Chronique se situant avant la mission sur Orvax IV de My'on en l'an 18 de l'Empire.
A travers un œil de cristal
AAAIl jouait au 25e étage de la tour Matra'shi, un hôtel de classe moyenne. Cet étage était entièrement occupé par un bar assez réputé pour être un centre de pratique de divers jeux de société, mais aussi d'être fréquenté par diverses crapules d'horizons variés. Mais l'homme, malgré son âge avancé, n'en avait cure. Il trichait mal d'ailleurs, et ça commençait à se remarquer. L'état quelques peu alcoolisé de Llewenn devait y être pour beaucoup dans cette nonchalance face a ces brutes : Il jouais actuellement avec un Besalisk du nom de Rees Maggar, qui était une petite frappe, un contrebandier doué de la sale manie de trouver ses marchandises par la violence avec d'autres réseaux. A sa gauche, c'était Shamarande, une Twi'lek qui avait bien baroudé sa jolie silhouette, mais qui en tenait un faciès plus ou moins ravagé, et qui tenait entre autres réputations celle d'une collection de trophées, sous forme d'attributs masculins arrachés à ses "ennemis". Et en face de celle-ci, un Ithorien caractériel du nom de Juboboas Bulok. Des bruits couraient sur celui-ci qu'il était un arnaqueur de premier ordre.
AAAAlors que Rees, tout en ponctuant son geste d'un rire gras, relança de 100 crédits se mise, Llewenn se perdit à observer la salle. A part les serveurs et les clients au comptoir, la salle comprenait une vingtaine de tables, toutes occupées par des individus plus ou moins affairés, certains carrément louches, d'autres bien plus joyeux. Les plus proches étaient occupées respectivement par un groupe de corelliens rigolards et un groupe plus discret composé de deux petits non-humains, dont un jawa, et un couple d'humains, dont l'accent les situerais fatalement comme originaires de la bordure extérieure.- Je vais vous plumer, tous, me refaire et vous anéantir !
AAAAinsi parlait Juboboas alors que son tour venait. Puis il abattit son jeu, un "sourire" étirant fièrement ses appareils buccaux. Chacun des joueurs fi de même. A chaque main, la mine de l'Ihtorien se décomposait un peu plus.
AAALlewenn fit durer un peu le suspense, avant d'abattre son propre jeu, qui lui faisait comme prévu remporter la totalité des paris, sur une combinaison parfaite en la circonstance. Une de plus. Une de trop.
AAATandis qu'il saisissait son verre pour savourer une lampée de satisfaction, l'un des bras du Besalisk lui saisit le poignet, violemment, et lui retourna de façon a obliger l'humain à se retrouver bloqué contre la table de jeu, faisant voler au passage crédits, jetons, cartes et verres.- C'est impossible ! Tu triche, Sedd ! Tu pue la tricheuse ! Tu ne peux pas avoir tant de chance que ça. Je vais te péter les articulations jusqu'à ce que tu avoue !AAALa colère de l'imposant alien avait fait s'éloigner plusieurs personnes de leur tablée, à commencer pas Juboboas et Shamarande, qui avaient chacun sorti un blaster, mais aussi des clients jusqu’à deux tables de distance ... mais étrangement, pas ceux des deux tables les plus proches.
AAALes mouvements de Llewenn pour se dégager de l'emprise du contrebandier n'eurent pour seul résultat que de faire tomber plusieurs cartes d'une poche de sa veste, révélant la vérité sur sa veine. Le sang de Juboboas ne fit qu'un tour : il posa le canon de son arme sur le front ridé de l'Anaxsi, et prononça sa mise à mort :- Il me sera difficile de te louper à une telle distance. Tu as une dernière insanité à prononcer avant de rejoindre tes ancêtre, vieux connard aviné ?AAAPour toute réponse Llewenn tenta une nouvelle fois de se dégager et un sourire dément s'étira sur son visage alors que ses efforts étaient vaincus.- Alors crève !- Je ne ferais pas ça, Jubo' ! Pas si je tenais un tant sois peu à la vie !AAALa voix qui venait de glacer la scène était encore infantile, d'un timbre mal assuré d'adolescent en pleine mue, mais le ton ne souffrait pas de désapprobation. Un ton fort et déterminé. L'Ithorien parcouru l'assistance pour trouver le trouble fête ... en la personne du jeune Cathar qui les regardait de la table d'en face durant la partie.
AAAMais ce regard dans l'assistance lui permit de se sentir bien moins menaçant : deux hommes, une femme et un Jawa les tenaient en joue, lui et Rees, tandis que deux autres avaient saisi Shamarande et la tenait en respect. Il put aussi entendre de façon très distincte l'activation de la cellule d'énergie d'un blaster juste derrière sa propre carcasse, avant de sentir le canon, froid et dur, s'enfoncer dans sa chair. Malgré tout, le Besalisk ne relâchait pas sa prise sur le poignet de Llewenn.- On va tous se calmer, lâcher ce pauvre diable, et vous allez me faire le plaisir de dégager d'ici. Le gamin possédait un aplomb surprenant , mais cela devait être en adéquation avec la sécurité de posséder sept compagnons armés et dangereux. Reprenez vos gains, et oubliez jusqu'à l'existence de ce malheureux épisode. Je pense que vous êtes tous les trois assez sages pour comprendre ce que je sous-entends.AAARees relâcha immédiatement le vieil homme et se rua sur les crédits, laissant à l'Ithorien le soin seul d'hésiter encore sur la marche à suivre. La Twi'lek se dégagea de la poigne des deux hommes qui la maintenaient en joue, et s'approcha du contrebandier pour réclamer sa part à elle. Elle ne prit pas de gants, lui envoyant son talon droit dans le faciès. Le Besalisk s'étala sur le sol, sonné malgré son crâne épais.
AAAShamarande ramassa sa part et se retira avec toute sa fierté. Rees l'insulta au passage, mais elle ne broncha pas. Lui même ramassa ses crédits avant de s'en aller.
Juboboa avait durant ce temps lentement retiré son blaster du front de Llewenn, et le laissa tomber à terre.- Voilààà, comme quoi on peut s'entendre, lui dit le jeune cathar sur un ton bravache. Puis, durcissant ce dernier : Allez, maintenant, dégage de là, j'suis pas forcément d'humeur.AAAl'Ithorien ramassa son arme, mais contre toute attente, se retourna, visant le gamin, et tira.
AAALe trait blaster ne rencontra que le bois de la table de jeu, car les réflexes du garçon avaient été fulgurants. Il avait sauté, droit sur Juboboas, et d'un violent coup de griffe, venait de lui arracher une partie des chairs de la bouche gauche.
- Alors, crève !
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AAABien agrippé, tandis qu'un ou deux tirs touchaient l'Ithorien à une jambe ou au thorax, le Cathar mordit la large tête de marteau, et déchiquetait les chairs de sa longue nuque avec ses griffes, jusqu'à atteindre la mince colonne vertébrale.
AAAC'est dans un bazar tonitruant que tous les clients du club fuyaient à présent la scène de barbarie. Jubo' demandait grâce, dans un gargouillis ensanglanté. Le Cathar se pencha et lui dit : "Pour avoir voulu me tuer je devrais me montrer clément ? Bonne idée. Sache que je le fait parce que tu t'en souviendra toujours, Juboboa : je t'ai épargné, alors que d'un simple coup de griffe, le gamin que je suis aurait pu t'ôter le souffle vital de tes multiples gorges. Tu finit estropié, donc tu ne pourra que t'en souvenir."
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AAALe félidé relâcha sa prise, avant d'ordonner à ses hommes de vider les lieux, tout en se nettoyant les mains et les babines.
AAALlewenn dut les suivre. Il avait regardé la scène de loin, comme si c'était un holo d'action mafieuse qui venait de se dérouler devant lui. Il ne comprenait ni à qui, ni à quoi il devait la chance d'avoir été sauvé. Mais les sombres individus qui accompagnaient le Cathar et le Jawa le poussaient en avant, armes à la ceinture et revêtant des bures de pèlerins pour s’éclipser, à cette heure où les miliciens locaux n'allaient pas tarder à venir faire leur travail.
* * *
AAATandis qu'ils s'éloignaient discrètement des lieux, les choses qui s'étaient passées là-haut affleurèrent petit à petit dans l'esprit embué de Llewenn. L'acte du l'Ithorien était certes inconsidéré, mais la réaction de ce gamin avait été proprement démesurée, presque barbare. Tous ces inconnus semblaient pourtant lui obéir. Peut-être pas de leur plein gré, du moins pas uniquement ...
AAApetite troupe s'arrêta dans un hangar du spatioport, a deux bons kilomètre du lieu de l'incident. Là attendait un cargo, qui faisait chauffer ses moteurs. Les hommes se détendirent, quittant leurs bures, saluant deux autres personnes qui attendaient là, et vacant à leurs occupations.
- Nous avons dix minutes, My'on, alors tâche de ne pas trainer, dit l'un de ceux qui les accompagnaient, en s'adressant apparemment au jeune Cathar. *My'on, se dit l'Anaxsi. Retiens ce nom, Llewenn, ça peut servir*.
- Merci, Dyers. Bien à nous deux, M. Sedd-Meyktal, si vous voulez bien me suivre.
Il connaissait son nom. Rien de très étonnant, à bien y réfléchir, et c'est pourquoi Llewenn ne laissa rien paraitre. Il avait retrouver toute sa lucidité ... et un petit mal de crâne pointait son nez du coté de ses tempes.
My'on l'emmena à l'écart, et se jucha lestement sur une caisse de matériel. l'Homme fit de même, avec moins de souplesse et d'entrain.
- Bien, je me présente : My'on Kar'hak. J'ai juste 13 ans passés, mais je tiens à ce que vous n'y fassiez pas vraiment gaffe. Vous avez pu constater que je suis pas vraiment l'innocence incarnée. Cependant, ne me prenez pas pour un meurtrier psychopathe. J'ai déjà tué, mais je préfère toujours éviter les effusions de violence, de sang ... bon j'avoue que ça a tendance à changer en grandissant. On m'a dit "les hormones, tout ça". Bref !
AAALlewenn se sentait perdu. Ce gamin divergeait sur ce qui venait de se passer, semblait avoir besoin de parler, voir même d'avoir une oreille attentive à ses questionnements intérieurs. Normal pour un adolescent, quelle que soit son espèce, mais tout de même étrange de la part de quelqu'un qui "commandait" une troupe de ... mercenaires ?
- Quoi qu'il en soit, je suis heureux de vous avoir retrouvé. Et encore en vie. Je vous explique : j'ai un projet, un gros projet, que mon âge et mon expérience ne me permettent pas de mettre en place moi-même. Et pourtant, je tiens à en faire partie intégrante. J'ai fait assez mes preuves auprès de leurs patrons, et à cette mention il fit un mouvement de tête en direction de la passerelle du cargo, pour qu'il me promettent de m'aider. Mais il me fallait quelqu'un qui soit intéressé, et surtout qui ai des compétences en commerce, en économie, et surtout qui ai le charisme et l'aplomb dont je manque. Et selon mes information, vous êtes celui que je cherche !
AAALlewenn resta interdit quelques secondes. Puis sans prévenir, il partit d'un rire tonitruant, se tapant les cuisses et manquant de tomber de son perchoir. Le Cathar ouvrit de grands yeux dans un premier temps, surpris. Puis un sourire dérida son visage avant de ricaner avec le vieil homme." qu'est-ce qui vous fait rire ?" demanda-t-il.
- C'est que ... hehe ... vous ... tu ... tu peux pas être sérieux là. Un silence. Si ?
AAALa mine de Llewenn redevint grave. Le gamin avait une expression bizarre. Celle des gens qui, comme lui, ont vécu quelques moments très difficiles. Rare de rencontrer ce genre de regards chez quelqu'un d'aussi jeune.
- Pardon. Tu ... vous ... ?
- Vous pouvez me tutoyer ... d'ailleurs, si vous le permettez je vais faire de même ?
- ... pourquoi pas. Si tu est sérieux, je ne pense pas que ça va changer grand chose.
- Bien. Pour vous rassurer, j'ai juste fait passé une petite demande de recherche via un réseau de renseignement "privé" ... et il est apparu que malgré votre "mort", ils avaient retrouvé votre trace, et avaient remarqué que vous conveniez à mes besoin. J'en ai appris plus sur vous et vous m'avez plu. et j'ai décider de venir vous trouver ... je suis arrivé à temps, non ?
- Oui ... mais, tu semble en savoir tellement sur moi. C'est flippant, je dois dire. Et ton projet dans tout ça ?
- Ça te permettra de reprendre les activités, à grande échelle. Vaisseaux, entreprises, fric, responsabilités ... faire la nique à tes anciens ennemis.
AAALe sang de Llewenn se glaça, puis s’ébouillanta, à une seconde d'intervalle. Des idées folles lui vinrent, et il les exprima à haute voix, comme si My'on pouvait le comprendre et l'approuver :
- Et récupérer mes enfants ? ... ma place ?
- Hum ... je préfèrerais éviter dans un premier temps, ça risque d'être un peu trop visible. Mais pourquoi pas.
AAADyer siffla. Le vaisseau s'apprétait à partir, et les hommes pressaient le pas à présent. My'on sauta à bas de sa caisse.
- Je sais que je dois te paraitre incohérent, et même complétement louche. Mais je t'assure de te dire la vérité, car on m'a appris à ne pas mentir. Et les Cathar sont réputés pour leur hoinneur, non ? Tu fais comme tu le souhaite. Si tu me suis, je t'explique le projet, et je te laisse en prendre les rennes.
AAALe Cathar s’élança vers le cargo. Les autres personnes présentes montaient déjà. Il ne restait qu'un des hommes sur la piste.
AAALlewenn n'avait pas le temps d'hésiter. Il serra le pendentif qu'il avait au cou, tandis que la curiosité, mais surtout la perspective de retrouver un semblant de vie eurent raison de ses dernières réticences.*Liliec, je reviendrais, pensa-t-il. C'est ma chance. La première vraie chance en cinq ans. J'ai envie de le croire, ce gamin. Pardonne moi*
AAAIl embrassa le pendentif et s’élança à son tour jusqu'à la passerelle du cargo qui décolla immédiatement.
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Chroniques de My'on Kar'hak ... et de ses amis.Ven 18 Mai 2012 - 1:56
