière holo-feuille qu’il devait voir pendant la soirée. Il avait presque terminé. Il ne lui restait qu’une dernière chose à faire… Dehors.

Chapitre I


L’aîné de la famille marchait dans les petites ruelles de Carida. Son objectif était clair, au moins : il avait rendez-vous avec une… personne peu fiable. Il avait, il y a peu, monté une petite magouille. Elle allait bientôt arrivée à terme. Il le sentait en avançant dans des ruelles toutes plus étroites les unes que les autres ; il savait que ses pas le menait à la gloire et à la richesse.
-Fait attention à pas te faire arnaquer.
-T’inquiètes, relax. Je gère.
Les nuits sur Carida avait toujours étaient assez fraîche, sans l’être trop. Sur cette planète, la nuit était confortable. La sensation de puissance faisait frissonner John. Il passa alors dans la dernière ruelle nécessaire. Il y était presque, l’argent qui lui était nécessaire était à porter de ses doigts crispés… Et pourtant il ne pouvait l’atteindre.
-Ta le vaisseau pour Coruscant ?
-Tu as ce que tu sais ? … Comment ça Coruscant ?
-L’acheteur est sur Coruscant…
Merde. Ça, ça allé être un problème. Ses parents pensaient qu’il devrait se rendre sur une planète proche de Carida, pas sur la capitale…
-Bouge, on a pas toute la vie ! Il est où le vaisseau ?
-A l’astroport, mais il faut une carte d’accès pour le faire démarrer.
-Putain, me dis pas que…
Si, il avait bien compris. Les deux hommes se fixèrent un instant ; sans un mot, ils retournèrent vers la maison des Kaïn. Ils marchaient rapidement pour arriver dans les plus brefs délais. Au bout d’un moment, ils en étaient même à courir ; la peur de perdre le travail de deux mois était présentes en eux. Aucun ne voulait perdre ce pourquoi il a œuvré. L’un voulait l’argent, l’autre le pouvoir. L’un était la descendance de la mort, l’autre n’était qu’un mortel. John sentit une bouffée d’adrénaline en lui, et ses pas se firent encore plus rapides. « Wurt, uistt, schar… Wurt, uistt, schar… Wurt, uistt, schar… ». Le Kaïn répétait inlassablement ces mots. C’était la prière à la grande déesse de la Mort. John sentait la puissance venir avec cette prière ; il sentait que le pouvoir venait avec elle.
-On y est presque.
Devant eux, la grande bâtisse était encore illuminée. Elle dégageait une aura maléfique et étrange à la fois. Elle donnait envie d’être vue, et en même temps donnait envie de fuir.
-Ta baraque me donne envie de me barrer à chaque fois. Aller, fait vite. N’oublie pas qu’on doit revenir dans quelques jours.
John hocha la tête. Ses cheveux s’agitèrent avec ce mouvement, découvrant pendant un instant tout le visage du Kaïn. L’acolyte de ce dernier eut un frisson et réprima un mouvement de recul. John sourit ; il aimait inspirer la peur. C’était SA force.
Il entra dans la maison et arriva dans le salon. Il se rappela tous les moments qu’il avait passé devant l’holo-télé. Il se rappela comment son « Empire commercial » avait coulé, et comment il avait assisté à cela grâce à cette holo-télé. Il avait investi tout ce qu’il avait dans des actions qui ont périclités, il y a quelques mois de cela. C’était en parti à cause de cela qu’il avait besoin d’argent. Le Kaïn avait alors une irrésistible envie de se frapper ; ce fut sa double personnalité qui s’en chargea et qui le baffa. Sa main s’était approcher violemment de son visage et avait frappé la joue, avant de revenir se poser sur la joue pour calmer la douleur. Alors que l’instant d’avant il était énervé, maintenant il était parfaitement calme.
Il monta les escaliers jusqu’à l’étage. Les clés étaient dans sa chambre ; il ne fit même pas attention pour ne pas faire de bruit, ouvrit violemment la porte et s’empara de la carte, ainsi que d’autre chose.

-Putain John tu peux pas être discret merde ?
Bien sûr, John ne répondit pas. Aucun intérêt. Il se contenta de sortir, de descendre les escaliers quatre à quatre en faisant le plus de bruit possible et de sortir. Il trouva Keldar, son associé. « J’ai pas confiance en ce Kiffar… Mais il peut toujours m’être utile ».
-J’ai la carte et… les clés.